Quand les masques tombent...

Ecrit par Aura

Cela fait deux semaines que je me suis remise sur pied. Je n’ai plus de boulot, ni d’enfant, ni d’amie. Je passe la majeure partie du temps à la maison, dans mon lit ou dans l’appartement à essayer de marcher. Je reçois des séances de kiné à domicile, qui me permettent d’abandonner mes béquilles et mon fauteuil roulant. Je peux avouer que ces séances me poussent à cesser de m’apitoyer sur mon sort, mais à être plus forte pour mener les batailles qui m’attendent. Jusqu’ici, la crapule de ML n’a pas pointé le bout de bout de son nez. Les policiers ont tout fait pour retrouver sa trace, mais rien à faire. Il est presque inexistant. On n’a donc mis sa tête aux enchères pour le retrouver facilement. Une cagnotte d’un million sera remise à la personne qui le retrouvera. Je croyais que ça n’existait que dans les films américains. Mais bon, la tactique semble marcher puisque la police reçoit chaque jour des centaines d’appels de personnes qui l’auraient aperçu. Sauf qu’au moment d’appréhender l’intrus, il se volatilise comme un oiseau. Pff !!! Parfois je me demande si les gens colportent de mauvaises informations juste pour recevoir la cagnotte ou bien pour se moquer davantage de ma situation. A cause de ces agissements, l’enquête n’évolue pas et on ne fait que tourner en rond. Les policiers ont donc décidé de ne plus se fier à cette méthode mais de procéder de manière discrète. La cagnotte a été retiré et depuis silence radio, à croire que seul l’argent intéressait tout ce beau monde. Peu importe ! Ce qui me préoccupe en ce moment ce sont mes jambes. Dès que je pourrai remarcher, je n’hésiterai pas moi-même à flairer la trace de ce criminel. 

Aujourd’hui, ma kiné ne vient pas et je vais devoir passer la journée dans ma chambre malgré le beau temps qu’il fait dehors, je n’ai aucune envie de sortir, ne serait-ce que pour aller me promener. A quoi ça sert de toutes façons ? 

- Tu verras que ça te fera du bien de sentir le bel air me dit maman. 

- Je ne suis pas intéressée. 

- Chérie fais un effort stp. Tu verras que tu y prendras gout après. 

- J’en doute fort. Allez maman laisses-moi. 

- Arielle reprends-toi !!! Tu es forte et bien plus que ça. Cela ne sert à rien de te laisser abattre de la sorte. Cela fera bientôt deux mois qu’ils ne sont plus là…

- Non je n’ai pas oublié que cela fera bientôt deux mois que ce taré me les a pris et qu’il court toujours. Deux mois bientôt qu’ils devraient être là. Synthia devait fêter son anniversaire le mois prochain et ce ne seras plus jamais le cas tout ça à cause de lui, de moi, oui de moi. 

- Stp ma puce, arrêtes de culpabiliser. C’était un accident. Personne ne pouvait savoir que les choses iraient dans ce sens. 

- Je ne peux cesser de culpabiliser, parce que je les ai envoyés en pâture au loup qu’il est. Si seulement…

- Arrêtes maintenant. Je vais te laisser te reposer. Pas ma peine de ressasser le passé pour aujourd’hui. Demain est un autre jour. D’accord. 

- Hum

- Ok. Je vais te faire des crêpes. Je sais que tu adores ça, alors je vais donc m’y mettre. 

- Fais comme tu veux.

- Je vais le prendre pour un oui.

Elle s’en va et me laisse toute seule replongée dans mes pensées. Plus tard, des légers coups se font entendre à la porte. Je reste de marbre, je ne veux en aucun cas être dérangée. 

- Arielle, ouvre stp me lance Lucien derrière la porte.

Je n’y réponds pas. 

- Allez sois sympa tu veux ?

Toujours rien. 

- J’ai de bonnes nouvelles pour toi. 

- C’est ouvert !!! lui lançai-je.

Il glisse sa tête dans l’entrebâillement de la porte. 

- J’espère que je ne te dérange pas. 

- Alors c’est quoi ces nouvelles ?

- Toi alors !!! Tu n’y vas pas de main morte. 

- Parles !!! 

- Pff, je plaisantais. 

- Quoi ?

- Mouais je plaisantais. Je t’ai pris des gâteaux et des ananas en chemin, sans oublier ta friandise préférée : le chocolat. 

- Je n’ai pas faim. 

- Non, tu vas manger. Ne fais pas ça stp. 

- J’en veux pas. 

- Ok, si tu ne manges pas, je ne te dirai rien. 

- C’était donc vrai que tu avais quelque chose à me dire. 

- Bien sûr que oui. Je ne plaisante pas avec ce genre de choses. 

- Mais je n’ai pas faim.

- Donc tu n’auras rien. 

- Pff, comme t’es vilain. 

- Et tu m’aimes pour ça. 

- N’importe quoi !!! 

- Bon manges à présent. Si tu veux, je peux toujours t’aider. 

- D’accord, ça marche. Mais si je suis trop grosse comme un éléphant, tu vas devoir me trouver un mari qui va m’épouser. 

- Très drôle.  Manges maintenant. 

On a passé du temps à manger et à papoter. Tout ça m’avait manqué. A la fin de notre dégustation, il m’a demandé de me changer, parce qu’on irait quelque part d’après ce qu’il me disait. Je n’ai pas hésité, j’avais tellement hâte de savoir ce qu’il me cachait. Maman était contente de me voir marcher et surtout moins solitaire que d’habitude. Une heure plus tard, je me retrouve devant l’entrée du CHU, dans lequel j’étais internée. Là, je commence à flipper. Qu’est qu’on fait là ? 

- Lucien qu’est-ce que c’est que ça ?  Qu’est-ce que tu mijotes ? Si c’est pour qu’on m’interne, crois-moi, je m’en vais. 

Sans plus tarder, j’ai commencé à courir de toutes mes forces avant de retomber sur mes pieds parce qu’encore incapable de bien me tenir. Lucien qui tentait de me rattraper m’a aidé à me relever.

- Stp je ne veux pas y retourner. Je serai sage promis. 

- Arielle, il n’est pas question pour toi d’être de nouveau internée. Il s’agit d’autre chose. Aies confiance en moi et tu verras. D’accord ? 

- Si tu le dis. 

Nous sommes entrés dans l’enceinte de l’hôpital, avant de longer les couloirs du service de réanimation. Là je commence à perdre patience, et je ne vois toujours pas le rapport. Nous longions quelques couloirs qui en passant sont trop calmes et sacrément entretenus. 

Nous arrivons devant une chambre, marquée salle de réveil (carré V.I.P). Là je commence à faire le lien et je commence à comprendre. Disons que mon cerveau commence à enregistrer l’information. 

- Je suppose, que tu te demandes ce qu’on fait ici. 

J’hoche tout simplement la tête. 

- Il n’a fait que prononcer ton nom depuis son réveil. Il veut te voir. J’avais laissé mes coordonnées au cas où, puisqu’il n’a pratiquement pas de famille. Ils m’ont donc appelé. Je parie qu’il a beaucoup de choses à dire au sujet de la mort de Synthia, et qu’il pourra répondre à toutes les questions que nous nous posons… Tu vas devoir y entrer et tu le sauras. 

- Ok, mais tu viens avec moi. 

- Pas de souci

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J’entre dans la chambre qui est semblable à un studio, disons un grand studio composé d’un coin salon et chambre qu’à une chambre d’hôpital. Il est bien équipé et donc des airs de luxe. Je comprends pourquoi c’est le vip. Deux canapés, une tablette, des fauteuils, un poste téléviseur le tout déposé sur une moquette de qualité. Il y a un coin réservé à la douche et aux toilettes. Les fenêtres en baies vitrées donne sur un gazon tellement vert et bien entretenu qu’on a juste envie de s’y coucher. Nous le trouvons éveillé, vêtu d’un tee-shirt et d’un jean. Il est assis sur le lit totalement éveillé, mais pâle. Une infirmière lui tient compagnie, pendant qu’à la télé les dessins animés sont visionnés. Il porte une barbe d’au moins une semaine, tellement belle que j’avais envie de la caresser. 

Dès qu’il me voit, il me fait signe de m’approcher. Il me tend ses bras et je n’ai d’autre choix que de faire sa volonté. 

- Tu m’as manqué, me lance t-il. 

Je me sens raide tout d’un coup. 

- Tu vas bien ? me questionne-t-il  

- Oui rétorquai-je toujours à l’assaut des émotions qui m’habitent. Et toi, euh j’allais dire vous ?

- Mieux, maintenant que tu es là. Je t’en prie assieds-toi.  

- Ok monsieur. 

- Mais je veux que tu me soutiennes pour quitter ce lit et rejoindre le canapé. Je l’aide donc à s’asseoir sur un des canapés avant que je ne prenne place à mon tour dans un des fauteuils. 

- Non viens près de moi stp ? 

Je suis complètement hébétée. Qu’est-ce qui ne va pas ? Ai-je mal entendu ? 

- Ne t’éloignes pas de moi stp. Pas encore une fois. 

- Je préfère rester sur le fauteuil. Ai-je réussi à articuler. 

- D’accord fait-il en adoptant une mine de gamin. Mais tu es encore plus belle que dans mes souvenirs. 

Là je sens une décharge électrique me parcourir toute l’échine. Mon Dieu !!! Qu’est-ce qu’il vient de dire ? Qu’est-ce que le type là fait comme ça ? Non non…

- Je crois que tu te poses pas mal de question comme à ton habitude. Je te connais par cœur ma fleur. As-tu oublié ? Chérie prends place et poses la question qui brûle sur tes lèvres. 

Je ne m’étais pas rendue compte que j’étais toujours debout. 

- Et je t’en prie, fermes la bouche au risque d’avaler une mouche. 

- Euh ok. 

Je prends place. 

- La question, tu as oublié, je l’attends. 

- Pourquoi…euh pourquoi, non j’allais dire comment, en fait je ne sais plus

Là il souffle simplement. Tu n’as pas changé tes habitudes fait-il en souriant. Il faut que je t’aide à reformuler

J’hochai tout simplement la tête

- J’étais amnésique. 

- Quoi ? 

- Oui, pendant tout ce temps si tu veux savoir. 

- Qu’est ce qui s’est passé ?

- J’espère que tu n’es pas pressée parce que l’histoire sera longue. 

- J’ai tout mon temps monsieur. 

- Stp épargnes-moi ce vouvoiement inutile. Je suis ton mec et futur mari à ce que je sache. Pas la peine de faire comme si nous étions de parfaits inconnus. 

- Nous l’étions avant. Maintenant la donne a changé. Tu es marié et tu es mon patron. 

- Ah c’est lui ta nouvelle trouvaille ? 

C’est là que je remarque enfin la présence de Lucien. 

- Oui, ai-je réussi à formuler sur un coup de tête. 

Son regard passe de moi pour tomber sur celui de Lucien qui est aussi surpris. 

- Tu ne sais pas mentir. Et ne me dis pas que c’est vrai parce que tu effraies le pauvre homme. 

- Mr Cédrick svp. 

- Alex tu t’en souviens. Alex comme Arielle. Tu es ma lune et moi ton soleil, tu es le feu et moi la glace. Je suis ton ciel que tu peux observer autant que tu voudras, et tu es ma terre sur laquelle repose tout mon être. Tu as oublié ? 

- Ne fais pas ça. 

- Fais pas quoi, t’aimer. Non chérie je vais continuer. 

- Tu es marié.

- Plus pour longtemps. 

Je souffle pour remettre mes idées en ordre. 

- Nous sommes là pour en savoir un peu plus sur le meurtre de Synthia. Viens en donc aux faits. 

- D’accord Señorita. 

- Et évites ton manège stp. Tu me répugnes. 

- Ok laisse-t-il échapper.


                                 **************************

- Le jour de ma prétendue disparition, si tu t’en souviens, je suis sortie très tôt. J’avais reçu un mail qui signifiait que mon père était malade et qu’il avait besoin de moi à son chevet. Je me suis dit que je pouvais faire un aller-retour pour Accra, sans t’alarmer. Je suis donc parti apportant avec moi juste mes diplômes et mon porte-monnaie. 

- Pourquoi les diplômes ?

- J’avais un oncle haut placé dans le gouvernement qui pouvait me dégoter un emploi sûr qui nous sortirait de la misère que nous connaissions. Je suis arrivé à Accra plus tard que prévu. Sans trop perdre du temps, j’ai mis le cap sur l’hôpital dans lequel mon père était interné. Là j’ai constaté que la situation était bien plus grave que je ne le pensais. D’après ce que les médecins me disaient, il n’en avait plus pour longtemps. Il souffrait d’une cirrhose de foie. C’était un cancer en phase terminale. J’étais tellement choqué et irrité au plus haut point.  Pourquoi avait-il choisi de me le cacher ? Finalement je suis resté à ses côtés aussi longtemps que je le pouvais. 

- Pendant tout ce temps tu n’as pas songé à m’appeler ? 

- Si, mais j’ai égaré mon téléphone pendant que j’étais à l’hôpital. A cause des événements, j’ai complètement perdu l’ordre chronologique de ton numéro de téléphone. 

- Ok

- Excuses-moi chérie

- Continues….

- D’accord. Mon père est finalement décédé une semaine après mon arrivée. Avant sa mort, nous avons eu à parler d’homme à homme. Il s’est ouvert à moi et m’a révélé qu’il s’était fait empoisonné par mon oncle haut placé. J’étais sidéré. Il m’a dit que je n’avais pas à venger sa mort mais de vivre éloigné de toute cette famille. Que je construise ma vie ailleurs. Je lui ai parlé de toi. J’avais une photo de toi, et de nous que je gardai sur moi en ces temps-là, je la lui ai montrée et il a approuvé mon choix. Il m’a béni avant de me prédire que je vivrai des événements malheureux avant de connaitre le bonheur total. Je ne savais pas de quoi il parlait, je me suis dit qu’il délirait. Après cette discussion, il est entré en soins intensifs le même soir, trois jours plus tard, il me quittait tout comme ma mère. 

Les obsèques furent organisé grâce au soutien de mon grand-oncle haut placé. Etant l’enfant unique je devais hériter de tous les biens qu’il avait laissés c’est-à-dire trois parcelles, un supermarché et des véhicules. Malheureusement pour moi, la famille s’est emparée de tous ces biens, me laissant sur la paille. Tout ceci fût donc orchestré par mon oncle haut placé. Je ne dis rien, me contentant de terminer avec ce deuil pour enfin de rejoindre. 

Après les obsèques, j’ai pris le premier bus pour rentrer. En chemin, notre bus a été attaqué par des bandits armés. Ils se sont emparés de tout ce qu’on avait tout en nous bastonnant. L’un d’entre eux a voulu violer une jeune fille sous mes yeux. Tu connais mon esprit de justice, je suis intervenue et je me suis retrouvé en train de prendre une balle en plein ventre. Et des coups à la tête. J’ai fini par perdre connaissance. Ils ont fini par me jeter dans la rivière où les pêcheurs m’ont secouru et emmené à l’hôpital. Je suis resté interné pendant des mois. J’avais perdu toute ma mémoire et surtout personne n’était au courant de ma situation. Je ne savais plus qui j’étais, d’où je venais et où j’allais. Les médecins m’ont gardé là pendant bien longtemps. Etant incapable de payer mes frais hospitaliers, je me suis donc mis à leur service jusqu’à ce que je paye ma dette. J’étais agents d’entretien. Je passais mon temps à nettoyer les toilettes, tailler les gazons, faire le garçon de course aussi. Je suis resté là pendant longtemps jusqu’à ce que je croise la route de Dana. Elle venait faire des dons à l’hôpital pour le compte de son association. A cause de l’affluence, elle était allée se réfugier dans les toilettes pendant que j’étais en train de nettoyer. J’ai fini par prêter attention à elle, pour la réconforter.

Quelques jours plus tard, elle est revenue à l’hôpital et s’est renseignée sur ma situation. Elle a payé toutes mes dettes de l’hôpital avant de me proposer de m’héberger pendant quelques temps. Je ne la connaissais pas alors j’ai refusé son aide. La bonne chose c’est que je pouvais désormais quitter l’hôpital. Sans sous, ni famille, j’ai erré dans la rue, mendié pour me nourrir avant qu’elle ne croise à nouveau mon chemin. Quand elle m’a proposé son aide une seconde fois, je n’ai plus hésité un seul instant. 

Pendant quelques temps, j’ai séjourné chez elle. Elle travaillait dans une entreprise familiale qui était basée dans plusieurs pays « Sublime ».  Elle a cherché à retrouver ma famille, mais sans indice, il n’y avait aucune chance de s’en sortir. Finalement elle m’a donné un nom et un prénom : Cédrick Ondongo. 

Lors d’une visite des locaux de Sublime, des laboratoires en particulier, je suis tombé sous le charme du mélange des essences. J’ai fait des mélanges avant de concevoir mon propre parfum. Le mélange étant agréable, j’ai fini par le mettre au point et à concevoir toute une ligne. J’ai donc signé mon contrat avec Sublime en tant qu’employé de la compagnie. J’ai fini par gravir les échelons au fur et à mesure. Lorsqu’après la mort du père de Dana, il y a eu une guerre d’héritage, j’ai découvert le guet-apens que ses cousins lui tendaient. Ils ont fini par être démasqué grâce à mon aide et remis entre les mains de la police, avant d’être jugé et condamné à 15 ans d’emprisonnement fermes pour détournements de fonds. Dès cet instant, Dana était la seule héritière de toutes ces entreprises. Lassée de gérer toutes ses affaires, elle m’a donc proposé de signer un mariage blanc afin de me donner la possibilité de gérer tous ses biens en tant que son époux. J’ai longtemps réfléchi à cette proposition avant d’établir des clauses qui stipulaient que nous ne devrions avoir aucun contact physique en privé. Nous étions amis et rien d’autre en privé. Mais en public, nous pouvons jouer au couple amoureux. Elle était d’accord pour mon plus grand bien. Nous nous sommes mariés à l’état civil avant de rentrer finalement au pays pour nous y installer et surtout pour signer avec Azurik. Là les choses ont complètement changé pour nous deux. Dana m’a fait comprendre qu’elle était tombée amoureuse de Marc-Levy. Moi je me suis gardé de lui dire que j’en pinçais énormément pour toi et ce depuis que je t’ai vu à cette soirée cette magnifique robe jaune qui révélait toutes les courbes de ton corps. Mon Dieu comme tu étais belle à damner un saint. 

- Stp Alex, nous ne sommes pas seuls. 

- Ok. Comprends mon émotion.

 J’étais obligé de te fuir comme la peste par la suite lorsque j’ai appris que tu étais transférée chez Sublime et déléguer Marc sur toutes les affaires de l’entreprise. Contre toutes attentes, ce dernier s’est envoyé en l’air avec Dana dans les locaux de l’entreprise ternissant ma réputation sans une seule once de remords. Le pire dans tout ça c’est que Dana n’y voyait pas d’inconvénient. Finalement, avec la vidéo que tu as enregistré sur leurs ébats, j’avais une preuve pour demander et obtenir le divorce et 30% des actions de l’entreprise. J’en ai discuté avec ma prétendue femme et elle n’y voyait aucun inconvénient. Sauf, qu’au fil du temps, elle a commencé à changer d’avis sur tout, proférant des propos tellement insultants que j’ai fini par en avoir marre. J’ai compris qu’elle était totalement influencée par ML qui voulait en faire je ne sais quoi, pour quel but je l’ignore encore jusqu’à présent. 

Finalement est survenue ta démission qui m’a complètement fait perdre les pédales, puis la disparition de David. Marc-Levy étant complètement introuvable et Synthia inaccessible, j’ai donc songé à contacter Dana pour qu’elle m’indique le lieu de résidence de ce connard. J’y suis allé seul pour voir si ce n’était pas encore une fois une adresse erronée. Elle avait dit vrai. Et ce que j’ai vu là-bas me donne encore la chair de poule. Le corps du petit David gisait au sol pendant que Synthia était en train de se faire violer. Personne ne pouvait l’entendre puisque la zone était déserte. C’est à peine si on pouvait s’imaginer que quelqu’un habite de ce côté. La pauvre criait tellement qu’elle s’est cassé la voix. Mon sale instinct de justicier a pris le dessus et je suis allé à sa rescousse sans avoir un autre plan en recours. Je l’ai trouvé nu comme un vers introduit en Synthia, qui avait déjà perdu connaissance. Je lui ai donné des coups et on a commencé à se battre avant qu’il ne me flingue deux balles dans la poitrine. Je me suis évanoui. A mon réveil, j’ai juste songé à passer un coup de fil à la police pour les contacter ainsi qu’aux ambulances avant de sombrer encore dans mon coma jusqu’à il y a deux jours, où j’en suis sorti. Le coma m’a permis de recouvrir ma mémoire et surtout savoir que la fille de mes flashs n’étiez qu’une seule et même personne qui fait chavirer mon cœur. Maintenant tu sais tout.


Cœur en chantier