***Abomey-Calavi-Arconville***

***Chez Younes***

***Younes***

J'étais chez moi à la maison, je tournais en rond furieux. Toute cette sainte journée j'ai essayé de joindre Merlina en vain. Cette fille va me rendre fou! Elle est convaincue que c'est elle qui veut détruire ma famille parfaite. Samy me demande d'être patient, toute cette tension lui rappellerait son enfance. Enfant unique élevé dans un foyer polygame, du coup elle fuit les conflits. Bref je fais des efforts mais c'est dur...Je décide de me faire à manger quand j'entends sonner..Je vais ouvrir.

Noah : Bonsoir Papa.

Moi : Bonsoir fils...Ne reste pas là entres!

Je regarde mon grand garçon s'installer un peu de façon gauche...Je le sens gêné. Je vais chercher à boire et je m'installe en face de lui. Nous nous mettons à parler en même temps avant d'éclater de rire.

- Toi d'abord

Noah : Euh je suis navré de tout ce qui a pu se passer ou ce que j'ai pu te dire...Je ...Je me sentais trahi. Après t'avoir écouté chez maman...J'ai commencé à comprendre certaines choses...Ma discussion avec Merlina m'a..

Moi : Tu as vu Merlina?

Noah : Oui et on a déjeuné ensemble...Mais tu n'as plus de nouvelles d'elle ou quoi?

Je sens la morsure de la jalousie, ainsi moi elle ne veut pas me voir...Mais elle a du temps pour Noah. Je me lève pour cacher mon malaise.

Moi : Je m'apprêtais à me faire une omelette tu en veux?

Noah : Oui avec plaisir

***Une demi-heure plus tard***

***Noah***

Nous étions attablés avec mon père je le sentais un peu perdu comme confus...Je me doutais bien que ça a un lien avec sa chérie.

Moi : Mais vraiment Papa, depuis le temps que tu es célibataire tu aurais pu apprendre à cuisiner non?!

Papa : Tchiip, je ne cuisine pas pour tout le monde !

Moi (rigolant) : Ah bon hein!

Papa : Merl...

Moi : Oui Merlina a fait quoi?

Il passe sa main devant son visage comme pour effacer un souvenir troublant et soupire avant de poursuivre.

Papa : Merlina a eu la même réaction la fois où je lui ai dit que je savais cuisiné jusqu'à ce que je lui fasse à manger.

Moi : Tu l'aimes hein? Mais tout n'est pas au top entre vous. Constatai-je

Il demeure silencieux.

Moi : Papa tu peux me parler tu sais? Elle-même n'allait pas bien cet après-midi.

Il reporte toute son attention sur moi.

Papa : Que se passe-t-il avec elle? Elle t'a dit quelque chose?

Moi : Hum...En fait je l'ai retrouvé en pleurs sur le parking de son bureau...Ta fille serait passée faire un scandale.

Papa : Eh Merde! Merdeeee!!!!

Moi : Papa calme toi! Je l'ai rassuré du mieux que je pouvais mais je crois que tu devrais lui parler.

Papa : Oui oui...Tu sais Noah je l'aime et j'ai pris un mauvais départ avec elle.

Il me raconte leur rencontre et les problèmes qu'ils ont eu jusqu'à ce fameux weekend où j'ai été chez elle.

- Jamais je n'aurais posé mon regard sur elle si elle t'avait connu en premier. Je cherchais un équilibre entre mon rôle de père et de rival...je le reconnais. Je ne savais pas quoi faire d'elle, je me disais que c'était une passade rien d'autre.

Moi : Merci...Je comprend...

Papa : J'étais effrayé à l'idée de te perdre ou de perdre notre complicité.

Moi : Je t'aime papa dis-je en lui faisant un hug

Papa : Moi aussi mon grand.

Moi : Si tu veux un conseil va la trouver ...parce que Riva ne l'a pas loupé et je crois qu'il vaut mieux que tu la rassures.

Papa : Ok tu as raison! J'y vais je te laisse la maison.

Moi : Non non j'y vais aussi.

***Merlina***

J'étais couchée dans mon lit quand j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir. Sans me retourner je :

Moi : Samy je n'ai pas faim...Tu peux me laisser tranquille tu sais?!

Younes : Ce n'est pas Samy

Je me retourne en bloc...

Moi : Mais tu fais quoi là?

Il prend la peine de s'installer sur le lit avant de me répondre

Younes : Je pourrais savoir pourquoi tu m'évites?

Moi : ...

Younes : Merlina j'attends! Tu ne crois pas que j'ai été assez patient?!

Moi : ...

Younes : Donc c'est comme ça à la première difficulté au lieu de te battre pour nous tu te terres! Ou bien tu ne crois pas en nous?! Si tu n'y crois pas dis moi et je m'en vais. Tu sais quoi j'étais venu pour te rassurer mais ton attitude me révolte! Alors j'attends au salon 10 mn pas une de plus, si tu viens me rejoindre cela signifie que désormais on est ensemble, on se battra pour faire accepter notre relation...Si tu ne viens pas...Je saurais que cela n'en valais pas la peine pour toi et je m'en irai pour de bon!

Il sort en claquant la porte! C'est la première fois que je le vois dans un état pareil! Je l'aime et je ne veux pas le perdre mais d'un autre côté j'étais effrayée. Bien que j'ai eut une enfance protégée voire surprotégé j'ai souffert de la rivalité entre ma mère et ses coépouses et depuis je fuis les complications. Je regarde ma montre 5 mn sont passées depuis que Younes est sorti!

***Younes***

Je regarde ma montre, dans quelques secondes les 10 mn vont expirer et pas de Merlina. Je me sens mal...C'est dur mais j'ai compris, Viviane avait raison je n'ai peut-être pas intégré tous les paramètres. Quelle jeune femme voudrait se battre auprès d'un vieux, Samy avait eu l'amitié de quitter l'appartement donc je pouvais gérer ma déconvenue sans témoin. Je ferme les yeux, les rouvre je me redresse au moment où je m'apprête à ouvrir la porte j'entends

Merlina : Younes!

Je me retourne heureux...Oh tellement heureux!!!

Merlina : Tu veux partir...Tu me fais tomber amoureuse de toi et là tu veux partir...je t'aime tu le sais ça! Juste que je...Je suis effrayée...Je n'aime pas les problèmes...J'aime les choses simples que je peux contrôler...Ta fille ne m'aime pas du tout...Elle pense que je suis une femme de plus...Ton ex-femme doit m'en vouloir pour tout le désordre que je viens mettre chez vous...Younes...Je...Je suis effrayée mais si tu pars là maintenant je ne me relèverai pas!!! Alors je viens avec toi mais je reste effrayée.

Je regarde cette jeune femme si belle, si émancipée et en même temps si fragile et vulnérable. Son beau visage baigné de larmes, ses yeux pleins de doute. Je l'attire contre moi et la serre comme si ma vie en dépendait. après un long baiser , je pose mon front contre le sien.

Moi : Bébé je suis aussi effrayé que toi! Pas pour les même raisons...Je me demande juste si je vais y arriver avec toi, si je saurai y faire...Je suis effrayé par l'avenir mais tu ne crois pas qu'on mérite d'être heureux, de profiter de chaque instant?

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