RENCONTRER BEAU PAPA

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

***CHAPITRE 15: RENCONTRER "BEAU PAPA"***


**BENJAMIN NGUEMA**


C'est l'heure de la pause déjeuner et je suis au restaurant avec Fres et Dam. On attend nos commandes tout en parlant de l'anniversaire de mon père qui aura lieu ce vendredi. Ma mère a décidé d'organiser ça chez eux sur la route, plus précisément à Meyang (quartier de la commune de Ntoum) où ils ont décidé d'aller habiter depuis plusieurs années maintenant. Ils ont acquis un très vaste terrain là-bas et y ont construit une grande maison. Quand nous y étions plus jeunes, on y allait uniquement pour les vacances et les week-ends. Avec le boulot des parents et de nos écoles qui étaient tous sur Libreville, on voulait éviter d'avoir à parcourir de longues distances. Mais depuis qu'ils ont tous les deux pris leurs retraites , étant ex fonctionnaires, ils se sont reconvertis en autre chose et sont allés s'installer définitivement à Meyang. La fête aura lieu vendredi, le jour de son anniversaire, mais se prolongera avec la famille restreinte pour le weekend. Nous étions donc en train d'en parler quand j'ai remarqué que leur attention avait été attirée par quelque chose ou quelqu'un.


Damien : (Les yeux écarquillés) Seigneur, Dieu tout puissant. Il y a aussi la qualité là dans le Gabon là ?


Fresnel : Sainte Marie mère de Jésus. Ce n'est pas possible.


Moi: (Les regardant à tour de rôle) Qu'est-ce qu'il y a ?


Damien : Merde! Elle se dirige vers nous, elle vient.


Moi: (Essayant de me tourner pour voir) C'est 


Linda: (Souriante) Bonjour


J'ai levé les yeux pour la regarder. J'étais vraiment surpris de la voir là.


Linda: (Soutenant mon regard) Je ne savais pas que tu venais dans ce restaurant mon chéri sinon on serait venus ensemble .


Les deux autres : (Perdus) Bonjour.


Moi : (Surpris) Qu'est-ce que vous faites là ?


Linda: (Sourire en coin) Je suis venue faire ma pause déjeuner avec Jennifer qui est là-bas (j'ai suivi son regard et l'ai vu, elle m'a salué à distance) et je t'ai vu, j'ai donc décidé de venir te faire un coucou. Je t'ai déjà dit d'arrêter avec ton vouvoiement, ça donne l'impression que nous sommes des étrangers.


Je me suis mis à la fixer dans les yeux. À quoi est-ce qu'elle est en train de jouer ? J'ai froncé les sourcils pour lui faire comprendre que ce n'est pas drôle du tout.


Linda: (Sourire en coin) Tu ne me présentes pas à tes amis ?


Damien : (Se présentant en lui tendant la main) Je suis Damien, son grand frère. 


Linda: (Élargissant son sourire) Ah c'est donc vous Damien ? Benjamin m'a énormément parlé de vous et de votre petite sœur Kelly que j'ai déjà rencontré.


Damien : (Me regardant) Ça alors. 


Linda:  (Se tournant vers Fres) Si lui c'est Damien, je suppose donc que vous vous êtes 


Fresnel : (La coupant) Fresnel son meilleur ami.


Linda: C'est exactement ce que je m'apprêtais à vous dire. Je suis ravie de pouvoir enfin mettre un visage sur ces prénoms que j'ai entendus tant de fois.


Fresnel : Et vous êtes ?


Linda:  (Un large sourire sur les lèvres) Linda, sa petite amie.


J'ai écarquillé les yeux de surprises, cette femme est complètement tarée ma parole. Est-ce qu'elle est consciente de ce qu'elle est en train de faire ?


Damien/Fresnel : (Me regardant en chœur) La fameuse Linda.


Linda: Il vous a également parlé de moi?


Damien : Nous avons entendu parler de toi. La mystérieuse Linda d'une grande beauté qui sent hyper bon.


Linda: C'est ainsi qu'il m'a décrite ?


Fresnel : Oui.


Linda : (Me caressant la tête) Oh c'est tellement adorable. Sache que tu es beau aussi mon lapin. 


Je l'ai fixé et j'ai pu voir une lueur espiègle dans son regard, l'air de dire "tu pensais être le seul à savoir jouer à embarrasser les gens ?" .


Linda: (Regardant à nouveau vers eux) Bon, je vais devoir y aller. C'était juste un coucou. Je vais rejoindre mon amie.


Fresnel : Mais vous pouvez vous joindre à nous, cela ne nous dérangera pas. 


Linda: Ça aurait été un plaisir mais malheureusement ce ne sera pas possible aujourd'hui, mon amie et moi avons un sujet assez délicat à régler et donc nous sommes aussi là pour en parler. 


Fresnel : Je vois.


Linda: Une prochaine fois peut-être.


Damien : Il y a l'anniversaire de notre père ce week-end, plus précisément vendredi. Vous serez des nôtres j'espère?


Linda: (Un large sourire) Je ne manquerai ça pour rien au monde.


Damien : (Souriant) D'accord. 


Fresnel : Je crois que votre amie est en train de s'impatienter.


Linda: (Regardant derrière elle) En effet.


Jennifer : (Qui nous a rejoint) Lili, tu as mis du temps.


Linda : Désolée chérie. J'étais en train de parler avec (me touchant l'épaule) mon chéri Béni (J'ai levé les yeux pour la regarder) et ses frères. 


Jennifer a paru un peu surprise par ses propos, elle ne comprenait sans doute pas ce qui était en train de se passer. Moi j'étais troublé par la façon dont elle m'a appelé "Béni". C'est Joliane qui m'appelait comme ça. Elle ne disait pas "Benji, Benj ou Ben" comme les autres. Elle trouvait cela trop commun et avait décidé de m'appeler "Béni".


Jennifer : (Me tendant la main) J'espère que tu vas bien Benjamin.


Moi: (Serrant sa main) Oui-Oui. J'espère que c'est le cas pour toi aussi. 


Jennifer : (Sourire en coin) Tu nous as fait une peur bleue ce samedi. (Appuyant bien les mots) TA FEMME était presqu' hystérique. 


Je l'ai regardée et j'ai souri. Apparemment, elle est aussi dérangée que son amie.


Linda: (Souriante) Il le sait, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle il a décidé de passer tout le weekend à la maison avec moi et les enfants, c'était pour m'apaiser. (Se tournant vers les gars) Voici Damien et Fresnel, ses frères.  Les gars, elle c'est Jennifer. 


Jennifer : (Les saluant à tour de rôle) Je suis ravie de faire votre connaissance.


Eux: Nous de même.


Linda: Bon nous allons vous laisser.


Damien : D'accord à vendredi.


Linda: (Souriante) Sans faute. (À moi) On s'appelle plus tard mon amour.


Elle m'a fait un clin d'œil avant de s'en aller avec son amie. Les garçons me sont directement tombés dessus. 


Damien : Explique toi monsieur le lapin. 


Fresnel : Je savais qu'il y avait forcément un truc entre vous pour que les enfants aient son prénom à la bouche de cette façon. 


Damien : Regardez moi la beauté. Tu ne fais pas dans l'à peu près ma parole. Et tu es un grand cachottier.


Moi: (Souriant) Calmez vous, ce n'est pas ce que vous croyez. Je ne sors pas avec cette fille.


Fresnel : Où as-tu passé ce weekend ?


Moi: Chez elle mais


Fresnel : Ne te fatigue pas. C'est depuis quand ? 


Moi: Depuis rien du tout, je ne sors pas avec cette fille. Je vous dis que c'est juste un


Sonnerie du téléphone. C'était le mien et c'était ma mère qui appelait.


<<Moi: (Décrochant) Allô ?>>


<<Maman : NGUEMA donc tu as une petite amie avec qui tu sors et personne n'est au courant ?>>


<<Moi: (Surpris) Hein?>>


<<Maman : Ne me dis pas hein. Tu es en couple et tu ne dis à personne ? Depuis quand tu fais les choses comme ça ?>>


<<Moi: Je ne suis en couple avec personne maman, où as-tu eu cette information ?>>


<<Maman : Tu n'as pas passé le weekend avec les enfants chez une certaine Linda?>>


<<Moi: (Surpris) Mais comment est ce que tu as>>


Je n'ai pas terminé ma phrase car j'ai remarqué que Damien avait son téléphone en main et qu'il le manipulait . C'est lui qui a dû balancer cette information dans le groupe.


<<Moi: Si mais, ce n'est pas ma petite amie.>>


Damien : (Intervenant) Si maman, c'est sa petite amie. Nous venons de la rencontrer avec Fresnel. Elle est actuellement dans le même restaurant que nous. Fres peut témoigner.


Fresnel : C'est la vérité maman. 


<<Moi : Puisque je vous dis que ce n'est pas le cas.>>


Damien : Arrête de nier. Quand elle te touchait la tête en t'appelant mon amour, tu ne l'as pas contredit. 


<<Maman : Attend c'est la Linda dont les enfants n'ont pas arrêté de parler et qui leur a remis les objets hors de prix ? >>


<<Moi: C'est elle mais>>


<<Maman : Mais rien du tout. C'est ta petite amie. De toute façon elle sera à la fête vendredi non, je vais moi-même lui demander comme tu veux nier. >>.

Clic!. 


Je suis resté avec le téléphone à l'oreille. Il n'a pas arrêté de vibrer m'indiquant la réception de plusieurs messages. Lorsque je suis rentré sur WhatsApp, j'avais près de 200 messages. Ce fou de Damien n'a pas seulement écrit dans notre groupe familial restreint, il a balancé ça dans tous les groupes. Famille restreinte, élargie, groupes d'amis etc. Il a écrit "Benjamin est en couple avec un top modèle. Elle s'appelle Linda et elle sera à l'anniversaire du boss vendredi à Meyang. Tous ceux qui veulent la voir, vous avez intérêt à y être". Et les commentaires fusaient de partout. 


Moi: (Le regardant) Tu es un vrai malade. 


Damien : (Souriant) Je le sais. Tu ne peux plus te défiler. 


Voici comment cette folle m'a mise au pied du mur avec ses bêtises. Comment je vais gérer ça maintenant ? J'ai regardé dans sa direction et elle a fait de même en ayant un sourire sur les lèvres…


<<Moi: (Au téléphone avec elle) Vous êtes consciente du désordre que vous avez créé ? Damien a balancé la nouvelle à toute ma famille.>>


<<Linda: (Riant)C'est bien fait pour vous. Ça vous apprendra à jouer au malin avec moi. >>


<<Moi: Et vous trouvez ça drôle ?>>


<<Linda: (riant) Bien-sûr. Pas vous ? >>


<<Moi: Non. >>


<<Linda: Tant mieux, vous savez maintenant ce que j'ai ressenti quand vous vous êtes fait passer pour mon petit ami auprès de ma mère.>>


<<Moi: Donc c'était votre revanche ?>>


<<Linda: Exactement. C'était pour vous montrer que moi aussi je pouvais jouer à la petite amie. (Riant) N'est-ce pas mon amour?>>


<<Moi: Hum. Que suis-je censé faire maintenant que tout le monde s'attend à vous voir vendredi à l'anniversaire de mon père.>>


<<Linda: Ça ce n'est pas mon problème. Chacun gère sa famille. Vous trouverez quoi dire pour justifier mon absence comme je le ferai auprès des miens.>>


<<Moi: Hum.>>


<<Linda : Ça vous servira de leçon. La prochaine fois, vous réfléchirez à deux fois avant de vous arroger des titres qui ne vous appartiennent pas.>>


<<Moi: Hum. >>


<<Linda: (Riant) Je dois vous laisser, j'ai un dossier à finir. Passez une bonne journée.>>

Clic. 


Je suis resté en train de regarder le téléphone en me demandant comment j'allais faire pour me sortir de la situation dans laquelle Damien et elle m'ont mis…


*DEUX JOURS PLUS TARD*


**LINDA NDOMBI**


Aujourd'hui c'est mercredi et je viens à peine d'arriver au boulot. Rudy ma secrétaire me fait le point sur mes rendez-vous de la journée avant de s'en aller. Je reste à travailler dans mon bureau en attendant l'heure du premier rendez-vous, j'ai une réunion dans une heure avec un partenaire. J'étais en train de regarder mes notes quand mon téléphone s'est mis à sonner et à en juger par la sonnerie personnalisée qui retentissait , je savais que c'était mon père. Je me suis réajustée sur mon siège avant de décrocher.


<<Moi: Allô ?>>


<<Papa : (Voix grave) Ta mère vient de me dire que tu viendras dîner ce soir avec (appuyant ses mots) TON PETIT AMI?>>


<<Moi: (Avalant difficilement ma salive)>>


<<Papa : (Poursuivant) Comment s'appelle cet homme ?>>


<<Moi: (Balbutiant) Bé, Ben, Benjamin NGUEMA>>


<<Papa : Bien. Je veux voir cet homme à 19h précise devant ma porte>>

Clic!


Je me suis mise à trembler avec mon téléphone toujours à l'oreille. Eh Seigneur ! Comment vais-je m'en sortir maintenant ? Je pensais me pointer toute seule en disant qu'il avait eu un empêchement à ma mère maintenant que c'est monsieur H qui veut le voir (mettant mes deux mains sur ma tête) je suis fichue. Que vais-je faire maintenant ?


J'ai repris mon téléphone et j'ai appelé Jenni.


<<Jennifer : Allô mon cœur ?>>


<<Moi: (En panique) Jen je suis fichue.>>


<<Jennifer : (Intriguée) Qu'est-ce qui se passe ?>>


Je lui explique la situation.


<<Jennifer : Alors là. Eh bien tu n'as pas d'autres choix que d'emmener Benjamin chez tes parents.>>


<<Moi: Comment ça ? Tu sais très bien que ce n'est pas mon petit ami.>>


<<Jennifer : Oui. Sauf que vous avez dit à maman le contraire et monsieur H est au courant, tu sais qu'à ce niveau si tu vas dire que c'était une blague, il va te brûler sur le bûcher.>>


J'ai avalé difficilement ma salive en pensant que c'était la vérité, il serait capable de le faire. Après il faudrait que j'explique le comment et le pourquoi j'ai osé mentir à sa femme, puis la raison pour laquelle un homme en petite tenue se trouvait dans mon appartement, ensuite pourquoi j'ai été autant familière avec lui. Je finirai brûler sur le bûcher.


<<Jennifer : Tu vas devoir convaincre Benjamin de se faire passer pour ton petit ami pendant un temps, après vous pourrez dire que vous avez mis fin à la relation parce que ça n'a pas marché ou un truc du genre. Mais pour l'instant, tu n'as pas le choix.>>


<<Moi: Tu as raison.>>


<<Jennifer : Tu as intérêt à aller le trouver maintenant pour le convaincre, ensuite monter une histoire en béton pour ce soir, tu sais que H est pire qu'un chien renifleur et il peut sentir au loin une histoire Fake.>>


<<Moi: Tu as raison, je m'en vais de ce pas. Et merci pour tout.>>


<<Jennifer : De rien chérie. Tiens moi informé.>>


<<Moi: D'accord>>


Nous avons ensuite raccroché, j'ai ramassé mon sac et je suis sortie en catastrophe du bureau en disant à Rudy d'annuler tous mes rendez-vous. Ils sont très importants mais là c'est une question de vie ou de mort. J'ai grimpé dans ma voiture et je me suis rendue au siège de son entreprise…


Il est 18h et je suis dans la voiture de Benjamin en route pour la maison de mes parents à Owendo. Mon cœur est en train de battre fortement dans ma poitrine, j'ai l'impression qu'il va s'arrêter à tout moment. Je suis tellement stressée que je suis même en train de transpirer des aisselles et j'ai des mains toutes moites malgré la climatisation . 


Benjamin : (Me regardant rapidement) Vous allez bien ?


Moi: (Avalant difficilement ma salive) Non, ça ne va pas, ça ne va pas du tout. Je crois que je suis en train de faire de l'hyperventilation , j'ai, j'ai du mal à respirer. 


Effectivement, j'avais du mal à respirer. J'avais l'impression que l'air n'arrivait pas dans mes poumons. Il a dû garer sur le côté.


Benjamin : (Me donnant une bouteille d'eau) Prenez et buvez. 


Je me suis exécutée et ça allait un peu mieux. 


Benjamin : Normalement c'est moi qui devait être en train de stresser de la sorte vu que c'est moi qui vais rencontrer (faisant les signes avec ses deux doigts pour faire des griffes) ma belle famille. Mais c'est vous qui l'êtes.


Moi: C'est la première fois que je vais présenter quelqu'un à mes parents.


Benjamin : Techniquement, j'ai déjà rencontré ta mère, un sur deux et tout s'est bien passé. Il n'y a pas de raison que ça se passe mal avec ton père. 


Moi: vous parlez comme ça parce que vous ne connaissez pas qui est mon père. Svp, démarrez, nous ne devons pas être en retard. 


Benjamin : (Démarrant) Vous avez dit qu'il est assez particulier et très strict. De plus, j'ai entendu parler de lui dans les affaires, j'ai une petite idée de la personne à qui j'ai à faire. 


Moi: Hum. 


Benjamin : Je peux savoir pourquoi à 28 ans, vous n'avez jamais présenté vos petits amis à vos parents ?


Moi: Parce que je n'en ai jamais eu.


Benjamin : (Me regardant de travers) Ah donc vous couchez simplement sans faire du sérieux ? 


Je voulais lui demander de quoi est-ce qu'il était en train de me parler mais j'ai aperçu la ruelle de mes parents et mon cerveau s'est figé. 


Moi: Prenez cette ruelle. C'est le cinquième portail sur votre droite.


Il a roulé et est venu garer avant le portail pour que nous répétions une fois de plus notre scénario. En partant de mon bureau ce matin pour sa société, bien que surpris de me voir là, il m'a reçu. Je l'ai littéralement supplié à genoux pour qu'il vienne à ce dîner car il avait refusé et dit que chacun devait gérer sa famille. Je l'ai supplié pour qu'il accepte de se faire passer pour mon petit ami, il m'a dit qu'il le ferait si et seulement si j'acceptais de l'accompagner à l'anniversaire de son père. À l'heure actuelle, même si c'était pour aller avec lui devant le maire, je l'aurais accepté. Je lui ai donc dit que j'étais d'accord.


Benjamin : Si vous me doublez, je saurai vous le faire payer.


Moi: Vous avez ma parole, j'irai avec vous à l'anniversaire de votre père et je me ferai également passer pour votre petite amie auprès des vôtres.


Benjamin : On a donc un deal ?


Moi: On a un deal. 


C'est ainsi que nous avons élaboré notre petite stratégie. Nous avons échangé quelques informations basiques nous concernant, le nom, l'âge, le travail, la famille, les études, les aspirations, où, quand et comment nous nous étions rencontrés etc. Il fallait que nous soyons capables de répondre à toutes ces questions sans nous tromper. Je lui ai également dit qu'en présence de mon père, il devait à tout prix éviter d'être tactile avec moi ou de m'appeler par des petits surnoms ridicules. Nous avons répété et avons été très synchros.


Benjamin : Je vous l'ai dit, tout va bien se passer.


Moi: Je l'espère, je l'espère vraiment. 


Il est 18h55.


Moi: Allons-y. 


Il a repris le volant et a klaxonné. Le gardien a ouvert et nous sommes rentrés. Mon cœur a repris à battre très fort dans ma poitrine.


Moi: (Dans ma tête) Seigneur ! Qu'est-ce qui m'a pris de suivre un plan aussi foireux ? Pardon étend ta main sur cette situation.


Benjamin est descendu et est venu m'ouvrir la portière avant de récupérer les présents qu'il a emmenés à mes parents. Nous avons ensuite marché jusqu'à la porte. Il était 18h58. Il a voulu cogner mais je l'ai retenue.


Benjamin : (Me regardant) Qu'est-ce qu'il y a ?


Moi: Il n'est pas encore 19h00.


Benjamin : (Regardant sa montre) Mais il est déjà presque 19h. 


Moi: Presque ce n'est pas l'heure. C'est 19h00. 


Benjamin : D'accord. 


Moi: (Le regardant dans les yeux en détresse, lui tenant le bras) S'il vous plaît, promettez-moi de ne rien faire de travers.


Je le tenais tellement fort qu'il a dû se rendre compte que j'étais sérieuse dans ma demande. 


Benjamin : (Me regardant dans les yeux) Je te le promets. 


Nous sommes restés à nous regarder dans les yeux quand la porte s'est ouverte sur mon père à 19h00. Il nous a regardé à tour de rôle avant de regarder Benjamin de la tête aux pieds avec un visage plus fermé que d'habitude. 


Nous : Bons


Papa : (Nous coupant en s'adressant à Benjamin) Veuillez tout de suite me suivre dans mon bureau jeune homme. 


Il s'est retourné et est parti sans rien ajouter.


Moi: (Dans ma tête) C'est la fin…

MÈRE MALGRÉ MOI