Tu n'es pas son père

Ecrit par Ibiki


-Djanéa-

Ça fait déjà toute une journée que je suis là.  Les critiques de la grand-mère de Hiari ne s'arrêtent pas.  Oh quelle surprise ! Et Thomas qui tente bêtement de raviver les souvenirs. Je ne sais pas à quoi il pense.  Samuel quant à lui,  joue avec le petit.  Quel bonheur ! La peinture de ce tableau, que du bonheur ! J'ai envie d'une seule chose rentrer chez-moi.  Manger un truc sucré avec mon fils et le serrer contre moi.  Hum.  Ça fait déjà quelques temps que je n'ai pas eu les nouvelles d'Ethien. Il est même où celui-là ? Et si je lui écrivais ? 

Rapidement je compose son numéro et je lui envoie un super SMS. 

- << hey...  Tu m'as complètement oublié... J'imagine que tu es toujours fâché.. >>

La réponse ne se fait pas attendre. 

- << Non...  Je ne le suis plus. En passant c'est samedi aujourd'hui. Je devais sortir avec le petit... Tu te souviens ?>>

Zut !  J'ai complètement oublié. Je me rends compte qu'il n'est que 16 h...  Et la sortie c'est dans 1 heure. 

- << Nous ne sommes pas à la maison.. Un imprévu... >>

- << Pas grave !  Si vous êtes déjà disponibles je viens vous prendre...>>

Nous prendre ? Dans la maison des gens ci ?  Heeehaaa.  La femme ci va me manger du regard, ça m'étonnerait qu'elle ne dise rien. Et pourquoi pas après tout ?  Ils vont comprendre que sans eux je vis et je me suis reconstruite. Et c'est aussi pour viser une flèche à Thomas. Il l'a mérité amplement. 

- .<< Pourquoi pas ? C'est même une très bonne idée... >>

Je lui indique rapidement où nous sommes.  En précisant que je suis  sortie  en voiture,  et qu'il ne serait pas nécessaire qu'il fasse de même.  Il me promet de venir dans 30 minutes.  Je suis déjà amusée par la scène.  Je rigole franchement... 

Il faut maintenant que j'annonce à mama Bernadette qu'il est temps pour nous rentrer.  Je sens comme une présence près de moi.  Je me tourne et surprends Thomas focus dans ma messagerie. 

- Te dérange pas surtout ! 

Oui ça me vexe !  C'est quoi ces manières ? Pendant 8 ans il a passé le temps à m'imposer une conduite à tenir, allant jusqu'à contrôler mes messages.  Mais il croit quoi bon sang ? 

- Pourquoi tu t'énerves ? Si tu ne caches rien n'aies pas de comportement suspect ? 

- J'ai l'impression que tu crois que je te dois des comptes...  Point n'est le cas.  Et d'ailleurs je m'en vais de ce pas,  apprêter le sac de Hiari, nous partirons d'ici 30 minutes... 

- Partir ??? 

- Tu ne pensais pas que j'allais vous laisser mon fils.. 

- notre fils... 

- si tu insistes...

- Djanéa ne m'en veux pas de ne pas avoir été là,  c'est toi qui a fait de ça un secret !  Bon Dieu ! 

- Tu sais quoi ? Je n'ai pas la patience de faire ça,  ou encore d'avoir cette conversation. Tu pourras le voir dès que tu le voudras. 

Je le traverse.  Je n'ai pas de temps à perdre avec ça.  Je cherche Hiari du regard. Je ne le vois nul part. 

- Oooh..  T'inquiète pas. Il s'est juste endormi. Je l'ai mis dans l'ancienne chambre de Thomas. 

Sans lui répondre je me rends dans la chambre. Je le vois couché. Mon cœur s'apaise. Je m'assois sur le lit. Je jette un coup d'oeil panoramique. Cet endroit n'a pas changé. C'est même ici que mon bébé à été conçu. Et moi qui croyais que j'avais trouvé celui que Dieu m'avait réservé.  J'ai tellement de souvenirs ici. On rigolait des fois,  on se disputait énormément. Il me boudait tellement, et me montrait qu'il n'en avait plus rien à faire de moi. 

Je me souviens cette fois où je me suis mise à genoux en larmes,  lui demandant pourquoi il me traitait ainsi. Sa réponse ? <<Vas t'en ! Tu ne peux pas rentrer chez-toi ? Aimes toi un peu ! >>. Pour moi c'était comme un poignard dans le cœur. J'hallucinais c'était à moi qu'il disait tout ça ? Moi qui ai toujours été là ? Moi qui lui ai montré que je l'aime et que sans lui ma vie ne serait plus pareille ? Que sans lui c'était comme si on m'avait brutalement arraché une partie de mon corps ? 

Je me souviens de ce regard. Plein de rage. Je me suis demandé pendant longtemps pourquoi il était si en colère,  ce que j'avais fait...  À part l'avoir trop aimé. Qu'est-ce que je n'aurais pas fait pour lui ? Pour lui,  j'aurais décroché la lune s'il me l'avait demandé. 

- J'ai l'impression que les souvenirs affluent dans ton esprit... 

Thomas.  Sa voix grave me sort de mes pensées. Il est là depuis longtemps ? 

- Ooh,  je ne dirais pas le contraire, les mauvais souvenirs connaissent si bien refaire surface... 

Il me regarde étonné. 

- Tu veux dire que il n'y a pas de bons souvenirs ? Que tous est mauvais ? Triste ? 

- Ce n'est pas moi qui l'ai dit..  Mais toi. Tu as oublié ? Mais j'avoue aujourd'hui que tu avais raison. Tu as cette clairvoyance...

Les rôles étaient inversés à l'époque où je lui demandais si de notre couple il garde de bons souvenirs. Je vois la tête qu'il fait et je souris intérieurement. 

- J'étais jeune...  

- Pas tant que ça. Tu avais 29 ans...  Bon si tu permets je vais prendre mon fils... 

- Thomas-

Elle me dit sans cligner des yeux.  Je ne reconnais pas la Djanéa d'antan. Comment ça a pu se faire ? Comment elle a pu changer autant ?  Cette version d'elle est aux antipodes de ce que je connais.  Elle est une autre personne.  Seigneur. C'est moi qui ai créé ça ? 

- Tu pourras le voir quand tu souhaites. Je ne vais pas t'interdir ça. 

Elle le dit avec tellement de froideur que je suis sans voix. Je regarde ses lèvres. Leurs courbes sont si parfaites,  pulpeuses. Du coup j'ai une folle envie de les sentir sir mes lèvres et sur ma queue !  Personne n'a jamais su me donner autant de plaisir qu'elle.  Cette chambre en est le témoin. Elle ne me refusait rien,  au contraire aimait me faire plaisir.  Elle me soufflait souvent à l'oreille <<n'oublies pas que tout ça est à toi>>.

- tu permets ? 

Elle porte Hiari qui se réveille et veut sortir.  Je m'approche d'elle pour faire un câlin à notre fils,  et la serre contre moi en même. 

- Putains,  ne me dis pas que tu as une érection... 

Zut,  je ne l'ai même pas senti celle-là.  La honte. Elle recule d'un pas et me lance un regard plein de mépris. Ce que je voulais éviter.

- C'est normal !  Quand on se retrouve avec la femme qu'on aime... 

Qu'est-ce que je viens de dire ? Je perds la tête de dire ça ? 

Elle secoue la tête et me traverse. Je la suis de loin. Son téléphone sonne. 

- Oui,  oui. Prends une moto c'est mieux.  C'est juste en face. 

Elle parle avec qui ?  J'espère que ce n'est pas ce type avec qui elle échange des textos depuis qu'elle est ici. En tout cas... 

Nous sommes tous dehors, et là je vous cet espèce d'Apollon ! Grand, oui j'avoue il est bel homme.  Mais sérieusement il pense que ça se fait de débarquer chez le père de Hiari comme ça ? 

Qui lui a enseigné cette manière. C'est à peine s'il dit bonsoir. 

- Si tu m'avais dit que c'est de ce côté,  j'aurais pris ma voiture. Purée ! La poussière.

Hiari,  à l'écoute de sa voix d'alcoolo sort de sa léthargie et sourit en lui tendant les bras. 

- T'es venu nous chercher ? 

- Oui,  mon bonhomme. 

Il prend dans ses bras,  et le petit pose doucement sa tête sur son épaule. Mince c'est mon fils !  Et c'est à peine qu'il me salue normalement, ce goujat débarqueet... 

Je sens la colère et la frustration me gagner. Je sens une main,  qui me retient. 

- Calme toi...  C'est ton fils,  et non le sien.  Dit ma mère. 

- Me calmer ? Je fais ça comment ? 

- Respires très profondément. 

- C'est de la provocation ! 

- Peut être bien...  Mais n'oublies que l'enfant ne te connaît pas. Du moins pas encore... Tu ne me fais pas de bisous ? Tu laisses Mami comme ça ? 

Il revient en courant et embrasse sa grand-mère. Il m'embrasse,  puis c'est au tour de Samuel,  et enfin son grand-père. 

- Tu reviens nous rendre visite quand ? Demande ce dernier ? 

- Euh,  samedi matin. 

Il sourit et repart en courant vers cet imbécile. Il porte même mon enfant comme si c'était le sien. Il n'a qu'à faire le sien. 

- Ethien-

C'est donc lui le père du petit. Hiari est son portrait craché.  Pas besoin qu'on me le dise. C'est lui le père. J'ai vu la tête qu'il a fait. Djanéa, franchement... 

- Tu aurais pu me dire où tu te trouves...  

- Tu ne serais pas venu. 

Elle a raison,  j'ai horreur de ce genre de chose.  C'est de la provocation. 

- La Dame,  avait un regard meurtrier !  

- Je sais,  je l'ai vu. 

Elle éclate de rire. C'est pas possible,  ça l'amuse tant. 

- Aller,  tu m'expliques... 

Elle me raconte mot pour mot ce qui se passe. Elle n'a que rarement évoqué le nom du père de Hiari. Elle ne tient pas à parler de lui. Je vois toujours cette mine quand elle parle de lui.  Je n'ai jamais vu ça, depuis que je la connais. Tsssp. Cette affaire de papa,  risque ne pas être à mon avantage. Je le vois à travers ses yeux qu'elle n'est pas indifférente. Mon téléphone sonne. Il est entre les mains du petit. Qui appelle ? 

- Tu peux me dire qui appelle Djanéa ? 

 Elle jette un coup d'oeil et me dit:

- C'est Mr Etamè. Je décroche et mets sous haut parleur ? 

- Non ça va... Je vais le rappeler. 

Arrivés au Kazoo,  quelques minutes après... 

- Prennez de bonnes places le temps pour moi de garer... 

- OK ! 

Djanéa descend avec Hiari qui est tout content. Il adore cet endroit. Seul,  je relance le numéro. 

- Allô 

- << Allô ! >>

- Désolé d'avoir raté ton appel... J'e n'étais pas à  côté.. 

- << C'est pas grave>>

- Comment tu vas ? 

-<<Oooh !  Assez bien,  juste surexcitée et toi ? >>

- je vais bien.. Aller quoi de neuf ? 


- << Pas grand chose. En fait c'est par rapport à la date de la dote.  Ma famille à trouver une date, pour le mois prochain.  Le 12 pour être précis. Ça peut vous convenir  les tiens et toi ? >>

- Je pense que ça peut se faire... 



Avant j'étais quelqu...