Retour à la case départ

Ecrit par Fleur de l'ogouée

Bradley Davis


Lundi matin c’est vraiment le moment où tu te rappelles que la vie est difficile, depuis mon arrivé je ne fais que régler des problèmes, des contrats mal établis, des clients non satisfaits, je n’ai pas une minute à moi. Après un doux week-end me revoici dans le tourment de ce métier. A 12h je vois Tatiana débarquée dans mon bureau, cette petite là me prend trop la tête en ce moment.

- Coucou chéri je t’ai apporté à manger

- C’est gentil ma puce pose le sur le meuble derrière le bureau, je vais manger ça à mon retour je dois vite aller au tribunal déposer un papier

- OK je te dépose ça la, mais il faut que tu manges hein il n y a pas que le travaille

- T’inquiète, c’est quel plat?

- C’est les feuilles de manioc comme tu aimes, avec la bonne banane plantain

- Humm tu me mets trop l’eau à la bouche je manges ça au retour, je te déposes en partant?

- Non t’inquiète on se croise à la maison le soir chéri

Après un long bisou, je fais un aller-retour au tribunal pour encore régler des détails, cette journée veut m’épuiser jusqu’au sang. Je retrouve enfin le confort de mon fauteuil de bureau, en cherchant un numéro dans mon cellulaire, je tombe sur ma liste d’appel reçu, je vois un numéro non enregistre avec qui j’ai parlé 40secondes hier midi. Je ne me souviens pas avoir parler à quelqu’un donc je lance l’appel, ça sonne mais personne ne décroche, j’enregistre le numéro pour pouvoir aller voir le profil sur WhatsApp et là photo de profil c’est des jumeaux, je fouille rapidement ma liste de contacts et je fais la déduction rapidement. Je rappelle mais elle ne décroche pas, je suis vraiment énervé là purée, y avais tellement un bon feeling entre nous, là c’est sur que j’ai tout gâché. Il est 20h quand je finis avec tout ce que j’avais à faire, je remarque que je n’ai pas encore mangé le plat que m’a apporté l’autre folle, avec la colère je le mets à la poubelle, elle prend déjà un peu trop la confiance cette fille, elle va m’entendre tout à l’heure. Donc mon téléphone sonne et elle se permet de répondre, en plus elle supprime le numéro, stupide comme elle est, elle n’a pas pensé à supprimer la liste des appels entrants. En rentrant, je la trouve installée dans mon salon comme une reine, mais on est où là? Elle se prends déjà trop pour la maîtresse de maison, entre elle et moi depuis le début ça a toujours été une vulgaire histoire de sexe, je ne sais pas pourquoi elle agit comme si je lui ai promis le mariage.

- Bonne arrivée chéri

- Le cirque est terminé, rentre chez toi mademoiselle

- Qu’es ce qui se passe bébé ?
- Je ne suis pas de bonne humeur Tatiana, donc va-t’en seulement

Je vais dans la douche, j’essaie de ne pas la regarder elle a quelque chose qui m’attire fortement. Je prie juste pour qu’elle parte avant que je sorte, je n’ai pas envie qu’elle prenne le dessus sur moi, je ne saurai pas expliquer l’emprise qu’elle a sur moi, mais c’est bizarre en tout cas.



Tatiana Ndong

C’est quoi ces bêtises, le nganga là m’a dit qu’après avoir mangé le plat il devait faire tout ce que je veux, maintenant il me chasse, ce Bradley là il s’amuse trop avec moi, je vais le faire perdre tout ce qu’il possède s’il ne fait pas attention. Je pensais que j’aurai enfin ma voiture et que je pourrais m’installer dans cette fabuleuse maison, mais non monsieur joue le résistant. Là je vais sortir le grand jeu, je vais aller passer une semaine au village pour lui, quand je vais revenir il saura qui est Tatiana Bernice Ndong, ce n’est pas les bêtises qu’il fait là, il va tout me donner sans pouvoir se retenir, il ne connaît pas encore bien la puissance de l’autre monde. Je prends mes affaires et je m’en vais, je n’ai pas dis mon dernier mot. De toute façon les hommes ils pensent pouvoir te faire miroiter la belle vie et te renvoyer dans ton matiti ( quartier sous dévéloppé), il est tombé sur le mauvaise femme, je ne suis pas une prostituée qu’il appelle juste pour du bon sexe, je suis une femme bien plus ambitieuse, il va devoir me supporter et m’aimer.


Mélanie Mbourou

Ça va faire le 100e fois qu’il m’appelle depuis tout à l’heure, j’essaie de dormir mes les vibrations du téléphone m’y empêche, je ne peux pas l’éteindre, d’ailleurs je n’éteins jamais mes téléphones, une urgence peut surgir à tout moment. Je ne sais pas ce qu’il veut me dire, tout est clair pour moi, je décide de répondre pour le remettre à sa place

Bradley : Enfin tu décroche, bonsoir

- Écoute moi très bien Bradley, je ne suis une de ces filles avec qui tu joues dans Libreville hein, si tu n’es pas capable de te concentrer sur une seule femme, c’est ton foutu problème, tu vas arrêter de harceler je n’ai plus rien à te dire, si tu ne sais pas qu’a 37ans tu n’es plus un enfant et qu’il faudrait que tu responsabilise, moi je sais qu’à mon âge je n’ai plus le temps pour ce genre de bêtise.

Bradley: Laisse-moi t’expl…

J’ai raccroché avant qu’il ne finisse sa phrase, je ne veux pas entendre ses explications tout est très clair pour moi. Je me mets tranquillement dans mon lit avec mon ordinateur portable devant et un verre de vin pour me calmer, j’essaie de me relaxer tant bien que mal, il m’a vraiment saoulé. Je pensais que notre rendez-vous c’était bien passé et qu’on pourrait se projeter dans quelque chose, tout ça pour que le lendemain il accueille je ne sais quelle femme dans son lit, vraiment les hommes hein.

Le lendemain matin

Je suis la j’ai déposée les enfants à l’école, je m’ennuie travailler à son propre compte c’est pas tout les jours faciles, en ce moment tout roule au ralentit, en plus avec l’emprunt que j’ai fais à la banque pour le nouveaux local me mets la pression, il faut que je songe à me mettre sur les réseaux sociaux pour trouver une nouvelle clientèle, puis jeune et certainement plus friande de nouvelle destination, inexploré par mes concurrents. Je sors de mes pensées quand j’aperçois cette folle de Sandra toujours en compagnie d’un garçon cette petite

Sandra: Oh la Kassik on dit quoi?

- Rien la S je vais faire des courses à Mbolo comme ça, je vous avance?

Sandra: Ah je te présente même Hervé, non moi c’est bon je m’arrête chez un gar là (elle me fait un clin d’œil)

Je rigole d’abord comment elle peut être avec un garçon et puis aller chez un autre, cette fille ne va jamais cesser de me surprendre, d’ailleurs pour quelqu’un qui a une voiture à chaque fois que je la croise elle est toujours à pieds. Je me demande pourquoi maman s’est fatiguée à la lui acheter, on aurait dit lui acheter un vélo.

Hervé: Je vais même vers Mbolo si vous pouvez m’avancer ça m’arrangera

Sandra: Ah ne nous fais pas le bruit Hervé, monte seulement

- Tu es trop sauvage mademoiselle

Sandra : Je t’aime aussi, on s’appelle oh

Elle s’engouffre dans une ruelle tandis que son ami s’installe dans la voiture, vraiment il n’ y a que Sandra qui peut me faire prendre un inconnu dans ma voiture. Je démarre et conduis en silence pendant quelques minutes jusqu’à ce que le bon monsieur décide de parler

Hervé : Vous êtes donc la fameuse Mélanie, Sandra parle beaucoup de vous, votre sœur Lydia et de votre mère

Moi : En bien j’espère?

    -Toujours en bien, vous l’inspirez toutes beaucoup

    - Ah tu sembles bien la connaître

    - On se connaît depuis 6mois à peine mais on se dit tout j’ai l’impression d’avoir trouvé une version féminine de moi

    - C’est super, vous vous êtes rencontres où ?

    - En cours

    - Comment ça en cours il y a six mois?

    - OUPS elle voulait garder ça secret, nous sommes tous les deux en première année d’une licence en informatique.

Il a continué à parler mais je ne l’écoutais plus vraiment notre petit bébé s’est remis sur le chemin de l’école, je sens déjà le nerveux kogossa qu’il va y avoir le soir. Ce n’est pas que l’école est la seule voie de réussite, mais c’est un garant donc je suis fière d’elle. Toujours été la plus rebelle, celle qui s’est affirmée toute jeune, Lydia et moi aussi avant eus des désaccord avec maman mais ceux de Sandra était les plus féroces. J’arrive finalement a Mbolo je dépose Hervé à l’entrée avant d’aller me poser au parking, il m’a demandé mon numéro pour << garder le contact >>, je donne sans me poser de questions, de toute façon il n’a pas intérêt à oser quoi que ce soit avec moi, je ne suis pas désespérée. Je vais faire mes courses tranquillement, ça détend vraiment de dépenser un peu d’argent, je me laisse aller à quelque extra dans une des boutiques de vêtements attenantes au supermarché, je m’achète un jolie sac en osier, je l’ai vue chez une bloggeuse gabonaise que s’apprécie beaucoup, je me prends aussi un ensemble collier et boucle d’oreille, ce sont les petites choses qui peuvent changer un look basique en une tenue qui tue. Je rentre à la maison heureuse et satisfaite de ma matinée, en cuisant je lâches dans notre petit goupe de fille l’info sur la reprise des cours de Sandra, dans cette famille le mot secret est inutile.


Mme Mbourou Catherine (mamounet)

Je suis sur le truc de WhatsApp là dans le groupe que Mlle Sandra à créer pour qu’on puisse échangée toutes les quatre en même temps, il n’y a que Lydia qui écris dedans les autres là elles n’ont pas mon temps. Je vois un nouveau message de Mélanie ça me surprend même.

<< Ayoo Sandra la cachottière, donc tu reprends l’école tu ne dis pas aux autres, en tout cas ta doc est dehors Mme >>

Je souris d’abord eh Gerald tu es parti pourquoi dans ce genre de choses tu sortais directement ton champagne tu n’étais pas dans les à peu près hein, Sandra c’est vraiment celle de mes filles qui me ressemble le plus, un fort caractère, une grande bouche, une personne indécise mais décidée à n’en faire qu’à sa tête.

Lydia: Les grandes choses oh, on te dit bien l’étudiante

Mélanie: A base même de meilleur ami dans sa classe

Sandra: Vous vraiment ce n’est pas la peine hein, ça c’est quel esprit du kongossa qui vous anime?

Lydia: Le même que toi oh

Mélanie: 2-0 mdrrr

Sandra: Mama tu écris quoi depuis viens me défendre non

Ah avec mes yeux là je m’efforce de répondre depuis mais ça me fatigue même

Mélanie: La technologie c’est dans la tête hein

Moi : Félicitations mon bébé

Sandra: Maman akaa tu abuses aussi 5min pour écrire 3 mots

Lydia: On va te faire les cours de WhatsApp le week-end

Sandra: Mélanie toi la tu me distrais hein, mon pote Hervé a eu un coup de foudre pour toi

Lydia: J’ai raté quel épisode

Mélanie: Mouf je fais quoi avec un enfant

Lydia: Mameh sortez bien les docs non

Mélanie: Pas de kongossa pour toi mdrrr

Sandra: Mdrrr

Je les laisse parler leurs choses je ne comprends même pas tous les mots, je vais me faire ma petite infusion tranquillement avant d’aller me mettre au lit, je mets un bon vieux disque de Nina Simone dans le tourne disque et je profite des plaisirs simple de la vie, je n’ai pas besoin de beaucoup pour être heureuse, en plus je profite du calme pendant cette semaine parce que les enfants viennent passer le week-end ici j’imagine déjà les cris partout dans la maison, en même temps je suis ravie d’avoir mes petits enfants pour moi toute seule on va bien rigoler, ils m’ont surnommé ‘’mamie gâteau’’ donc je vais m’occuper d’eux comme j’aime si bien le faire.


Mélanie Mbourou


Après avoir bien rigolée avec ces dames, je me prends un bon bain, je suis tentée d’ouvrir une bonne bouteille de vin blanc, mais au final j’opte pour un jus d’orange fait maison, sain et bon. Je me fais un masque pour le visage, j’aime bien prendre soin de moi, avec Thomas on passait notre temps à se faire des soins de beauté, je l’ai initié et il adorait ça, c’était nos petits moments détentes rien que tout les deux. En sortant du bain je me rince sous la douche, oui je n’aime pas avoir du savon sur mon corps et prétendre que je suis totalement propre. J’enfile ma robe de chambre et je vais faire un dernier câlin à mes amours, pour une fois ils se sont endormis sans palabre. Je me sens seule… Quand on a partager pendant 10ans le même espace que son amoureux, c’est difficile de se retrouver devant la télévision toute seule, sans personne à qui poser une question sur le film en cours alors que c’est aussi la première fois qu’il le regarde, poser sa tête sur son épaule, l’embrasser pendant une scène d’amour, se réchauffer sous les draps pendants les moments froid, rigoler parce qu’il est à fond dans le scénarios et crie après les personnages qui ne peuvent évidement pas l’entendre. Tout ces petits moment me manquent, le voir vibrer sous le poids de mes caresses, l’entendre gémir de plaisir, ressentir ses mains sur mon corps, s’échanger nos salives, sentir l’odeur de son parfum, il faisait vibrer chacun de mes sens, ma vue y est passé, l’audition, le toucher, le goût et l’odorat aussi. Je suis en manque de lui, je suis en manque de sa présence. Thomas reviens à la maison mon chéri.

La veuve