UNE MÈRE

Ecrit par Chelso


'' Je suis en manque. J'en ai besoin. Je dois avoir ma séance. Et cet idiot de Sonagnon qui a encore disparu je ne sais où ! Jamais là quand on a besoin de lui ! De toute façon, même quand on n'a pas besoin de lui, il n'est pas là. Dieu seul sait où il disparait a chaque fois. Je finirai par le découvrir. Mais pour le moment, je dois assouvir mes désirs. J'ai le corps qui me gratte. J'ai le bas-ventre en feu. Depuis deux heures, j'essaie de me contenir. Mais je n'y arrive pas. Je dois trouver un moyen... 

Après avoir laissé un message écrit bien en évidence sur la table du salon, qui disait que j'allais faire des courses, je sors. J'ai juste bipé Joshua, il sait déjà ce qui va se passer. Chaque fois que je prends la peine de lui faire signe, c'est que j'ai besoin d'avoir une bonne séance de rapports. Je l'appelle, Je débarque, je fais mon affaire et je rentre. Josh connait mon appétit sexuel. Il se débrouille pour me satisfaire, du moins, pour quelques heures. 

D'autant plus qu'il se débrouille mieux que mon mari, qui se contente de se satisfaire, lui, et de s'écrouler ensuite sur moi comme un gros sac de maïs saisi par la police républicaine. Je fulmine sérieusement contre lui, jusqu'à ce que j'arrive devant la porte de Josh. Je prends une grande inspiration, et je sonne. '' 


Pendant qu'ils font leurs petites affaires, une mise au point s'impose. Elle, c'est Amirath CHABI, épouse HOUSSOU. Vous l'aurez compris, elle est nymphomane. Et lors de ses crises, elle plaque tout pour se satisfaire. Réaction tout a fait normale, vu l'intensité de ses pulsions. Surtout en période d'ovulation. La nymphomanie, contrairement a la plupart des idées préconçues, est une maladie, mieux, une dépendance au sexe. Une nymphomane ne peut pas tomber amoureuse, elle recherche juste en permanence la satisfaction de ses pulsions, ce qui ne risque pas d'arriver, puisque, comme la toxicomanie, sa dépendance au sexe ne se soigne pas en quelques minutes. Cette dépendance détruit les relations, amicales, professionnelles, et les couples. Elle est souvent déclenchée par un manque d'amour pendant l'enfance, ou même un surplus d'amour paternel. Pour la soigner, rendez-vous chez un psychothérapeute ... Mais vu que notre personnage ne sait pas qu'elle est malade, et donc qu'elle doit se faire soigner, ça risque pas d'être pour aujourd'hui.. N'est-ce pas ?

Et donc, on retrouve notre Amirath quelques heures plus tard.......


'' Je pousse un ouf de soulagement.. Je suis assouvie, pour un moment au moins. Et je suis aussi en retard... Je me précipite dans un taxi, pour aller au marché du centre ville. Je suis censée être allée faire des courses, mais si je rentre les mains vides, mon ivrogne de mari va se remettre a me tabasser. Où est donc passée l'attirance aveugle que j'étais censée ressentir pour lui, d'ailleurs ? J'ai tout le temps envie de l'étriper, maintenant... 

Songeuse, je fais mes courses, et je rentre a la maison. Mon message est toujours sur la table, mes enfants toujours a l'école, et mon très cher époux toujours porté disparu. Je ne suis même pas étonnée. Au moins, mes frasques ne risquent pas d'être découvertes aujourd'hui.. Je me rends a la cuisine en sifflotant, préparer pour mon goinfre de mari et mes enfants. 

Il est 22h, mes enfants ont mangé, se sont déjà lavés, et dorment. Mon mari, encore aux abonnés absents. Et mon envie, déjà de retour et beaucoup plus pressante.

 Je prie pour que mon mari rentre, je n'ai pas encore envie de me sentir coupable. 

Mais une heure. 

Deux heures plus tard, il n'est toujours pas rentré. 

Et il est minuit. 

Et j'ai l'impression d'être folle. 

Le sang bat a mes tempes.

 Ma respiration est saccadée. 

Je tremble. 

J'ai froid. 

Et je sais que seule une chaleur corporelle pourra me réchauffer. 

Je frise l'hystérie. 

Et j'ai des vertiges. 

Instinctivement, mes doigts retrouvent mon portable. Retrouvent le contact de Josh. Et retrouvent la touche '' Lancer l'appel ''. Lorsqu'il décroche après deux sonneries, je lui demande, difficilement, si sa soeur est a la maison. Lorsqu'il me répond oui, j'ai trouvé mon alibi. 

Et sur la pointe des pieds, je sors de l'appartement. Il fait nuit, je suis seule, mais je fonce. Je suis en manque. J'en ai besoin. Je dois avoir ma séance. Et cet idiot de Sonagnon qui a encore disparu je ne sais où....''

NOUS, NORMAUX ? QUI...