Steeve Gbané : sous d'autres cieux.

Ecrit par Opale




      *** Victoire Sea***


Avec la fatigue accumulée hier, c'est à 9h du matin que je me réveille en panique. Mon Dieu ! Je suis foutue ! Ma mère !


      C’est à la hâte que je descends du lit pour rentrer dans la douche. Et d'en ressortir quinze minutes plus tard en étant lavée et brossée. J'ai fait tout ceci à la hâte. Puis je remet la même robe qui m'a été remise hier par tata Prudence. Après ma prière matinale, je descends enfin. Il n'y a personne dans le séjour. J'ai le reflexe de me diriger vers la cuisine. 


Moi(sur le pas de la porte) : bonjour tantie Prudence !


       Elle se retourne et croise mon regard en me faisant un sourire radieux. 


Moi(polie) : stp où est madame ?


Tata Prudence (avec sourire) : bonjour, elle est sur la terrasse. 


Moi : ok.


Tata Prudence : vas t'installer avec elle, je vais t'apporter ton petit déjeuner.


Moi(grimaçant) : je n'ai pas trop faim en plus je vais pour l'hôpital ainsi.


Tata Prudence (me regardant) : j'insiste !


Moi : un thé au citron me suffira alors. 


Tata Prudence : toute de suite. 


     Je sors carrément de la cuisine en passant par le séjour où je sors aussi. Je la trouve assise sur la terrasse sirotant sa limonade au citron.


Mme(avenante) : ah t'es réveillée ? Viens t'installer, comment vas-tu ce matin ?


Moi(timide) : bonjour madame. Oui ça va mieux qu'hier en tout cas(reconnaissante) vraiment je voudrais vous dire un grand merci ainsi qu'à votre mari pour tout.


Mme(souriante) : le merci et la gloire reviennent à Dieu ! Nous ne sommes qu'un simple canal. (Changeant de sujet) alors quel est ton programme pour aujourd'hui ?


Moi(du tic au tac) : je passerai voir maman tout à l'heure.


Mme(me regardant) : oui, oui, je t'attendais justement pour qu'on y aille. Mais je me suis dis que tu devrais être fatiguée. Manges quelque chose et on ira ensemble. 


Moi(petit sourire) : j'ai demandé un thé à tata Prudence.


Mme(l'aire étonnée) : un thé ? T'es sure que ça suffira ?


Moi(hochant de la tête) : oui Mme…(bégayant)…euh Mme…euh…je veux…euh…


Mme(posant son verre) : parles moi Victoire et arrêtes de bégayer !


Moi(me raclant la gorge) : euh…enfaite…


     L'arrivée de tata Prudence me permet de bien coordonner mes mots dans ma tête !


Tata Prudence : voilà ton thé ma chérie. 


Moi(souriant) : merci tata.


Mme(me regardant) : je t'écoute Victoire.


Moi(me triturant les doigts) : enfaite, je voulais que vous me laissez cette journée pour que je puisse m'occuper de maman. Demain, j'irai au boulot.


Mme(avec un petit ricanement) : toi tu es grave deh ! Donc c'est à cause de ça tu ne pouvais pas parler la ? T'en fais pas pour ça, j'ai déjà appelé la DRH pour lui signifier que tu es en congé maladie d'une semaine.


Je suis tellement surprise que le seule reflexe qui me vient c'est de me mettre à genoux pour la remercier.


Moi(les genoux au sol) : oh Mme, merci infiniment !


Mme(me faisant les grands yeux) : ne refais plus jamais ça ! Si tu te mets à genoux devant les hommes et devant Dieu alors que feras-tu ? T'inquiètes, c’est gratuit. 


      Je me mets debout et reprends place sur mon siège. 


Moi(reconnaissante) : c'est trop…c’est trop, tout ce que vous faites pour moi. Je n'ai pas de mots. 


Mme(ironisant) : on dirait que toi, les baffles t'iront bien hein. Bref, finis ta tasse et on s'en va. 


     Sa réplique me fait pouffer de rire et elle également. Je me dépêche de finir ma tasse puis quelques instants plus tard nous étions en voiture pour la clinique où se trouve maman. Nous nous arrêtons en chemin pour prendre des fruits pour cette dernière. Puis nous continuons direct à la clinique sans jamais nous arrêter jusqu’à ce qu'on arrive. 


Mme(me regardant) : vas y, je vous rejoins tout à l'heure. Je vais faire un tour dans le bureau du docteur.


Moi(petit sourire) : d'accord. 


     Nous nous séparons à la réception. Je me dirige vers la chambre de maman.


Moi(entrant dans la chambre) : bonjour maman !


Maman(faiblement) : et c'est maintenant que tu viens voir ta mère mourante ?


        Je la trouve assise sur le lit, elle a bonne mine. Je vais prendre place à côté d'elle.


Moi(la regardant) : non maman, ce n'est pas ça ! Hier, il y a tellement de choses qui se sont passés que quand je me suis endormie. Je n'ai pas vu l'heure passée. 


Maman(souriant) : ce n'est pas grave, je comprends(ouvrant ses bras où je me jette) que Dieu te bénisses ! 


Moi(essuyant une larme) : Amen ! Comment tu te sens aujourd’hui ?


Maman : je rends grâce à Dieu, je reprends des forces peu à peu.


Moi(gros sourire) : je suis heureuse d'entendre ça ! Tu prends quel fruit ? T'as mangé ce matin ? 


Maman(acquiesçant) : oui dans cet hôpital, on prend très bien soin des malades. J'ai pris du bon petit déjeuner. Avec les médicaments, j'ai l'appétit. Donnes moi une tranche d'orange. 


     Je prends le petit bol jetable où les fruits sont découpés en tranche, je l'ouvre et je la laisse se servir. J'en prends une moi aussi. 


Moi(suçant mon orange) : c'est ma patronne qui me l'a donné pour toi. Nous sommes venues ensemble.


Maman(étonnée) : ta patronne est ici ?


Moi(acquiesçant) : oui…


Maman(me regardant) : dis moi comment tu as fait pour que ta patronne t'apprécie autant ?


Moi(souriant) : c'est la faveur divine maman ! C'est la faveur de Dieu oh ! Si non moi-même je n'ai pas d'explication concrète à ça !


Maman :c'est vrai, il a tellement fait dans notre vie ce Dieu grand et merveilleux ! Aussi ta patronne a bon cœur ! 


       (PORTE QUI S'OUVRE)


Mme(entrant avec le sourire aux lèvres) : coucou maman !


Maman(gros sourire) : entres ma fille !


Maman ouvres ses bras et ma patronne vient lui faire un câlin.


Maman (la voix tremblante) : merci oh ma fille ! Merci ! Que Dieu te bénisse !! 


Mme(souriante) : eh maman ! Le merci est à Dieu ! Rendons grâce à Dieu !


Maman ( la regardant) : mais tu sais, Dieu utilise très souvent les main des hommes pour bénir et dans mon cas il a utilisé ta main. Demeures bénie !


Mme (la regardant) : Amen maman, j'étais passée pour ton petit bonjour. Là, je vais au boulot. Si je ne passe pas à ma descente, je le ferai demain.


Maman : il n'y a pas de soucis ma fille…


Mme(me regardant) : stp quand tu finis ici, tu passes à la maison.


Moi(acquiescent) : oui Mme, j'avais prévue y aller pour prendre les vêtements de rechange de maman.


Mme : non, non je parle de chez moi….à mon domicile.


Moi : ok Mme !


      C'est sur cette note qu'elle sort de la pièce.


Maman(me regardant) : tu comptes aller à quelle heure à la maison ?


Moi : tout à l'heure.


Maman :  j'ai fait un peu de lessive hier et j'ai mis des habits sur la corde. J'ai pas eu le temps de les enlever. Si tu vas enlèves les. Aussi, n'oublies pas d'apporter mon makeba indigo…


Moi(croquant la pomme) : d’accord maman. 


      Nous papotons le temps que le médecin arrive pour l'ausculter. Puis d'entendre un toquet à la porte.


Moi : entrez svp ! Ce n'est pas fermé.


       (Porte qui s'ouvre) 


Je suis surprise de voir Mr. Gbané faire son entrée dans la pièce. 


      ***Steeve Douglas Gbané***


Moi(entrant dans la pièce) : bonjour miss Sea (à sa mère) bonjour madame !


Miss Sea( surprise) : bonjour Mr. Gbané.


Sa mère (chaleureusement) : bonjour mo fils, comment tu vas ?


Moi(souriant) : je vais bien madame et vous ?


Sa mère(avec un sourire) : il y a du mieux chez moi grâce à Dieu. 


      Je vois la ‘’boss lady’’ être gênée par ma présence.


Sa mère(la regardant) : tu connais ce garçon ?


La boss(regardant sa mère) : oui maman, c'est un ami de ma patronne.


Sa mère(d'un aire suspicieux) : hmmm….il m'a semblé le voir hier(à moi) merci pour tout sincèrement.


Moi : je vous en prie.


       (Porte qui s'ouvre) 


Doc(entrant) : bonjour, bonjour, alors comment se porte ma patiente aujourd’hui ?


     Nous répondons à sa salutation. Puis il commence à disposer ses effets avec l'aide de son infirmière qui vient de rentrer à sa suite.


Doc(à miss Sea et moi) : je vous prie de nous laissez, je vais l'ausculter.


Nous : ok.


        Je suis la boss dehors afin de laisser le doc faire son boulot. 


Moi(la regardant) : tu as déjà manger quelque chose ?


La boss(timidement) : non, jusqu’ici, je n'avais pas trop faim.


Moi : je t'invite à prendre un truc à la cafète alors.


       Elle ne répond rien n'empêche qu'elle me suit. Nous prenons place dans le petit restaurant de l'hôpital. Un serveur vient automatiquement s'occuper de nous en remettant la carte du menu.


Moi(la regardant) : tu prends quoi ?


Miss Sea (lisant le menu) : frite poulet avec la sauce ketchup et mayonnaise. Comme boisson, un verre de jus d'ananas. 


Moi(regardant le serveur) : un verre de jus de passion suffira pour moi. 


Je laisse le serviteur s'en allé et d'essayer de faire la conversation en prenant les nouvelles. 


Moi(la regardant) : alors ton moral ? Comment tu encaisses tout ça ?


La boss (grimaçant) : comme ci comme ça ! Pas trop le choix. Je fais juste avec.


Moi(la regardant) : la maladie de ta mère c'est depuis quand ?


La boss(petite mine) : maman a toujours eu une santé fragile mais les choses se sont empirées (hésitante) lorsque…


Moi(arquant un sourcil) : lorsque quoi ? Tu peux tout me dire !


Boss(lasse) : mais non…laisses tomber !


Moi(compatissant) : je peux comprendre, tu sais moi aussi ma mère a été beaucoup malade dernièrement mais vu que papa et moi sommes présent pour elle, ça va mieux.


La boss( se fermant) : toi au moins tu as encore ton père qui se soucis de sa famille.


Moi(comprenant) : ah, il s'agit donc de ton père ?


La boss(fermée) : je n'ai pas envie d'en parler.


Moi : oui…je comprends


Petit flottement.


Moi (taquin) : si non madame la boss, la seule citoyenne de ce pays a suivis quel formation ?


La boss( faisant la plaisantine) : et maintenant c'est mon cursus scolaire qui l'intéresse !


   Nous pouvons tous les deux de rire. C'est le moment que choisit le serveur pour nous apporter nos repas. Je partais prendre une gorgée de mon verre quand elle m'interpelle, elle fait une prière à laquelle je ne comprends strictement rien. 


Moi(la regardant) : bonne à petit !


La boss(la bouche pleine) : merci…


     Je souris intérieurement en la regardant manger avec appétit. N’empêche qu'une question me taraude l'esprit. Comment se fait-il qu'elle ait autant de mal à parler de son père ? Est-ce son absence qui a fait chuter la santé de sa mère ? Je crois que oui. Mais comment se fait-il qu'un homme puisse ainsi abandonner sa famille ? Pour quelle raison au juste ? Pour une paire de fesse ? Je ne crois pas. Il se pourrait bien que oui. C'est vrai que je n'ai jamais connu cette facette de l'amour dont tout le monde parle mais je ne crois pas être capable d'abandonner ma famille pour une femme. Où bien, serait-ce le fait de sauter fesses après fesses qui pourrait amener un homme à faire du mal à sa famille. Si telle est la finalité de cette vie alors là, je vais revoir mes priorités car je n'aimerais pas que mon enfant parle de moi plus tard avec autant d'amertume dans les yeux. Enfin, tout ceci n'est que supposition.


Je jette un regard à la boss et je constate qu'en un rien de temps, elle a vidé son assiette. 


Moi(la regardant) : tu peux me passer ton téléphone stp, le mien n'est pas à l'heure.


     Elle le glisse d'une main vers moi. Je le récupère. 


Moi(allumant mon téléphone) : si tu veux, on peut t'apporter une autre assiette.


La boss(acquiesçant vigoureusement) : oui et dis leur de mettre plus de pate rouge…je ne sais pas trop comment ça s'appelle !


Moi(arquant un sourcil) : ketchup ?


La boss : oui…c’es vraiment bon. J'aime


Moi(amusé) : ok…


      Je fais signe au serveur d'envoyer un autre plat avec toute l'exigence qu'il fallait. Elle le termine avec le même appétit que tout à l’heure.


Moi(la regardant) : on rejoint ta mère ?


La boss(zen) : non, là je dois aller prendre ses affaires à la maison.


Moi : tu veux que je t'accompagne ?


La boss(sur le point de se lever) : si cela ne te dérange pas.


        Je paye la facture et nous sortons de l’hôpital.


Moi(marchant) : j'espère que tu connais très bien la voie. Parce que moi je ne connais je ne connais pas très bien Abidjan.


La boss(pas sérieuse) : moi-même je ne connais pas la voie. Je vais nous faire perdre tchip ! Vous les gens de là-bas lorsque vous venez c'est pour nous prendre pour des nigauds. 


Moi(la regardant) : tu sais très bien que ce n'est pas ce que je voulais dire. 


La boss (ton ironique) : ah ok, moi non plus ce n'est pas ce que je voulais dire.


Moi(arquant un sourcil) : tu dois aimer les palabres on dirait !


La boss : non, non je suis ministre de la paix. Allons y.


Moi(ironisant) : et par ricochet un haut cadre de se pays. Ce qui fait de toi la seule ‘’boss lady'' qui n'ait jamais existé auparavant.


    Elle éclate de rire et moi aussi…


La bosse(un peu plus sérieuse) : monsieur pardonnez, je ne suis pas une boss oh !


Moi(mettant ma ceinture) : c'est sur ce pseudonyme que tu t'es présentée à moi…tu as oublié ? Et aussi en me demandant de te cogner. Mets ta ceinture stp.


     Elle remue la tête en pouffant de rire pendant qu'elle met sa ceinture. C'est dans cette ambiance que nous engageons la route de sa maison.


Moi : c'est quel quartier déjà ?


La boss(zen) : Anono fin goudron.


Moi(la main sur le volant) : donc si je comprends bien, c'est là où le goudron s'arrête que ton quartier commence c'est ça ?


Elle pouffe de rire d'abord…


La boss(du tic au tac) : oui en quelque sortes. Il n'y a pas de goudron comme dans les autres. C'est un quartier populaire enfaite.


      S'il y a bien une chose que j'ai constaté dans ce quartier lorsque nous y arrivons c'est que la route n'est pas du tout praticable. Il y a des creux un peu partout. Les ordures versées ici et là. Et le fait qu'il pleuve ces temps-ci n'arrange pas les choses. Il y a des marres d'eaux usées un peu partout. Et des enfants courant et jouant joyeusement pendant que leurs mère qui ont des morceaux de pagne noués soit à la poitrine soit aux hanches discutent gaiement entre elles. Les constructions sont anarchiques et vieillissante et la qualité n'en parlons même pas. 


Comment on peut vivre dans un endroit pareil et avoir une telle joie de vivre ? Ça doit être compliqué tout ça ! Malgré tout nous cherchons un endroit où j'arrive à me garer. 


Moi(sceptique) : j'espère qu'ils ne vont pas me voler ma voiture !


La boss(amusée) : t'en fais pas ! Non seulement ils vont te la voler mais ils vont aussi te voler toi-même. 


Moi(regardant ma voiture avec un aire de pitié) : j'ose te faire confiance sur ce coup là !


La boss(riant) : viens, allons à la maison.


Moi(arquant un sourcil) : on va marcher ?


La boss : un peu quand même. La maison est à 100m d'ici.


     C'est à contre cœur que je marche à sa suite. Après avoir sauté marres et marres nous arrivons enfin devant une vielle bâtisse au goût d'inachevé.


La boss(zen) : voici la maison, on va rentrer.


    Je promène mon regard de gauche à droite en restant sur le cul.


Moi(avalant difficilement ma salive) : Eau-quay !!!!


     À pas lent et mal assuré, je la suis à l'intérieur. La cours fait monnaie égale avec l'extérieur. Un homme d’âge avancé et deux jeunes gens sont installés dans ladite cours en train de jouer de l'awalé. Lorsqu'il la voit, il se précipite vers nous. 


Le vieil homme( avec une mine de soulagement) : ah ma fille enfin tu es là. Depuis la dernière fois, je n'ai plus eu de nouvelles. Il y a ton grand frère Moïse qui est passé par ici. Il dit qu'il s'est fait agressé et qu'ils lui ont arraché son téléphone. Mais dis moi comment va ta mère ?


       En un rien de temps les autres habitants de la cours sortent de leurs différentes maisons pour venir tendre l'oreille en nous regardant. C'est un vrai bardeaux qui se forme autours de nous.


La boss(les regardant) : tonton Jule la santé de maman s'améliore. Il y a du mieux. Actuellement elle est hospitalisée mais ça va. Nous sommes venus prendre quelques affaires pour elle. 


Le vieil homme(enthousiaste) : est-ce qu'on peut passer la voir ? (Se rendant compte de ma présence) bonjour mon fils !


Moi(la grosse voix) : bonjour monsieur !


La boss(me regardant) : Mr Gbané, voici tonton Jule. C'est lui qui m'a aidé hier à transporter maman à l’hôpital avec l'aide des deux frères que voici. Remercie les pour moi.


Moi(direct) : ah ok.


La boss(insistant) : non, je te demande de lui dire merci de ma part.


Moi(comme un robot) : ah, merci monsieur pour elle.


     Ils se mettent tous à rire à cause de ma maladresse. 


 Le Tonton Jule en question(me regardant) : en tout cas nous vivons tous ici en symbiose. C'est la famille. La voisine est très gentille avec nous, c'est elle qui prient pour nos enfants…on t'apporte une chaise ?


Moi(poli) : ne vous dérangez pas monsieur. Nous n'allons pas mettre trop de temps.


Tonton Jule (souriant) : ah d'accord ! Vraiment ma fille la a vite grandi deh. Je la connais depuis qu'elle est bébé…


   Pendant que je l'écoute blablater, la boss va enlever des habits sur la corde pour les faire rentrer. Puis elle vérifie que tout est bien fermé et de nous rejoindre enfin.


La boss(avec un petit sac en main) : j'espère ne pas t'avoir trop fait attendre. Allons y !


Moi : non ça va, ça va !


La boss : bon tonton Jule, on sera après. Si mon grand frère passe encore dit lui de nous retrouver à la clinique Farah, c'est à Marcory.


Eux(joyeux) : d’accord, on la salue oh ! Il faut dire à ta mère qu'on prie pour elle.


La boss(riant) : d'accord.


Une dame : dis lui que le jour qu'elle va revenir, je vais préparer une bonne sauce feuille accompagnée de riz pour l'accueillir.


Les gens de la cours : pardon faut préparer beaucoup oh, nous aussi on va manger.


La dame : vous n’avez pas dit que vous aimez bonheur ! 


La boss (riant) : je ne manquerai pas.


    C’est sur ces mots que nous sortons de la cours.


Moi(la regardant) : vous avez les même joie de vivre apparemment !


La boss : c'est la règle d'or d'ici. Vivant déjà dans les conditions de vie difficiles, nous prenons la vie du bon coté. C'est dans ce quartier que j'ai grandi et dans cette ambiance aussi.


Moi : je loue votre courage.


   Elle ne répond rien. Nous prenons un autre chemin que celui que nous avons d’emprunté tout a l'heure.  


Moi(intrigué) : ce n'est pas le même chemin que nous avons pris tout à l'heure ?


La boss : non, celui-ci est plus long mais un peu plus praticable par rapport à l'autre qui est cours. 


Moi : ah ok.


    Et je lui donne raison. C'est vrai que c'est la même ambiance de rire et de cris d'enfant mais c'est beaucoup mieux. Par contre ici, il y de nombreux étales disposés en bordure de route sur lesquels les femmes vendent des friandises. Lorsque nous arrivons devant une vendeuse qui frit des beignets, la boss s'arrête. Et commence à échanger avec cette dernière. 


La vendeuse( avec la main pleine de pate de farine) : ce matin je suis passée devant chez vous et j'ai demandé après ta maman. Mais Jule m'a dit qu'elle a fait une crise et qu'elle est à l’hôpital actuellement. J'étais étonnée parce que j'ai causé avec elle hier à 18h ! Et le lendemain, on m’annonce ce genre de nouvelles. Ça m'a dépassé.  J'espère que ce n'était rien de grave oh !


La boss(souriant) : non, Dieu a géré. C'est elle que je vais voir comme ça. 


La vendeuse (compatissante) : attends je vais te remettre des galettes tu vas aller lui donner…(se lamentant)….eeeeh maladie à l'heure où il n'y a pas l'argent là ! Vraiment la vie deh ! L'homme n'est rien oh !


    Pendant qu'elle fait le paquet pour remettre à miss Sea, ses clients s'impatientent.


Un client(visage renfrogné) : ah ! La tantie ! Dépêche toi de nous servir.


La vendeuse (le regardant) : qu'est-ce qu'il y a hein ? Ma sœur est à l’hôpital, laissez moi faire son colis tranquillement. Je n'ai pas dit que je ne vous servais pas. 


    Sur ceux, elle remet le paquet à miss Sea.


La vendeuse : dis lui que je la salue oh !


La boss : d'accord ma tante !


    Puis nous continuons tranquillement notre route.


La boss : c'est une amie de maman.


Moi : oui je vois ça !


La boss : ici c'est ainsi. Nous sommes là les uns pour les autres…


Moi(terminant sa phrase) : une sorte de solidarité.


La boss : si tu veux.


     C'est en discutant à bâton rompu que nous arrivons enfin à la voiture.


Moi(souriant) : j'ai eu raison de te faire confiance. Ils ne m'ont pas volé ma voiture.


La boss(remuant la tête) : wep c'est ça !


     Etant en voiture pour le retour nous faisons escale dans un hyper marché de la place où nous faisons  des courses et de continuer notre chemin jusqu’à l'hosto. Je la laisse à l'entrée. 


Moi(la regardant) : les courses c'est pour ta mère. J'ai des choses à faire. Tu lui diras bien de chose de ma part. 


La boss(reconnaissante) : merci d'être passé et merci aussi pour les cadeaux. 


Moi :  on sera à plus tard. Je vais te contacter.


La boss(descendant de la voiture) : ok. 


       Quand elle est hors de la voiture, je démarre pour aller voir ma tante. La petite sœur de ma mère. 


Les Soeurs Porquet