Impasse
Ecrit par Farida IB
Ussama…
Alors que je raccroche d’avec Eddie, je reçois le bip d’un message. Je quitte la porte des yeux pour consulter le téléphone.
« Youri : salam, je voulais savoir comment a été ta journée. Je ne désespère pas un jour de pouvoir comprendre ce qui s’est passé, j’espère sincèrement te revoir un de ces quatre. »
Je ne réponds pas et pose le téléphone à côté avant de soupirer longuement. C’est comme ça depuis six semaines que je l’ai planqué devant le restaurant sans crier gare, elle ne se lasse jamais. Je n’ai jamais vu une fille aussi tenace, même Yumna n’a pas atteint ce niveau. Après " la soirée " elle a longtemps essayé de me joindre et quand elle s’est rendue compte que c’est peine perdue, j’ai droit à un message tous les jours. Je les lis et les zappe juste, je ne sais même pas quoi lui dire d’ailleurs. Encore qu’elle insiste pour qu’on se revoie, pour me taper encore une fois la honte de ma vie ????
Never again !!! Jusque là j’essaie de surmonter le cuisant et humiliant échec que c’était. Avec un peu de recul, je me dis que ça viendra avec le temps, je n’espérais quand même pas devenir un étalon du jour au lendemain. Beh voyons, soyons réaliste ! Depuis là je ne me prends plus la tête, j’ai décidé de m’entraîner à faire mes preuves dans des conditions angoissantes, pour peu à peu maîtriser mon stress et j’y travaille vraiment.
Mise à part ce pan de ma vie, tout va bien. Je dirai même très bien. En ce moment, je suis en mode relaxe. C’est la saison des récoltes après des mois à travailler à cor et à cri donc je me suis pris un petit congé. Bien évidemment, je travaille à la maison et j’ai décidé de ne voyager que si cela s’avère extrêmement nécessaire. Ça me permet de passer du bon temps avec mes frères.
C’est trop chouette de les avoir tous à la maison, même si entre Papa et Khalil ce n’est pas l’amour fou actuellement. Mais bon, eux nous sommes habitués. Le frangin a changé inh, ce n’était pas qu’une impression, il a vraiment changé et en bien. C’est maman qui est la plus que ravie, un peu normal parce qu’il traîne tout le temps dans ses jupons. C’est le bébé à sa mère krkrkr… Depuis qu’il est là aucune fille n’a encore défilé ici. En revanche, il passe sa vie au téléphone, on ne sait avec qui. Notre service de renseignements, dixit Yumna Cheikha n’est pas du tout opérationnelle. Tu sens que la meuf est vraiment en touche, elle fait tout le temps une tête d’enterrement. Ça me fend le cœur de la voir ainsi, c’est pour ça que j’ai tenu à parler à Eddie pour qu’il mette un peu d’eau dans son vin. Mais finalement, je l’ai compris, je les comprends tous les deux et je pense que c’est à eux et à eux seuls de se sortir de cette impasse.
Par rapport à son Elias, nous ne sommes plus revenus sur le sujet, je sais tout de même qu’ils s’appellent fréquemment. Le type, je ne l’ai jamais rencontré, tout ce que je sais de lui, c’est Eddie qui me l’a dit. N’empêche que je veuille le suivre de près. Quoi qu’elle dise qu’elle n’envisage rien avec lui, je me méfie parce que tout porte à croire qu’elle s’est éprise de lui et certainement qu’elle finira par craquer (vous les femmes, on vous connaît !). Bof, c’est sa vie, j’espère juste qu’il n’est pas un preneur de tête de plus. Cette fois ce serait à moi même à de l’étriper. À ce qu’il paraît, il est musclé, mais on s’en fout ! S’il s’en prend à ma sœur, il me verra sur son chemin.
Bon, je pense avoir fait le tour de l’affairage, ah non il y a aussi Cartia qui vient beaucoup à la maison dernièrement et figurez-vous que ce n’est pas pour me voir. Enfin, elle traîne maintenant avec Yumna et Abdallah qui soit dit en passant s’est éternisé ici.
Je me lève lorsque j’entends quelqu’un frapper à ma porte pour voir une servante faire son entrée.
Ashna : monsieur, votre mère vous demande.
Je fronce les sourcils.
Moi : elle t’a dit pourquoi ?
Ashna : non.
Moi : elle est où ?
Ashna : dans la cuisine avec les autres.
Moi : d’accord dis lui que j’arrive.
Elle hoche la tête deux fois le regard baissé avant de tourner les talons pour s’en aller. Je troque mes vêtements d’intérieur contre une longue tunique avant de lui emboîter le pas. Je trouve maman, Khalil et Yumna ainsi que le personnel habituel. Papa est en déplacement, vous savez ce que s’est. Il supervise personnellement une mission d’interventions chirurgicales gratuites dans les éco-villages des îles et du désert.
Moi entrant : salam !
Eux : masalam.
Je me rapproche de maman et lui fais un bisou sur la tempe.
Moi : Oumi tu m’as demandé.
Maman : na’am (oui) je ne t’ai pas vu de toute la matinée.
Moi : ah ok, j’avais des coups de fil à passer.
Yumna décolle enfin ses yeux de l’écran de son téléphone et arque un sourcil vers moi, je fais une grimace pour lui dire après.
Khalil passant son regard d’elle à moi : il y a un souci ?
Nous : non non.
Il jette un coup d’œil aigu à Yumna qui lui répond par un sourire qui se veut rassurant.
Khalil : tu es sûre ? Tu en fais une tête depuis que je suis là.
Yumna : ça va, juste un mal de tête tenace.
Maman se tournant vers elle : tu es malade ?
Yumna : juste une migraine oumi.
Khalil (se levant avec son plat) : ok, pense à consulter, je n’aime pas te voir comme ça.
Yumna : d’accord.
Il lave son plat, le nettoie et le pose sur le dessous-de-plat sous nos regards médusés. C’est une fois qu’il finit qu’il revient vers maman et l’enlace par derrière. C'est des faits et gestes qu’il fait à chaque fois, mais on s’étonne toujours.
Khalil : ils étaient trop délicieux tes sfenjs (des beignets maghrébines) oumii.
Maman : merci mon chéri.
Il lui fait un bisou dans les cheveux et se tourne pour prendre la direction de la vitrine à boisson lorsqu’il croise nos regards.
Khalil fronçant les sourcils : qu'est ce qu'il y a ?
Les servantes détournent leur regard direct.
Moi me raclant la gorge : rien.
Yumna : en tout cas, ta formation togolaise est au point.
Les servantes gloussent alors qu’il éclate de rire en retirant une bouteille de soda de la vitrine, son rire se fige sur son visage lorsqu’il voit Khadija faire son entrée.
Khalil (roulant les yeux en refermant la vitrine) : voilà les problèmes.
Maman (sur le ton de reproche) : Khalil !! (à Khadija) Vient ma fille.
Khadija (le regardant partir) : salam aleik.
Nous (sauf Khalil) : aleik salam.
Maman (désignant les chaises) : assois-toi, j’ai fait des sfenjs. On te sert un plateau ?
Khalil vide sa bouteille de soda et sort de la cuisine la bouille amarrée.
Khadija timidement : na’am.
Elle a souri, fin, je crois inh. Il y a eu un mouvement au niveau de sa mâchoire, elle porte un niquab. Mon regard s’ancre à ses magnifiques yeux d’un vert émeraude qui brillent d’une étrange lueur. Enfin, elle a quelque chose dans le regard, je ne saurai dire quoi précisément, mais son regard, c’est quelque chose. Je ne sais rien d’elle, tout ce que je sais, c’est que c'est le sujet qui fâche.
Voix de maman me sortant de ma rêverie : Ussama, c’est à toi que je parle.
Je m’éclaircis une fois de plus la voix avant de fixer maman.
Moi (d’une voix légèrement rauque) : excuse-moi maman, tu disais ?
Maman : tu veux qu’on te serve ?
Moi : oui oui.
Maman à Wassila : occupe-toi de ça (se tournant vers Khadija) tu n’as pas besoin de mettre le niqab à la maison, nous sommes entre nous ici.
Elle hoche simplement la tête. Yumna attend que je finisse mon plateau et qu’on s’assît chacun sur un fauteuil dans ma chambre pour s’enquérir des nouvelles.
Moi : j’ai pu le joindre.
Yumna ton pressant : il est où ? Il va bien ? Il a demandé après moi ?
Moi : oui, il va bien. Il est où ? Je ne sais pas, il n’a pas voulu me le dire.
Yumna : je vais l’appeler moi-même, j’ai besoin de lui parler.
Moi : il ne vaut mieux pas, laisse-lui un peu de temps. Quand il sera prêt à te parler, il te fera signe.
Yumna : ça fait plus d’un mois que ça dure.
Moi soupire dépité : Yumna comprends-le…
Yumna s’emportant : le comprendre comment ? Il en souffre je n’en doute pas, mais il doit savoir que la situation n’est pas facile pour moi non plus. Il ne peut pas couper les ponts ainsi comme si c’était ma faute si je ne l’aimais pas.
Moi : justement, laisse-lui le temps de digérer le fait que tes sentiments ne soient pas réciproques, tu sais toi-même que c’est très dur de faire partir l’amour.
Yumna (les yeux embués de larmes) : cette situation me blesse profondément et je dois dire que notre amitié me manque beaucoup. Je n’ai pas envie de le perdre, je l'estime beaucoup trop. Je ne veux pas que cette histoire gâche notre amitié, tu comprends ? Je veux pouvoir l’aider à s’en sortir comme nous l’avons toujours fait.
Moi la prenant dans mes bras : laisse le faire à sa manière.
Yumna (se détachant brusquement) : ok qu’il fasse à sa guise !!
Elle se lève en nettoie furtivement ses yeux avant de se diriger vers la porte à pas déterminé. Je la regarde sans trop savoir quoi dire, je m’adosse au fauteuil et soupire.
Moi : quelle histoire !!
Yumna…
Banggg !!
C’est le bruit de la porte que je viens de claquer avec toute la fureur enfoui depuis tout ce temps. Je me mets à tourner en rond dans le salon en essayant d’évacuer la rage qui vient de monter en moi. Il veut du temps ? Ok, qu’il prenne toouuuuttt le temps qu’il veut. J’ai juste compris que c’est à cela que tenait notre amitié. Durant toutes ces semaines, il n’a même pas cherché à me contacter, ne serait-ce que pour prendre de mes nouvelles. RIEN. Il m’a tourné le dos sans se soucier de comment, je me sens moi face à tout ça. J’ai écrit 100.000 messages pour me confondre en excuses, j’ai vu qu’il les a tous lus, mais il n’a même pas daigné répondre. (soupire) C’est bon quoi, j’ai compris. Je décide pour ma part de ne plus rien tenter et de le laisser s’éloigner comme il le souhaite. Ça m’attriste qu’on en arrive là, mais il vaut mieux laisser couler.
J’arrête mes va-et-vient et vais dans la chambre chercher un burkini que j’enfile puis descends m’épuiser dans le lac artificiel. J’enchaîne les allers-retours jusqu’à ne plus en pouvoir avant de remonter à la surface haletante pour tomber sur Khalil qui me fixe le sourcil arqué.
Khalil : tu vas finir par me dire ce que tu as ?
Moi : rien
Khalil : rien et tu traînes tout le temps une moue de chien battu pour ensuite venir te déchaîner sur l’eau ?
Moi soupirant : ma vie est compliquée en ce moment.
Khalil : dit toujours !
Je replonge la tête dans l’eau pour en sortir, il me tend une grande serviette dans lequel je me drape pendant que je le suis vers le patio. On prend place tous les deux sur des transats l’un en face de l’autre.
Khalil : ça y est je t’écoute.
Moi évasive : je me suis disputée avec Eddie (il plisse les yeux) mon ami à New-York.
Khalil : ah ok, et c’est ça qui te rend triste à ce point ?
Moi : oui, il s’est éloigné de moi à cause de ça.
Khalil : je vois, les disputes font partie intégrante de la vie. Laisse-lui un peu de temps, ça va lui passer.
Moi hochant lentement la tête : ok.
Il y a un petit flottement, moment pendant lequel je le regarde. Il a les traits tirés et un pli de souci qui lui barre le front.
Moi : et toi comment tu vas ?
Il se passe la main dans les cheveux en soupirant.
Khalil : je tiens le coup.
Moi : euh, dis-moi, il se passe quoi entre Nahia et toi ? Je peux définitivement la classer comme belle sœur ?
Nous sommes interrompus par l'arrivée d'une servante qui nous apporte un plateau de raisins secs et de jus. Elle le pose sur la table devant moi avant de se tourner vers nous.
Elle : votre mère a demandé de vous l’apporter.
Nous : merci.
Khalil (dès qu’elle s’en va) : pourquoi tu me poses cette question ?
Moi : bah, tu es tout le temps au téléphone avec elle.
Khalil : comment tu sais toi que c’est avec elle que je cause ?
Moi haussant l’épaule : tu parles français.
Khalil : je vois, mais ça ne te regarde pas.
Moi le taquinant : le frangin est amoureux.
Il me fait un large sourire, un sourire idiot façon.
Moi : ma vie, t’es mal barré big bro !!
Khalil soupirant : ça, tu l’as dit.
Il se lève et enlève son tee-shirt avant de se jeter dans le lac. Je rapproche le plateau pour piocher quelques raisins que je porte à ma bouche tout en le regardant patauger dans l’eau. Le Togo va bien au frère, ça, il faut le dire. Ussama débarque quelques minutes plus tard en short de bain, lunette de natation sur les yeux. Ce qui me fait froncer les sourcils.
Moi : tu veux nager ?
Il ne répond pas tout de suite, il finit de mastiquer le raisin qu’il a mis sous la dent et d’en mettre un autre avant de parler.
Ussama : ouais ça me tente.
Moi : tu n’as plus peur de l’eau ou quelque chose comme ça ?
Ussama : j’essaie de surmonter mes peurs (ajoutant) toutes mes peurs.
Moi perplexe : hmmm.
Il laisse son téléphone sur le transat sur lequel Khalil était assis et fait deux pas vers le lac avant de se raviser.
Ussama (se tournant vers moi) : dis, tu as remarqué que Cartia et Abdallah traînent beaucoup trop ensemble dernièrement ? Je les ai vu sortir toute à l’heure de la résidence.
Moi haussant l’épaule : je n’ai pas remarqué, et puis c’est leur problème !
Il retire les lunettes et me regarde l’air surpris.
Moi : quoi ?
Ussama : nada, bon je vais nager.
Pendant qu’il s’en va, Khalil me rejoint et sans que je ne m’y attende, il me prend par le giron et nous jette dans l’eau en faisant abstraction de mes cris et des coups que je lui donne dans le dos. Je boude un peu, mais en fin de compte, je m’amuse super bien avec eux. Ces détraqués ont même réussi à me dérider. Je monte un moment plus tard et passe directement sous la douche. Il est 17 h, en général, c’est l’heure à laquelle maman vient me chercher pour la préparation du dîner. À ma sortie de douche, je choisis un sari que je prends tout mon temps pour mettre devant le miroir (je ne m’en sors jamais lol) je finis à peine de mettre la dernière épingle que mon téléphone sonne. Je souris direct, ce doit être Elias et je parie qu’il vient de se réveiller. Je suis toujours campée sur ma décision hein, rassurez-vous. En fait j’y pense encore, je cogite sur les enjeux d’une relation entre lui et moi et je dois dire que jusque là tout est contre nous. Nous avons beau envisagé toutes les possibilités, nous arrivons toujours à la conclusion que nous seront bien ensemble à condition que nos parents ne s’en mêlent. Et moi je ne me vois pas en train de faire une relation sans projet, si je me lance, c’est pour construire quelque chose de solide et de durable. Elias n'est certainement pas le candidat idéal pour ça. Pour le moment, on se laisse porter par les flots. On se parle beaucoup au téléphone et je dois dire que c'est des moments que j’apprécie, mais vraiment. De fil en aiguille, je découvre en lui un personnage atypique avec beaucoup de points positifs. Plus j'apprends sur lui plus je suis en kiff. Ce sont des choses qui corrompent mon esprit, il y a aussi le baiser éclair qu’on a échangé à la station qui a laissé un goût d'inachevé dans mon corps jusque là. Pfff Franchement je ne suis pas sortie de l’auberge.
Moi décrochant le ton enjoué : hey bonjour toi.
Elias baillant : bonjour princesse.
Moi : lol, c'est lorsque mes frères veulent me soudoyer qu'ils m'appellent par ce surnom.
Elias : ok bonjour queencess
Moi : c'est encore pire, ça veut même dire quoi ?
Elias : tout simplement que tu es la reine des princesses, tu es une princesse avec les grâces d’une reine.
Moi : lol.
Elias : comment s’est passée ta journée ?
Moi : cool, j'étais avec mes frères. On s'est amusé comme des fous. Et toi, tu as bien dormi ?
Elias : un peu oui (enchaînant) tu me manques.
Moi : ummhh ummhh Elias range tes freins.
Elias : je n’ai rien dit.
Moi : tu as intérêt.
Elias : mais c’est vrai que tu me manques, ne m'obliges pas à vivre dans le déni. Nos sorties me manquent, ton parfum me manque et quand je pense que je vais devoir attendre encore trois longs mois, je perds le goût de tout.
Moi débitée :…
Elias : tu es toujours là ?
Moi soupirant : oui et tu me manques toi aussi.
Elias : j’ai peut-être une solution.
Moi : laquelle ?
Elias : j’ai amassé un pactole à L.A, je vais me prendre un billet pour venir te voir. Un séjour de deux semaines, ça peut le faire.
Moi catégorique : non !
Elias : tu n’as même pas pris le temps de réfléchir.
Moi : parce qu’il n’y a pas matière à réfléchir, non mais tu débloques ou quoi ? On ne sort même pas ensemble.
Elias : je pensais que, enfin bref. Je veux vraiment qu’on discute toi et moi et je ne peux pas attendre trois mois pour ça, trois mois c’est trop.
Moi : on le fait bien au téléphone.
Elias : c'est encore mieux face à face, je voudrais bien que tu me regardes bien en face et que tu me dises que tu ne veux pas de moi.
Moi : Elias, je ne veux pas parler de ça.
Elias : Yumna ne fuit pas la conversation, tu sais bien que je ne lâcherai pas l’affaire.
Moi : il vaut mieux parce que ça ne nous mènera à rien (soupir) tu es beau, tu as un physique de rêve, tu peux avoir toutes les filles que tu veux à tes pieds. Choisis une de plus « accessible » avec qui tu seras plus heureux. Je me contenterai d’être ton ami.
Elias de tout son sérieux : je ne veux pas de ton amitié et d’autres filles ça ne m’intéresse pas. Yumna, je ne suis pas du genre romantique exacerbé, je ne me couche pas le soir en rêvant d’une vie à l’eau de rose et je ne tombe pas amoureux tous les quatre matins. Pourtant, je suis tombé amoureux toi au premier regard malgré le contexte dans lequel on s’est rencontré. Si je me suis éloigné, c’est justement parce que je me suis dit que ça ne marcherais jamais entre nous. Cependant, quand je t’ai revu à la station, j’ai tout de suite su que c’était le destin alors je me moque des difficultés imminentes. De toute façon, l'amour, le vrai surpasse tous les obstacles.
Moi : on finira par se quitter.
Elias : au moins on aura essayé, et si ça arrivait on se quittera avec des souvenirs plein le cœur et non des regrets à tout jamais.
Moi : hmmm
Elias : ça veut dire oui ?
Moi : hmmm !
Elias : je prends le prochain vol pour avoir ma réponse.
Moi : je refuse Elias, cet argent peut servir à autre chose. À prendre l’appareil dentaire pour ta sœur par exemple.
Elias : mon père s’en est chargé et puis ce n’est pas comme si je demandais ton avis inh.
Moi : Elias non.
Elias : come on babe ?
Moi avec humeur : I SAID NO NO NO !!!