Rencontre

Ecrit par Riri

 

                                                                         ‘’ If I were a boy even just for a day                             

I’d roll out of bed in the morning

And throw on what I wanted and go

Drink beer with guys

And chase after girls

I’d kick it with who wanted

And I’d never get confronted for it

Cause they stick up for me ‘’

 

Écouteurs à l’oreille, j’écoutais en boucle cette chanson de Beyoncé. Dansant par moment j’étais comme transporté sur une  autre galaxie.

Un monde dans lequel je plongeais dans une piscine de chocolat. Où je mangeais ce que je voulais et surtout où j’étais heureuse en amour. Et aussi un univers où au lieu de répondre au nom d’Alia, je m’appellerais Moha.

 De plus dans ce monde les histoires d’amour connaitront toujours leur #HappyEnd. L’amour et moi ça a toujours fait deux. C’est ce qui justifie le fait que  j’erre depuis quelques heures dans ces ruelles en avec une  tronche de déterrée.

Ne faisant attention à personne je finis par atterrir dans le jardin d’un club de danse.

Me dirigeant vers le comptoir, je m’assis sur l’une des hautes chaises une bouteille de despérados à la main. Sirotant ma bière qui grâce à Dieu était fraîche je me laissais emporté par mes souvenirs….

<<-Je n’arrive pas à croire que le Nous laisse place au Moi

- Tu as trop voulu le Nous alors que tu n’étais pas vraiment prête pour ça… La vie ce n’est pas Disney Word …un jour peut-être qui sait …>>


C’est comme ça que ma romance a pris fin un soir de mai. Depuis ce fameux soir je vie comme une loque humaine. Je suis devenue asocial. M’épuisant au travail comme une forcenée. Restée constamment occupée est devenue ma nouvelle devise. Je suis même allée jusqu’à éprouver du mépris pour tous ceux-là qui avait le bonheur d’être en couple et heureux. Plus je réfléchissais, plus je buvais.

 L’alcool guérit tous les maux dit-on si seulement c’était vrai!


 Perdue dans mes pensées je ne remarquais pas que le club s’était vidé, jusqu’au moment où un homme que je ne connaissais ni d’Adam ni d’Ève m’obligea à me lever.

-Que Diable fais-tu ici à boire comme si tu avais le poids de tout l’univers sur ton dos ?

- Occupez-vous de votre jardin d’oignons Mr L’Outrecuidant


Le serveur attiré par mes cris s’approcha de nous. Heureusement qu’il me connaissait bien étant donné le fait que j’étais devenue une habituée. Le fameux Monsieur lui notifia qu’on se connaissait et en plus il paya l’addition de ma consommation.

Je ne le connaissais pas mais une partie de moi lui faisait confiance. Avais- je le choix ? Pas vraiment parce qu’il émanait de lui un aura qui me semblait presque surnaturelle.

   

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Je ne saurais dire comment je me suis réveillée chez moi le lendemain matin. J’étais dans mes draps vêtu de mon pyjama. Enfin pyjama c’est un grand mot pour qualifier mon ample tee-shirt  de couleur rouge bordeaux qui m’arrivait à la mi-cuisse. J’habite dans un petit studio d’étudiante. Avant je vivais en colocation avec une amie mais dès que nous avons fini nos études elle a rompu son bail de location. Je me suis alors installée toute seule parce que je me suis éprise de cette sensation de liberté.

 

Mais comment ai-je fait pour rentrer toute seule ? Vu l’état peu reluisant dans lequel j’étais hier.

Soudain comme par enchantement les évènements de la veille sont revenus à compte-goutte. Je revis le mec qui me surveillait pendant que je déclarais mon amour aux bouteilles de despérados (bières).

Ce même mec a payé mon addition après avoir rassuré le serveur qu’il me connaissait. Aussi je me rappelle avoir vomi dans sa voiture. Après plus rien trou noir.

 

Mais s’il y a une chose dont je suis sûre, c’est que je ne lui ai pas donné mon adresse. Ce réflexe je l’ai développé dès le début de mes soirées alcools : ne jamais se fier à qui que soit.

En temps normal je dors dans la balançoire du club et aux aurores je rentre à la  maison.  

Une atroce migraine stoppa mes réflexions.

 

Dans ma quête de trouver une boîte de doliprane je vis sur ma coiffeuse un verre rempli d’une mixture douteuse. A côté du verre, il y avait une assiette de crudités recouverte par un film alimentaire. Et enfin un y avait une boîte d’Efferalgan codéine. Prise de peur je me suis rappelé d’un jour où je me plaignais parce que j’avais faim et ma mère m’avait dit :

<<-Donc au lieu d’aller en cuisine tu espères que  la nourriture tombe du ciel… Si jamais ça se passe, tu n’auras pas peur ?>>

 

Retrouvant mes esprits je me suis mise à sourire en imaginant la réaction de ma mère si elle était à ma place.

Heureusement il y avait un mot à côté ce festin :

 

<>Mange ! Bois ! Reprends-toi en main ! PS Ce n’est pas empoisonné, je ne vais pas me priver du plaisir de te tuer de mes propres mains.

                                                                           L !<>

 

Pas très emballant ce mot mais je meurs de faim. L ? C’est sûrement l’initial de quelqu’un, qui ça pourrait être ? Je n’en sais fichtre rien. Le problème c’est que j’ai atrocement la migraine et aussi une faim de loup…

Bref je suis allée faire un tour  à la salle d’eau en jetant un coup d’œil rapide à l’horloge du salon. Il était deux heures de l’après-midi. Une fois le festin finie, je me suis mise au rangement.

 

 Pour la première fois depuis quelques mois je me sentais bien. Je n’étais pas heureuse mais une lueur d’espoir se dessinait à l’horizon. Motivée comme jamais j’ai pris l’initiative de faire une cure de désintox amoureuse. Attrapant un carton de déménagement, j’ai alors entassé les photos, les vêtements, les babioles, etc., tout ce qui me rappelait ma #RA (Rupture amoureuse).

 

 Continuant sur ma lancée j’ai fait le grand ménage. Nettoyant de fond en comble mon studio.

Mon téléphone était aux abonnés absents.

Une fois finie, j’ai offert mon corps à la jarre d’eau et je me suis assise dans la pénombre  face à mon PC. J’avais envie de tourner la page, de lâcher prise. Et quoi de mieux que d’écrire pour y arriver. Aussi loin que je me souvienne l’écriture  a toujours été le moyen par lequel je m’exprime le  mieux. À peine ai-je fini ma première phrase que la sonnette d’entrée retentit.

 

Dès que j’ai ouvert, je me suis retrouvée face au monsieur de la veille au bar. Je le soupçonne d’ailleurs d’être l’auteur du fameux mot et de l’encas de cet après-midi. Ce qui veut dire que techniquement c’est lui le L.

 

-Hey Alia, bien ou quoi ? Et cette méchante gueule de bois ?

- Heu pourquoi se parler comme si on se connaissait ? Merci de m’avoir raccompagné chez moi-même si je me demande toujours comment avez découvert  mon point d’ancrage…Aussi merci pour le breuvage bizarre, assez efficace. Ah oui j’oubliais n’auriez-vous pas vu mon portable par hasard ?

-Merci pour cet accueil des plus déplaisants. Pour clore toutes tes interrogations, il y a des réponses qu’il vaut mieux ignoré dit-il d’un ton qui ne supportait pas la contradiction. Ton portable, tu ne l’avais pas sur toi hier. Je suppose que tu as faim ?

 

Avant que je n’aie le temps de répondre mon ventre se mit à gargouiller me rappelant que je n’avais rien mangé d’autre de la journée. Prise au dépourvu je me suis contentée d’acquiescer en silence et de battre en retraite lui laissant accès à mon antre. Je ne saurais dire pourquoi je lui faisais entièrement confiance, malgré le fait que les autres lettres de son prénom m’étaient inconnues. Il entra avec deux cartons de pizza et un sac en plastique. Refermant derrière lui, je me suis permis de le regarder de plus près.

 

Elancé 1m 90 je dirais, son teint était la fusion parfaite du noir et du clair. Les  traits de son visage sont fins et délicats. Ses cheveux frisés comme ceux des filles métissées avaient été rassemblés dans un chignon bas.

 

-Arrête de me mater petite .Et puis je vois que mis ta journée à profit dit –il en dirigeant vers ma cuisine l’air de rien.

 

Jurant à voix basse, je le suivis juste parce qu’il avait ramené à bouffer. De plus il ne faut pas que j’oublie de lui rembourser les sous qu’il a pris pour payer mon addition de la veille au bar. Je sens qu’après ça je vais galérer parce que je suis à découvert. Il va falloir que je me trouve un autre travail car je compte démissionnée de mon travail actuel. Avant que mon patron ne me vire en raison de mes nombreuses absences. Ce qui notifie que je vais devoir demandé de l’aide financière à mes parents.

 

-Au fait L c’est le diminutif de quoi ?

- L, pour Liam. En le disant il me tendit un papier qu’il avait soigneusement rangé dans la poche arrière de son jean gris.

(Au passage il a un très beau postérieur.)Tiens le reçu d’hier. Tu me dois 50000Francs et 10000Francs. Je préfère la liquidité chérie…

-Waouh, je te dois l’équivalent de mon loyer ! Les 10000 Francs c’est pour quoi ?

- Les sous qu’il m’a fallu pour faire nettoyer ma voiture dans laquelle je te rappelle que tu as vomis. Estime-toi heureuse que je ne t’aie  pas facturé les frais du baby sitting dit –il en avalant une tranche de pizza …

 

Je n’avais plus aucune répartie, j’ai alors pris une assiette avec des tranches de pizza. Quelques minutes plus tard, Liam s’est rendue au salon sans demander mon avis bien évidemment. Intérieurement je jubilais parce que je n’avais pas d’abonnement. Entre autre ça veut dire pas de télé pour ce prétentieux squatteur. J’avais la haine à cause de l’argent que je dois lui remettre. En même temps je ne pouvais que me blâmer. Secrètement j’espérais qu’il soit le genre d’homme galant.

Ce genre de mec qui paie ta facture et qui ne réclame pas son dû. Etonnamment j’aimais bien sa capacité à ne pas négliger son argent. Une fois le ventre bien repu (merci à Liam), je suis allée dans ma chambre prendre les sous que je lui devais. De retour au salon, je le vis assis face à mon  Pc. Il fixait la phrase que j’avais écrite peu de temps avant son arrivé.

 

-‘’Cinq jours dans la peau d’un Mec ‘’, Alia rassure moi, ne me dis pas que c’est ce à quoi tu aspires le plus ?

 

Prise de court, j’ai eu envie de me mettre à rire mais au lieu de ça je me suis mise à pleurer comme une madeleine. Faut dire que j’ai toujours rêvé d’être un homme. Malheureusement ce n’était pas possible. Je ne pouvais pas me fondre dans le corps d’un homme. J’étais une femme et je le resterais pour toujours. Mais qu’est-ce que je ne donnerais pas pour passer ne serait-ce qu’une journée en tant qu’un ‘’Il ‘’.

 Liam me pris dans ses bras, et j’avais juste envie de rester là pour toujours. Nous sommes restées enlacés pendant au moins une demi-heure avant qu’il ne rompe le charme.

 

-Hey, Mec j’ai une crampe

J’ai éclatée de rire parce qu’il venait de m’appeler ‘’Mec ‘’.

-Ta oublié que je suis une fille moi !

- Je sais, mais tu as tellement envie d’être un mec. Tu es convaincu que nous les hommes nous ne souffrons pas. Je pense qu’il y a une solution. Enfin un moyen pour que tu expérimente la vie des hommes.

-C’est impossible Liam, je veux avoir le corps d’un mec faire tout ce que vous faites…

-J’espère juste que tu ne le regretteras pas. Je te donne l’opportunité de devenir un homme pendant cinq jours. Profites en bien et explore tous les côtés de cette chance unique.


 Et là il retira sa chainette du cou et me la tendit .La chainette était en argent et avait un médaillon en forme d’aile. Avec pour consigne qu’il reviendra là récupérer dans cinq jours. Sur ce, il franchit la porte d’entrée …

Cinq jours dans la p...