Prologue

Ecrit par Mona Lys

Mon cœur contre ma raison

Prologue



Je regarde cette femme en face de moi et la seule chose que j’ai envie de faire là maintenant c’est de la cogner. Comment peut-elle s’arrêter devant moi et me blablater de telles âneries. Je l’ai toujours trouvé magnifique, j’ai toujours aimé la regarder parler parce que le mouvement que font ses lèvres quand elle parle m’a toujours fasciné mais là j’ai tout simplement envie qu’elle la ferme. J’ai envie de l’étouffer pour lui faire ravaler ses mots. Au fur et à mesure que je l’écoute mes membres se mettent à trembler et ça ce n’est pas très bon signe. Quand je me mets à trembler de colère la casse n’est pas loin. Peu importe ce qui me tombe sous la main ça finit en mille morceaux.


Moi (plissant les yeux) : Où mets-tu tout ce qu’on a vécu toi et moi ? Où mets-tu notre histoire Emy ?


Emy (du tac au tac) : C’était une grosse erreur.


BAM. Je reçois cette phrase comme un coup de massue sur la poitrine. Elle n’a pas osé dire ça ? Non elle n’a pas osé !? Je serre les points et m’avance vers elle dangereusement ce qui l’a fait reculer avec frayeur jusqu’à ce heurter contre le mur de mon appart.


Moi (les dents serrées) : Répète ce que tu viens de dire.


Emy : J’ai dit que toi et moi c’était une erreur.


Je fracasse le mur à côté d’elle lui arrachant un cri.


Moi : Comment oses-tu dire une telle chose ?


Emy (tremblante) : Jamal calme…


Moi (hurlant) : Ne me dis pas de me calmer. (Je me retourne et frappe encore dans le mur) Comment peux-tu me faire une chose pareille Emy ? Je t’ai offert mon putain de cœur sur un plateau. (Je tape dans le fauteuil) Merde je t’aime Emy et j’ai cru que…


Emy : Oui moi aussi j’ai cru que j’étais amoureuse de toi mais c’était une illusion. Ce que je croyais ressentir pour toi n’était pas de l’amour mais plutôt de l’attirance. Une attirance passagère. Le seul homme que j’aime c’est mon mari.


Moi (renversant la table) : Baliverne. Tu l’aimes mais c’est mon nom que tu hurlais quand je te BAISAIS. (Elle ferme les yeux) C’est moi qui t’ai rendu heureuse comme jamais tu ne l’as été ces fichus derniers mois et où était ton mari ? (Hurlant) Dis-moi où était-il ?


Emy : Ce qui s’est passé avec mon mari ne concerne que nous. Toi et moi avons pris du bon temps ensemble et ça s’arrête là. Maintenant je retourne avec mon mari et ensemble nous allons reconstruire notre famille. Je ne peux pas mettre un terme sur mon mariage pour une aventure sans lendemain.


Elle a bien dit une aventure ? J’éclate de rire mais d’un rire qui n’a vraiment rien de joyeux.


Moi : Waouh, je me suis fait bien avoir. Ma mère m’avait pourtant averti. Oui elle m’a dit que je ne devais pas tomber amoureux de toi parce que le « nous » sera sans lendemain mais je ne l’ai pas écouté et comme un con je suis tombé amoureux de toi. (J’éclate encore de rire) Tu es forte Emy, non vraiment. (Je me serre du whisky) Tu sais que tu devrais songer à devenir actrice. Oui tu gagnerais même un oscar.


Je vide d’une traite mon verre.


Emy (s’avançant) : Jamal.


Moi (regardant dans mon verre) : Sors de chez moi.


Emy : Jamal.


Moi (lançant mon verre dans sa direction) : J’ai dit sors de chez moi.


Elle se baisse par reflexe mais j’ai lancé mon verre à côté pour ne pas la toucher. Je ne vais pas lui faire mal même si c’est ce qu’elle mérite. Je me mets à tout saccager dans l’appartement pour évacuer ma douleur. Elle se met à paniquer et à hurler de me calmer mais je n’ai que faire. Je prends la bouteille de Whisky que je balance aussi contre le mur.


Emy (affolée) : Jamal je t’en prie calme-toi.


Moi : Si tu ne sors pas d’ici dans les secondes qui suivent je te jure que je vais te faire mal. Plus mal que tu m’en fais là maintenant.


Elle me regarde complètement dépassée puis je mets à avancer vers elle dangereusement. Elle panique et sors comme si elle avait le feu aux fesses. Dès qu’elle sort de mon pied je cogne la porte. Elle m’a bien eu. Je me suis fait avoir comme le premier des imbéciles. Je le savais que je ne devais pas tomber amoureux. Je le savais que c’était une erreur à ne plus commettre le restant de ma vie mais malgré ça je l’ai fait. Je savais que j’allais être dans la merde jusqu’au cou mais j’ai quand même foncé. Je le savais que ça se terminerait mal parce qu’à chaque fois que je tombe amoureux ça finit toujours en catastrophe mais je n’ai pas pu résister à son charme. Je n’ai pas pu résister à son sourire. Merde cette femme je l’ai dans la peau. Je l’aime à en mourir. Je m’assois par terre au milieu du désordre et je me laisse aller. Je laisse mes émotions prendre le contrôle et pour la première fois de ma vie je pleure de chagrin. Mes larmes se mettent à couler sans que je ne puisse les retenir. Je regarde dans le vide et je vois toutes nos scènes d’amour dans cette pièce. Je la vois assise entre mes jambes regardant le spectacle du Marrakech du rire. Je l’entends rire puis se retourner pour me faire un bref baiser sur les lèvres avant de se reconcentrer sur la télé. Je me vois en train de la poursuivre de la chambre jusqu’ici pour lui arracher l’appareil photo pour effacer une vilaine photo de moi qu’elle a prise. Je nous vois faisant l’amour là sur la moquette.


Il faut que je sorte d’ici. Il le faut. Toute cette maison dégage son parfum. Je me lève et prends les clés de ma voiture puis sors. J’arrive au parking de mon immeuble et monte dans ma voiture. Je ne sais pas où je vais mais il faut que je bouge.


J’avale un autre verre de vodka cul sec et redemande un autre au serveur qui me regarde bizarrement avant de me servir. Je me sens mal. Merde j’ai eu envie de la frapper. De toute ma chienne de vie je n’ai jamais eu envie de taper sur une femme. J’ai déjà eu envie de les balancer sur une autre planète mais jamais de lever la main sur elles mais ce soir, ce soir oui j’en ai eu envie et le pire c’était qu’il s’agissait de la femme que j’aime comme un fou et pour qui j’étais prêts à tout même à vendre mon âme au diable.


« Jamal ? »


Je tourne la tête pour voir Mathilde, l’une de mes nombreuses prétendantes que j’ai envoyé balader malgré sa grande beauté à cause d’Emy. Encore Emy. Ah Emy tu m’as vraiment eue.


Mathilde : Ca n’a pas l’air d’aller Jamal.


Je reporte mon attention sur mon verre et bois un coup.


Moi : Ça va.


Mathilde : Je vois. C’est à cause de cette femme hein ? C’est elle qui te met dans cet état ? (Me caressant le bras) Tu sais que je suis là moi et je suis toujours prêtes pour toi. Je pense qu’on devrait rentrer, tu as besoin de te changer les idées et je sais ce qu’il te faut.


Je relève la tête vers elle et contrairement aux autres jours je n’ai pas envie de refuser sa proposition. Combien de fois je me suis privé d’aller voir ailleurs pour être fidèle à Emy ? Combien d’avances de femmes j’ai refusé parce que mon être entier ne fonctionnait que pour Emy. Emy comment en suis-je arrivé là ? Comment me suis-je retrouvé transformer en un serial lover moi qui avait fermé mon cœur à l’amour ? Vraiment je maudis le jour où je l’ai rencontré. Oui je le maudit. J’aurai dû envoyer un de mes employés allé faire cette putain de livraison dans son lieu de travail. Jamais je n’aurais dû me rapprocher d’elle. Les images me reviennent comme se elles avaient été mise sur une bande vidéo et qu’on me la mettait pour que je la visualise et prenne conscience de mon erreur. Toute cette histoire me revient comme un film. Je refuse d’y penser donc je secoue la tête et accepte la proposition de Mathilde.


C’est la première fois que j’emmène une fille chez moi. J’ai toujours eu pour principe de ne jamais montrer où je vis à mes prétendantes encore moins à mes plans cul pour éviter qu’elles ne me collent aux fesses. Je tiens à ma tranquillité. Emy a été la seule femme avec qui j’ai brisé ce principe. Mathilde n’arrête pas de gémir sous mes assauts. Elle m’enfonce ses ongles dans le dos, elle me griffe tout en me suppliant d’aller plus fort. Ses gémissements m’agacent, j’ai envie qu’elle la ferme. Je suis en train de faire l’amour à une femme mais tout mon esprit est sur une autre. Je revois le visage d’Emy quand elle jouit. Je l’entends gémir. Je l’entends hurler mon nom. Je sens ses doigts se glisser dans ma longue barbe. J’entends son rire. Merde cette femme m’a ensorcelé. Le film de notre aventure me revient encore une fois de plus. Je revois tout et encore sans le vouloir je plonge dans mes pensées. Le film commence à passer sous mes yeux.


Mon cœur contre ma r...