Reprise de contact

Ecrit par Plénitudes by Zoé

Chapitre 6 *** Marla ***


Esther : Allo ?

Moi : Bonjour Esther

Esther : Bonjour Marla. Ça faisait longtemps… Comment as-tu ?

Moi : Je vais bien et toi ?

Esther : Tu sais, on se débrouille comme on peut.

Moi : Ok, j’aimerais parler à maman.

Esther : Elle n’est pas trop disponible pour l’instant. Tu veux laisser un message ?

Moi : Dis-lui que je rentre pour les congés de Pâques dans deux semaines pour dix jours et je voulais juste la prévenir.

Esther : Ah tu reviens, enfin ?

Moi : Soupire

Esther : Ok je lui dirai

Moi : D’accord je te laisse alors.

Juste avant de raccrocher j’entends un cri et reconnais la voix de ma mère. J’essaie de rappeler mais ça ne passe plus, le numéro est inaccessible. Mais qu’est-ce qui se passe là bas ? Ça me stresse énormément. Je panique quasiment alors j’appelle papa. Il coupe l’appel et le relance.

Papa : Allo

Moi : Papa je viens d’appeler Esther et j’ai entendu maman crier mais quand je rappelle ça sonne inaccessible.

Papa : Il ne se passe sûrement rien, mais toi dis-moi plutôt quand tu arrives. Tu as déjà pris ton billet ?

Moi : Euh non je passe le chercher juste après et je te communique la date.

Papa : ok, tu as reçu le virement pour te prendre le billet ?

Moi : Oui, merci.

D’aussi loin que je me souvienne ça a toujours été mon père qui nous assumais financièrement, ses enfants, sa femme, ses parents à lui et ses frères et sœurs. En Afrique quand le premier fils réussit il s’occupe des autres c’est ainsi c’est pour ça que je ne comprends pas pourquoi avec toutes ces charges il est allé s’ajouter encore une autre famille, bref. Mais là sa manière de changer de sujet m’inquiétait encore plus. De toute façon, je ne peux rien faire pour l’instant alors je prends une profonde inspiration, j’expire et j’essaie de me calmer. Je prends ma veste, mes clés et sors de l’appartement. Dans le couloir je croise ce garçon qui a été mon coup d’un soir il y a quelques semaines à peine mais j’ai l’impression que c‘était une tout autre vie.

Moi : Bonjour…

Lui (me dépassant sans me répondre) :…

Moi (le retenant par le bras) : Tu peux m’accorder deux minutes stp?

Lui (se dégageant) : Si c’est pour me supplier de me ré intéresser à ta petite personne et de te baiser comme la dernière fois, la réponse est non.

Moi : Pour qui tu te p… (Inspirant et expirant) Je voulais juste m’excuser pour la manière dont je me suis comportée avec toi ce jour-là c’est tout.

Lui (me regardant méchamment) : Pfff

Moi : Ok, passe une bonne journée.

Lui : C’est ça !

Au moins j’ai fait ma part, s’il refuse de me pardonner je n’y peux rien. Tant que je suis en paix avec ça ! Mais parfois c’est tellement dur de faire ce qui est juste, j’ai failli exploser tout à l’heure, heureusement que je me suis retenue sinon on aurait juste recommencé à s’engueuler là. Je ne connais toujours pas son prénom maintenant que j’y pense.

Je prends le bus et descends à l’université avant de marcher jusqu’à l’agence de réservation d’Air France. C’est vrai que c’est un peu cher mais je préfère à cause des bonnes conditions de voyage, je me prends un siège près du hublot, je précise et ressors de là le cœur un peu plus léger. Je refais le chemin en sens inverse et rentre chez moi. J’ôte ma veste et m’allonge sur mon lit en levant le billet vers le plafond. Qu’est-ce qui m’attend là-bas ? Comment serai-je accueillie après tout ce temps ? Surtout que c’est moi qui n’ai plus donné de nouvelles ! Soupire. Je me redresse, aujourd’hui c’est samedi jour de lessive et de ménage, j’essaie de tenir les résolutions que j’ai prises par rapport à la propreté surtout que si je veux un jour vivre avec quelqu’un et donc me marier, je dois d’abord apprendre à vivre seule. J’envoie la date et l’heure de mon arrivée à Lomé à mon père par whatsapp et me mets au boulot.

Ding dong


*** Thierry ***


Quand j’ai croisé cette fille dont j’avais même oublié l’existence dans le couloir j’ai automatiquement attaché mon visage pour la dissuader de me parler, mais ça ne l’a pas empêchée de me saluer. Je comptais poursuivre mon chemin quand :

Elle (me retenant par le bras) : Tu peux m’accorder deux minutes stp?

Qu’elle veut me dire quoi aujourd’hui qu’elle ne m’a pas déjà dit la dernière fois ? En plus elle ose me toucher.

Moi (me dégageant) : Si c’est pour me supplier de me ré intéresser à ta petite personne et de te baiser comme la dernière fois, la réponse est non.

Je lui ai dit cela exprès pour la rabaisser et lui faire regretter d’avoir même osé me parler.

Elle : Pour qui tu te p… (Inspirant et expirant) Je voulais juste m’excuser pour la manière dont je me suis comportée avec toi ce jour-là c’est tout.

Moi (la regardant méchamment) : Pfff

Elle : Ok, passe une bonne journée.

Moi : C’est ça !

Je trace vers l’appart’ de Sabine et sonne à la porte. Elle vient m’ouvrir habillée d’un large T-shirt qui lui descend au niveau des genoux et lui donne un air attendrissant. Je la regarde un instant sans mot dire.

Sabine : Bonjour Thierry, on devait se voir ?

Moi (me secouant mentalement) : Non non, mais j’étais dans le quartier et je me suis dit que je passerais te voir.

Sabine : Ah d’accord je t’en prie entre.

Moi (entrant) : Merci, (m’installant sur le canapé) dis-moi comment tu vas.

Sabine : Je vais bien, Dieu fait grâce. Écoute donne-moi deux minutes je vais me changer.

Moi (sourire en coin) : Pourquoi voudrais-tu te changer ? Ça te va à ravir

Elle fait semblent de ne pas m’avoir entendu et file dans sa chambre en s’y enfermant, que je vais lui faire quoi ? Bref. J’entends la porte de l’appartement s’ouvrir et un type entrer, la démarche militaire, une telle aura d’arrogance émane de lui que je me sens quasiment me ratatiner dans mon siège. Et puis des yeux pareils sur un noir ? Sérieux ?

Lui : Vous êtes ?

Moi :…

Sabine (sortant de sa chambre en robe longue) : Nath, arrête d’essayer de lui faire peur. Thierry fais pas attention à lui il aime trop se la jouer Grand Méchant Soldat !

Nath : Rho Sabine, tu me casses mon coup chaque fois !

Sabine : Et quoi ? Tu vas bouder ?

Nath : Pfff

Quand j’entends Sabine exploser de rire, je suis sûr qu’il y a quelque chose entre eu deux et me mets à détester ce Nath surtout que jamais elle n’a été ainsi avec moi malgré toutes mes approches soit elle faisait semblant de ne rien voir ou elle était toujours occupée, je comprends mieux maintenant pourquoi elle n’était pas sensible à mon charme. Mais ça ne sera pas la première que j’arracherais à un autre et certainement pas la dernière alors je me calme. En plus elle ne m’a jamais parlé de lui alors que les femmes aiment exhiber leurs relations, ça voudrait donc dire que ce n’est pas si sérieux.

Sabine : Thierry je te présente Nathaniel TADADJEU, …

Nathaniel (me fixant) : Son fiancée

Sabine (gros yeux) : Laisse-moi finir Nath, bref mon fiancée et meilleur ami (sourire à Nathaniel) c’est mieux comme ça ?

Nathaniel : Oui tu peux continuer.

Sabine (levant les yeux au ciel) : C’est ça ! Bref, Nath voici Thierry DIOP, un ami récent que j’ai invité à la formation Les fondements du royaume.

Nathaniel : Pourquoi tu ne l’as pas plutôt invité à Bienvenu dans le Royaume ?

Sabine : Bah la formation était finie alors je me suis dit pourquoi pas ?

Ce mec est sérieux qu’il m’ignore complètement là ? Bref la façon dont ils sont tous les deux dans leur monde m’énerve au plus haut point. Donc elle est fiancée, c’est une complication mais pas une fatalité. Pour l’heure je préfère me retirer.

Moi : Bon euh Sabine, je vais devoir te laisser. Je me suis rappelé que j’avais des choses à faire.

Sabine : Ah d’accord, avec tout ça je ne t’ai même pas proposé à boire. Désolée

Moi (lui souriant) : Ne t’en fais pas pour ça, on remet ça à une prochaine fois.

Nathaniel : On se fera un truc tous les trois… ou pas

Moi : …

Sabine (donnant un coup dans l’épaule de Nathaniel) : Sois gentil !

Moi : Ce n’est pas grave. Passez une bonne journée.

Sabine (me raccompagnant à la porte) : Merci à toi pareillement.

Je ne voulais pas le montrer mais je bouillonne en cet instant-là et j’ai besoin d’évacuer. Je prends le chemin opposé aux escaliers et longe le couloir pour arriver chez la fille de l’autre fois. Je sonne et attends.


*** Olivier***


Installé sur un banc au jardin du mail, j’ai le regard perdu dans le vague et regarde sans les voir les passants et autres pique-niqueurs de ce samedi après-midi ensoleillé. J’ai réfléchi aux paroles de Nath et j’en suis arrivé à la conclusion qu’il me fallait un plan d’action. Donc commencer par la prière bien évidemment et noter tout c que je peux faire, mettre en ordre avant l’arrivée dans ma vie de ma femme. Je prends mon calepin acheté spécialement pour cette tâche et sors un stylo de ma poche de jean, aujourd’hui j’ai décidé de m’habiller décontracté, ça change un peu. Après venir dans un parc en smoking, il faut le faire! Je commence à écrire :

Prier pour sa protection

Redéfinir la manière dont je dépense mes sous : 10-20-30-40 (10% pour la dime, 20% pour mes loisirs, 30% pour mes investissements et 40% pour les dépenses courantes)

Investir en bourse pour augmenter mes avoirs (je gagne plutôt bien ma vie mais je dois commencer à penser à ma future famille)

Investir dans une monnaie virtuelle (bitcoin ou autres à savoir)

Pour m’aider dans mes investissements, engager un gestionnaire ou un conseiller en patrimoine

Créer un compte bloqué en vue des frais du mariage où je mettrais chaque mois 5 % de mon salaire

Ouvrir un compte épargne sur lequel je verserai 10 % de mon salaire pour m’acheter une maison retirée quelque part hors de la ville (j’attendrai de la connaitre pour que nous choisissions ensemble la maison)

Un dernier compte épargne pour l’achat d’une voiture familiale, un monospace peut-être et lui acheter une voiture à elle en attendant l’arrivée des enfants et pourquoi pas lui en changer autant de fois que nécessaire.

Je me rends compte que je fais mon budget comme si elle n’aurait pas à travailler ou à participer aux frais mais ce n’est pas le cas. Je prends très au sérieux mon futur rôle de chef de famille et de protecteur car son bonheur est ma responsabilité mais aussi un devoir pour moi, elle doit être à l’aise tant que je le peux et que Dieu m’en donne les moyens. Si elle veut travailler je ne l’en empêcherai pas mais l’argent ne devrait jamais être un souci ou un sujet de discorde entre nous. Pour l’instant c’est ce que je peux faire.

Travailler un peu moins pour pouvoir être présent pour ma famille et pouvoir passer les moments importants avec eux. 

Enfin faire de mon mieux pour être un mari aimant, amoureux chaque jour mais ferme quand il le faut, attentionné envers les miens et un modèle pour mes futurs enfants.

Je relis mes notes satisfait, à partir de ces dix points je saurai comment m’orienter désormais.

Le Fardeau des Autre...