UN JEU ENTRE DEUX

Ecrit par Sandra Williams

Au salon, Gaëlle attendait, assise dans le canapé avec le petit papier que je lui avais laissé en main. J’entrai d’un pas nonchalant et évitai de croiser son regard. Ce n’était sans doute pas le moment de m’engueuler avec elle. Je m’assis à côté d’elle et posai sur son épaule ma tête et l’enlaça fortement. Elle ne riposte pas et me pris dans ces bras. Gaëlle était la version améliorée et plus tolérante de notre mère. Elle avait une ouverture d’esprit sans pareille. Je savais que j’avais la chance de l’avoir dans la vie. Je voulais tellement lui dire à ce moment-là tout ce que je souffre afin qu’elle puisse me conseiller mais je ne pouvais pas. Personne ne me comprendrait bien évidemment. Max était bien plus vieux que moi, engagé vis-à-vis de sa meilleure amie. J’ai bien conscience que personne ne voudra m’écouter encore moins me soutenir. Mais tout ceci m’était bien égale, tout ce qui m’importait c’était que Max, lui, réponde à mes sentiments et à cet instant je pouvais me battre contre tout, rien que pour lui.

  • Je m’excuse pour cet excès Gaëlle, dis-je d’une voix coupable

  • Ne me crie plus jamais dessus sinon la prochaine fois je t’arrache les cheveux, dit-elle fermement

  • Même si c’est pour te sauver la vie ? dis-je pour lui voler un sourire

  • Angéla, ne me tente pas, dit-elle en dessinant sur son visage un beau sourire comme elle sait bien le faire.

  • Je suis vraiment désolée grande sœur ! dis-je en la serrant encore plus

  • Ce n’est rien mon gros bébé, fit-elle les yeux rivés sur ma chevelure

  • Je vois que t’as lu mon petit message de pardon, constatai-je

  • Ta dada (grande sœur en langue Fon) préférée ! kpoin ! (Regarde là en langue fon)

  • Enfin c’était pour réussir à te calmer, dis-je à voix basse.

  • Manipulatrice va ! mais bon je tiens toujours à ce que tu me dises ce qui se passe, dit-elle en redressant ma tête

  • Suis amoureuse Gaëlle, je suis très amoureuse et j’ai l’impression qu’on se joue de mes sentiments.

  • Angéla tu ne vis même pas ici comment voulais-tu, même si ça marchait entretenir votre relation ?

  • Ça m’était bien égale !

  • Et quel est le rapport avec les tableaux. J’aurais juré que les recevoir a déclenché une colère immense en toi.

  • En fait je comptais les offrir à l’imbécile qui me plait et ce matin très tôt je me rends compte qu’il se foutait de moi. Recevoir les tableaux m’a retourné le ventre.

  • J’imagine chérie, c’est bien moche ce qui t’es arrivée. Tu sais quoi, si tu veux on va se charger de lui infliger une belle correction à la LAWSON.

  • Ça me plait bien ça ! mais non Gaëlle laisse tomber. En plus j’ai décidé d’aller chez maman pour les deux semaines qu’il me reste à passer au Bénin.

  • Non, pas question petite sœurette ! je voulais juste t’effrayer c’est tout.

  • Je suis fatiguée et dégoûtée par tout, je veux juste m’éloigner de tout.

  • Ok, pour l’instant va te reposer. Demain nous allons programmer les deux semaines prochaines. Je m’en veux de t’avoir laissé pour compte depuis ton arrivé. On va essayer de se rattraper.

Je rejoignis ma chambre et m’allongeai sur lit. Face au plafond je m’évadai mais même là je ne pouvais pas m’endormir. Mon téléphone sonna m’annonçant qu’un message m’avait été envoyé. Je le sortis de ma poche et y jette un coup d’œil. C’était Eddy qui m’avait envoyé un beau message coquin pour me souhaiter une bonne nuit. Malheureusement ceci ne me fit aucun effet et ma nuit s’annonçait très mal.

 

Max

Je ne sais pas si tout ce que Louise me disait entrait vraiment dans mes oreilles et en ressortait juste après ou si les mots se heurtaient directement à des oreilles de sourd. Je me persuadai d’être tourmenté par ma conversation avec ma sœur. Je savais pertinemment que tout ça allait mal finir, très mal même. Mais là n’était pas mon inquiétude. Je suis en train de me perdre dans mes propres actions. La veille j’agis comme un parfait idiot qui embrasse une jeune fille innocente et aujourd’hui je joue les parfaits indifférents et j’embrasse de surcroit ma fiancée devant elle. Que suis-je en train de faire ? Je devais me rattraper mais au même moment je me disais qu’il fallait lui foutre la paix pour de bon. Je devais me concentrer sur mes problèmes et arranger les choses avec ma famille une fois pour de bon ou rester camper sur ma décision et ne plus les revoir et maintenir Louise dans la parfaite ignorance de l’existence de ma famille.

  • Max tu m’entends ?

  • Oui…oui…oui bien sûre ! dis-je en revenant de mes pensées.

  • Max qu’est-ce qui t’arrive ? tu n’as pas l’air de m’écouter. Y a un problème dont tu ne parles pas ?

  • Non bien sûr que non ! écoute Louise ces temps-ci je me retrouve confronter à des problèmes plutôt stressant mais bon oublions tout ça et raconte-moi de quoi tu me parlais. On dirait que les choses vont de mieux en mieux pour toi, dis-je tout intéressé soudain afin qu’elle ne me pose pas plus de question.

  • Mon associé va bientôt m’envoyer les fonds pour le démarrage de mes projets. Il est très intéressé et prêt à mettre la main à la pâte. Suis hyper contente et toute excitée. Il s’est récemment marié et je veux qu’après l’ouverture officiel de la boutique qu’on les invite lui et son épouse pour un petit dîner en guise de reconnaissance ici à la maison. Je veux que tu les rencontre.

  • C’est une bonne idée ma chérie, dis-je pour vite claure le sujet mais je vois visiblement qu’elle attendait bien plus de moi. Alors je me précipitai sur elle. Je la plaquai contre le mur et m’emparai de ses lèvres. C’était exactement ce qu’elle voulait puisqu’elle s’abandonna à moi et s’empressa de m’ôter mon T-shirt.

  • Tu ne veux pas dîner, bb ?

  • Tu veux vraiment que je laisse ce qu’on vient de commencer pour dîner ?

  • Je crois bien que ça peut attendre, fit-elle avant de reprendre la partie.

Le matin, je m’apprêtais pendant que Louise servait le petit déjeuner. On avait faim comme des loups puisqu’hier aucun de nous ne s’est soucié de la nourriture. Une fois prêt, je sortis la rejoindre dans le salon où tout était déjà prêt sur la table à manger.

  • Je vois que t’as enfilé la chemise qu’avait choisi Angéla pour toi, elle te va très bien. Je vois qu’elle avait raison et surtout qu’elle a bon goût, dit-elle en s’approchant puis m’arrangeant mieux le col. Cette fille est pleines de surprises, dit-elle en affichant un sourire.

  • Quoi ??? c’est Angéla qui l’a choisi pour moi ?

  • Wep ! c’est uniquement ses choix que vous portez cher artiste peintre que j’aime de tout mon cœur, dit-elle en me faisant un long baiser.

  • Quand ça ?

  • Quand ça quoi ?

  • Quand aviez-vous acheté tout ça ? hier j’imagine, dis-je tout étonné

  • Absolument, elle a eu un petit souci après que tu lui as fait parvenir des tableaux qu’on lui aurait offert, dit-elle pas très rassuré

  • Oui, c’est un cadeau de Dine un de mes clients mais quel souci a-t-elle eut ? demandai-je très préoccupé 

  • Gaëlle a très mal pris ce geste qui semble plutôt innocent et lui a fait une scène à la petite Angela. J’ai voulu les calmer en l’invitant à faire les courses avec moi, raconte-t-elle

  • Pauvre Angéla !

  • Mais dis-moi Max comment ce Dine a-t-il pu lui offrir des tableaux pareils ? ça doit coûter très chers

  • Très très chers, Angela m’a sauvé en fait. C’était des tableaux inutilisables, tu te souviens des tableaux que j’avais ramené à la maison pour travailler sur eux et après j’ai remarqué qu’ils avaient été détruits par de l’eau.

  • Oui oui !

  • Voilà, elle a posé ses yeux sur ceux qui étaient détruits afin de me m’éviter de perdre mon client. Dine est un collectionneur et par conséquent un grand atout pour moi. Angéla l’a amadoué au point où il les lui a offert et m’a lancé une nouvelle commande d’ailleurs. Il est bien plus intéressé par mes œuvres grâce à elle, dis-je avec plein d’admiration à son égard.

  • Oh quel petit ange adorable ! je crois que Gaëlle doit être mis au courant de ça.

  • Je vais lui en parler chéri, ne t’en fait pas, lui dis-je en lui faisant une bise sur le bout de son nez.

  • T’es adorable bb ! maintenant à table,

Je culpabilisais pour ce qui lui était arrivé. Je lui devais beaucoup trop pour la laisser dans cette situation. C’était décidé, j’allais en parler à Gaëlle. Et je devais revoir Angéla pour m’excuser.

Après le dîner, je me présentai à la porte de l’appartement de Gaëlle. Je frappai deux fois avant d’entendre des pas traînés dans le salon. Le son s’approchait. Ça devait être l’une des deux. J’entendis la porte s’ouvrit sous mes yeux et c’était Angela dans une petite culotte blanche qui lui serrait la taille et qui dévoilait toute la beauté de ses belles jambes longues. Sa grande taille lui permettait de s’imposer et de se retrouver nez à nez avec moi. Ses lèvres étaient à quelques centimètres des miennes. Quel sexe apeal diabolique elle pouvait dégager. J’en étais ivre et bientôt accro. Son petit haut était un sans taille léger, fluide et transparent. Je pouvais apercevoir sa poitrine libre et provocatrice. Elle venait sans doute de se réveiller. Son odeur était fraiche et enivrante. Je ne puis m’empêcher de balader mes yeux indiscrets sous son habit tellement l’envi était incontrôlable. Le bout de ses seins dont la forme me rappelait de belles oranges rondes et bien mûres s’affichaient comme des messagers du diable au-devant de sa poitrine. Mon érection du matin trouva une autre raison de réapparaitre. Je mourrais d’envie de lui sauter dessus et de me l’apprivoiser. Quelle tentatrice du diable ! Et moi quel idiot ! mon pantalon se gonflait et je n’avais aucune chance d’éviter cela. J’étais là debout comme un débutant à baver devant une adolescente, sexy, séduisante et à tomber. Finalement ce n’est pas ma faute. Je ne qu’une simple victime des lois de la nature qui stipule que moi en tant qu’un prédateur je devais choisir mes proies. Et Angéla était une proie idéale. Jeune, naïve, belle, sexy, fraîche, digne d’intérêt. Mon pauvre que t’a-t-elle fait pour que tu perdes si facilement tous tes moyens.

Elle me fixa droit dans les yeux, ce qui m’obligea à fuir son regard. Plus j’allais la fixer et plus vite mon zip craquerait. Je me mis alors à bégayer pendant un court instant avant de me ressaisir.

  • Bonjour Angela, comment vas-tu ? demandai-je à court de mot.

  • Qu’est-ce que tu fais là Max ? demanda-t-elle d’une voix tremblante. Pendant un instant je me demandai si elle n’était pas aussi attirée par moi que moi d’elle. Qu’est-ce que ça aurait été mignon qu’elle mouille autant que je bande. Mais bon, je ne le saurai jamais.

  • Je suis venu parler à ta sœur pour lui expliquer l’histoire des tableaux.

  • Tu comptais lui dire aussi que tu m’as embrassé juste après me les avoir montrés ? demanda-t-elle sans marcher ses mots. Mon égo fuit heurter subitement. Là je venais de me faire la sauvage qui dormait en elle. Plutôt que de me sentir offenser, je fus submergé de l’intérieur. De la tête jusque dans mon froque par une décharge intense. Elle me faisait perdre mon piédestal.

  • Angéla je suis vraiment désolé pour ce qui s’est passé hier soir, dis-je d’une voix docile et remplir de gentleman

  • Tu veux entrer ? dit-elle comme le premier jour où je l’ai rencontré

  • Oui si tu me le permets, répondis-je soumis à son gourou.

Elle s’effaça pour me laisser entrer. En me faisant dos pour s’éloigner de la porte, je ne puis remarquer ses belles petites fesses se cogner l’une contre l’autre dans sa culotte. Je me fis un film de comment j’aurais pu me charger d’elle afin qu’elles évitent de se battre pour avoir la médaille d’or que seul mon sexe pouvait leur décerner. Pour lui, toutes les deux le méritaient. Je le dis parce qu’il était raide en bas à les fixer toutes deux. Heureusement qu’Angela ne remarquait pas ce que j’endurais. Elle se retourna soudain pour refermer la porte. Ensuite, elle m’invita à m’assoir. Et s’assit sur l’accotoir du fauteuil qui me faisait fasse. Ma vision devint floue et mes yeux se languirent. Ses yeux, ses lèvres, ses seins, ses cuisses, ses doigts, enfin elle me traumatisait.

  • Je tenais vraiment à m’excuser auprès de toi pour mon manque de maturité, Angéla et aussi pour t’avoir envoyé les tableaux sans même te prévenir. Je pensais que tu ne désirais plus me voir après ce que je t’ai fait hier.

  • Qu’est-ce que tu lui as fait Max, dit une voix dans mon dos nous faisant sursauter.

  • Gaëlle, t’es déjà réveillée ?

  • Oui Angéla, alors Max que lui as-tu fait ?

  • Bonjour Gaëlle, dis-je en me retournant les yeux presque sortis des orbites.

Angela

Max avait eu extrêmement peur par la question de ma sœur. Gaelle était debout très perturbée par ce qu’elle avait entendu. Je voulais lui sauver la mise mais je préférai le voir souffrir un moment. Il me devait bien ça. Il se leva de la chaise et se mit à la hauteur de Gaelle qui continuait de le fixer avec intérêt. J’étais assise à les regarder tous deux comme de bêtes prêts à bondir à tout moment.

  • Louise m’a raconté ce qui s’est passé hier et je tenais à m’excuser auprès de ta sœur pour l’ennui que cela lui a attiré. Il fallait que je t’explique comment ça s’est passé, dis-je devenu rapidement maître de la situation.

  • C’est bien avec toi qu’elle a eu ces tableaux ? demanda-t-elle pour plus de certitude

  • Oui et pour une cause honorable. Elle m’a en réalité sauvé des millions. Ta sœur est un ange Gaëlle et je le lui revoudrai toujours, dit-il en retournant son regard vers moi. Un regard remplit d’admiration et de désir. J’avais vraiment du mal à le saisir. A quoi joue-t-il réellement. Gaëlle me fixa aussi avec un charmant sourire remplit de fierté.

  • Je te remercie d’avoir fait le déplacement personnellement pour me l’expliquer mais ce n’était plus nécessaire.

  • C’était une obligation pour moi, dit-il d’un voix grave et responsable.

  • Je te remercie et j’en profite pour te rappeler que tu nous dois toujours notre dîner.

  • (Sourire) que dirais-tu d’une sortie à quatre pour une belle journée au Bob’s dock plutôt ?

  • Encore mieux je dirai,

  • Sérieux Max ? bondis-je

  • Absolument, tu ne repartiras pas du Bénin sans une visite exclusive de cet endroit génial.

  • On fait comme ça alors ! dit-il avant de me faire une bise sur la joue, effleurant mes lèvres puis une autre à ma sœur qui n’avait rien noté.

Puis il sortit de la pièce après l’avoir embaumé de son parfum qui ne suffisait jamais. Je me précipitai dans ma chambre. Je me réfugiai derrière la fenêtre mais cette fois-ci, je ne me cachai pas. J’étais là bien droite devant la fenêtre prête à le regarder partir.

  • Après quelques minutes, il descendit dans sa chemise bleue (celle que je lui avais choisi) et un jean noir. Oh Max ! je suis folle de toi. Même quand j’en veux au monde entier et que je te vois je me calme. Il s’avançait vers sa voiture quand soudain il s’immobilisa et tournai la tête vers ma fenêtre et nos regards se croisèrent. Il dessina un sourire rien que pour moi et ma journée prit toutes les couleurs vives dont elle avait besoin. Je lui fis signe d’un au revoir à la main. Il se retourna et monta dans son véhicule et démarra celle-ci. Mon téléphone se mit à sonner du coup. Je bondis pour le prendre sur le lit. C’était Dine qui m’appelait. Je décrochai après l’avoir fait poiroter un moment.

  • Allô !

  • Bonjour Mlle… ???

  • Salut Dine c’est Angéla de la boutique de Max, dis-je pour l’éclairer.

  • Oh Angéla comment tu vas ? c’est un plaisir de t’entendre, dit-il très gaie.

  • Ça va très bien et toi ?

  • Je suis en forme comme un rock, alors raconte tes tableaux comment tu en profites ?

  • Merveilleusement, je t’en suis toujours reconnaissante et vu que bientôt je voyageais je me demandais quand pouvais-je passer pour la visite guidée que tu m’as promise. J’ai des projets et je souhaiterais te les proposer.

  • Oh j’adore ça ! tu es complète toi. Je suis en voyage demain mais d’ici là je vais te tenir au courant de la date

  • Je rentre en Côte d’Ivoire dans deux semaines donc si tu le veux bien disons dans un délai pareil.

  • C’est comme tu veux princesse, fit-il avant de raccrocher.

L'AMANT INTERDIT