Stop

Ecrit par Ndobis


 

 

 J’avoue que je suis un peu anxieuse. Il s’est séparé de sa femme pour adultère. Il paraît qu’elle l’a trompé avec un ami très proche. Il a obtenu la garde de ses enfants qui eux voient leur mère deux week-end par mois.  

 

- maman tu es magnifique 

- merci, ma chérie. Je réponds à Anaïs qui me regarde alors que je retouche mon maquillage. Tu crois qu’ils vont m’aimer ? 

 

- bien sur que oui. Tu es une femme géniale. S’ils ne t’aiment pas ce sera eux les perdants. De plus ils ne sont pas obligés de t’aimer. S’ils te respectent déjà c’est le plus important 

 

- hummmm 

Quentin m’a fait savoir que la séparation a été très mal vécu par les enfants, surtout la fille. Je lui ai fait comprendre que ce n’est que normal car aucun enfant ne voudrait savoir ses parents séparés. Apparemment elle nourrit encore le rêve de les voir se remettre ensemble mais pour lui c’est mort. J’ai fait simple pour le coup déjà que ce n’est qu’un déjeuner. J’ai mis une petite robe à pois portefeuille, un petit collier, une sandale à talon transparente et un petit sac. Mon tissage bien brossé, un make up léger et du gloss et hop j’étais prête. 

 

- maman tu as oublié le parfum 

- ah oui tu as raison. Je prends mon sublime époque de Zara et juste à ce moment-là la sonnette de la maison retentit. Oui je sais tout le monde dira que Zara c’est cheap mais c’est le max que je puisse m’offrir.  

- aller sors il est là. 

Je vais à la cuisine prendre le panier repas de DG que j’ai fait, ainsi que le petit sac qui contient une bandoulière pour la fille et un livre pour le garçon car son père m’a fait savoir qu’il adore la lecture. 

- waouh 

 

- quoi ? Je demande à Quentin qui me regarde intensément 

 

- tu es magnifique 

 

- merci dit je. 

 

Si j’étais blanche je suis certaine que je serais rouge comme une tomate. 

 

- on y va ? 

 

- oui 

 

- et ça c’est quoi demande t’il en regardant le panier? 

 

- tu n’imaginais tout de meme pas que je serais venu les mains vide norrr 

- à dire vrai je n’y ai pas pensé 

 

- hummm- les enfants à tout à l’heure. S’il y a quoi que ce soit vous me faites signe 

 

- tu peux y aller en paix maman, il ne se passera rien. Surtout amuses toi bien. Dit Karl 

 

Quentin récupère le panier et nous allons en voiture où il m’ouvre la portière et m’aide à m’installer. 

Je suis un peu tendu mais je fournis des efforts surhumains pour le dissimuler. 

 

- heyyy ma chérie relax, tout va bien se passer 

 

- hummmmm 

 

- fais-moi un sourire alllléééé 

 

Je fais un sourire qui bien évidement est faux. Nous arrivons bien vite à Logpom. Le type se dirige devant un portail énorme , le style qu’on voit seulement dans les films Nigérian. 

- attends tu vis là ? 

 

- oui pourquoi ? 

 

- heuuuu non cava c’était juste une question. 

 

Il actionne une petite télécommande et le portail s’ouvre tout seule. La maison qui apparaît devant moi me laisse la bouche ouverte. Je me rends compte à cet instant du fossé qui nous sépare. Le monde est injuste, certaines personnes vivent dans une richesse à outrance tandis que d’autres peinent à avoir un repas par jour. Ou est-ce que je vais ? Où nous mènera cette relation ? Je ne suis qu’une femme de ménage avec 3 enfants. S’il arrive que cette relation aille de l’avant on me verra comme une opportuniste.  

- allo la terre. A quoi tu penses ? 

 

- heuuuu désolé je me suis perdu dans mes pensées. 

 

- détends toi. Pourquoi tu fais cette tête ? Ce sont juste des enfants 

- pour rien, j’ai juste un peu peur 

 

- mais de quoi ? 

 

- et s’ils ne m’aiment pas ? 

- impossible. Ils seront sous ton charme comme leur père tu verras. Allez viens. Il sort et va m’ouvrir la portière une fois de plus. On récupère tout et c’est main dans la main que nous entrons dans la maison. 

- ( dans ma tête) masssaaaa nous sommes seulement venu accompagner certaines personnes sur terre oooooo 

- bon retour Monsieur. Dit une dame sortant d’un couloir 

- merci Rosy. sont les enfants ? 

- ils doivent être dans leurs chambres. Je vais leurs chercher. 

- non non je vais le faire. Rosy je vous présente Mandy, Mandy elle s’est Rosy, la magicienne de la maison, sans elle je ne sais pas comment on ferrait 

 

- enchanté 

 

- tout le plaisir est pour moi Madame. 

 

- Appelez-moi Mandy je vous en prie. 

 

Il lui tend ensuite le panier et elle se dirige vers la cuisine. 

 

- assieds-toi ma chérie et surtout fais comme chez toi. Je vais chercher les enfants.il me fait un bisou furtif avant de s’en aller 

 

- ok 

Je m’assois et à peine il disparaît derrière les rideaux que mes yeux se baladent dans tous les sens. Il a vraiment du goût. Elle est magnifique sa maison. Son ex-femme devait avoir de très bons goûts. 

 

 

**********************QUENTIN AMUSI********************************* 

 

J’ai bien noté la gêne de Mandy depuis que nous sommes arrivés. Avant de décider d’aller loin avec elle j’ai pris des renseignements sur elle et ce que j’ai découvert m’a encouragé à aller de l’avant dans ma démarche. En dehors d’être belle c’est une bosseuse. J’espère vraiment que le matériel qu’elle voit ne la fera pas s’éloigner. 

Je vais troquer mes chaussures par des babouches, puis je vais faire signe à mon fils ensuite à sa sœur qui dit ne pas vouloir descendre car elle ne se sentait pas d’humeur. 

 

- et bien tu vas me faire le plaisir de descendre dans les minutes qui suivent, je n’ai que faire de ton humeur. Et tu as intérêt à bien te comporter. 

 

- tu ne peux pas me forcer à la rencontrer 

 

- bien sûr que si. Je vais descendre et je t’attends dans les minutes qui suivent sinon tu ne me verras pas venir. 

 

- je la plante là et descends avec son frère qui me suit. Nous attendons une fois en bas des marches et madame la reine d'Angleterre se pointe et nous faisons notre entré au salon tous les 3. 

Quand Mandy nous voit elle se lève automatiquement. Cest fou qu’elle est tendue. Je vais me placer près d’elle et lui prends la main pour la décrisper un peu. 

 

- Mandy je te présente mes enfants Elie 7 ans et Léa 16 ans. Les enfants je vous présente Mandy ma compagne. 

 

- enchanté les enfants 

 

- enchanté répond Elie avec un petit sourire tandis que sa sœur réponds dans sa gorge. 

- tenez je vous ai pris un petit quelque chose. Elle plonge la main dans son sac et fais sortir le petit prince qu’elle tend Elie qui le prends en souriant avant de dire Merci. Ensuite elle tend le sac Léa. 

 

-non merci vous pouvez le garder 

 

- Léa ! Je tonne. Tu vas non seulement t’excuser mais aussi tu vas prendre le cadeau et lui dire merci comme il se doit. 

 

- papa ! 

 

- immédiatement 

 

- Non Quentin ce n’est pas nécessaire 

 

- si que ça l’est. Jeune fille j’attends 

 

Elle la regarde avec un regard mauvais et méprisant avant de tendre la main pour prendre son paquet et ensuite murmure d’une voix à peine audible 

- merci 

 

-de rien Léa répond Mandy littéralement mal à l’aise. 

 

- c’était quoi ca ? Je n’ai rien entendu, de plus, outre la remercier tu dois aussi t’excuser 

 

J’ai si honte en ce moment. Je croyais avoir éduqué mes enfants mieux que ça. Je sais que des deux cest Léa qui est la plus difficile. De plus elle nourrit le rêve de me voir me remettre avec sa mère mais plutôt rester célibataire à vie plutôt que me remettre avec cette femme. 

 

- merci madame et désolé pour la façon dont je vous ai répondu. 

 

- ce n’est rien Léa 

 

- voilà maintenant que tout est réglé nous allons passer à table. J’ai faim moi 

 

je prends la main de Mandy et nous dirige vers la salle à manger qui est bien garni. Comme toujours Rosy a assuré comme une pro. 

 

Chacun s’installe, Elie fait la prière et nous entamons le repas.  

 

- waouh le DG j’adore, je ne savais pas que tata Rosy allait préparer cela aujourd'hui 

 

- tu as raison, ce n’est pas moi qui l’ai cuisiné cest madame Mandy. Réponds Rosy qui apparaît comme par enchantement avec une carafe d’eau 

 

- s’il vous plait appelez-moi Mandy, pas de madame 

 

- ok sans soucis. Bon appétit à tous Et à la prochaine Mandy. J'espère vous revoir bientôt dit-elle en me regardant. Si je ne me dépêche pas je serais en retard à ma réunion et ce buffle de madame Bikai va encore me sortir les gros mots. 

Nous éclatons tous de rire. Cette femme vraiment n’est pas possible. Je n’ai pas besoin de lui dire de se servir ou de se faire les gamelles pour chez elle car je le lui ai dit depuis le premier jour elle a commencé à travailler ici. J’ai appris une chose depuis tout petit : toujours bien traiter qui nous fait à manger et qui nous garde. Pas que les autres sont à maltraiter hein, loin de moi cette idée mais juste qu’avec ces deux-là il faut faire très attention. 

 

-aurevoir Rosy, passez le bonsoir à tout le monde à la maison. 

 

- je n’y manquerais pas. Bon weekend. Léa n’oublie pas de ranger comme je te l’ai dit. 

 

- t’inquiète tata Rosy je vais assurer comme toujours. 

 

Elle s’en va et nous continuons à déguster nos repas. Elie et moi faisons honneur au plat de Mandy alors que Léa l’ignore royalement. 

- Hummmmm c’est très bon Tanta Mandy 

 

- oui c’est vrai il a raison, tu es un vrai cordon bleu 

 

- merci, je suis heureuse que cela vous plaise. 

 

- Léa tu ne manges pas le DG? Demande Elie à sa sœur 

 

-Non 

 

-pourquoi ? C'est pourtant ton repas préféré 

Elle ne dit rien et continue de mander comme si de rien n’était 

Le reste du repas se passe dans une ambiance bonne enfant avec Elie qui nous raconte des histoires à dormir debout pendant que Lea boude dans son coin. A la fin du repas Mandy se propose d’aider Léa qui ne répond pas. Je la fusille du regard mais elle fait celle qui n’a rien vu. Elles débarrassent don toutes les deux puis viennent nous trouver au salon nous regardons un film dans le calme. Mandy est assise près de moi je peux sentit combien elle est tendu. Vers 17h30 elle exprime son désir de rentrer, je m’excuse une minute pour aller me changer et mettre des chaussures. Je suis tout content car malgré la bourde de Léa ça s'est tout de même bien passé. La joie disparaît quand en redescendant j’écoute ce que ma fille dit à Mandy. Mon sang se glace sur le coup m’empêchant de faire le moindre mouvement. 

 

 

 

***********************MANDY***************************** 

 

En dehors du dérapage de Léa le repas s’est bien passé même si j’étais un peu crispé.  Rosy là surement comprise. Mais bon après le repas j’ai aidé à débarrasser même si Léa n’a pas répondu quand je me proposé de l’aider. Je ne lui en veux pas. Je peux même dire que je la comprends. Elle me voit comme celle qui vient prendre la place de sa mère. Mais bon ce n’est pas à moi de lui expliquer les choses mais plutôt à son père. Avec le petit Elie on a immédiatement accroché mais concernant sa sœur je crois que ce sera très difficile voir même impossible. Quentin est monté se changer pour me raccompagner et Elie l’a suivie quelques minutes après car il dit vouloir m’accompagner lui aussi ... A peine il s’éclipse que Léa se tourne vers moi et me regarde de la tête aux pieds. Elle me toise comme si j’étais son égale. Je veux lui dire deux mots mais je me retiens. Je prends plutôt mon téléphone que je me mets à manipuler. Mais cela ne suffit pas à la décourager. 

 

- maintenant que nous sommes seules je peux enfin te dire ce que je pense. 

 

- ok vas-y tu as toute mon attention je lui réponds en posant mon téléphone. 

- tu crois pouvoir m’embobiner comme tu l’as fait avec mon père ? Je ne t’aime pas. On ne veut pas de toi ici. Tu crois pouvoir m’acheter avec ce sac chinois bon marché ? Rien qu’à te regarder ça se voit que tu n’es qu’une crève la faim. Habillement, téléphone tout est cheap. Tu n’es pas de notre classe sociale en plus ce n’est qu’une question de temps pour que mes parents se remettent ensemble. Donc économise ton Energie et sors de nos vies avant que ce ne soit lui qui te rejette. Rentre t’occuper de tes bavards dans le trou à rat d’tu viens. 

 

Je lui administre une gifle monumentale. Comment un enfant de cet âge se permet de parler ainsi à une personne qui plus est un ainé ? Et parler de mes enfants ? Non non mes enfants on n’y touche pas. Je fournis un effort surhumain pour ne pas lui administrer une bonne fessée. Sortant comme par magie alors que la fumée me sort par oreilles Quentin lui administre deux gifles sonores avant que je n’aie le temps de le retenir 

- Quentin arrête, ne fait pas ça. 

- Au contraire, elle le mérite et elle mérite bien plus que ça. Tu vas t'excuser tout de suite et tu es puni. Mais d'où te viennent ces pensées ? depuis quand parles-tu ainsi ? Est-ce l’éducation que je t'ai donnée ? 

- C'est à cause d'elles que tu ne veux pas te remettre avec maman ? Elle t'a demandé à maintes reprises les excuses, mais toi tu fermes ton cœur à cause de cette parvenue. Sache déjà que nous ne l'accepterons jamais, jamais, je dis bien JAMAIS .Je la déteste de tout mon cœur. 

- Ok, continue donc à la détester mais sache que c'est elle que j'ai choisie, elle et rien qu'elle. Et mets-toi bien une chose en tête, entre ta mère et moi, c'est fini et pour toujours. Donc tu ferais mieux de te faire une raison. Maintenant monte immédiatement dans ta chambre, jeune fille Je suis très déçu de ton comportement. On en reparle à mon retour. Ma chérie, viens, on y va. 

Il me tire presque littéralement la main pour m'emmener à l'extérieur. J'ai certes le cœur qui chauffe à cause des paroles de Léa. Mais elle n'a que raison, Quentin et moi appartenons à 2 mondes diamétralement opposés. Je pense que je devrais prendre mes distances avec lui, du moins pour un moment afin de mieux réfléchir. Il m'aide à m'installer dans la voiture comme toujours et reste bloqué devant le volant sans démarrer et sans rien dire. Il baisse la tête, la secoue de gauche à droite. Je sais qui a écouté tout ce que sa fille a dit et  je comprends qu'il soit vraiment perturbé pour tout cela, mais ce n'est point de sa faute. Je comprends aussi la petite car comme je l'ai déjà dit tout enfant voudrait voir ses parents finir ensemble. Mais c'est la façon dont elle s'y est prise qui est très mauvaise. Sa facon de parler et les mots utilisés...Mon Dieu 

 

- Écoute ma chérie. Je suis vraiment désolée pour tout ce que t'as dit a .je ne savais pas que des paroles aussi amères pouvaient sortir de sa bouche. J'ai honte et je m'excuse pour tout cela. J'espère juste que cela ne te fera pas mettre un terme relation. 

 

- Tu n'as pas à avoir honte ; tu n'as non plus à t'excuser à cause des paroles de Léa. Ses parents m'ont certes blessé, mais je la comprends d’un côté.  Je pense que Le fait de nous voir ensemble lui a fait me considérer comme une menace. Car elle a vu ses espoirs de revoir ses parents se remettre ensemble réduits à néant.  

- ... 

 

- peux-tu me ramener à la maison s’il te plait ? 

 

-oui bien sur. Mais s’il te plait ne change pas de décision sur NOUS . Je vais régler cela je te le promets. 

Pour toute réponse j’ai gardé le silence. Nous avons effectué le trajet dans un silence mortuaire comme deux personnes qu’on trainait vers l’abattoir. Je suis certaine que dans sa tête il priait pour que je ne décide pas de mettre un terme à la relation. Me concernant, je me demandais si continuer cette relation ou pas. Quoi qu’on dise Lea n’est pas un enfant de 5 ans , elle est une ado  et  façon c’est partie elle risque me mettre les bâtons dans les roues tout le temps. Suis-je prête à supporter cela ? A ajouter une autre source de stress à ma vie qui deja n’est pas rose? Je dois y réfléchir à tête reposéeje lui demande de me laisser près de la route prétextant  vouloir prendre quelques affaires à la boutique avant de rentrer. 

  • Ok , mais s’il te plait pense à ce que je t’ai dit, d’accord ? 

 

  • D'accord 

 Il fait sortir une enveloppe dans sa poche et me la tend. 

  • Tiens c’est pour le gouter des enfants 

 

  • Merci mais ça ne sera pas nécessaire. Ils ont déjà  ce qu’il leur faut 

 

  • Alors tu pourras faire autre chose avec 

 

  • - c’est gentil mais comme je te l’ai dit ce n’est pas nécessaire. Merci tout de même 

Il soupir mais ne dit rien. Je finis par me résoudre à lui souhaiter une bonne soirée et sortir de la voiture. Je ne fais même pas semblant de me diriger vers la boutique. Je prends directement la route de la maison où une fois devant le portail je me compose un visage serein avant d’entrer à la maison la mort dans l’âme. 

Amour et turbulence