Passer à l'action

Ecrit par Farida IB



Yumna…


Je suis hyper heureuse ce matin, j’ai gagné la cagnotte avec mes frères. Raconter mon incident à Khalil a finalement du bon, depuis hier, c’est juste s’il ne saute pas dans un avion pour venir m’embuer comme il veut. À la place, il squatte les réseaux sociaux. Il veut être informé de tout ce qui se passe dans ma vie en temps et heure. Nous avons encore longuement discuté de l’incident hier soir et bizarrement, j’étais plus à l’aise avec lui qu’avec le docteur. Nous avons longtemps tiré sur les mesures de protection  ensuite j'ai un peu papoter avec le fils de Nahia. Je dois avouer que ça été une grosse surprise pour moi d’apprendre qu’elle a un si grand garçon, elle n'en a pas l'air du tout. Sinon que le petit est très attachant et surtout un cas, il m’a sorti un jeu de charme qui m’a laissé bouche bée Wallah. En tout cas, sa mère a du plomb sur la planche.

 Au réveil, ce matin, j’ai eu l’agréable surprise de lire la notification d’un virement important qu'il m'a fait avec pour mot d’ordre de dévaliser les grands magasins de New-York. J’ai donc pris le message au mot et nous voilà les gars et moi en plein Manhattan City. À défaut de Paris, je me contente de ça (rire).


Actuellement, nous sommes chez Barneys et ça fait le cinquième magasin que nous parcourons. J’en profite pour donner quelques cours de séduction à Ussama qui tire la tronche, mais ce n’est même pas mon problème. Chez Barneys, je m’en sors avec quelques vêtements des collections en Vogue des plus grands créateurs et nous mouvons  pour Tiffany and Co. Là, je me prends quelques bijoux et à maman aussi. Ensuite, c’était le tour de Saks cinquième avenue où j’ai élis domicile voulant tout embarquer à la maison. En ce moment, je me tiens devant les gars avec deux sacs à main en fourrure, l’un Chanel et l’autre Vuitton hésitante.


Ussama : moi, je ne vois aucune différence.


Eddie : si, c’est différent. Il y a non seulement la couleur qui diffère, mais le design de celui-ci (parlant de Chanel) fait plus glamour. En plus, la couleur fuchsia est parfaite pour ta peau.


Moi (clin d'œil) : merci, toi au moins tu suis.


Eddie : normal, je suis un bon élève. Tu m’as trop trimballé dans les magasins de New-York pour que je ne puisse pas maîtriser les marques et les matières.


Ussama faisant la moue : vous vous en sortez très bien à deux alors pourquoi avoir insisté pour que je vous suive ?


Moi : parce que la mode, c’est important pour les femmes. C'est un point sur lequel tu peux facilement te faire gagner leur cœur.


Eddie lui expliquant : mouais acheter des vêtements, c’est super important pour les filles. Lorsqu'elles ne sont pas dans les magasins, elles en parlent tout le temps. Elles repèrent les nouveautés, comparent les soldent et s’informent entre elles. En gros la mode est aussi importante pour les femmes que le sport l’est pour nous.


Ussama hochant la tête : je vois.


Moi : alors concentre-toi !


Ussama : ok.


Il fut plus réceptif le reste du temps que nous avons passé dans le magasin. Quand je juge que c’est bon pour moi, nous mettons le cap vers le Time Warner center (centre commercial) où les mecs se sont retrouvés en plein dans le shopping. Dans les galeries, on fait étage par étage, boutique par boutique. C’est lorsque tout le monde trouve satisfaction qu’on se décide à prendre le déjeuné. 


Moi m’asseyant : je suis crevée.


Ussama (faisant pareil) : je pensais que c’était votre sport.


Moi : oui et le sport ça fatigue.


Eddie (qui arrive en dernier) : c’est bon pour les commandes.


Moi : ok. Sama, c’est maintenant que tu passes à l’action. Il y a assez de filles ici pour t’entraîner. Tu iras les voir et tu essayeras de leur parler.


Ussama : suis-je vraiment obligé de le faire ?


Moi : oui oui tu n’as pas le choix.


Ussama : et si je n’y arrive pas ?


Moi : si ça ne marche pas avec la première, on essaiera avec la seconde, ensuite la dixième. Tu vas y arriver.


Ussama soupirant : ok.


Moi : on finit de manger et tu te lances.


Il hoche simplement la tête sans répondre.


Nos commandes arrivent et nous mangeons en papotant sur le sujet. Je guette sa dernière bouchée pour le relancer parce que j’ai repéré une brunette pas loin qui fera l’affaire.


Moi : tu vas la voir et tu lui demandes son numéro.


Ussama plissant les yeux : juste comme ça ? 


Moi : oui juste comme ça.


Ussama : et si elle me fait un scandale ?


Eddie : c'est qu’elle est lesbienne, quelle femme ferait du scandale devant un beau mec ?


Moi : vraiment ! Tu as tout ce qu’il faut pour les mettre à tes pieds.


Il se passe la main dans les cheveux.


Moi : c’est bien, fait ça souvent quand tu seras devant elles.


Il arque le sourcil.


Moi : le geste que tu viens de faire, c’est sexy


Ussama : lol, en quoi, c’est sexy de se passer la main dans les cheveux ?


Moi : c’est tripant, c’est tout. Aller ! Lève-toi, à l’attaque !


Ussama s’exécutant : vous ne venez pas avec moi ?


Moi : non, tu vas seul à la chasse.


Ussama : hmm.


Eddie : le grand bonne chance.


Il nous lance un regard de travers avant de s’en aller.


Eddie : tu penses qu'il va y arriver ?


Moi évasif : yeah (bousculant son épaule) toi, tu me caches des choses.


Il tique et me regarde stupéfait.


Moi : quoi ? 


Eddie raide : euh qu’est-ce que je t’ai caché ?


Moi : tu ne m’as pas dit que Nahia avait un fils.


Eddie : oh ça ? Nous n’avons pas eu l’occasion de parler d’elle au finish.


Moi : voici une belle occasion pour le faire.


Eddie : tu sais déjà l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur elle, laisse ton frère faire le reste s’il doit y avoir quelque chose entre eux.


Moi : oui, mais le fait qu’elle ait un enfant change les donnes.


Eddie fronçant les sourcils : en quoi ?


Moi : bah ça va être un peu compliqué au niveau des parents surtout en ce qui concerne mon père, il ne va pas apprécier..


Eddie ton las : Yumna à un moment, il faut que tu arrêtes de spéculer sur la vie des autres. S’il doit y avoir quelque chose entre eux la nature elle-même se chargera de les réunir envers et contre tous. Laisse faire, il y a bien des choses très importantes autour de toi, très proche de toi, je dirai qui méritent plus ton analyse.


Moi le fixant genre : comme quoi par exemple ? Si tu parles d’Usama, il ne fait rien pour le moment donc je n’ai pas besoin d’intervenir.


Eddie : je ne parle pas de ton frère, je parle de toi-même. 


Je me jette le dos contre la chaise et le fixe intriguée.


Moi : il y a quoi dans ma vie qui suscitrait une réflexion ? 


Eddie : une personne qui t’aime en secret par exemple.


Moi de plus en plus intriguée : une personne qui m’aime (me désignant) moi Yumna en secret ?


Il hoche la tête.


Moi : et il te l’a dit à toi ?


Eddie : mouais.


Moi tout excitée : c’est qui cette personne ? Il est à l’école ? Je le connais ?


Eddie riant : calmos chica, je te le dirai ce soir.


Moi : pourquoi pas maintenant ?


Eddie : il préfère te rencontrer ce soir.


Moi : ah ouais ? Moi, je veux le rencontrer maintenant.


Eddie : bah, il n’est pas disponible dans la journée.


Moi : moohh Ed ! 


Eddie : pas besoin d’insister, je ne te dirai rien avant ce soir.


Moi faisant la moue : t’es méchant.


Il hausse les épaules et reste impassible devant ma mine boudeuse.



Ussama…



Ça fait dix minutes que je tourne en rond à l’étage, j’ai essayé d’approcher la fille que Yumna m’avait suggérée sans pouvoir y arriver. La fille en question vient de partir donc je me cherche un endroit discret pour me planquer, vu que les deux sont en pleine discussion. Peut-être que le petit prend finalement le devant des choses et c’est tant mieux parce que moi, je vais me garer quelque part le temps qu’ils finissent pour les rejoindre. En réalité, je n’ai pas envie de me ridiculiser devant des inconnues. Ce serait ruiné ma réputation, avec le phénomène des réseaux sociaux, il faut s’attendre à tout. Je n’ai pas envie que ma tronche devienne virale juste pour avoir suivie les précieux conseils de ma sœur.


Je me retrouve devant un balcon et m’adosse à la rambarde en suivant les mouvements dans la boutique en face. Un moment, je suis captivé par les articles d’homme lorsque je sens une main me tapoter l’épaule. Je me retourne pour tomber sur le regard réprobateur de Yumna.


Yumna : c’est ça t’approcher des filles ?


Moi : roohh tu ne vas pas faire le gendarme sur moi tout de même.


Yumna : chacun son tour de garde. Hier, tu m’as traîné de force chez le faux psy et tu m’as obligé à appeler Khalil par la suite.


Moi : donc si je veux bien comprendre, c’est pour te venger que tu m’infliges ça ?


Yumna : mouais, en partie. Maintenant vas-y, ne nous perd pas le temps. Hanna a confirmé sa présence ce soir à 20 h, tout doit être prêt à son arrivée.


Moi : pfff !! Je croyais que vous étiez occupés à discuter ton ami et toi ?


Yumna boudant : il m’a laissé sur ma soif en reportant la conversation sur ce soir, c’est pour ça que je l’ai abandonné là-bas.


Moi simplement : ah ok. 


Yumna (indexant une nana qui vient) : vas-y, elle est seule.


Moi dans un soupir : ok.


J’y vais et pour me donner contenance, je répète la formule de politesse en anglais. C’est lorsque je sens la main de la fille serrée la mienne que je me rends compte que j’étais devant elle.


Elle : hi, my name is Angela. Nice to meet you too.


Elle me sourit avant de s’en aller me laissant tout ahuri, je me tourne vers Yumna qui éclate de rire en me montrant une autre d’un geste de la tête. Je prends une grande inspiration et vais la rejoindre à une table pas loin.


La fille me souriant : hi.


Je souris avec toutes les dents dehors, il faut dire qu’elle est d’une beauté saisissante.


La fille : tu veux t’asseoir ?


Moi : …


Elle pose le tacos qu’elle mangeait dans son plat et se nettoie les mains avant de tendre une main vers moi.


La fille : on m’appelle Katusha, et toi mon étalon ?


Moi titubant : oui… Désolé… (décalant d’un pied derrière) Je… Je vais y aller.


La fille : mais attend, tu vas où ? 


Je me retourne et marche tout droit vers Yumna sans prêter attention à tout ce qu’elle raconte par la suite. 


Yumna (quand j’arrive à sa hauteur) : tu vois que c’est facile, tu as réussi à lui parler.


Moi : on dégage d’ici.


Yumna : pourquoi ? (regardant à travers mon épaule) Tu es sur le bon chemin, regardes, elle vient par ici.


Moi (pressant le pas) : allons-y, je ne veux pas lui parler.


Yumna : rhooo Sama.


Moi entre mes dents : dépêche-toi !


Elle me suit sans plus rien ajouter. Mon cœur ne retrouve son rythme normal qu’une fois que la fille a arrêté de nous suivre. Je pousse à peine un ouf de soulagement qu’un groupe de jolies filles se dirigent tout droit vers nous. Il y a une parmi elles qui sourit à Yumna qui répond également à son sourire.


Moi : tu les connais ?


Yumna : celle du milieu oui.


Au même moment, elles arrivent à notre hauteur et pendant que la fille du milieu discute gaiement avec Yumna, les autres me regardent comme une petite fille regarderait sa friandise préférée à travers une vitrine.


Yumna : les filles, lui c’est mon frère Ussama.


La fille du milieu (me tendant la main) : on m'appelle Adriana.


Fille 2 me dévisageant : Riana, tu ne nous présentes pas au beau gosse ?


Adriana/Riana : bien sûr (tout en les désignant) Brooke, Jess, Aransha mes meilleures amies.


Moi : enchanté.


Yumna (me pressant l’épaule) : il est un peu timide mon frère.


Fille 2 : ohh, c’est mignon !! J’aime les mecs timides.


Je déglutine mal à l’aise.


Yumna (prenant ma main) : venez les filles, Riana Eddie est ici vient.


Riana : ah bon ? (se tournant vers ses amies) Comment vous me trouvez ?


Elles : top comme d’habitude.


Riana : merci mes amours.


Je les suis sans rien comprendre, mais soulagé de rejoindre notre table. Enfin, j’espère que les miss resteront bien loin de moi. 


On arrive pour surprendre Eddie qui avait la tête baissée sur son téléphone, il renfrogne automatiquement la mine dès que son regard croise celui de la Riana. 


Riana : hi Eddie.


Eddie du bout des lèvres : hi.


Yumna lui souriant : elles étaient dans le hall, pourquoi pas les inviter à la fête ce soir ? 


Eddie parlant vite : non.


Yumna : si (les fixant au tac) les filles ça vous dit une fête chez moi ce soir ?


Elles : yesss.


Nous lui lançons un regard noir.


Fille 3 : je viendrai volontiers si ton frère est de la party.


Hein ?


Yumna : bien sûr qu’il sera là.


Elle se met à papoter avec elle pendant qu’Eddie et moi lui lançons des regards appuyés qu’elle ignore ostentatoirement. Elle conclut avec les filles puis ces dernières s’en vont avec la promesse d’être au rendez-vous ce soir.


Yumna le regard fuyant : me regardez pas comme ça, c’est pour vous aider tous les deux. 


Eddie ton dur : est-ce que quelqu’un a sollicité ton aide ici ? Tu abuses à la fin !


Yumna arquant le sourcil : oh ?


Il se lève très énervé.


Eddie : je rentre.


Moi le suivant : moi aussi.


Yumna : mais les gars qu’est-ce qui vous prend tout à coup ?


Nous : tu gazes !!


Nous nous lançons un regard puis nous dirigeons vers la sortie pour nous retrouver ensuite devant la voiture de Yumna. Eddie contourne pour se mettre au volant au moment où je l’attends pour ranger nos derniers achats dans la malle arrière. Ce que je fais lorsqu’elle arrive enfin et nous mettons le cap vers la maison en silence. 


…..



Il est 19 h 40, tout est prêt pour leur fameuse fête. Nous n’avons rien fait de grand, juste un petit buffet, de la musique et à boire. C’est Yumna qui s’est chargée de tout ça, bien sûr nous lui avons porté un coup de main même si nous l’avons boudé toute la soirée. D’après ce qu'Eddie m’a dit, la Riana, c’est la fille qu’elle cherche à lui brancher à tout prix et elle l’invite alors que c’est le grand soir qu’il a décidé de se jeter à l’eau. Je lui ai suggéré de faire fi de la présence de cette fille, s’il le sent qu’il le fasse Riana présente ou non. En ce moment, nous sommes censés, nous préparer pour attendre nos invitées, mais je prends tout mon temps. Je ne suis pas du tout pressé de sortir de cette chambre, je doute même d’en sortir un jour.


Hanna est la première à arriver pile-poil à l’heure, c’est Yumna seule qui s’occupe d’elle. Elles sont au salon et discutent comme deux vieilles copines, enfin chacune parlent de son parent célèbre. Je suis tout ça depuis la chambre pendant que je traîne encore dans le choix des vêtements.  


Yumna (tambourinant à ma porte) : tu comptes sortir de là ce soir ?


Moi : je n’ai pas fini de m’habiller.


Yumna : trouve toi un t-shirt et un pantalon et tu nous rejoins, Hanna est là depuis trente minutes déjà.


Moi : pfff, je ne veux pas la voir.


Yumna (sur un ton de reproche) : Ussama ??


Moi : je viens !!


Yumna : je te donne cinq minutes.


J’en mets quinze pour les rejoindre et après les salutations, Yumna nous laisse pour aller chercher Eddie qui s’est aussi confiné chez lui. Je laisse Hanna faire son bavardage jusqu’à ce que Yumna revienne avec Eddie et la bande de Riana. Elles font le tour pour nous faire la bise après les salutations d’usage avant de s’asseoir à leur tour. Yumna leur sert des apéritifs et elles se mettent à bavarder gaiement entre elles. Je fais signe à Eddie qui me rejoint à la cuisine.


Moi : et si nous allions, nous enfermer chez toi ?


Eddie riant : ta sœur a le double de mes clés.


Yumna débarquant : on passe à table.


Moi roulant des yeux : pfff ! 


Yumna me donnant une tape : toi ne commences pas ! Eddie toi, tu m’as boudé ici tout l’aprèm, mais tu mets ton dernier sapement pour attendre la fille.


Eddie : pffff !!


A table, je me retrouve entre Hanna et la dénommée Jess et Riana face à Eddie. Elles essaient de nous faire la conversation pendant que Yumna gère les deux autres. Avec les deux filles à mes côtés, je me sens le cul entre deux chaises parce que chacune cherche à placer son mot. Du coup, je n’ai même pas besoin de parler me contentant de répondre par « oui », « non », « hmm », « hmm hmm » et de sourire par moment.


Hanna dans sa lancée : j’ai lu dans Forbes que tu es le plus jeune dans le domaine du pétrole et que c’est la réputation de ton père qui te facilite l’accès aux marchés publics.


Jess (la main posée sur mon épaule) : tu importes du pétrole ?


Hanna : c’est un ingénieur, il exploite lui-même son domaine offshore.


La dénommée Brooke : il est millionnaire alors, ces gens-là sont super friqués.


Hanna écarquillant les yeux : tu as dit millionnaire ? C’est un billionnaire que tu vois tranquillement comme ça.


Elles me fixent pantoises, rhoo qui l’a sonné ?


Hanna poursuivant : et leur père est classé troisième dans la catégorie des plus riches hommes des Emirates Arabes Unis.


Yumna extrapolant : et elle sa mère, c’est la femme la plus puissante d’Abu-Dhabi.


Hanna (geste évasif de la main) : tu as dit Abu-Dhabi, rien avoir avec le Cheikh.


La dénommée Aransha : c’est quoi un Cheikh ?


Hanna : c’est le roi de notre communauté.


Riana (qui décolle enfin son regard du visage d’Eddie) : donc ce sont des princes ? (s’adressant à Yumna) Tu es une princesse ?


Elle hoche la tête. Les bouches de la bande traînent maintenant par terre.


Brooke : donc on te voit à l’école l’air de rien, tu es une princesse ?


Yumna baisse la tête, on sent qu’elle est gênée et que Hanna vient de passer sur sa blacklist. S’il y a une chose que nous détestons tous, c’est que notre couverture soit dévoilée. Ça se voit que cette fille n’a pas la langue dans sa poche et si je dois guérir de ma peur de la gente féminine ce n’est sûrement pas la bonne candidate donc, mieux pour moi d’aller dormir. 


Moi m’adressant à Yumna en arabe : je viens, je vais faire un tour au petit coin.


Hanna qui répond : d’accord, on t’attend avec impatience.


Jess : ohh c’est mimi, il a dit quoi ?


Je roule des yeux et Eddie pouffe de rire, tient il ne l’a pas ouvert celui-là depuis tout ce temps. Bref, je les quitte et vais m’enfermer dans ma chambre.



 Eddie…


Yumna et moi venons de raccompagner la bande d’Adriana, Hanna était la première à rentrer vu que Ussama n’a plus refait surface depuis qu’il s’est levé de table. Dire que ça m’a énervé qu’elle invite la barbie botoxée, c’est peu dire, j’ai failli péter une durite. Heureusement qu’à part quelques attouchements elle n’a rien tenté d’extra, enfin elles étaient tellement captivées par tout ce qu’Hanna leur racontait qu’elle n’a pas eu le temps de faire d’autres tentatives. Parlant d’Hanna, mais la fille là parle ohh kieee !! En une heure, elle a déballé toute la doc sur la vie du Cheikh C’était plus que ce que moi, je savais sur eux. On aurait dit qu’elle avait mené des recherches sur lui pour impressionner ses enfants, pour quel intérêt même ? D'ailleurs j'ai trouvé cela très ridicule de sa part, elle n’a pourtant pas l’air d’une groupie. Avec cela, elle a réussi à s’attirer les foudres de Yumna qui ne savait plus du tout où se mettre. En fait, elle n’aime pas trop dévoiler ce côté de sa vie. 


Bof ce n’est pas ça le plus important ce soir, je vais enfin sauter le pas et c’est ce qui m’a tenu en haleine toute la soirée. Toutes les conditions me sont favorables, je suis certain qu’Ussama ne sortira pas de sa chambre avant demain donc c’est maintenant ou jamais. 


Je sors le dernier sachet de poubelle et reviens la trouver qui dispose des tasses de café sur des sous-tasses. Je me rince les mains et me saisis de celle qu’elle me tend avant de prendre place sur une l'une des chaise de la cuisine. 


Moi commençant : ça va ? Tu as passé une bonne soirée ?


Yumna : oui même si Hanna, elle m’a embarrassé de ouf.


Moi : j’avais remarqué.


Yumna se plaignant : désormais, les filles vont me faire des courbettes à chaque fois qu’elles me verront, je n’aime pas ça du tout.


Moi : je sais.


Yumna : pff elle m’a saoulé.


Moi : j’imagine.


En fait, j’ai présentement les mains moites et les jambes qui tremblotent. Je ne sais même pas par où commencer.


Yumna (me surprenant) : et ton ami ?


Moi plissant les yeux : quel ami ?


Yumna : beh celui que tu devais me présenter ce soir, je ne l’ai pas vu de la soirée.


Moi : si, il était là.


Elle fronce les sourcils.


Yumna : il était là où ?


Moi : ici, avec nous.


Yumna : rohh Ed arrête de niaiser, nous étions sept et vous les gars n’étiez que deux.


Moi (tapotant la chaise à côté de moi) : viens par ici, je veux te  parler de quelque chose.


Yumna regard appuyé : tu en fais des mystères tout à coup, que se passe-t-il ?


Moi : tu le sauras d’aussitôt.


Yumna hésitante : ok.


Elle vient s’asseoir toujours en me fixant intensément en prenant sa tasse au passage, je baisse la tête pour ne pas perdre contenance. Je ne vous l’ai pas dit, elle a de grands yeux clairs qui font des cercles parfaits et lorsqu’elle te fixe intensément comme en ce moment, tu perds tes moyens. Fin, je perds mes moyens.


Yumna : je t’écoute.


Moi me raclant la gorge : oui, je t’ai dit il y a peu que je suis amoureux d’une fille depuis sept ans.


Elle hoche lentement la tête.


Moi : c’est vrai que je le suis encore, cependant, je t’ai menti sur un point. La fille n’est pas au Togo, elle vit ici à Michigan.


Yumna ton pressant : ah ouais ? Et c’est qui ?


Moi : ne m’interromps pas s’il te plaît.  Elle est plus prête que tu en as idée. 


Elle hausse les sourcils l’air de réfléchir, au même moment, Ussama arrive en fracas le téléphone à l’oreille.


Ussama : Yu… (couvrant l’appareil) Oh pardon, j’ai interrompu quelque chose ?


Nous : oui.


Ussama : désolé, Yumna papa veut te parler.

Elle se saisit du téléphone perplexe, le temps de demander plus à Ussama sur l’interlocuteur on entend crier dans le combiné. Elle le colle sans plus attendre à l’oreille et se met à converser à Arabe un moment puis à la fin, elle lève un regard paniqué sur nous.


Yumna : papa veut qu’on rentre à Abu-Dhabi, tout de suite.




Le tournant décisif