UN NOUVEAU DÉPART.......OU PAS

Ecrit par princesse tia

Après l'incident avec Tom, Véronique se renferma encore plus, elle ne mangeait pratiquement plus, ne dormais plus et perdait du poids à vue d'œil. Joseph continuait de la poursuivre partout, pour lui demander de revenir avec lui. Dada Joséphine ne savait plus quoi faire devant la souffrance de sa petite fille. Elle l'appela donc un matin très tôt pour lui parler.


_Vero, mon enfant, commença t elle. Je t'ai appelé ce matin, avant le premier chant des coqs, parce que l'heure est grave. Véro tu es ma petite fille et je t'aime beaucoup, ta mère Delphine est ma fille unique et lorsqu'elle est partie se marier loin là bas au Ghana je vivais seule, c'était comme si je n'avais jamais eu d'enfant. Elle a eu tes trois grands frères avant toi et vu qu'ils sont des garçons ils ne pouvaient pas venir vivre avec moi, ton père n'aurait pas voulu. Et puis elle t'a eue et quand tu as un peu grandit, tu es venue vivre avec moi.


Elle s'arrêta pour sourire un peu à Véronique qui lui sourit à son tour. 


_Ça a été comme une nouvelle vie pour moi, je renaissais, continua t elle. Et puis il ya eu Marguerite et la petite Naomi. Aujourd'hui c'est vous qui êtes toutes ma vie et lorsque vous souffrez, c'est moi qui souffre. Et aujourd'hui je te vois souffrir Véro, tu souffres énormément et ça me tue. Tu as envie de retourner avec lui n'est ce pas ?


Véronique baissa la tête et se mit à pleurer. 


_Réponds moi Véro, la pressa sa grand mère. 


Elle hocha la tête et dit à travers ses larmes:


_C'est le père de ma fille Dada et je l'aime et......


_Chut! Tu n'as pas besoin de te justifier mon enfant, l'arrêta sa grand mère en posant sa main ridée sur sa bouche. Si tu penses que tu devrais lui donner une chance, alors fais  ce que tu as à faire. 


Véro leva la tête vers elle, incrédule. 


_Mais Dada, tu ne l'aimes pas je le sais, et telle que je te connais, tu ne l'aimeras jamais. 


La vieille eu un petit rire.


_Tu me connais tellement bien. Tu as raison, je ne l'aimerai peut être jamais. Cependant, si retourner avec lui peut t'apporter la paix, alors retournes avec lui. Je déteste la façon dont tu souffres. Tu ne manges plus, regardes toi, tu as maigris. Tout ça va agir sur Angela. Je ne veux pas que tu meurs jeune Véro. 


La jeune fille sauta au cou de sa grand mère en pleurant encore plus.


_Merci Dada, merci, tu es vraiment la meilleure. Je t'aime fort. 


_Je t'aime aussi mon enfant, répondit la vieille en répondant à son étreinte les larmes aux yeux. 


Elles restèrent enlacées ainsi un long moment. 


_Mais tu sais, imposes lui une condition avant de retourner avec lui Véro. 


_Laquelle Dada ? 


_Exiges que sa famille vienne reconnaître leur fille et s'excuser du déshonneur qu'ils t'ont causé. C'est très important Véro, pour l'avenir alors exige cela d'accord ?


_Oui Dada j'ai compris, merci beaucoup pour Dada. 


À peine avait elle fini de prononcer ces mots qu'Angela se mit à pleurer.


_Ah! La princesse est réveillée, dit Dada en riant. Occupes toi d'elle,   moi je sors vaquer à mes occupations, il fait déjà jour. 


Elle se leva péniblement en se plaignant de ses rhumatismes et se dirigea vers la porte lorsque Véro l'appela :


_Dada.


_Oui mon enfant, répondit elle en se retournant. 


_Merci.


_Il n'ya pas de quoi petite, fit la grand mère. 


En sortant elle murmura pour elle même :


_Seigneur j'espère que je ne le regretterai pas.


Véronique nourrit sa fille, la mit au dos et alla vaquer à ses occupations. Après quoi elle se prépara et fit de même pour sa fille. Lorsque Dada la trouva entrain de se préparer elle lui demanda :


_Tu sors ? Tu m'avais dit que tu n'irais pas à l'atelier aujourd'hui n'est ce pas ? 


_Je ne vais pas à l'atelier Dada, je veux aller voir Joseph. 


_Huuum! Ma fille laisses le venir lui. Ce qui est sûr il viendra dans la journée comme il le fait souvent, il te suppliera pour te parler et là vous pourrez discuter. Tu as de la valeur Véro, alors agis en conséquence s'il te plaît.


Voyant qu'elle était réticente elle répéta encore :


_S'il te plaît Véro, s'il te plaît. 


Celle ci fini par soupirer et dit:


_D'accord Dada j'ai compris.


Elle passa toute la journée à tourner en rond comme un lion en cage, attendant le moment où Joseph franchirait l'entrée de leur habitation. Elle finit par avoir satisfaction le soir autour de 17h30. 


Elle était assise à causer avec certaines voisines et Dada lorsque Joseph arriva. Il lança un bonsoir au groupe, qui lui répondit. 


_Euh! Véro, je vous ai apporté un peu de riz et on a distribué du lait au dispensaire, j'en ai pris pour Angela, dit il en présenta un sac en plastique.


_Huuum! Merci c'est gentil, répondit Véronique.


Joseph la regarda tout étonné. Ça faisait des mois qu'elle agissait comme s'il était invisible, il se demanda ce qui avait changé et une joie commença à voir le jour en son fort intérieur. Cela l'encouragea à continuer :


_Je peux la prendre s'il te plaît ? Et je voudrais aussi te parler si tu veux bien. 


_D'accord, ça tombe bien moi aussi, dit Véro en lui tendant la petite, qui n'arrêtait pas de gigoter depuis l'arrivée de son père et se leva pour aller s'installer sous l'apatame, loin du groupe qui avait arrêté de causer pour les observer. 


_Vero, je souffre sans toi. La famille que nous formions me manque. Je t'ai demandé pardon pendant tous ces longs mois, je ne sais plus quoi dire. Reviens moi s'il te plaît ma chérie.


Véronique garda le silence un moment et dit :


_Tu me manques aussi Joseph et j'ai envie que tout redevienne comme avant. Mais c'est que tu m'as vraiment fait mal, l'humiliation que j'ai subie à cause de toi était très cuisante. Tu m'as menti sur des choses vraiment très graves Joseph. J'ai eu mal, je continue d'avoir mal et je ne sais plus si je peux te refaire confiance à nouveau. 


Elle marqua une pause et continua :


_Et puis tu me demandes de revenir, mais que fais tu de Amivi et sa fille ?


_Je t'ai dit que Amivi ne comptes plus pour moi depuis longtemps déjà. 


_Comment peux tu dire cela Joseph ? Comment veux tu que je te crois? Elle t'a fait un enfant qui vient juste d'avoir un an, elle vit chez tes parents qui d'ailleurs l'aiment bien et la soutiennent. Avec tout ça tu me dis qu'elle ne compte plus pour toi depuis longtemps ? Tu te fous de moi Joseph ? 


Voyant qu'elle commençait à s'enflammer il essaya de la calmer.


_Calmes toi ma chérie s'il te plaît. Ce que je voulais dire c'est que Amivi et moi, il n'y a plus d'amour entre nous, de mon côté du moins. C'est vrai que nous avons grandi ensemble au village et nous étions si proches que tout le monde a pensé que c'était évident qu'on finisse ensemble. Lorsque nous étions adolescents, nous avons effectivement eu une amourette et comme nos familles étaient amies elles ont trouvé en notre relation, un moyen d'être encore plus liées. À un moment j'ai commencé à ne plus ressentir grand chose pour Ami que de l'amitié mais elle n'a rien voulu et ne veut toujours rien entendre. 


_Si tu ne ressens plus rien pour elle depuis longtemps, comment as tu pu lui faire un enfant ? 


_C'etait juste un accident ma chérie. Je ne vais pas l'épouser pour autant. Je vais le lui faire comprendre calmement et à mes parents aussi. C'est toi que j'aime Véro, c'est toi la femme de ma vie, je vais t'epouser une fois que j'aurai fait comprendre à tous que je n'aime plus Amivi. 


_Huuuum! D'accord si tu le dis. Mais en attendant, avant que je revienne, j'exige que ta famille vienne reconnaître ma fille officiellement et s'excuser pour le déshonneur que tu m'as causé en m'enceintant sans m'avoir épousée. 


_C'est tout ma chérie ? Et après tu reviendras avec moi? On sera à nouveau ensemble ? Comme avant ? Demanda Joseph tout excité. 


_Oui Joseph, après ça, je reviendrai mais seulement après ça, répondit Véronique avec un semblant de sourire sur ses lèvres. Et j'espère que tu ne me feras plus souffrir Joseph.


_Je te le jure ma Véro, je ferai tout ce qu'il faudra ma chérie.


Comme promis, Joseph fit venir deux de ses oncles éloignés pour accomplir les démarches nécessaires auprès de la famille de Véro. Ses parents avaient refusé d'entendre parler de Véro et ces deux oncles, avaient accepté juste parce qu'ils n'étaient pas en très bon termes avec papa Jo et qu'ils voulaient s'opposer à lui juste pour le contrarier. Mais ça, Véronique et sa grand mère ne le savaient pas.


Après tout cela, Véronique et Joseph se remirent ensemble. Peu à peu tout redevint comme avant et les soucis ne furent bientôt plus que de mauvais souvenirs.

Véronique ou une vie...