Semaine 17
Ecrit par Miss Nana
9 MOIS, 40 SEMAINES ET 1 BEBE
By Nana Técla
Semaine 17
_« Dans le cerveau du fœtus, les zones spécialisées des 5 sens se mettent en place. Il commencera à traiter l’information sensorielle qu’il reçoit. Cette semaine, la peau du fœtus devient tachetée de plaques blanches grasses et cireuses : c’est le vernix. Il sert à protéger la peau délicate du fœtus contre le frottement et l’irritation. » Source : naitretegrandir.com_
Ça faisait presque quinze minutes que j’attendais cette petite. Putain, je commençais à m’énerver. Jamais les filles ou les femmes ne me faisaient attendre, jamais. Celle-ci avait le don de m’énerver et pourtant je refusais de lâcher l’affaire. Elle avait un petit quelque chose qui me faisait rechercher sa présence. Je commençais à me demander si je n’avais pas des senti… non ! me fis-je en secouant vigoureusement la tête. C’est ce corps, elle avait une de ces formes ! on dirait que les filles étaient de plus en plus belles, plus personne ne fait de bébés moches de nos jours. Et avec ça on nous demandait d’être fidèles ? rires. La bonne blague. Moi, Bill GOMEZ, métis de son état, fils unique de parents fortunés, grand et musclé, carrosserie et pointure bien huilées, et les femmes s’imaginaient toutes que je devais leur être exclusif ? non, les chéries, partager un peu ne vous fera pas de mal disais-je souvent à celles qui osaient me critiquer. Les femmes se bousculaient au portillon et je n’avais qu’à me baisser pour les ramasser. Le fait même que je puisse attendre une fille à un rendez-vous plus de cinq minutes était un événement rare en soi. Mais Nina en valait la peine. Quand je pensais à sa manière de gémir quand je l’embrassais, mon corps répondait instantanément. Il fallait que je me la fasse. C’était juste une chasse très excitante vue que la proie était assez rétive. Cela faisait deux mois déjà que je lui tournais autour et elle n’arrêtait pas de se défiler. Elle m’allumait et se défilait. J’esquissai un petit sourire. Cette petite de 18 ans pensait jouer avec moi, elle me sortait des « je ne suis pas prête », et des « mes parents sont très stricts » et pourtant la go savait faire de ces choses...!!! Bref, 20 minutes c’est trop long.
Je me levai et partis. A peine avais-je démarré ma voiture que mon portable sonna. Je m’attendais à voir son numéro, mais c’était Thierry.
-What’s up man ? dis-je en mettant le haut-parleur pour avoir les mains libres au volant.
-Cool bro. T'es où là ?
-J’étais dans un way. Mais je rentre comme ça.
-Déjà ? il est à peine 20 heures. Rejoins-moi au coin habituel, j’ai besoin de compagnie.
J'émis un rire cynique. J’entendais l’ennui dans la voix de Thierry.
-Ah, tes deux femmes t’ont laissé libre ce soir ?
-Arrête Man. Je ne vois pas de quoi tu parles.
-(Rires) c’est ça oui. Il fut un moment où on ne pouvait plus te voir tellement tu étais occupé à servir de chauffeur à « Miss Cecilia ».
-Va te faire foutre Mec ! m’énerve pas ce soir.
-(rires) calmos frère. Si on ne peut plus te taquiner. Bref je suis toujours intéressé hein, quand tu en auras fini avec elle, passes-moi son numéro. On ne sait jamais, c'est peut-être moi son âme sœur.
-Pfff, toi aimer ? ce jour-là n’est pas prêt d’arriver. Bref, Man tu me rejoins ou pas ?
-Nan… je suis pas d’humeur. Une petite m’a énervé, et c’est pas toi qui va me donner ce dont j’ai besoin. Je vais aller me consoler ailleurs. Un truc vite fait.
-Ouais je vois. Un jour tu trouveras celle qui va te dompter mec.
-Haha, comme tu le dis, ce n’est pas demain la veille. On s’attrape plus tard mec. Salues Yabo de ma part.
-Ok. Salut Bro.
Pendant que je roulais, je pensais à quelle fille appeler pour occuper ma soirée, puis tout à coup en tournant dans la rue de l’Eglise Catholique Sainte Marie des Anges, mes phares éclairèrent un groupe de jeunes sortant de l’enceinte de la paroisse et je la vis. Nina à l’église ? Pour une surprise, c’en était une. Je ne pensais pas qu’elle était pratiquante. En fait on n’avait jamais discuté de cela. Etais-ce pour cela qu’elle était en retard ? je me garai sur le côté de la route et composai son numéro. Elle était inaccessible. Elle aurait pu me dire qu’elle avait un truc à faire et nous éviter ce malentendu. Moi qui croyais qu’elle se jouait encore une fois de moi. Je sortis de la voiture et marchai vers le groupe. A mi-chemin je m’arrêtai. Non je ne pouvais pas l’aborder comme ça devant ses amis. Il fallait que j’attende qu’elle s’éloigne du groupe. Pendant que je l’observais discuter et rire avec les autre jeunes quelque chose me frappa. Elle était différente. C’était la même fille, mais ce n’était pas la même. Déjà son habillement, elle était moins sexy, moins provocante. Bon c’était peut-être à cause du cadre, il fallait s’habiller décemment pour venir à l’église. Mais sa manière de se comporter était surprenante. En effet j’avais rencontré Nina dans une boîte de nuit, elle était avec ses copines, et c’était clairement elle la Chef. Elle parlait de manière autoritaire et limite, impertinente. Alors que là je la voyais détendue, elle semblait en communion avec son groupe, plus douce et naturelle. Décidément cette fille me surprend. Après quelques minutes elle quitta le groupe et se mit à marcher dans ma direction. Je me suis dit qu’elle m’avait reconnu. Mais apparemment non, puisqu’elle me dépassait.
-Salut Nina, dis-je pour attirer son attention.
-Ce n’est… fit elle en se retournant.
Elle marqua aussitôt un temps d’arrêt et sembla captivée pendant quelques secondes par ma personne.
-Tu as oublié notre rendez-vous, on dirait, continuai-je en me rapprochant d’elle.
Elle déglutit et se passa la langue sur les lèvres. J’eus aussitôt envie de l’embrasser. Mais pas ici.
-Viens, dis-je en lui prenant la main. Je ne savais pas que tu étais pratiquante Chérie. Je suis surpris, agréablement surpris en fait.
Elle ne disait toujours rien. Elle me jetait juste quelques regards tout en me suivant docilement.
-Euh… désolée d’avoir raté le rendez-vous, dit-elle d’une toute petite voix au moment où nous arrivions devant ma voiture.
Je m’arrêtai un moment en souriant.
-C’est nouveau ça ! tu t’excuses ? en deux mois je ne t’ai jamais entendu dire « désolée ». En tout cas pas de manière spontanée ni sincère.
-Euh… peut être que tu ne me connais pas tout à fait, dit-elle.
-Ouais, c’est ce que je me suis dit en te voyant ce soir. Tu es… comment dirai-je… de plus en plus intéressante, terminais-je en affichant mon sourire le plus charmeur.
Elle me fit un petit sourire timide. C’était nouveau pour moi et je ne sais pourquoi mais je fus conquis en cet instant.
-Alors on y va ? ajoutai-je.
-Où ?
-Bah, on devait se voir au « Ginger » mais tu m’as posé un lapin. Comme je ne t’en veux plus, on peut toujours aller manger quelque part, si tu veux.
Elle réfléchit un moment.
-D’accord, mais je dois rentrer tôt. Et je préfère rentrer seule, ajoute-t-elle précipitamment.
-Ok, fis-je en lui ouvrant la portière côté passager. Je pris le temps de m’installer et de démarrer la voiture avant de me tourner vers elle. Ah oui, j’avais oublié ceci, dis-je avant de me tourner vers elle et de capturer ses lèvres, lui donnant le baiser que j’avais envie de lui donner depuis que je l’avais vue ce soir.
J’entrai dans la voiture de ce bel inconnu tout en me demanda ce que j’étais en train de faire. C’était de la folie. Il me prenait pour Nina ! en fait mon reflexe avait été de dire « ce n’est pas Nina » quand la personne m’avait abordée. Mais un seul regard et j’étais subjuguée. Merde ! ça ne m’arrivait jamais à moi Inès. C’était toujours Nina qui rencontrait les beaux garçons. Pas que je la jalousais, mais disons que ça ne m’arrivait jamais. Et celui-ci était très beau. Hypnotisant. Au point où je me faisais passer pour ma sœur jumelle, assise dans la voiture d’un inconnu à essayer de l’imiter. Quand il avait parlé du « Ginger » cela m’avais confirmé le fait qu’il me prenait bien pour Nina. Elle voulait effectivement aller au « Ginger » avec sa bande d’amies ce soir, mais Maman l’avais embarquée dans une histoire de visite à une tante. Nina l’y avait emmenée avec notre moto. Celle qu’on nous avait offert pour note réussite au Baccalauréat. Merde, je venais de me mettre dans un pétrin pas possible. Au moment où je commençais à paniquer et que je voulais descendre en courant de la voiture, il se tourna vers moi.
-Ah oui, j’avais oublié ceci, dit-il avant de m’embrasser.
« Je suis perdue ». Ce fut ma seule pensée cohérente.