***Parakou***

***Résidence Merveille-Derrière hôtel Papini***

***Danielle***

J’étais au téléphone avec une ancienne collègue à moi, elle était en train de me raconter les derniers potins du boulot. Depuis que j’ai quitté mon travail pour rejoindre Dylan, je n’ai encore rien trouvé dans ce bled.

Je riais à gorge déployée quand le téléphone me fût arraché des mains et jeté sur le lit où j’étais assise. Je me retourne d’un bloc pour faire face à un Dylan dont les yeux jetaient des éclairs, un veine battait à sa tempe. En presque trois ans de relation je ne l’ai jamais vu en colère, on sentait qu’il allait exploser d’un moment à l’autre même s’il était calme en apparence.

Moi : mais…qu’est-ce qui te prend ?

Dylan : Je vais te poser la question une seule fois, réfléchis bien…Danielle réfléchis très bien à ce que tu vas me répondre…Tu ne m’as encore jamais vu m’énerver, je t’informe ce n’est pas joli…Je t’assure que tu n’as pas envie de voir ça ! Alors il vaut mieux pour toi que tu parles !

Je commençais vraiment à transpirer à grosse goutte malgré la clim, le discours était fait d’un ton doucereux, ses yeux plongés dans les miens. Mon cerveau tournait vite pour savoir ce que j’avais fait pour le mettre dans un tel état : à deux doigts de m’étrangler.

Dylan : Est-ce que tu as vu quelqu’un dans ma chambre, à l’hôpital militaire pendant que j’étais hospitalisé ?

Ah ! Il me fait le bruit à cause de sa pétasse ?! Je cherche le bon angle pour reculer un peu. Je redresse le menton en signe de défi.

Moi : Oui j’ai vu Nimata Traoré là-bas et je l’ai viré !

Je le regarde sursauter comme si je l’avais frapper ! A malin malin et demi, il semblait surpris que j’ai de telles informations.

Dylan : Qui...qui t’a parlé de Nimata ?!

Moi : J’ai cherché et j’ai trouvé ! Ou si tu veux j’ai lu ton cher journal…je connais toute l’histoire

Dylan : Comment as-tu osé ?!

Moi : J’ose si je veux ! Tu fais les histoires à cause d’une femme qui t’as largué pour en épouser un autre. Non mais je rêve !

Dylan : Boucle-la ! Tu ne sais pas de quoi tu parles! Vraiment tu n'es pas la personne que je croyais…Tu me déçois à un point!

Moi : Moi je te déçois? Moi et toi alors?! Quoi ?! Je n’avais pas à supporter sa présence déjà que tu m’as fait l’affront de la ramener ici !

Dylan : Quoi ?!

Moi : Ne joue pas à ça ! Je t’ai menti ? Oui mais tu as été le premier à le faire ! Je n’ai fait que défendre ce qui m’appartient ! Je l’ai chassé et j’ai même été gentille de lui rapporter sa valise à l’hôpital. Tchiip n’importe quoi ! S’il y a quelqu’un qui n’était pas à sa place c’est elle ! Je suppose que tu as recommencé à la voir c’est pourquoi elle a eu le temps de te raconter des choses. Je t’avertis Dy je ne vais pas rester là à te regarder me tromper !

Il tourne sur lui-même et revient à la charge, les yeux rétrécis par la colère.

Dylan : Tu n’es qu’une pauvre fille ! Tu n’avais pas le droit de la virer, je suis celui à qui tu aurais dû t’adresser pour demander des comptes ! Merde tu ne lui arrive même pas à la cheville. Oui je l’ai amené ici dans des circonstances que je n’ai pas cherchées, je culpabilisais à l’idée de te cacher des choses et je comptais parler avec toi !

Moi : Pour faire quoi ? Rompre et les années que j’ai passé avec toi ? Tu crois quoi ?

Dylan : Tu sais quoi ? Tu me dégoûtes tu es mauvaise et manipulatrice ! J’espère que tu as bien profité de ce que tu as eu jusqu’ici parce que toi et moi c’est fini ! Quand je reviendrai dans cette maison je ne veux plus te voir !

Il ouvre les placards et commence à y jeter ses affaires, il avait des gestes d’automate je n’arrive pas à croire ce qui m’arrivait. Il me quittait pour aller la retrouver ! Non je ne peux pas laisser faire ça, je bondis du lit et retiens son bras au moment où il refermait sa valise. Il me pousse et je retombe sur mes fesses, les larmes aux yeux je le regarde sortir de la chambre. Je sors derrière lui, j’ai juste le temps de voir sa voiture passer le portail alors je me jette au sol et me mets à hurler sous le regard inquisiteur de Sambo le gardien.

***Quelques jours plus tard***

***Agence principale BOA***

***Grâce***

Mon patron est bizarre depuis quelques jours : il a l’air souvent ailleurs. Il rumine quelque chose, j’en étais là de mes réflexions quand je vois Nimata arriver. Depuis l’inauguration de sa boutique on s’était rapprochée énormément. J’ai pu également l’aider à la naissance de son fils, sur les bons gestes.

Moi (allant à sa rencontre) : Hey ! Tu fais quoi ici ?!

Nimata : Ton chef est là ?

Moi : Hey chérie ce n’est pas une bonne idée hein…Je ne sais pas ce qu’il a mais son humeur quoi !

Nimata : Laisse seulement, il est là ou pas?!

Je lui fais un geste de la main et elle entre dans le bureau après avoir toqué.

***Nimata***

C’était tout sauf une visite de courtoisie. Quand il me voit entrer il se lève comme un ressort, je vois son regard passé sur mon corps. J’espère qu’il apprécie ce qu’il voit, tchiip !

Moi : Bonjour Dylan…Tu es occupé et je le suis également alors je vais faire court…Dis à ta femme que la prochaine fois qu’elle vient faire un scandale à ma boutique je vais porter plainte contre elle !

Dylan : Mais de quoi est-ce que tu parles ?

Moi : Ta femme est venu faire un gros scandale ce matin à Jewels soit disant que je suis une voleuse de mari. Que tu aurais quitté la maison depuis quelques jours et elle est convaincue que tu dors chez moi ! Je ne veux pas d’histoires !

Il semblait dépassé par ce que je lui raconte. Il se rapproche de moi, je prends sur moi de ne pas reculer. Arrivé à mon niveau, il plonge son regard dans le mien.

Dylan : Je suis désolé Nima.

Cette phrase n’avait rien avoir avec ce pourquoi j’étais là, il me passait un message que je n’étais pas prête à entendre !

Moi (fermement) : Maîtrise ta femme ! La prochaine fois elle ne s’en tirera pas comme ça ! Ici, dans Parakou je suis chez moi !

Je me retourne pour partir, il me retient et se colle à moi.

Dylan : Bébé s’il te plaît on doit parler !

La voix tremblante, je réponds

Moi : Moi je ne veux plus parler…J’ai tout fait pour te parler il y a quelques mois quand ta femme m’a viré de l’hôpital ! Je t’ai appelé, j’ai envoyé des messages rien ! Je suis allée chez toi Sambo m’a empêché d’entrer, je suis venue ici au bureau et tu as refusé de me voir ! Alors vois-tu ? Je ne veux plus parler !

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