Un pas en avant
Ecrit par elsa
Chapitre 21 : Un pas en avant
DEUX SEMAINES PLUS TARD
***William SACRAMENTO***
-Il faut qu’on parle Will…Tu as un peu de temps à m’accorder ? Lança Alex derrière moi.
-Oui dis-je en levant les yeux de mon ordinateur. En quoi puis-je t’aider ?
-J’ai rendez-vous demain matin avec le gynécologue. Tu veux bien m’accompagner ?
-J’aurais bien voulu, mais j’ai rendez-vous avec l’avocat de mon père…Ma présence est-elle nécessaire ? C’est juste une consultation de routine non ?
Elle prit place en face de moi.
-Oui c’est juste ne consultation de routine, mais je me sens mal. J’ai l’impression que les médicaments que je prends ne fonctionnent pas.
-Alex, dis-je…Tu as démarré il y a quelques semaines à peine. Donne-toi du temps.
-Tu parais soucieux…Tu veux qu’on en parle ?
-Non fis-je sur un ton plus réservé.
-Je sais que c’est en rapport avec Francine. J’ai longtemps hésité à t’en parler. Je ne veux pas causer de problèmes inutiles entre nous.
-Ne le fais pas alors, dis-je sur un ton sec.
Je n’avais pas envie de parler de Francine avec Alexiane. Et effectivement, j’étais inquiet.
J’avais réussi à convaincre ma femme de me laisser voir Francine en tête à tête. Mais cela n’a rien donné comme résultat. Cette dernière m’a à peine adressé quelques mots. J’ai eu l’impression de me heurter à un mur de glace. J’ai été découragé j’ai donc abandonné. Maintenant je regrette d’avoir manqué cette opportunité. Chaque jour qui passe me rapproche un peu plus de ma fille. Elle sait que je suis son papa et elle dit à qui veut l’entendre qu’elle a deux mamans ! Mais plus je me rapproche de Yasmine, plus je m’éloigne de sa mère.
-Tu ne m’as pas dit si tu avais réussi à lui tirer les vers du nez. Pourquoi maigri-t-elle ?
-Elle ne m’a rien dit de concret. Le stress probablement ajoutai-je en me levant.
-Je fais des efforts William. Aide-moi s’il te plaît. Je veux qu’elle aille bien ainsi que ses bébés. Je sais que c’est difficile à croire mais je ne suis pas rancunière. Je t’en veux toujours…Mais elle attend tes enfants donc il faut prendre soin de sa santé.
-Merci fis-je touché, par la sincérité que je décelais dans sa voix.
-Il faut que tu saches si elle va bien ou pas. Elle a crée une barrière entre vous certes mais tu es l’auteur de cette grossesse. Tu as ta responsabilité.
-Tu penses que je ne le sais pas ? Fis-je en haussant légèrement le ton. Tu n’as pas idée de ce que je traverse Alexiane. Je me sens pris entre deux feux.
-Tu l’as cherché William ! Fit-elle en se levant. Je ne t’ai pas envoyé fourrer ton sexe ailleurs ! Donc s’il te plaît, évite moi les phrases du genre répondit Alex en colère.
Je me suis bien gardé de lui répondre. Effectivement, j’avais provoqué tout ceci. J’étais tellement focalisé sur Francine que j’en venais à oublier ma femme dans mon esprit. Pourtant, je fais tout pour jouer mon rôle de mari à la perfection. Mais le cœur n’y est plus autant qu’auparavant. J’ai dû accepter la demande de papa pour gagner du temps. Je lui ai trouvé un bon avocat qui a reçu comme consigne de tout faire pour qu’il ne soit pas libéré mais en lui donnant l’impression qu’on travaille pour sa libération. Je n’ai pas eu le courage d’en parler à Francine. J’ai comme l’impression qu’elle pourrait s’écrouler si un autre problème apparaissait dans sa vie.
-Tu as fini ? Demandai-je à ma femme.
-Non…J’aimerais qu’on parle de tes avoirs financiers. Aujourd’hui, je ne suis plus la seule femme de ta vie. Et tu as des enfants. Comment comptes-tu gérer tout ça ? Tu as un budget alloué à ton autre famille ?
-J’ai essayé d’en parler avec Francine mais elle m’a fait comprendre qu’elle n’avait pas besoin de mon aide sur ce plan. Son restaurant lui rapporte gros et elle parvient à subvenir aux besoins des enfants. Fis-je sur un ton mordant.
-Mais elle ne peut pas tout prendre en charge elle-même. Elle va voyager d’ici là et les séances de chimiothérapie et autres coûtent cher à mon avis.
-Tu veux que je la force à accepter mon argent ?
-Je veux que tu assures l’équilibre à tous les niveaux. Je ne veux pas être mise sur le banc de touche. Je ne veux pas que tu me mentes non plus.
-Tu es incroyable répondis-je en la fixant droit dans les yeux. Tu as un travail Alexiane. Et je ne suis pas sur le point de mourir. Je prends déjà la majeure partie des charges de la maison en compte. En plus de ce que je te donne par mois. Je ne suis pas un milliardaire.
-Mais ton père si !
J’ai fermé mon ordinateur brutalement et je me suis levé. Sans répondre, je me suis dirigé vers la chambre. Elle a eu le bon sens de ne pas me suivre. Voilà pourquoi je refusais qu’elle sache qui est mon père. Alexiane pense que je vais utiliser l’argent issu de la vente de drogue et d’armes ? Cet argent ne m’appartient pas même s’il est à mon nom. Un jour, j’en ferai don à un organisme humanitaire….Quand tout le réseau de papa sera mis à terre…mais en attendant je me concentre sur la manière de les faire tous tomber ! Il faut que je tente à nouveau de parler à Francine. Elle a abordé son sixième mois de grossesse et je m’inquiète de plus en plus. Elle semble si forte mais en même temps si fragile. Sa mère l’a rayée de sa vie. Elle s’est éloignée de ses frères. Donc à part sa fille, elle n’a personne avec qui parler. Cette situation est triste.
(…)
Le lendemain matin
**Stella GAGNON**
Maintenant que le marathon est terminé je vais enfin pouvoir souffler. J’ai trois longs jours de repos bien mérités devant moi et je compte bien en profiter.Entre les reportages et les éditions spéciales que j’ai dû assurer non-stop tous les jours, je peux être fière de moi !
Je sais qu’il me reste encore deux mois et demi avant qu’on me dise si j’intègre bel et bien l’équipe d’Africa Infos + Libreville. Cette mutation me fera beaucoup de bien. J’ai vraiment envie de reprendre ma vie loin de Cotonou. Après la rupture avec William je me suis jetée à corps perdu dans le travail et je trouvais toutes les excuses du monde pour repousser tous les hommes qui m’approchaient.
Pour la première fois depuis des lustres, je me surprends à rêver de l’éventualité de batifoler avec quelqu’un. Et à ma grande surprise c’est le visage de Yannick qui se dessine dans mes pensées.
Yannick et moi ? Je ris doucement rien qu’en y pensant. Yann est le grand frère de Francine. Jusqu’à présent il l’était aussi d’une certaine manière pour moi. Lorsque nous étions plus jeune et que Francine m’invitait chez elle, il m’était déjà arrivé de reluquer celui que je trouvais le plus mignon des frères MIKALA.
Des quatre frères, Yannick était mon préféré. Déjà parce qu’il était plus proche de moi en âge, mais aussi parce qu’il avait déjà ce petit je ne sais quoi qui me mettait en émoi à chaque fois que je trouvais dans la même pièce que lui. Mais bon j’avais vite fait de l’oublier car il ne m’accordait pas le moindre regard. Pour lui j’étais juste la meilleur amie de sa petite sœur et rien de plus.
Je me prélassais paresseusement dans mon lit rond.
« Enfin je pouvais profiter de ce petit bijou qui abrite mon sommeil depuis quinze jours sans avoir à en sortir précipitamment comme tous les jours précédents. Yannick ! Yannick ! Yannick ! »
Des bips répétés faisaient sonner mon téléphone. Je m’assis sur mon lit et saisi mon Samsung Galaxy qui se trouvait sur la table de chevet.
Mes sœurs étaient connectées dans le groupe familial whatsapp. Après une lecture rapide des échanges qu’Emma et Aurore avaient eus, je me suis mêlée à la conversation.
Les filles désiraient savoir si j’avais déjà rencontré quelqu’un.
Moi : « Pffff ! Les filles je ne suis pas à Libreville pour me trouver un mec ! »
Emma : « Et pourquoi pas ?
Aurore : « Oui et pourquoi pas ? Il faut savoir joindre l’utile à l’agréable ! »
Emma : « Il est temps que tu reprennes ta vie amoureuse en main ma grande ! »
Aurore : « Emma a raison ! Tu sais ….Will est passé à autre chose depuis…je te conseil de faire de même…
Moi : « Qui te dit que je ne suis pas passée à autre chose ? »
Aurore : « Le désert dans ta vie amoureuse est là pour me le dire ma chère sœur »
Emma : «Oui, à quand remonte la dernière fois que tu as ?... »
Moi : « Emma je suis ta grande sœur ! »
Emma : « Et alors ? On peut tout se dire entre sœurs non ? »
Moi : « On peut tout se dire oui mais il y a une limite. Je suis ton ainée et mon intimité m’appartient ! »
Au même moment je reçu un appel. La sonnerie personnalisée m’indiquait que c’était Yannick.
« Oui, Yannick a déjà une sonnerie personnalisée dans mon téléphone »
Je souris silencieusement, m’éclaircis la voix et m’empressai de décrocher avant qu’il ne tombe sur mon répondeur.
-Allô ?
-Bonjour Stella …
-Bonjour Yannick
-Tu as bien dormi ?
-Oui et toi ?
-J’ai passé une très bonne nuit…Tu as quelque chose de prévu aujourd’hui ?
-Non…Dis-je en me mordillant la lèvres inférieur.
-ça te dirait d’aller à la Pointe Denis ?
-Ah oui pourquoi pas ? Ça me plairait bien !
J’ai souvent entendu parler de cette Presqu’ile paradisiaque au sable fin. Je serai ravie d’y aller.
-Allez ! Je passe te chercher chez toi, disons dans une heure ?
-Oui ça me laisse largement le temps de me préparer.
-Heu…Yann ?
-Oui ?
-On sera que tous les deux ?
-Pourquoi cette question ? Tu as peur de te retrouver seule avec moi ou quoi ? Dit-il avec le rire dans la voix.
-Non ! Non ! Mentis-je. C’était juste une question de simple curiosité.
-Je m’en doutais, j’aime bien te taquiner
-Yannick et ses blagues !
-Tu sembles avoir oublié que j’aime plaisanter.
-Je constate avec amusement que tu as toujours ton côté farceur. Alors, il y aura qui ?
-Un couple d’ami
-Ok, j’espère qu’ils sont sympas ?
-Oui tu verras ils sont très sociables et très sympas. Comme moi quoi ! Bon je te laisse te préparer. A toute à l’heure !
-Ok à toute à l’heure.
J’ai raccroché et j’ai filé sous la douche.
(…)
« Stella tu as été invitée à passer une journée à la plage avec Yannick et un couple d’amis à lui. Ce n’est pas un rendez-vous amoureux ou un truc du genre auquel tu vas donc pas de faux pas… »
Depuis deux semaines Yannick m’appelle régulièrement. On n’a pas arrêté de s’envoyer des sms depuis le jour où on s’était revu pendant le tournage de mon émission. Quelques jours avant le marathon. Je n’ai pas du tout l’intention de me monter des châteaux en Espagne car, je sais que lorsque Yannick m’appelle, ou m’envoie des messages c’est juste pour prendre de mes nouvelles et me témoigner sa sympathie.
Et pourtant je me surprends à espérer qu’il s’intéresse à moi comme un homme le ferait pour une femme qui lui plait.
J’ai pris une douche rapide avant de me coller à l’exercice minutieux du choix de me tenue.
La serviette autour de la taille, j’ouvris mon placard et sortis ma longue robe fluide en coton imprimée rose et saumon.
« Elle est très bien pour l’occasion »
J’ai passé mon maillot de bain, puis j’ai enfilé ma robe par-dessus puis j’ai préparé mes effets pour ma journée à la plage. J’ai pris mon sac fourre tout, j’y ai glissé un bouquin, un pagne et une grande serviette.
Quand je suis arrivée dans le salon, Anthony prenait son petit déjeuner. Depuis la fois où il a fait du rentre dedans à Yannick en faisant allusion à feu son père nos rapports étaient désormais tendus à l’appartement. Au travail on restait professionnels et on arrivait à collaborer sans problème. Mais à la maison, il n’y avait plus cette ambiance bon enfant qui régnait entre nous, comme lorsque nous venions d’arriver de Cotonou.
Je décidai alors de faire le premier pas et de briser la glace.
-Bonjour ! Bien dormi ? Dis-je d’un ton enjoué.
Anthony se retourna surpris et regarda de droite à gauche comme s’il cherchait l’existence d’une troisième personne dans la pièce. Doutant visiblement que je puisse m’adresser à lui en étant aussi joyeuse.
-Bonjour Stella finit-il par répondre. Visiblement enchanté par ma démarche.
-Alors prêt pour le retour ? C’est dans deux jours que toi et les autres repartez à Cotonou.
Finalement le temps est passé hyper vite !
-Oui on a eu la tête tellement plongée dans la course et tous les événements autour qu’on n’a pas vu les jours défiler.
-Tout à fait !
Je pris la brique de jus de mangue m’en suis servis un verre.
-Qu’est-ce qu’il y a de bon dans les news ? Demandai-je en désignant du menton le journal L’union que Tony lisait.
-Des faits divers à en faire froid dans le dos.
-Ah oui ?
-Une fille retrouvée morte au bord de mer…
-Oh Mince !
-Tu veux lire l’article ?
-Non merci ! Je ne préfère pas…Je suis sensible. Je me connais…Je risque d’en faire une affaire personnelle. J’ai trop d’empathie…
Anthony reposa le journal. Puis termina sa tasse de café.
-Des nouvelles ta maman ? De ta sœur ? Il y a quelques jours tu semblais préoccupé…
-En fait, commença Tony ma sœur a été interpellée.
-Par qui ? Et pourquoi ?
-On a remarqué qu’elle percevait régulièrement de fortes sommes en provenance du Bénin.
-Et ?...
-Cet argent lui a été envoyé par Joëlle SACRAMENTO
-C’est la cousine de William, cette femme est dangereuse !
-Justement on craint que Hercilia n’ait replongée.
-Comment ça replongé ?
-Ma sœur se droguait…dit-il presque honteux, voilà pourquoi j’ai tout fait pour qu’elle parte du Bénin. Mais ces salopards ne veulent pas lui lâcher la grappe !
-Ah je suis désolée…J’espère du fond du cœur que ça s’arrangera…
-Oui je l’espère aussi.
-Il faut en parler à la police. Ne cherchez pas à régler ce problème seuls, ta mère et toi.
-Je suis d’accord avec toi.
J’avalais rapidement une tartine de pain et bu d’une traite mon bol de chocolat au lait.
-Tu sors ? Me demanda Tony visiblement mal à l’aise qu’on parle de sa sœur.
« Il veut qu’on change de sujet »
-Oui, je vais à la Pointe-Denis avec des amis.
Au même moment je reçus un sms de Yannick.
« Je suis en bas »
Je lui répondis de suite.
« Ok, j’arrive »
-Bon ben on m’attend en bas. J’y vais.
-Amuse-toi bien ! Et surtout sois prudente.
-Toujours !
-Si tu as le moindre souci n’hésite pas à m’appeler.
-Merci de veiller sur moi mais tout se passera bien. Je serai avec Yannick et un couple d’amis à lui, donc je n’ai rien à craindre.
J’ai pris mon sac et je suis sortie.
« Sacré Tony ! »
(…)
Retour à Cotonou
***Alexiane AISSO***
Je me suis adossée au mur dans l’un des couloirs de la Clinique HOMEL (Hôpital de la mère et de l’enfant) de Cotonou. J’avais le cœur lourd. Ma consultation chez le gynécologue était loin de me rassurer. Bien au contraire, elle me plongeait à chaque fois dans une sorte de détresse. J’avais l’impression que les médicaments ne faisaient pas effet…William et moi avons appliqué les conseils du médecin. On fait l’amour plusieurs fois par jour quand je suis en période d’ovulation. Mais aucun résultat jusque-là. Je me demande si ce n’est pas parce qu’on force les choses. Entre nous, ce n’est plus si spontané. Et il m’arrive de me demander la raison pour laquelle je veux avoir un bébé justement en ce moment. Il aura deux autres bébés et il est préoccupé par ça. Quand je suis au lit avec lui, je le sens très loin de moi.
Sans que je ne m’en rendre compte, les larmes se sont mises à couler sur mes joues.
-Madame ? Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda une voix masculine près de moi.
J’ai levé les yeux vers l’homme qui m’adressait la parole. J’ai battu des paupières pour chasser les larmes qui m’aveuglaient et j’ai nettoyé mon visage en m’aidant du revers de la main.
-Je vais bien…une poussière dans l’œil.
-Venez…Ne restez pas là s’il vous plaît.
Il me montra une porte juste en face de moi. J’ai hésité à le suivre puis j’ai remarqué qu’il avait porté une blouse blanche sur son complet impeccable. Son visage exprimait une énorme sympathie à mon égard. J’ai donc laissé tomber mon masque et je l’ai suivi. On est entré dans une sorte de hall qui donnait l’impression d’être dans un autre univers. Le calme régnait par ici contrairement aux bruits qu’il y a de l’autre côté de la porte.
-Vous serez au calme ici Madame. Prenez votre temps fit-il en m’invitant à m’asseoir.
-Merci fis-je embarrassée. Je suis désolée de vous déranger de la sorte. Vous devez avoir du travail.
-Le premier travail du médecin est de s’occuper de tous les patients quelque soit leurs maux. Même les peines de l’âme sont source de graves pathologies. Vous pouvez pleurer en toute confiance.
Je me suis sentie rassurée devant son air sympathique.
-Je m’appelle Alexiane et vous docteur ?
-Docteur OBAME…Je suis oncologue. Enchanté
-Moi de même. Je vais m’asseoir alors et prendre le temps de me calmer.
-Je peux également vous écouter. Je ne vous connais pas et rien n’indique qu’on se reverra à nouveau. Donc vous pourriez vous épancher sans avoir peur des préjugés.
-…
-Qu’est-ce que vous en dites ? Puis-je m’assoir près de vous ?
-Oui vous pouvez, dis-je touchée par sa sollicitude. J’ai besoin de parler à quelqu’un en effet.
-C’est votre mari qui vous dérange ?
-Qu’est-ce qui vous fait dire que je suis mariée ?
-Je suis tenté de vous dire qu’une aussi belle femme que vous ne peut pas être célibataire mais je dois être encore plus sincère en vous avouant que votre alliance vous a trahie
J’ai éclaté de rire. Il est décidément très drôle. Puis mon rire s’est étranglé dans ma gorge quand je me suis souvenue de la raison de mes pleurs.
-Mon mari voit une autre femme que moi. Il m’a trompé avec une de ses ex copines et elle est enceinte de lui. Elle attend même des jumeaux !
J’eus un rire triste. Je marquai une pause car je sentais l’émotion me gagner.
-Oh je suis désolé….
-Cette femme va lui donner deux enfants du coup alors que je suis incapable de donner un enfant à mon mari.
-Il a réussi à tromper une perle telle que vous ? Il doit avoir des soucis de jugement fit-il avec un sourire charmeur.
-Je ne sais pas quoi vous répondre…Ce n’est pas la première fois qu’il trompe une femme avec elle…Mais c’est une autre histoire. Elle a eu une fille avec lui et la petite est malade…Elle souffre d’une leucémie.
-Arrêtez fit-il en se raidissant.
-Qu’est-ce-qui se passe ? Qu’est-ce que j’ai dit de mal ? fis-je déconcertée.
-Non rien…Je pense que je connais la femme dont vous parlez ! Et je ne pense pas que ce soit professionnel que j’en parle avec vous.
-Vous connaissez Francine fis-je ébahie.
-Oui…Et je préfère ne pas me mêler de cette histoire.
-Je comprends fis-je dépitée.
-Mais cela dit, vous n’avez pas à demeurer dans un mariage qui ne vous apporte pas l’épanouissement que vous recherchez. C’est mon avis. Je peux vous laisser mon numéro…au cas ou vous auriez envie de parler…Sauf de Francine bien évidemment .
-Pourquoi pas ? fis-je en appréciant son intégrité professionnelle.
Je lui ai tendu mon portable et il y a noté son numéro. Ensuite, je l’ai enregistré. Je me suis levée prête à m’en aller.
-Je pense que Francine n’est pas une mauvaise femme…La vie lui a joué un sale tour et elle a fait avec. Aujourd’hui, elle tente de sauver sa fille mais elle a blessé d’autres personnes au passage. Ce n’est pas facile pour elle.
-Je suppose.
-Vous pouvez discuter avec elle…cela vous aidera à aller mieux.
-Merci fis-je avant de me diriger vers la porte. J’ai été ravie de faire votre connaissance docteur.
Il venait de me conforter dans l’idée qui me démangeait depuis un moment. Je dois parler à Francine en tête à tête. J’ai besoin de lui dire certaines choses afin de voir si je dois redéfinir mes objectifs.
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