Tic tac, l'heure de vérité...

Ecrit par Farida IB

Chapitre 27 : tic tac, l’heure de vérité…


Armel…


En tout cas le boss a fait fort sur ce coup, maman n’y a vu que du feu. Encore qu’il fait l’effort d’être tout le temps présent. Depuis son arrivée, il est aux petits soins. Du coup depuis là ma mère est sur un petit nuage, plus rien ne l’ébranle (rires). Mais toujours est-il qu’il fait des tours de quelques heures par jour au cabinet, disons deux heures maximum pour régler une « affaire urgente ». (c'est e qu'il dit toujours) 

Maman est sortie de l’hôpital après un séjour de plus d’une semaine. Elle va bien, enfin mieux qu’au début et la Mignonne (c’est comme ça qu’on l’appelle tous ou Kékéli son prénom endogène) pète la forme. En moins de deux semaines elle a poussé comme un champignon. Elle me ressemble toujours autant et je suis toujours émotif devant sa bouille. On prépare activement son baptême qui est calé sur mercredi, c’est-à-dire après demain et du coup, c’est un peu l’effervescence à la maison. Sinon maman n’a rien prévu d’extra, un baptême civil suivi d’un souper le même soir. Papa a fait refaire la tôlerie et la peinture de la maison pour accueillir l’événement et maman a laissé l’organisation de la fête entre les mains de Nahia assistée comme toujours par Tina, Magnime et Debbie cette fois. Elle a repris le chemin du boulot, mais elle leur est serviable de midi à quatorze heures. Là, j’ai profité d’un de ses tours à midi pour la récupérer dans la buanderie, l’un de nos endroits insolites. Ici, on ne parle pas, on agit (clin d’œil). Je lui fais une galoche pour éviter que notre jouissance s’ébruite pendant qu'Eddie continue de frapper des coups contre la porte. Je lui réponds étant toujours en elle. 


Eddie : mais Armel qu’est-ce que tu fais ? C’est toujours une brassée comme ça ? Je n’entends même pas la machine tournée.


Moi : oui, qu’est-ce que tu veux ?


Eddie : maman te cherche, ça fait mille fois que je te le répète.


Je donne un coup de rein à Debbie qui se mord la lèvre en me regardant droit dans les yeux avant de dire,


Moi : deux semaines frère, je ne retrouve pas le détergent.


Eddie : deux semaines ?


J’ai repris doucement la cadence et Debbie a enroulé ses jambes autour de ma taille en m'étreignant plus fort.


Moi : deux (râlant) secondes !


Eddie : humm, je ne reviendrai pas te chercher.


Je fais descendre Debbie et lui prend sa jambe gauche, sous le genou avant de la pénétrer à nouveau en suivant les pas  d'Eddie s’éloigner. C’est comme ça qu’on rattrape les dix jours de sevrage. On s’est manqué, c’est tout ce qu'il y a à savoir.


Moi : avant toi madame.


Debbie : mmh.


Laisser seulement elle est sur une autre planète sur le moment, elle ne peut même pas broncher. J’ai remis ma braguette en place, remis la ficelle de son string à sa place et je suis sorti en vérifiant d’abord si le champ est libre. Je retrouve maman et Nahia dans le salon principal. Elles parlent invités.


Maman : ah tiens, ça fait un moment qu’on te cherche.


Moi : je n’étais pourtant pas très loin, en quoi puis-je vous être utile ?


Maman (me tendant quelque chose) : tiens un faire-part pour Cassidy. 


J’ouvre les yeux et redresse bien mes oreilles n’étant pas sûre d’avoir bien entendu, mais me saisis néanmoins du faire-part.


Moi (lisant son prénom sur le carton) : tu veux inviter Cassidy à la fête ?


Maman : oui


Moi fronçant les sourcils : mais maman pourquoi ?


Maman : Armel va lui remettre le faire part et précise lui bien que c’est moi qui l’invite.


 Moi abasourdi : ah ?


Elle se remet simplement à discuter de l’avancement de l’organisation avec Nahia.


Maman commentant : c’est parfait, je te prends au mot.


Nahia : vous n’avez pas d’inquiétude à vous faire maman Eunice, mes assistantes sont très efficaces en plus. En parlant de ça (me fixant) tu as croisé Debbie quelque part dans la maison ?


Debbie : je suis là, qui me demande ?


Nahia : moi miss.


Elle entre ensuite dans la pièce et marche vers nous pendant que maman la regarde bizarrement.


Maman : toi, tu sors d’où les yeux brillants comme ça ?


Elle passe son regard d’elle à moi, je fronce les sourcils et la regarde en espérant ainsi faire une diversion.


Moi : et pourquoi tu me regardes moi ?


Maman : tu m’as entendu dire quelque chose ? Qui se sent morveux…


Nahia pouffant : se mouche maman Eunice.


Maman : exactement ma chérie.


Maman : j’espère que vous allez me laver ma laveuse après.


Rhoo celle-là a trop les sons pfff, je sors même.


Armel : je suis dans ma chambre si vous me cherchez.


Maman : c’est ça, va te laver là-bas.


Il y a Nahia qui glousse au moment où je me dirige vers les battants. Debbie, elle en a vu d’autres donc elle évite juste le regard de maman et fait mine de s’asseoir sur un fauteuil quand,


Maman : ehh ehh…


Moi l’interrompant : maman, on sait que tu sais, mais tu peux juste faire semblant de l’ignorer. Comme les autres mamans le font dans ce genre de situation en fait !


Maman claquant la langue : est-ce que tu as déjà croisé mon double dans cette vie ?


Nahia : jamais de double ! Copier, mais jamais égalée.


Maman : tu connais ma chérie.


Elles s’entrechoquent la paume des mains en l’air en riant, c’est ça bande de pointues ! Je débouche sur le couloir en réfléchissant sur cette histoire d’inviter Cassidy. Dîtes-moi vous, c’est un prank là ? Inviter Cassidy à la même table que Debbie alors qu’elle me menace depuis une semaine pour que je révèle tout à cette dernière. Ça sent la "mauvaiyure", une douche froide en pleine figure. (soupir) Ce que je prends d’ailleurs une fois dans ma chambre et après une petite sieste, je me rends dans la cuisine où je me prépare un plateau avec une salade de lentilles comme entrée, du gigot d’agneau au riz pour le plat principal, un bout de moelleux à la cannelle pour le dessert le tout accompagné d’une brique de jus de tamarin. Bref un regain d’énergie. Je sors de la cuisine avec le plateau pour m’installer sur le patio. Je tombe sur Eddie encore collé à son téléphone en descendant le perron. Je devine que c’est Yumna sa coloc en l’entendant employer des expressions arabes du genre Incha’Allah, mâcha Allah, cheh et j’en passe. Lui ses vacances, c’est au téléphone qu’il les passe. Il est tellement à fond qu’il ne se rend même pas compte de ma présence derrière lui. Je m’installe tranquillement et mange en attendant qu’il finisse pour l'embêter.


Moi : tu te convertis en islam frérot ?


Eddie sursautant : bon sang Armel, tu m’as fait peur !


Moi ‘levant les mains d’innocences’ : pas fait exprès, c’était Yumna ?


Eddie : oui


Moi : c’est comment vous deux ? Tu lui as dit ?


Eddie : dire quoi ?


Moi : bah que tu l’aimes.


Il a un mouvement de recul en plissant les yeux.


Eddie : de quoi est-ce que tu me parles ?


Moi : lol Eddie ça c'est un secret de polichinelle. Matte comment tu me parles de cette fille H24 et ça se voit clairement sur ton visage que tu la kiffes à mort. (pointant le doigt vers sa lèvre) Il faut te mirer lorsqu’elle te parle, tu tapes un de ces sourires mdr.


Eddie roulant des yeux : dis le tireur d’élite, tu sais quoi sur l’amour et les sentiments ?


Moi : j’en sais beaucoup plus que toi quand même ! D’aussi loin que je m’en souvienne, tu es tombé raide d’elle dès votre première année de fac, plus précisément il y a 5 ans frère. Mais t'attends quoi pour le lui dire ? Dis-moi, elle a des cornes sur la tête ?


Eddie sur la défensive : arrête de raconter des bêtises Armel.


Moi : oui, c’est ça fuis la discussion comme toujours. 


Il me lance un regard noir en allant vers la bâtisse.


Moi lançant : je peux bien t’aider à sortir avec elle.


Il se tourne subitement d’un air intéressé.


Eddie : en faisant ?


Je le regarde avec un sourire en coin, il garde un sourcil inquisiteur.


Moi : d’abord, il faut que tu te l’avoues toi-même.


Il soupire, se passe la main sur le visage avant de revenir sur ses pas.


Eddie ton bas : c’est si évident que ça ?


Moi hochant la tête : aussi évident que je m’appelle Armel.


Eddie : et pourquoi elle ne s’en rend pas compte elle ?


Moi : je ne saurai te le dire, mais tu peux commencer à lui mettre la puce à l’oreille.


Eddie (soupire et se passe la main sur la tête) : je ne peux pas, cette fille, elle n’est pas de mon monde. En plus, elle m’a toujours considéré comme son pote.


Moi : c’est une quoi ? Une Marsienne ?


Je suis le seul à rire de mon ironie pendant qu’il me regarde de travers.


Eddie : Armel soit sérieux pour une fois dans ta vie !


Moi : ok ok, elle n’est pas arabe ou quelque chose du genre ?


Eddie : weh mais, son père, c’est un Cheikh. C’est une fille de la haute !


Moi : t’es un Elli mec, tu n’es pas en reste toi aussi.


Eddie secouant la tête amusé : là, c’est un autre level ! Tu me vois convoiter la fille d’un dirigeant religieux musulman ?


Moi : et alors ? Ils chient de l’or dans leur famille ?


Eddie : tu n’as pas entendu dirigeant religieux et musulman ?


Moi : peut-être sa religion, mais on s’en tape. Ce n’est pas le mariage non ?


Eddie : beh si je dois me mettre avec elle, c’est pour faire d’elle ma femme !


J’arque le sourcil, complètement.


Moi : à 21 ans ? 


Eddie : oui monsieur l’attaquant de surface, moi si je me trouve une copine, je l’épouse directe.


Moi (le fixant le regard moqueur) : jure !?  


Eddie ton agacé : à chacun sa vie, à chacun ses envies, à chacun ses choix !


Moi : si c’est pour avoir une vie trop plate et ennuyeuse comme la tienne, non merci ! 


Eddie : je ne m’ennuie pas du tout !


Moi : lol depuis une semaine que tu es là même pas sortir loucher sur les petites et t’en choper une tant qu’on y est. À part te rendre chez Bradley, tu te terres dans cette maison à trainer dans les jupons de maman ou coller à ton téléphone.


Eddie : je passe des moments avec ma famille, c’est tout ce qui compte. Je n’ai pas besoin de me choper (appuyant) une petite pour me sentir viril contrairement à toi.


Moi : c’est toi qui le dis. Donc tu es sérieux que tu vas te branler toute ta vie sur la fille d’autrui ? Eddie ton charme te sert même à quoi ?


Eddie se fâchant : fuck you Armel je ne me branle rien tout. Tu dois savoir que d’autres ont des priorités dans la vie autre que le sexe et les relations. La vie ne tourne pas autour du sexe ! (me donnant le dos) Je ne sais même pas pourquoi j’ai cette discussion avec toi, tu me fais chier.


Moi : weh vas-y défile-toi ! Comme d’hab ! Ce que tu ignores, c’est qu’il n’y a pas de place au paradis pour les puceaux.


Eddie : rubbishh !!!


Je me tape des barres de rire. Lui, il en faut vraiment peu pour l’énerver. Le type est trop rigide, c’est quoi ça ? Rendez-vous compte qu'Eddie, c’est le beau gosse de la famille. J’ai souvent du mal à identifier lequel de nos deux parents ou même auquel parent dans la famille étendue il ressemble le plus. Honnêtement rien à voir, il est unique en son genre au fait, en plus d’être un crack. Il a bu l’intelligence au bibi. (rires) Sauf qu’on ne sait même pas à quoi ça lui sert tout ça, il me gaspille le charme sincèrement. Bref, je vais nettoyer les ustensiles utilisés que je range à leur place. Après cela, je me mets à sa recherche dans la maison pour le désénerver, enfin si le mot existe. Il prend vite la mouche, il est strict certes, mais il n’est pas rancunier comparé à Bradley et sa mère. Une bande de rancuneux krkrkr.


Je change de direction et suis maman qui entre dans la chambre du bébé. Elle se retourne sûrement en sentant une ombre derrière elle.


Maman agressive : qu’est-ce que tu veux ?


Elle se penche sur le berceau. 


Moi : te parler (sans transition) pourquoi tu veux inviter Cassidy à la fête ? 


Elle vérifie je ne sais quoi et rebrousse chemin sans plus, je la suis en ajoutant.


Moi : je croyais que je devais m’éloigner d’elle ?


Maman se tournant à demi : tu devais ou c’est ce qu’il convient de faire ?


Moi : exactement !


Maman s’arrêtant de marcher : Armel ça, c’est ton problème pas le mien. Je dois faire (appuyant sur les mots) ce qu’il convient ! Après tout, je me dois d’être juste  parce qu'elle a quand même assisté à la naissance de Kékéli et nous a rendu visite le lendemain.


Moi : est-ce vraiment nécessaire, un simple message de remerciement n’aurait-il pas suffi ?


Maman : tu crois vraiment que j’ai ce temps-là d’écrire ou d'appeler tout le monde ? Je le ferai en un tour de main à la fête.


Moi (cherchant une autre alternative) : je peux le faire à ta place.


Maman me fusillant du regard : c’est toi qui as accouché ?


Moi : bien sûr que non !


Maman : alors tu l’invites, point barre point ! Le reste tu gères ça comme tu peux, tu les as toujours gérés de cette façon d’ailleurs.


Moi roulant des yeux : ce n’est pas la même chose, je ne tiens plus du tout à l’impliquer dans ma vie.


Maman : attends ton tour ! 


Elle se remet à marcher et s’arrête de nouveau devant la porte.


Maman : et Deborah ?


Moi faisant genre : quoi Deborah ?


Maman : ne me fais pas sortir de mes gongs Armel.


Moi souffle : après la fête, promis.


Maman (regard appuyé) : après la fête.


Je hoche la tête et elle claque sa langue.


Maman : je verrai encore par où tu vas la prendre dans les coins et recoins de cette maison si elle te largue !


Moi la provoquant : c’est pour ça que je prends ma dose en attendant que ça arrive.


Elle me lance un sale regard en tchipant, regard qui efface mon petit sourire malicieux que j’avais sur les lèvres avant qu’on ne sorte tous les deux de la chambre. On tombe sur Eddie sur qui maman tombe direct.


Maman : je dis hein Elli, toi tu deviens moine dans ma maison ? Sors un peu, va prendre de l'air. 


Eddie : pour aller où ça ?


Maman (sur un ton de reproche) : ne répond pas à ma question par une autre.


Eddie : maa franchement je me sens totalement dépayser. La ville a changé, tout est nouveau pour moi.


Moi : éwii, le New-Yorkais !


Mère et fils me regardent mal, je lève les mains d’innocences en l’air.


Maman : celui-là sert à quoi ? Il peut te servir de guide.


Eddie : s’il veut bien, parce que souvent, je le cherche ici avec la torche en pleine journée.


Maman me regardant : tu vas le sortir !


Moi errant mon regard genre : c’est de qui qu’on parle ? (pointant ma poitrine du doigt) Moi ?


Maman : ta grande mère imbécile !


Moi : grand-mère Doris ? (sa mère)


Elle lance sa claquette dans ma direction alors que je suis déjà bien loin dans le couloir sous les rires d’Eddie lorsqu’on entend le bruit des pleurs du bébé retentir dans toute la maison. Déjà une grosse voix elle.


Maman s’adressant à moi : occupe-toi d’elle, il faut que j’aille faire des courses en ville. 


Moi : je vais commencer à te facturer mes services de nounou, c’est abusé là.


Elle tchipe et s’en va. Eddie me rejoint dans la chambre de Syntyche.


Eddie : toujours aussi con toi !


Moi (le tournant en dérision) : yup ça me fait également plaisir de te voir à la maison.


Eddie me souriant : vous m’avez manqué, vous tous, toi particulièrement.


Moi (lui jetant un coup d’œil en prenant le bébé) : ce n’est pas l’impression que tu donnes quand tu es dans ton New-York !


Je pose Syntyche sur la table à langer et entreprends de la déshabiller et lui change sa couche, comme un pro s’il vous plaît ! Rire, j’ai suivi une formation rapide pendant notre séjour à l’hosto.  


Eddie : je sais, je suis souvent occupé. Tu n’as pas idée à quel point, c’est la course là-bas. J’ai un train de vie de malade, je dors seulement 5 h par nuit.


Moi : et Yumna, tu lui trouves quand même du temps non ?


Eddie : ça, c’est parce que nous avons à peu près les mêmes programmes depuis cinq ans. L’année prochaine ça ne sera plus le cas, on va devoir choisir des options. Bon, on le sait déjà. Elle veut faire la physiothérapie et moi la gynéco.


Moi (me tournant subitement vers lui perplexe) : jure que tu veux être un gynéco !!


Eddie : c’est ce que je viens de te dire.


Moi remuant la tête : tu ne ressembles pas au gynécologue toi, tu es trop moue pour ça. Tu vas nous gaspiller le métier.


Eddie roulant des yeux : you’re just an idiot !


Moi : weh toi aussi comme ça.


Voix de papa (passant sa tête par la porte) : tout va bien par ici ?


Nous : oui paaa.


Il entre et fait un aller-retour pour jeter un coup d’œil au bébé.


*Je vais faire un tour au cabinet, je reviens.


Papa : je vais faire un tour au cabinet, je reviens.


Rire*, c’est son heure.


Eddie : ok, on se voit toute à l’heure.


Moi (imitant la voix de Marianne) : papa ramène nous des glaces.


Papa : c’est tout le pôle Nord que je te ramènerai, imbécile heureux.


Eddie pouffant : ce n’est pas possible d’être aussi bête Armel.


Il rit en se tenant même le vent, tant mieux si ça le déride un peu celui-là.


Eddie se calmant : je suis trop content d’être à la maison.


Moi : moi, je nage simplement dans le bonheur en ce moment.


Vous l’aurez sûrement constaté et vous vous doutez bien de la raison. Avec miss Diapena, le love est au top. Si je vous dis ce qu’elle m’a rapporté de voyage, vous rougirez de jalousie. C'est mieux que je le garde pour moi. Mdr, je vais vous le dire, la PS5 ! Elle n’a même pas attendu Noël. Là c’est sûr, les mecs veulent m’arracher ma petite. Ce n’est pas ma faute si elle m’aime trop krkrkr. Je dehak. Mais sérieux une meuf qui t’offre la PS5 ça se mérite et Debbie, je la mérite n’en déplaise à certaines. On a tous failli à un moment de notre vie, mais comme on dit, seuls les imbéciles ne changent pas. Je dis ça comme ça alors que j’appréhende le moment où je dois lui révéler ma dernière frasque. Franchement, je n’ai jamais ressenti autant de pression de ma vie. En fait pour la première fois, j’ai vraiment peur de la perdre. It’s historic comme le dit Nahia.


 C’est ça qui nous occupe (la PS évidemment !) une bonne partie de l’après-midi et c’est au retour de maman que je me suis préparé pour me rendre chez Cassidy. Sur place, je ressens pendant un bref moment comme une nostalgie en me remémorant tout ce qui s'est passé sur le pas de sa porte. In fine, je prends une forte inspiration avant d’appuyer sur la sonnette.



Cassidy….


Ding dong !


Ça doit être Christian. J’arrête ce que j’étais en train de faire pour aller ouvrir la porte. En traversant le salon, j’enjambe quelques affaires qui traîne ci et là. Depuis hier, c’est un peu le bazar ici. Je me prépare à retourner chez mes parents. C’est là-bas que je compte passer les derniers jours avant mon voyage qui est programmé pour vendredi très tôt le matin. C’était prévu que j’y passe une semaine entière, mais le goût de Christian avait pris le dessus. Le type me met juste dans bon. Bon, bref ! Ouvrons cette porte. Je sais déjà que mon déménagement ne se fera pas ce soir non plus.


Après ouverture, je suis surprise de voir qu’il s’agit plutôt d’Armel. Ah, mais ça alors, je l’ai complètement oublié lui.

 

Moi les sourcils arqués : toi ? Chez moi ?


Armel : euh bonsoir.


Moi : bonsoir (m’écartant) entre.


Armel : j’étais de passage, je suis venu tout juste pour te remettre ça.


Il sort une enveloppe de sa sacoche qu’il me tend. Je le prends et me mets à le tourner dans les deux sens pour savoir ce que c’est.


Armel me renseignant : c’est un faire-part, ma mère t’invite au baptême de ma petite sœur.


Je lève les yeux vers lui abasourdie.


Moi : ta mère, m’invite, moi, à sa fête ?


Armel amusé : en effet, une manière pour elle de te remercier pour l’attention que tu leur as porté.


Moi (toujours sur le cul) : elle pouvait le faire simplement par téléphone.


Armel haussant l’épaule : elle tient à ce que tu sois présente. Bon, c’est ici que s’arrête ma mission. Je dois y aller.


Moi : euh ok, je vais te confirmer plus tard si je viens.


Armel : ok bye.


Je lui réponds d’une voix inaudible en faisant le puzzle de l’invitation de sa mère dans ma tête. J’appelle Saliha sur le coup pour demander son avis.


Saliha : et donc tu vas y aller ?


Moi : pas sûre, cette femme ne m’a pas caché son aversion pour moi. Elle m’invite maintenant dans sa fête pour quoi ?


Saliha : pour t’achever krkrkr. 


Moi : très possible même, avec le regard seulement elle y parvient déjà parfaitement.


Saliha morte de rire : tu as rencontré plus retors que toi inh ?


Moi : je ne te le fais pas dire.


Ça toque à la porte.


Saliha : mais bon, ça ne se fait pas de refuser une invitation et je veux bien croire qu’elle le fait simplement par reconnaissance.


Moi (marchant vers la porte) : moi aussi, mais on peut refuser une invitation avec tact.


Cette fois, c’est Christian.


Moi (coupant Saliha) : euh Sali, je te rappelle.


Si je vous dis que le type m’a juste sauté dessus comme un chien en rut. Étant donné que je n’ai qu’un pagne noué autour de la poitrine comme vêtement et lui une serviette sur la hanche, je me suis vite retrouvé collé au fauteuil, les mains en appuies sur l’accoudoir pendant qu’il allait et venait en moi. Entre temps, il sent bon le gel douche. Tout ce qu’il faut pour aiguiser mes sens.


Moi : tu ne perds jamais le temps toi.


Christian : c’est toi qui me rends dans tous mes états, rien que de penser à toi. 


J’étends ma main vers sa tête et commence à tirer sur ses cheveux mouillés quand je n’en pouvais plus de gémir.


Dinnng Doong, Dinnnnnggggg Doooonnnggggggg, Dinnnnnggggg Doooonnnggggggg !


Christian se cale et me regarde tout aussi perplexe que moi.


Christian : tu as tué quelqu’un ?


Moi : sourire* t’es bête, laisse moi aller voir. 


Il me fait le doigt désapprobateur.


Christian : même si c’est la diarrhée ça peut attendre qu’on jouisse d’abord.


Il m’a sorti des jeux de reins comme si cette sonnerie agaçante l’excitait encore plus. Le fou ou la folle qui veut me défoncer la porte peut attendre, je ne suis plus certaine que ça soit Armel. Après, disons dix minutes, je descends de l’accoudoir du canapé. J’ai le bas-ventre qui bat toujours en allant chercher un débardeur pour mettre sur mon pagne. Christian me retrouve dans la chambre avec sa jambe droite qui pointe comme un drapeau. En fait il a juste attendu que je jouisse pour me faire descendre même si je ne suis pas tout à fait repue. Christian peut me prendre autant de fois dans une même journée, je reste toujours autant sur ma faim, je ne m’en lasse jamais. Je lui lance un regard d’envie en me mordant la lèvre et passe devant lui en roulant le cul.


Christian : tu as deux minutes pour me ramener ces fesses ici. 


Moi me mordant le doigt : à vos ordres patron.


Christian (me claquant la fesse) : coquine va ! 


Je lui souris en enfilant le débardeur pour ensuite me diriger vers la porte. Un mois que ça dure, enfin trois semaines et poussières. En tout bien tout honneur. Christian, en tout cas, je ne peux pas me plaindre. J’ai enfin trouvé une personne sur la même longueur d’onde que moi. Pas trop collant, pas soûlant. Sexuellement, c’est l’extase. D’un autre côté, il a envers moi un comportement toujours respectueux et galant avec la tête sur les épaules. Avec lui, c’est comme je veux, où je veux, quand je veux. Côté vie personnelle, il n’a pas de famille, pas de copine, un célibataire sans engagement quoi et ne compte pas s’attacher non plus. Mon autre moitié en quelque sorte ! En résumé, il est à lui seul un voisin parfait, un homme de main, et un amant trop parfait. Toujours disponible et subtilement entreprenant. Vous êtes jalouses hein ? Malheureusement, il y a un côté sombre qui me fait émettre des réserves. Je me suis rendue compte au fur et à mesure de nos discussions qu’il sait tout de moi. Mon cursus, mes galères, l’adresse de mes parents, mon histoire avec Georges et Armel tiens ! Il sait quand je sors, quand je reste à la maison, où je vais, qui je vais voir. Comme s’il m’épie en fait. Et bien sûr, je lui ai demandé des comptes. Il prétend que c’était avant qu’on ne fasse connaissance, il étudiait le terrain (ce sont ses mots). Mais bon, je ne vais pas m’attarder là-dessus. D’ici là, il ne sera plus qu’un de plus sur la liste ! 


Je réajuste bien mon pagne et arrange mes lolos dans le débardeur avant de me saisir de la poigne, ne pensez pas que ça a arrêté de sonner inh. Donc j’ai ouvert avec fracas !


Moi : c’est qu… (les yeux écarquillés) Georges ?? 


Georges : c’était qui le jeune homme qui vient de quitter chez toi ? Le fils du doyen Elli, n’est-ce pas ?   


Moi : tu fais quoi là ? Qui…


Je n’ai même pas pu terminer ma phrase qu’il m’a poussée et est entré dans l’appartement d’un pas décisif faisant glisser une enveloppe format A3 sur le sol au passage. Je recule en soutenant toutefois son regard jusqu’à ce que je bute contre le mur. Il pose ses mains à plat de part et d’autre de moi en fixant toujours de grands yeux globuleux sur moi.


Moi : qu’est-ce que tu fais ici, Georges ? Qui t’a donné mon adresse ?


Georges sourire jaune : tu as cru me duper ces derniers mois en venant te cacher ici, je dors où tu te caches Cassidy. (ton ferme) Maintenant, tu réponds à ma question !


Moi : non mais ça va pas non ? Tu te prends pour qui pour me venir me donner des ordres chez moi ? 


Georges haussant la voix : tu réponds quand je te pose une question, j’ai dit ! C’est bien lui n’est-ce pas ? Le fils de Fulbert Elli, le même jeune avec qui tu traînes ces derniers mois !


Moi : qu’est-ce que ça peut te faire ? Je n’ai pas te compte à te rendre.


Georges : oh que si tu as des comptes à me rendre lorsque tu as envoyé le père de ton petit amant me menacer de signer NOTRE DIVORCE.


Je lève les yeux vers lui abasourdie.


Moi : mais qu’est-ce que tu racontes ?


Georges ton rageur : ho ne joue pas la maligne avec moi. Je n’avais pas fait le lien depuis tout ce temps, encore que j’ignore qu’il s’agissait du fils du doyen Elli jusqu’à ce qu’il vienne me menacer dans MON BUREAU pour me faire courber l’échine. 


Il m’a craché tout ça au nez mon cou dans sa main. Bonjour les éclats de salives.


Moi me débattant : sorcier, tu peux me lâcher ?


Georges (rapprochant son visage) : tes gorilles ne font pas du tout peur, si tu penses pouvoir m’échapper, tu te trompes largement. Je l’ai signé ce divorce, mais mariage ou pas mariage, tu m’appartiens et tu m’appartiendras toujours. C’est moi qui t’ai fait, j’ai fait de toi la femme classe que tu prétends être aujourd’hui. Tu ne m’échapperas pas, JAMAIS dans cent ans mille an. Tu es à moi Cassidy, à moi et je vais te mener l’enfer à compter d’aujourd’hui.


Il le dit en serrant encore plus mon cou, j’ai les yeux qui veulent déjà sortir de leur orbite. Mon Dieu, paix à mon âme. C’est Christian qui déboule pour nous séparer.


Christian : ne faites pas ça, vous allez finir par la tuer là.


Il me relâche subitement et je toussote en me massant le cou.


Georges plissant les yeux : Edem ? 


Christian fuyant son regard : patron….


Je plisse les yeux en le regardant et Georges de haut en bas pendant qu’il réajuste sa serviette autour de la hanche. On lui parle tous les deux en même temps.


Moi : patron ? (passant mon regard entre eux) Vous vous connaissez ?


Georges : tu fais quoi ici à moitié nu ? (à moi) Tu couches aussi avec mon détective ? (rire cynique) Ça, c’est la meilleure !


Moi : détective (me tournant vers Christian) tu es son détective ? 


Christian : je peux tout expliquer


Moi lui criant dessus : m’expliquer quoi ! Christian, tu es son détective oui ou non ?


Georges rigolant nerveusement : Christian ? Hahahaha


Christian s’avançant vers moi : je peux tout expliquer.


Moi le menaçant du  regard : tu n’as pas intérêt à bouger de là où tu es ! (il se ravise) Dis-moi oui ou merde si c’est toi son détective !!


Christian : oui.


Moi (prenant ma tête entre les mains) : seigneur dites-moi que je rêve là ! Mais bien sûr ! Tous ces renseignements que tu détiens sur moi doux Jésus ! (regard en biais vers Georges) C’est lui qui t’a envoyé vers moi ? (fonçant sur lui) C’était ça aussi ta mission, coucher avec moi ? Oh mon Dieu, j’ai été bien conne !!  


Georges se mettant à acclamer : alors là, ma femme, pardon mon ex femme la catin de la ville (faisant une courbe montante avec la main à plat) une cougar qui je suis un peu plus sûr qu’elle se tape le père en prime. N’est-ce pas Cassie ? Tu lui as également sucé la bite au doyen Elli pour obtenir ton divorce non ? Et maintenant mon détective !!! 


Christian : patron, je suis tombé amoureux d’elle (me fixant) je suis tombé amoureux de toi Cassie. 


Moi fulminant : tu…quoi ? (hurlant) Sors de mon appartement, sortez tous les deux, dehors !!


Georges relaxe : je ne pars pas tant que je n’ai pas ma part, tu as desservi tout Lomé. Je veux aussi ma part.


Moi furax : que c’est un gâteau ?


Georges (haussant l’épaule avec nonchalance) : c’est toi-même qui le dis, pas moi.


Moi : je n’arrive pas à croire que tu sois allée jusqu’à envoyer quelqu’un me filer (regardant ce quelqu’un) Christian, j’ai dit de sortir de chez moi !


Il sort sans demander son reste.


Georges : il s’appelle Edem pas, Christian (le fixant) toi, tu m’attends dehors.


Moi : pas la peine parce que tu le suis.


Georges m’attrape la mâchoire et me fixe d’un air menaçant.


Georges : je t’ai dit que je ne bouge pas d’ici tant que je n’ai pas ma part du gâteau. Tu… Achhhh achhh achhh


Je viens de lui asséner un coup dans les burnes qu’il a attrapé en se tordant de douleur. Je profite de ce moment d’inattention pour happer un pan de sa veste et le jette dehors avant de fermer ma porte à double tour. Je me laisse  choir le long et m’attrape la tête quand je l’entends hurler des insanités ensuite, j’ai entendu la porte de chez Christian, enfin bref, claquée. Je suis restée dans la même position pendant des minutes avec mon cerveau qui tourne à cent à l’heure. 


J’ai été bête, vraiment bête sur ce coup. J’aurais dû me fier à mes soupçons. En même temps, je n’ai jamais croisé le détective en question. Pendant l’affaire de Saliha, tous les messages transitaient par Georges ! Seigneur, me faire suivre carrément ! Donc s’il l’avait envoyé dans l’intention de m’éliminer je serai morte à l’heure actuelle, mon Dieu. 

Un frisson m’a parcouru l’échine à cette pensée. Je retourne juste dans la chambre et termine de faire ma valise à la hâte. Il est hors de question que je reste ici une minute de plus, je serai plus en sécurité chez mes parents en attendant mon vol vendredi. Je boucle mes valises et les traîne au salon. C’est la seule chose que j’emporte d’ici, la chance que c’est un appartement meublé. Je prends mon téléphone et passe un coup de fil à Godwin (mon frère pour ceux qui l’auraient oublié) de venir me chercher avec un taxi et prends le soin de lui envoyer l’adresse.  Ceci fait, je vais prendre une douche rapide et finis mes arrangements. En revenant au salon, je tombe sur l’enveloppe que Georges a laissée à l’entrée. Je la prends et l’ouvre avec empressement. En sortant un lot de papiers A4 de l’intérieur, des photos d’Armel et moi glissent et tombent par terre. Ce sont des photos de nous dans divers endroits, mais principalement sur le pas de ma porte lorsqu’on se sautait dessus juste à l’entrée. Il y en a surtout en gros plans qui dénotent qu’il faut être très près pour pouvoir les prendre. Hum ! Le lot de papiers A4 en réalité, c’est notre grosse de divorce datée et signée par les deux parties. Tout le film repasse dans ma tête, mais je ne comprends toujours pas ce que Me Elli a à avoir là dedans. J’appelle donc Armel pour en savoir plus. J’appelle à plusieurs reprises sans qu’il décroche. Je laisse tomber à un moment pour appeler Saliha. Elle décroche elle aussi après plusieurs tentatives.


Saliha d’entrée de jeu : Attila dit moi il y a le feu chez toi ? 20 appels ?


Moi : Sali c’est chaud, très chaud.


Saliha : dis tout à maman.


Ce que je fais en prenant une inspiration qu’une fois terminée.


Saliha pouffant : donc lui le bon monsieur l’envoie surveiller sa femme, il se la tape et correctement en plus ! Non mais le type est fort krkrkkr. 


Moi : son ex femme !


J’essuie les larmes de frustrations qui commençaient à monter.


Saliha : très très récent ex femme kiakiakia


Moi excédée : Tchassona ce n’est pas drôle !


Saliha ton perplexe : donc, là c’est officiel ? Le divorce avec Georges est proclamé pour sûr ?


Moi : je te scanne la partie du document qui l’atteste dès que je raccroche.


Saliha : ah, mais rappelle le détective vous fêtez ça comme il se doit. C'est ta contrepartie.


Moi soupire dépitée : il s’est bien foutu de ma gueule.


Saliha : mais toi-même tu t’attendais à quoi en couchant avec un inconnu ? 


Moi : il m’a dit des choses sur lui à la longue.


Saliha pliée de rire : tu t’es fait avoir comme une débutante, le goût du kiki mamamiaa !


Moi dégoûtée : pffff.


Saliha (un point calme) : bon, c’est quoi la suite ?


Moi : j’attends les explications d’Armel, par contre ça m’intrigue en ce sens que je n’ai jamais mentionné Georges encore moins mon statut dans mes conversations avec lui. Et pourquoi il ferait ça d’ailleurs ? 


Saliha : j’avoue que c’est bizarre toute cette histoire. Pose-lui la question et vite pour qu’on sache de quoi il en retourne exactement.


Moi : ok, je vais retenter l’appel.


Saliha : ok, je te laisse alors.


Je raccroche et après trois autres tentatives vaines. Godwin arrive et sur le moment, je me résous à le rappeler plus tard. C’est lui qui sort de l’appartement en premier et je le suis sans regarder derrière moi jusqu’à ce que le taximan démarre.  


   



 



Le Maître du jeu-2