Prologue

Ecrit par Moktar91

Prologue


Glo



Amos descendit de son bureau qu'il prit soin de refermer derrière lui. Il était dix neuf heures quand il salua le vigile de nuit et s'y engouffra. Il avait hâte de retrouver sa famille pour un dîner en tête à tête. C'était d'ailleurs le premier dîner familial avec tout le monde au complet depuis un an déjà. Il aura enfin l'occasion de resserrer dans ses bras sa fille chérie, Imela. Elle était bien grande désormais. Et ses frères, tous aussi vicieux qu'elle.  Il se fit un sourire en pensant à sa femme. Sa chère Cella. Ils n'avaient pas chômés. Entre son entreprise agropiscicole et sa famille, ils n'avaient pas vus le temps passés. Et déjà dix sept années au cours desquelles il a prit le soin de se bâtir un empire mais aussi une famille de Six membres. Et dire qu'il n'avait jamais rêvé d'une famille nombreuse. Aujourd'hui, il se rend compte de toute la fierté que lui procurait cette merveilleuse famille. Imela était sa préférée. C'était une enfant bénie, sûre d'elle et très rigoureuse même si elle n'hésitait pas à être espiègle par moment. Elle dégageait cette petite candeur que n'avait pas les jeunes filles de son âge. Ce soir, il sera bien content d'être entouré de sa famille. Imela était partie depuis un déjà au Sénégal pour ses études d'aquaculture marine. 


Le feu rouge du carrefour arconville à hauteur de Calavi obligea Amos à s'arrêter. Alors qu'une longue file de voitures de retrouvaient derrière lui, un camion haut porteur dévia et se retrouva en face de son véhicule. La surprise du moment ne lui permit pas de détacher sa ceinture. Tout était allé très vite. Le temps d'un Instant, la remorque du camion de détachait pour littéralement écraser de tout son poids le véhicule de Amos. 


Les badauds et les policiers présents à ce carrefour s'approchaient simultanément. Comment diable un camion pouvait-il perdre le contrôle et écraser une voiture ?


De longues minutes passaient quand les sapeurs pompiers de présentait enfin... Mais ils n'eurent d'autres choix que de ressortir un amas de bouillies...




Cotonou


Quartier Haie Vive


Haraël déposa son sac de sport et vint prendre sa mère dans ses bras.


-<<Non mais fils, je t'ai souvent dit de prendre ta douche après le sport avant de m'embrasser.>>


Le jeune homme se releva et fit un large sourire à sa mère. Il l'aimait à la folie sa mère. Mais il ne pouvait s'empêcher de la taquiner. C'était d'ailleurs la seule avec qui il se permettait d'être décontracté. Il reprit son sac et lança à sa mère alors qu'il montait les escaliers : <<J'aime le fait que tu sentes que je grandisse et que bientôt je pourrai te prendre dans mes bras.>>


-<<Ah non, pas ma femme. Trouve toi une autre. Celle là c'est la mienne et je ne partage pas.>>


C'était Jaël qui venait de s'incruster dans la discussion. Il déposa sur le guéridon une infusion de tisane pour sa femme. Elle devrait la laisser refroidir un peu avant de la prendre. Il savait qu'il pouvait compter sur la dextérité de cette dame pour la prendre. Il la regarda longuement et ne dit vraiment pas pourquoi il l'aimait. Mais il savait qu'elle avait de ses qualités qui ne pouvaient laisser personne indifférente. 


Aujourd'hui, Naimath avait déjà 33 ans revolu. Elle était à la tête de l'entreprise familiale qu'elle dirigeait de main de maître depuis près de six ans déjà. Elle se massa la tempe un moment avant de prendre la tisane et de l'avaler d'un trait. Et dire que ces cauchemars avaient repris de plus belle. Elle n'avait plus eue recours à ses pouvoirs depuis la naissance de Haraël. Même à la naissance de Penielle, leur fille à elle et Jaël, elle n'avait pas eu une grossesse compliquée. Ses pouvoirs avaient littéralement disparus. Mais depuis quelques jours, des bribes de flashs lui venaient. Elle voyait un accident, un homme mort, une femme en pleurs et un couple décimé. C'était juste ça et pas plus. Point de visages pour identifier les personnes. Son Jaël lui offrait cette infusion pour la calmer. 


Depuis, elle avait redoublé d'efforts dans la surveillance de son fils. Elle attendait le moindre signe de sa part, guettant avec effroi la moindre démarche de son enfant envers elle. Il était conscient de ses pouvoirs et sa mère l'avaient aidé à les canaliser depuis bien longtemps. Ce qui justifiait son calme absolu en face de toutes situations. 



Mais ce soir, elle comptait bien avoir une conversation avec lui...



Moriane se rapprocha de son fils. Elle but de la tasse de café qu'il lui avait servi. Son regard glissa sur le corps frêle de sa mère. À son âge, il n'avait pas une vie, en dehors de l'entreprise de son grand père, ou plutôt son père. 

Il se souvient du choc qui fut le sien quand sa mère le lui avait annoncé. C'était au lendemain de son licenciement. Elle avait compris qu'elle n'avait plus rien à perdre. Elle lui avait avoué qu'il était le fruit de l'inceste. Elle avait pu lire l'horreur dans ses yeux. 

Il l'avait détesté pour cela. Il lui en avait tenu rigueur. Il l'avait tenu éloigné de lui. 

Mais depuis qu'elle développait ce cancer, elle se jurait de détruire cette sœur, cette demi-sœur qui l'avait évincé de son poste de Présidente.



Ariel se releva et mit les mains dans ses poches. Il scruta l'horizon et chercha un semblant d'indices.


À 32 ans, sa vie se résumait désormais à sa mère. Il allait la venger et faire vivre l'enfer à sa tante...



L'inconnu se releva et quitta le lieu de l'accident. Il releva sa capuche et réajusta ses verres.


Quand la bouillie qui servait de cadavre de Amos fut retiré de la voiture, il embraya sa moto et disparut au loin...


Un déjà de moins et ça ne fait que commencer...

Dieu n'est pas ici