En arrivant à l’adresse qu’on lui avait donnée, Donan était éberluée. Elle n’était jamais venue dans cette zone et était loin de se douter de l’existence d’une telle propriété à Amazonia. Elle s’étendait sur plusieurs centaines de mètres, totalement clôturé ; un petit village en somme. Sa résidence était complètement à la fin de clôture. Dès qu’elle fût à l’entrée, le portail s’ouvrit aussitôt, et l’assistant de Karl qu’elle avait eu au téléphone vint à sa rencontre.

Après quelques échanges de politesse, il la fit entrer. Tout autour d’elle dégageait un luxe insolent. Il l’informa que Karl allait la recevoir dans son bureau et l’y dirigea.  Le bureau paraissait plus sobre mais élégamment décoré et très spacieux.  Karl n’y était pas, mais l’assistant lui demanda de prendre place qu’il ne tarderait pas à venir. Un peu nerveuse, Donan préféra rester debout à examiner la pièce. Elle contemplait un tableau, tournant dos à l’entrée quand Karl entra dans la pièce. Elle se retourna et ils restèrent un moment tous les deux à s’observer sans dire mot.  Elle était sublime ; pensa t’il. Différente mais sublime dans sa robe en tissu fleuri : les cheveux un peu décoiffés on aurait dit qu’elle était venue en catastrophe sans avoir eu le temps de s’apprêter. Oh ! Qu’elle lui avait manqué ! S’exclama-t-il intérieurement. Sans ses talons hauts habituels, elle paraissait vraiment plus petite. Ces deux derniers mois passés sans aucun contact avec elle dans l’espoir de l’oublier n’avaient apparemment servi à rien. Pourtant cela aurait été plus simple pour ses projets de vengeance de ne rien ressentir pour elle. Mais que pouvait bien avoir ce bout de femme pour s’incruster ainsi dans son cœur ?

Donan quant à elle, était un peu nerveuse. Cet homme l’intimidait vraiment du haut de ses 1m90. Apparemment, il n’était pas si disposé que ça envers elle, vu la mine froissée qu’il affichait. Elle ne savait plus par où commencer et se demandait si finalement cette rencontre n’était pas une erreur après tout. Elle en était là dans ses pensées quand Karl se décida à rompre enfin le silence.

-Eh bien Donan ; je vous souhaite la bienvenue chez moi ! J’espère que vous ne vous êtes pas perdue en chemin.

-Merci ! Non. Pas du tout.

-Ok…. Prenez place ! Je vous sers quelque chose à boire ?

-Non…. Merci, répondit-elle en prenant place sur l’un des canapés.

Karl l’observa faire et prit également place.

Après un instant de silence, Donan finit par prendre la parole.

-J’ai été surprise que vous me répondiez aussi vite. On avait plus eu de vos nouvelles depuis deux mois et vous sembliez injoignable par téléphone.

-Hum, oui. J’avais voyagé. Je suis revenu hier. Vous disiez que c’était urgent ; je ne voulais pas vous faire attendre. Alors de quoi s’agit ‘il ?

Sa question eu le don de l’énerver au plus haut point. Elle n’en pouvait plus de tant d’indifférence ! Il devait bien se douter de la raison de sa visite quand même !

-Vous ne savez vraiment pas ? lui demanda-t-elle un tantinet agressif.

- Non, répondit ce dernier d’un air étonné.

-Vous avez convaincu Sèmè Invest de se retirer du projet du complexe hôtelier tout en sachant que cela nous conduirait à la ruine ! s’exclama Donan sur un ton accusateur. C’est vous n’est-ce pas ? Parce qu’il n’y a pas de raisons valables pour qu’ils se retirent maintenant.

 Karl se contenta de l’observer un moment, mine de rien et fini par dire.

-Vous semblez être furieuse contre moi Donan. Je vous avais pourtant prévenu que j’allais m’en prendre à votre mari.

-Oui mais je n’aurais jamais imaginé que vous iriez si loin. Êtes-vous conscient de la situation dans laquelle vous nous mettez ? Mon mari est innocent dans cette histoire. Vous ne pouvez le faire payer pour la faute de ses parents. Et même si à vos yeux il l’est ; mes filles et moi en sommes pour quoi dans toute cette histoire ? Nous n’y sommes mêlés ni de près, ni de loin. Et pourtant nous nous retrouverons à la rue dans le meilleur des cas. Parce que désormais c’est moi qui suis à la tête de l’entreprise et en cas d’insolvabilité, c’est moi qui serais poursuivie.

Karl était un peu ébranlé par ses propos ; mais il n’en laissa rien paraître. Au moment où il planifiait tout ceci, il était convaincu, que s’il lui en donnait l’occasion Donan allait s’allier à lui contre ce mari qui la traitait si mal. Mais quand il le lui avait proposé, elle avait refusé.

-Qu’est ce que cela peut ‘il me faire Donan ? Je vous ai tendu une perche que vous n’avez pas voulu saisir.

Donan n’en revenait pas de son insensibilité. Elle bondit du canapé.

-Vous  voulez dire que vous vous fichez pas mal que mes enfants et moi, nous nous retrouvions à la rue ? Que je sois peut être poursuivie, alors que je n’ai rien avoir dans cette histoire ?

Karl se leva à son tour avec nonchalance et lui dit calmement.

-Dans une bataille chacun choisi son camp Donan. Et quand c’est fait, on l’assume !

Ils se défièrent du regard un moment et Donan finit par détacher ses yeux et prit son sac. Elle l’accrocha lentement à l’épaule, le temps de se calmer et lui fit face à nouveau.

-Je pensais que vous étiez quelqu’un de bien Karl. Quand vous m’avez raconté votre histoire, je vous ai comprise. J’ai compris votre désir de vengeance suite à l’injustice dont vous avez été victime votre mère et vous. Mais si elle vous aveugle au point de brimer d’autres personnes innocentes, alors vous n’êtes pas mieux que ceux que vous condamnez. Vous venez de faire une chute libre dans mon estime. Adieu Karl, conclut ‘elle dans un murmure.

Karl resta comme figé sur place complètement abattu. Ses paroles lui avaient transpercé le cœur. Mais plus que tout, ce fut le mot « adieu » qui lui fut insupportable. Il ne pouvait accepter ne plus la revoir. Reprenant ses esprits, il fit la première chose qui lui vint à l’esprit. Il s’empressa de la dépasser, verrouilla la porte et empocha la clé.

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RDV MARDI  POUR LA SUITE !

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