Prologue

Ecrit par Brenne-junella

*** Dounia ***

Ce matin je me suis levée avec beaucoup de retard, le réveil n’a pas sonné ou peut être j’ai tout simplement oublié de le régler hier avant de dormir. Je cours prendre une douche rapide et m’habille sans prêter attention au fait que ma robe est toute froissée, je déteste être en retard je vois déjà d’ici ma supérieure en colère et rien qu’a l’imaginer je me dépêche. Une fois que je me trouve présentable pour sortir je fais un tour vite fait dans la chambre de Kenaya, ma sœur pour me rassurer qu’elle est déjà debout et prête pour le lycée, ma petite sœur que j’aime tant, pour qui j’enchaine deux boulots, le jour je suis caissière au géant CKDO et le soir je suis serveuse dans une boite huppée de la capitale. Depuis le décès de nos parents il y a de cela six ans je joue le rôle de mère et de père pour ma petite sœur et elle me le rend très bien, on s’aime énormément et sommes très complices et proches.

Après la mort de mes parents nous nous sommes retrouvés seuls au monde, nous n’avions aucune famille ici mais en RDC et nous ne pouvions pas compter sur les amis et connaissances de nos parents la grâce qu’on eut a été cette maison dont laquelle on vivait, papa l’avait construite avant de mourir…paix à son âme

Je tape à la porte et celle-ci s’ouvre sous la pression, je vois ma sœur qui range ses cahiers dans son sac, « au moins l’une de nous n’est pas en retard » me dis-je intérieurement en entrant.

- Bonjour, toi au moins tu es à l’heure

- Tu es encore rentrée tard hier !

- Oui avec Daniel on a fermé très tard. Réponds-je en baillant

- Tu ferais mieux de te dépêcher avant qu’on ne te renvoie

- Tu as raison, quand tu rentreras, n’oublie pas de faire à manger bisous. Lance-je en sortant en courant

Une fois hors de la concession par reflexe ou plutôt habitude je passe la main autour de mon cou et me rend compte que je n’ai pas mon collier, je suis en panique et retourne rapidement dans ma chambre. Je le vois posé sur le lit j’ai oublié de le mettre dans mon empressement

*** kenaya ***

Je souris avant de revérifier que j’ai tout mis dans mon sac, je suis une élève très sérieuse et aussi studieuse que ma sœur à l’époque, faut croire que je marche sur ses traces, Dounia a toujours été un model pour moi et je veux continuer où ma sœur a du s’arrêter après le décès de nos parents. Ne pouvant plus payer à la fois sa scolarité et la mienne Dounia a du choisir d’arrêter l’école à la veille de sa licence, elle aurait vraiment aimé avoir un emploi plus rentable que celui d’une simple caissière mais dans ce Gabon si tu ne connais pas des gens haut placés tu ne peux pas espérer avoir un poste encore moins si tu n’as aucun diplôme.

***

« De l’autre côté de la ville, dans une belle villa se trouve un bel homme au teint clair élégamment vêtu d’une veste rouge vif ouverte sur une chemise blanche à point noir et un jean bleu, il est installé à table devant un petit déjeuner copieux sur sa belle terrasse, il est face à la piscine. Il a la tête dans le journal il est tellement concentré qu’il n’entend pas la femme qui s’approche par derrière de sa démarche sensuel, elle porte une chemise de nuit en dentelle noir sexy et ses cheveux son attachés dans une belle queue de cheval qui lui donne un air de prédatrice. Une fois proche de cet homme elle l’enlace par derrière et lui fait un bisou dans le cou ce qui a pour effet de le sortir de sa lecture, il lève la tête et sourit

- Enfin réveillée.dit il en posant l’Union sur la table

- Oui mon amour, je suis prête pour la journée qui m’attend

Elle le contourne et vient s’asseoir sur ses genoux en gardant ses bras autour de son cou avant de l’embrasser avec passion à les voir on devine combien ils s’aiment. Le baiser fini elle se lève et prend place près de lui avant de tirer le plat de cet homme vers elle et de manger le contenu.

- Moi je dois me rendre au bureau, j’ai une tonne de choses à faire pour la soirée de samedi tu es sûr de pouvoir survivre en mon absence ?

- Je vais essayer, j’ai une séance avec mon prof de gym ce matin…il faut que j’entretienne ce corps de rêve.

- Très bien ma belle, on déjeune ensemble cet après midi, n’oublie pas. Répond t-il en se levant

Avant de s’en aller il lui fait un bisou sur le front, elle continue de savourer son petit déjeuner. L’homme sort de la villa et rejoint sa Ford garée à l’entrée, une fois à l’intérieur il démarre et s’en va.

(…)

La Ford se gare dans le parking souterrain réservé aux personnels avant qu’on ne voie le conducteur descendre avec son attache et caisse et se diriger vers l’ascenseur et y disparaitre. Quelques minutes plus tard les portes de l’ascenseur s’ouvrent sur lui, il salue tout le monde sur son passage et tous réponde par un « Bonjour Monsieur ».

Il entre dans son bureau qui est très grand avec une baie vitrée, il y a un mini salon composé de trois rotins avec des cousins et une table basse du même type, son bureau est en verre et de forme circulaire, dessus il y a posé quelques dossiers , un ordinateur, les murs sont peint en blanc et dessus il y’a accrochés des photos de lui avec sa familles d’autres de lui saluant des hommes politiciens près de l’entrée il y a un placard vitrée où est ranger des dossiers. Il pose ses affaires sur le bureau avant de s’asseoir et de se tourner sur la baie vitrée, il profite de la belle vue qu’il a sur la ville.

Des coups se font entendre à la porte, il se retourne avant de demander à la personne d’entrer. La porte s’ouvre sur un homme qui fait son entrée

- Bonjour Jules-Yoann. Entame l’homme une fois à l’intérieur

- Salut Roger

- Tu es prêt pour la journée qui t’attend

- Ai-je vraiment le choix ?

« À avéa l’un des quartiers reculé de Libreville »

*** khelissa***

Je viens de finir de nettoyer la maison et m’apprête à me rendre au marché pour prendre le nécessaire pour le repas de ce midi. Je vérifie mon porte monnaie et remarque que je n’aurai pas assez, que puis-je faire d’autre mon mari ne m’a pas laissé de quoi faire le marché comme d’habitude et je dois piocher dans mes maigres économies. Il prétend ne pas avoir d’argent mais il ne se prive pas de boire tous les soirs ou de s’acheter de nouvelles choses, je ne me plait pas et encaisse en silence le comportement grossier de l’homme avec lequel j’ai décidé de vivre.

Il m arrive de regretter, de me demander comment aurait été ma vie si je n’avais pas il y a de cela 7 ans quitté mes parents pour lui. Mais l’heure n’est plus au regret je dois maintenant assumer cette erreur de jeunesse, je prend un clando et descend à st Michel de là je marche jusqu’à kembo et m’arrête de temps en temps pour faire mes achats je réussi tant bien que mal à acheter tous le nécessaire pour le repas que je veux mijoter à Youssef, celui que j’appelle mon mari bien que ce ne soit pas le cas. Avant de rentrer je décide de rendre une petite visite à mon amie Fifa, l’une de mes meilleures amies nous sommes plus que des amies mais des sœurs de galère et de cœur. Nous nous sommes toutes connues depuis le primaire et depuis on a gardé notre amitié intacte

Une fois devant chez Fifa, je frappe à la porte et attend qu’on vienne m’ouvrir, ce qui ne tarde pas car la porte s’ouvre sur Fifa, elle a des cernes et un foulard qui la vieillit. En me voyant Fifa force un sourire mais je sais très bien que cela cache sa tristesse, j’entre et prends mon amie dans mes bras, on reste ainsi quelques minutes. À cet instant les mots ne servent à rien, on se détache et va s’asseoir sur le vieux canapé qui est le seul meuble de la maison, ma situation financière n’est pas si bonne mais celle de Fifa est pire et avec la maladie de sa mère s’est encore plus mal.

Fifa vit avec sa mère dans un petit studio, d’une pièce, un grand drap noir sépare l’espace chambre du petit salon et d’un petit coin cuisine équipé d’une vielle table et d’un vieux réchaud qui a perdu sa couleur pour laisser place à la rouille

- Qu’est ce qui ne va pas ? demande-je

- Maman a fait une autre crise hier et ce n’est que ce matin que j’ai réussi à lui faire prendre ses médicaments

- Oh ma puce, je ne sais pas quoi dire pour te soulager

- Rien ne pourra me soulager, je n’ai pas pu me rendre au boulot ce matin et si je continue je vais perdre une fois de plus cet emploi et on a besoin d’argent

- Si tu veux je peux t’en prêter

- Pfff tu parles, où veux tu trouver de l’argent ce radin de Youssef ne t’en donne pas même pour tes besoins

- On va en trouver

- Je ne veux pas vous embêter avec mes problèmes c’est à moi de trouver la solution toute seule comme une grande

- Ne va pas faire de bêtises.

- Pour ma mère je suis prête à tout mais je connais mes limites

- D’accord, bientôt il sera midi il faut que j’aille faire le repas de Youssef avant qu’il ne rentre, dès que je finis je vais t’en apporter un peu ok

- Je ne veux pas te créer de problèmes avec ton idiot de mari

- Mais non, il n’est pas aussi mauvais que Dounia et toi croyez

- Arrête de tout le temps lui trouver des qualités car il n’a que des défauts !

- Moi je l’aime avec ses défauts !

Je prends une dernière fois Fifa dans mes bras avant de me lever et partir, je marche rapidement c’est presque qu’en courant que j’arrive chez moi, aussitôt je vais à la cuisine et m’affaire à faire un délicieux repas pour ce midi.

« De retour à la villa, la bien aimée de Jules-Yoann est à la terrasse habillée d’un leggins noir et d’un débardeur la tenue adéquate pour faire des exercices de fitness. Un homme la rejoint, il est lui aussi en tenu de sport et ils échangent un sourire complice.

- Vous êtes en retard Monsieur le prof. Lance-t-elle

- Je suis vraiment désolé, mais je compte me faire pardonner

Ils se rapprochent et une fois qu’elle est très proche de lui elle l’embrasse en pleine bouche pendant presque une minute avant qu’il ne mette fin au baiser.

- Les employés ne sont pas là ?

- T’en fait pas, je leur ai trouvé une occupation ils ne viendront pas nous déranger. Répond-elle avec un sourire machiavélique

- Et Jules-Yoann

- Cet idiot est encore entrain de travailler

- Quel imbécile, moi à sa place je ne te laisserai jamais seule. Fait il en la portant dans ses bras

Ils se dirigent à l’étage dans une belle grande chambre et il la dépose sur le lit avant qu’il retire son débardeur et l’embrasse.

(…)

Un téléphone sonne dans la poche du pantalon jogging du prof et les deux amants doivent se détacher pour savoir qui les dérange. Il descend du lit et va le chercher une fois le téléphone en main il s’éloigne un peu pour décrocher

- Oui Dounia

- Salut mon chéri je profite de ma pause pour prendre de tes nouvelles

- Tu penses à moi

- Bien sûr que je pense à toi

- Tu me le démontras ce soir

- Ce n’est pas possible ce soir je suis de service au snack, désolé mon bébé

- Pas grave ce n’est que parti remise

- Bon je vais te laisser, ma pause est finie

- Je t’embrasse.

- Moi aussi

La conversation finie il retire le téléphone de son oreille et en se retournant il voit son amante debout en face de lui

- C’est encore l’idiote avec qui tu t’amuses

- Dounia n’est pas une idiote Luce

- Si tu continues à la défendre je vais finir par croire que tu l’aime vraiment

- Peut être bien après tout tu vas te marier avec l’autre idiot

Elle sourit en se rapprochant de lui et une fois à sa hauteur elle enroule ses bras autour de son cou avant de lui répondre :

- Ne sois pas jaloux mon cœur avec Jules-Yoann c’est juste pour le confort celui qui le mérite vraiment c’est toi

- Eh bien Dounia est là pour me consoler, elle comble le vide que tu laisse quand tu es avec ton imbécile de riche

- J’espère que tu ne ressens rien pour elle, je suis très possessive et je ne supporte pas de partager ce qui est à moi et toi… tu es à moi !

Elle l’embrasse tout en le tirant vers le lit et ils se laissent tomber

***

*** Dounia ***

Le soleil s’est couché et la nuit a enveloppé la ville, il est l’heure pour moi de quitter le géant casino pour me rendre à Louis, la journée a été longue et fatigante mais je ne dois pas me plaindre je le fais pour ma sœur. Je marche depuis un moment déjà mais j’ai l’impression qu’on me suit pour me rassurer je jette un rapide coup d’œil derrière, la rue n’étant pas bien éclairer je ne vois qu’une silhouette mais je distingue bien la forme d’un homme. Je commence à avoir très peur et presse le pas en serrant mon sac contre moi, je fais une petite prière pour que rien ne m’arrive. Un autre coup d’œil…la silhouette se rapproche je commence alors à courir quand je reconnais la voix qui m’appelle derrière, je m’arrête et fais face à cette silhouette que je crois reconnaitre à présent. Une fois plus proche je reconnais Daniel et je pousse un soupir de soulagement moi qui m’imaginais déjà un scénario digne d’un film d’horreur

- Daniel tu m’as fait une de ces frayeurs. Avoue-je

- Pardon, je ne te savais pas si peureuse

- Tu parles, n’importe qui peut avoir peur à cette heure

- Excuses moi, je suis venu pour pas que tu marche tout seule à cette heure après tout on ne sait pas sur qui tu peux tomber à cette heure. Ironise-t-il

- Moques toi tant que tu le peux, je vais me venger dès que possible

- Passes moi ton sac, je vais t’alléger

- Tu es un amour.

Je lui tends mon sac à main et on marche ensemble jusqu’à notre lieux de travaille tout en discutant. Je connais Daniel depuis trois ans et depuis je le vois comme un frère on est tellement proche que notre relation porte à confusion, plusieurs fois Fifa et khelissa m’ont charriées dessus en me disant que Daniel me regardait avec des yeux d’amour et qu’il voulait plus que de l’amour fraternel, au fond j'en suis aussi consciente mais je fais celle qui ne voit rien je ne veux surtout pas perdre son amitié car je l’aime beaucoup et lui suis très reconnaissante pour toutes les fois qu’il m’est venu en aide, on s’est rencontré quand j’ai commencé à travailler au snack le courant est vite passé et depuis on est inséparable. Une fois arrivés nous filons directement au bar et commençons notre service l’endroit est déjà bombé comme à son habitude, l’une de mes collègues s’approche de moi

- Dis Dounia, tu es toujours chaude pour te faire plus de sous

- ça dépend, qu’est ce que je dois faire ?

- Rien d’immoral, rassure-toi

- Alors je t’écoute

- Samedi il y a une soirée de riches dans une belle villa et ils cherchent des serveuses je t’en parle au cas où tu es intéressé ou si tu connais des filles

- Tu es sûr que ca ne cache pas d’embrouille

- Oui, mais décide toi vite comme c’est bien payé il risque de plus avoir de places

- Merci je vais en parler à mes amies

*** Khelissa ***

J’attends mon mari assise devant la télévision, il n’est pas rentré manger ce midi.son boulot de taximan lui prend tous son temps et c’est à peine si je le vois. Dès qu’il franchit la porte je me lève et vais à sa rencontre, il sent l’alcool donc il a encore bu je n’ose pas lui pose la question pour éviter une autre discute inutile

- Bonsoir Youssef

- Hum. Réplique t il simplement

- Je vais réchauffer le repas pour toi

- Non, je n’ai pas faim

- Mais tu n’as pas mangé à midi

- J’ai dit que je n’ai pas faim m’embêtes pas.

Je n’insiste pas et regagne ma place initiale, Youssef s’assoit en face de moi avant de retirer ses chaussures, je réfléchis et hésite longtemps avant de vouloir lui parler

- Youssef est ce qu’on peut parler

- De quoi veux-tu me parler à cette heure

- Depuis quelques temps ton comportements à changer, tu rentre plus tard que d’habitude et tu t’éloigne pour discuter au téléphone

- C’est quoi tu es maintenant de la police, je fais ce que je veux ici c’est chez moi si tu n’es pas contente tu sors de chez moi. Au lieu de me fatiguer rends-toi utile et trouve-toi un travail pour m’alléger. Crie-t-il en se levant

Il disparait dans notre chambre, je devine qu’il est allé prendre sa douche et j’espère qu’il reviendra au salon. Mais presque deux heures s’est écoulées et il n’est toujours pas de retour, je me retire à mon tour dans la chambre mais auparavant, j’éteins la télé avant de m’assurer que la porte est bien verrouillée et que le reste du repas est au frais. Pendant que je passe le seuil de la porte j’interromps Youssef en pleine conversation téléphonique, il se lève et va au salon je sais déjà qu’il parle à une autre femme et depuis un moment il ne se gêne plus pour s’afficher je ne dis rien mais cela ne veut pas dire que je ne souffre pas.

Je me change avant de m’asseoir sur le lit et baisser la tête pour faire ma prière, je remercie Dieu pour la journée et tous ses bienfaits, lui demande pardon pour mes erreurs avant de consacrer mes proches et mon mari. La prière achevée je m’allonge dos à la porte et je pleure en silence, si seulement il m’était possible de revenir en arrière je n’aurais pas choisi de suivre cet homme qui ne me respecte pas.

Nous nous sommes connus alors que j’avais 17 ans et lui 25, je revenais des cours et il m’avait abordé j’étais tout de suite tombé sous son charme dès le premier regard et je m’étais laissé bercer par ses paroles, j’étais naïve et je lui avais remis mon numéro et chaque soir on se parlait discrètement et se voyait sans que personne ne le sache seules mes deux amies étaient au courant et ne voyaient pas cet homme d’un bon œil à cause de la différence d’âge et surtout qu’il était camerounais et pour elles il devait être aussi violent qu’on le disait, mais j’ étais bien trop amoureuse pour écouter mes amies. Je lui avais donné mon trésor le plus précieux et c’était le début de mes problèmes.

Par la suite j’ai découverte que j’étais enceinte et il n’a pas fallut longtemps pour que mes parents le sachent et mon père me jeta dehors étant issue d’une famille chrétienne respectable il été hors de question pour lui de tolérer une chose pareille, Youssef m’avait pris chez lui et décida de prendre ses responsabilités mais je dû arrêter mes études en première, ma grossesse semblait bien évoluer mais un jour sans comprendre comment je fis une fausse couche. Je mis du temps à me reconstruire mais mes amies et celui que j’aimais étaient là pour me soutenir, J’avais perdu le contact avec ma famille donc personne n’était au courant de ce qui m’arrivais, un an après ça je tombai une nouvelle fois enceinte mais Youssef réussi à me convaincre d’avorter sous prétexte de ne pas avoir assez de moyen comme une idiote amoureuse j’exécutai sa demande deux fois de suite et ne tombai plus enceinte.

Mon conte de fée commençait à se transformer en un cauchemar youssef n’était plus l’homme doux et romantique de nos débuts, mais je ne pouvais plus revenir en arrière et devais assumer comme une grande, à plusieurs reprises j’ai essayé de le convaincre de rencontrer mon père pour qu’il se présente au moins et pourquoi pas m’épouser et réparer le tord mais rien ne fit il avait toujours des excuses alors j’ai cessé d’espérer.

Il n’a pas de famille ici mais tous ses amis me connaissent et m’appellent affectueusement « notre femme ». Je continuais de me rendre aux réunions de prière et je croissais souvent mes parents ou mon petit frère ce n’est que l’année dernière que j’ai repris contact avec ma mère elle m’avait interpellé alors que je rentrais après l’église mais aucun de mes deux frères ne voulaient entendre parler de moi encore moins mon père, ma famille me manque de jour en jour je meurs d’envie de rentrer chez moi…

*** Fifame ***

Je suis assise sur le vieux canapé la tête entre mes mains je suis à bout et ai envie de pleurer. Tous ces évènements me dépassent je veux bien faire croire que je suis forte mais la vérité est tout autre. Ma mère est la seule famille qui me reste après vient Dounia et khelissa, mes sœurs du cœur. J’ai perdu mon père alors que je n’avais que 9 ans quelques temps après l’obtention de mon CEP, ma mère ne pouvant pas me payer la scolarité avec son salaire de femme de ménage je me vis obligée d’arrêter l’école. Quelques mois après la mort de mon père maman fit une dépression et se mit à agir de façon étrange et tenta à plusieurs reprises de se suicider dans son délire, ses crises sont comme des crises de folie, avec l’aide des parents de Dounia maman pu suivre un traitement.

Mais voila, après la mort des parents de Dounia je n’ai pas eu assez d’argent pour le traitement et l’état de ma mère se détériora, j’essayai de calmer ses crises avec des antidépresseurs et du valium mais il n’en aura plus bientôt alors il faut que je trouve de l’argent avant que les comprimés ne finissent.

- Fifame ?

Je lève la tête et vois maman debout, elle est déjà si vielle et si fatiguée je m’en veux de ne pas lui offrir une vie au calme et à l’abri de tout besoin j’en viens même à me haïr de ne pas avoir d’argent, pour subvenir à nos besoin je travaille comme vendeuse ambulante au grand marché de Mont-Bouet mais ma patronne est très méchante avec mon absence de ce matin je sais déjà que je suis renvoyée et ce travaille j’en avais besoin pour ma mère

- Maman ? tu ne dors pas ?

- J’ai beaucoup dormi avec les médicaments que tu me donne. Se plain t-elle en me rejoignant

- Tu veux manger ?

- Tu as fait quoi ?

- Ah ce n’est pas moi, c’est Kheli qui l’a cuisiné

- Ta copine est très gentille

- Oui. Murmuré-je en me levant

Je vais réchauffer le repas et le verse dans une assiette, je me rends compte qu’il n’y a rien pour accompagner le poulet alors je vais chercher si il me reste des pièces pour prendre du manioc à coté mais j’en ai pas. C’est le cœur gros que je demande à ma mère de m’attendre, je vais chez la vendeuse et l’explique que je n’ai pas de sous mais dès que possible je vais rembourser

- Tu dis toujours ça, tu me dois déjà 5000 que je ne vois pas depuis là

- Maman Issa je te jure devant Dieu que je vais te rembourser

- Non, moi aussi j’ai besoin d’argent si je continue à te donner des bons je vais tomber.

Vaut mieux ne pas insister elle ne me donnera rien, je suis sur le point de retourner à la maison quand je vois ma voisine Zita elle est habillée très sexy comme à son habitude avec une paire de talon haut et un de ses maquillage là ! Je veux faire celle qui ne la voit pas mais elle m’appelle et je ne peux que m’arrêter

- Fifa, tu veux dire que tu ne m’as pas vu ?

- Bonsoir Zita, où vas-tu habillé ainsi ?

- Je vais travailler que crois tu ?

Oui bien-sûr tout le quartier sait qu’elle est ce travail qui nécessite d’être habillé aussi vulgairement

- D’accord, moi je rentre

- Attends, maman m’a dit que ta mère avait encore rechuté…suis tellement désolé…attends

Sa mère est la commère du quartier, une femme qui passe ses journées dans les bars. Elle fouille dans son sac à main je ne sais pas trop quoi puis y sort un billet de 10000 qu’elle me tend. Je la regarde surprise

- Tiens c’est pour toi

- C’est gentil mais je ne peux pas accepter

- Pourquoi ? tu as besoin d’argent en ce moment nan ?

- Oui mais je n’aime pas qu’on est pitié de moi

- La fierté quand on est pauvre c’est inutile

- La dignité est le seul trésor des pauvres

- Bon écoute je suis en retard pour mon rendez-vous, l’argent je te le prête quand tu pourras tu me rembourse ok ?

- Je vais te le rembourser. Formulé-je en prenant le billet

- Et au faite, si tu cherche un travail je peux t’aider. Ta beauté pourrais te rapporter beaucoup d’argent tu sais

- Merci beaucoup, mais je peux me débrouiller seule

- Comme tu veux, tu sais où me trouver

On se sépare et moi je vais payer mes dettes et rentre avec deux bon manioc, maman et moi on mange en discutant. Quand elle est malade elle est si différente si agressive que je me demande si elle n’est pas possédé et à présent qu’elle va mieux je suis si heureuse que je la prends dans mes bras

- Qu’est ce que tu as ?

- Rien, juste que je t’aime maman

Elle sourit et continue de manger, ma mère ne me dit jamais qu’elle m’aime mais je sais qu’elle m’aime…

Elónga ya bolingo