SYMPATISONS

Ecrit par Clay story

Debout derrière la baie vitrée de sa suite, Alina ne comptemplait cependant pas le magnifique paysage qui s'offrait à elle en ce début de matinée. Elle se repassait le film de ces deux derniers jours. En prenant la décison de venir à Amazonia, elle espérait pouvoir trouver réponse à ses questions. Cela n'avait pas été tellement difficile de convaincre Karl son mari. Elle n'avait eu qu'à le culpabiliser un peu et plaider la nécessité pour elle de s'éloigner un peu de ce triste quotidien qu'il lui offrait. Son consentement eut, elle avait alors décidé de réserver dans l'hôtel même de Donan afin d'augmenter ses chances de la rencontrer. Elle n'avait alors pas imaginé un seul instant que cela se ferait si tôt, dès son arrivée. Comment ne pas voir là, un signe du destin? Apparemment il lui donnait un coup de pouce. Mais dans quel sens? Elle ne saurait le dire pour le moment. La voir en vrai avait été un vrai choc pour elle. Du haut de ses 1m75, elle en imposait, comparativement à elle qui était de taille courte. Sûre d'elle et très professionnelle, elle ne pouvait qu'admirer son efficacité. Elle avait su prendre la situation en main et lui avait proposé, vu qu'il n'y avait plus de chambres disponibles, sa propre suite afin d'y passer la nuit en attendant de lui trouver une solution. En tant que cliente, elle n'en était que totalement satisfaite. 

" Alina, te voilà en admiration devant ta rivale, juste après une rencontre", se dit-elle avec une sourire d'autodérision. 

Mais comment ne pas l'être? Elle avait aimé sa manière de gérer son problème, elle savait être  autoritaire tout en étant à l'écoute de son personnel. Quand elle l'accompagnait dans sa suite, elle avait été témoin de sa discussion avec le groom qui portait ses bagages, où elle s'enquérait de l'état de santé de sa femme qui était apparemment enceinte. Cela dénotait d'un intérêt sincère pour son personnel. 

Les babillages de sa fille, la tirèrent un instant de ses pensées. Elle se retourna pour observer cette dernière qui s'amusait avec  sa nounou. Elle lui était tellement attachée qu'elle en était elle même jalouse quelques fois. Elle devait à tout prix éviter que Donan la voie, pensa-t'elle. Hier soir elle avait essayé tant bien que mal de lui cacher son visage. Si elle le voyait, elle se douterait sûrement de quelque chose. Pourtant elle devait aussi essayer de se rapprocher d'elle afin d'en savoir plus sur elle.

Un coup frappé à la porte, la tira à nouveau de ses pensées. Réalisant que ce pourrait être Donan, elle demanda à la nounou d'amener la petite avec elle dans la chambre. 

Après avoir vérifié par le judas que c'était elle, elle ouvrit:

-Oh! Bonjour madame Gnlanmabou, quel plaisir de vous revoir. Entrez s'il vous plaît!

- Merci, j'espère que ma suite est á votre goût et que vous vous êtes bien installée...; lui demanda Donan en entrant.

- Oui, elle est bien spacieuse et très confortable. Je n'aurais pas pu rêver mieux.

Donan hocha la tête en affichant un sourire de politesse et reprit:

- Encore toutes nos excuses pour le désagrément d'hier! Cela ne fait pas partie de nos habitudes soyez en sûre.

- Oh ça va, je m'en doute bien. Ne vous inquiétez pas. Et puis à quelque chose malheur est bon dit-on. Cela nous aura permis de faire connaissance; répondit Alina sur un ton enjoué. 

- Oui vous avez certainement raison, lui dit Donan en lui rendant son sourire.

- Prenez place s'il vous plaît, je....

Ne la laissant pas terminer Donan lui répondit:

-Je passais juste m'assurer que vous vous êtes bien installée. Je ne vais pas pouvoir m'attarder. 

- Oh! Juste le temps de faire plus ample connsissance s'il vous plaît. Vous m'êtes vraiment sympathique et avez suscité mon admiration. Je voudrais vraiment en savoir plus sur vous. Ce n'est pas commun de rencontrer des femmes aussi jeunes que vous, propriétaires d'un complexe hôtellier de cette envergure. 

- Vous m'êtes aussi sympatique. Mais je n'ai pratiquement aucun mérite vous savez. J'ai juste fait de mon mieux pour gérer les affaires de feu mon mari...

- Oh désolée! Je ne voulais pas...

- Ne vous inquitétez pas, la coupa t'elle. Je veux bien faire plus ample cinnaissance, mais je dois vraiment y aller. Par contre nous pouvons déjeûner ensemble au restaurant de l'hôtel. Qu'en pensez-vous?

- Ce serait avec plaisir, lui répondit-elle. 

- Alors à très vite, lui dit elle en se retournant vers la sortie. 

Alina hocha la tête et la raccompagna. 

A peine avait elle refermé la porte que son téléphone sonna. Se rendant compte que c'était son mari, elle  décrocha:

- Bonjour Karl,

-Bonjour Alina, ça va? Vous vous êtes bien installées?  

- Oui oui, ça va. On a eu un petit souci avec ma réservation à notre arrivée mais cela a été vite réglé.

- Je ne comprend toujours pas pourquoi tu as préféré rester à l'hôtel alors qu'on a une résidence là bas, mais bon...

- La résidence est éloignée du centre ville tu m'avais dit. C'est pour cela. Mais on a déjà eu cette discussion n'est ce pas? 

Poussée par une subite envie de provocation, elle enchaîna.

-  Bref on est bien installée, ne t'inquiète pas. Le problème a vite été résolu par la patronne de l'hôtel. Elle a été très efficace.

- La patrone? Demanda son mari en retenant sa respiration, doutant bien de qui il s'agissait.

- Oui, une certaine Donan Gnlanmabou. Ça te dit quelque chose?

- Non. Ça devrait? Se contenta de répondre son mari, sans rien laisser paraître de son trouble. 

- Comme tu fais des affaires ici aussi, je me suis dites que tu pouvais la connaître. Mais bon, nous avons tout de suite sympathisées  et je dois d'aileurs déjeûner avec elle tout à l'heure.

- Ah bon? Je vois que tu ne t'ennuies pas alors. Je vais te laisser. Je te rappelle ce soir.

- ok. A ce soir.

Quand elle raccrocha, Alina n'en revenait pas elle même de son audace. Désireuse de trouver des réponses, elle avait sans réfléchir obéit à une impulsion qui pouvait s'avérer dangeureuse pour elle. 

Toujours maître de lui même, son mari n'avait rien rien laissé paraître qui puisse lui faire croire qu'il la connaisait. Or elle savait bien que oui.  Et son mensonge était bien  la preuve que ses soupçons étaient fondés. Néanmoins, elle s'effondra sur le canapé, en se demandant si elle ne venait pas de réveiller quelque chose en lui.

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La revanche de Donan