PROLOGUE

Ecrit par Samensa

SAFI

Je sors du bar, fatiguée, les pieds en compote après avoir marché environ 5 heures d'affilée sur des chaussures à talons de 20 cm, me baladant entre les différentes tables pour servir les clients. 

Je m'appelle Safi DUPRE, j'ai 22 ans. Je suis orpheline de père. Ma mère, elle, s'est volatilisée dans la nature du jour au lendemain et ce, depuis mes 9 ans. J'ai grandi avec ma tante et son mari qui n'ont pas été des plus tendres avec moi. Résultat : je me retrouve avec deux boulots pour pouvoir payer mes cours en grande école malgré que mon père m'ait légué tous ses biens, une fortune. Ils s'enrichissent sur mes biens, mais ça c'est une autre histoire que je vous raconterai plus tard. 

Pour l'instant, je sors du bar dans lequel je travaille comme serveuse et j'ai juste envie de rentrer chez moi pour me reposer avant d'aller aux cours : il est déjà 4h du matin. 

La ruelle que je traverse est vide. Les fêtards ne sortent en général des boîtes de nuit qu'à partir de 5 h.  Je serre mon sac contre moi pressant le pas pour quitter la ruelle sombre et aborder la grande voie afin d'emprunter un taxi. Il fait vraiment froid et sombre, je n'ai pas envie de faire une mauvaise rencontre. De loin, j'aperçois un véhicule passer en vitesse sur la grande voie et j'entends un crissement de pneus, signe qu'il a surement freiné. Puis, je perçois des cris. Je cours vers la grande voie et me cache derrière le mur de la maison située au carrefour afin de savoir ce qui se passe.

Ce que je vois me glace le sang, je reste pétrifiée. Un homme est couché par terre, les vêtements en sang, en train d'implorer deux autres personnes armées de gourdins en train de le battre.

- Où est l'argent ? demande en hurlant le plus costaud des hommes.

- Je ... Je ne sais ... pas ... S'il vous plait ... lais ...

Il reçoit une pluie de gourdin sur le visage et des coups de pieds dans le ventre. Je sors mon téléphone de mon sac toute tremblante, le déverrouille et commence à composer le numéro de la police. C'est à cet instant que j'entends une voix suppliante "Aidez-moi!!!". Je lève la tête et croise le regard de l'homme à terre. Merde! Merde! Merde! Dans la panique, j'ai oublié qu'étant dans la pénombre, la lumière de mon téléphone me ferait repérer. M'ayant aperçu, le moins costaud entreprend de me courir après tandis que le second sors son arme et tire une balle dans la tête de l'homme.

Je pousse un cri et me met à courir, je ne me rappelle pas avoir déjà eu à courir aussi vite dans ma vie. Dans ma course, je heurte un caillou et me retrouve étendue face contre terre, mon téléphone glisse de ma main et se retrouve plus loin. Les pas des hommes se rapprochent. Je n'ai pas le temps de le prendre, il faut que je trouve une cachette. Je me relève aussitôt et cours vers une maison inachevée située non loin de mon lieu de travail. J'entre dans la maison et me réfugie à l'étage, dans ce qui sera surement une salle d'eau. De là, j'entends les bruits de pas des deux hommes, ils viennent juste de s'arrêter devant la maison. Je serre mon sac contre moi, le cœur battant et m'adosse contre le mur. Je prie pour pas que l'idée leur vienne d'entrer ici. S'ils me retrouvent, je suis morte.

- Tu as vu où elle est passée?

- Non. Mais, c'était toi le plus proche, moi j'étais loin.

- Pff, mais c'est qui cette pute? ... Faut qu'on la retrouve sinon elle va nous créer des problèmes.

- Tu penses qu'elle nous a vu?

- Idiot! On n'était pas masqué.

- Bon, on continue les recherches. On va se séparer.

- Non, laisse tomber. Elle doit être loin à cette heure... J'ai son téléphone, on va la retrouver.

A ces mots, je sens mes larmes couler. C'est fini, je suis morte.

MON AVOCAT, MON PROT...