-Mais que faites-vous ? Ouvrez cette porte tout de suite ! lui ordonna Donan.

- On n’a pas fini de discuter Donan. Je ne peux pas vous laisser partir ainsi.

- Pour ma part on n’a plus rien à se dire. Vous êtes décidé à détruire ma famille, grand bien vous fasse ! Je ne veux plus discuter avec vous, ni vous revoir de toute ma vie.

-Je vous aime Donan ! S’exclama-t-il. J’ai passé ces deux derniers mois à tout faire pour vous oublier mais je n’y suis pas arrivé. Si je n’étais pas amoureux de vous je me ficherais bien de ce qui pourrait vous arriver. Mais j’ai menti. Je ne suis pas insensible à votre situation. Mais en même temps, je ne peux renoncer à ma vengeance.

Il se passa les mains dans les cheveux, et s’approcha d’elle ; trop près d’elle. Il resta là à la fixer un long moment mais ne la toucha pas. Donan quant à elle était gênée et aussi un peu troublée par ce regard profond qu’il posait sur lui. Elle y lisait beaucoup de peine et aussi de la tendresse.  Gênée, elle se déroba à son regard,  lui tourna le dos pour s’éloigner un peu de lui. A peine avait ‘elle fait deux pas qu’il lui dit presque dans un murmure.

-Epousez-moi Donan ! Je vous aime, je ne vous ferai jamais de mal. J’aimerais vos enfants comme les miens……. Epousez-moi Donan ! répéta-t-il dans un souffle. Epousez-moi et je laisse tout tomber.

Hébétée, Donan se retourna et le regardait comme s’il venait d’une autre planète.

-Mais vous êtes fou ? C’est indécent, c’est scandaleux, ce que vous me proposez. Je suis déjà mariée,  je vous le rappelle! S’exclama-t-elle.  Je vous demande de sauver ma famille et vous vous me demander de la détruire en divorçant ?

-Ce serait indécent, si je vous avais proposé de coucher avec moi. Mais vous valez plus que cela pour moi. Bon sang ! Je suis fou de vous de Donan ! Quittez-le et épousez-moi. Il ne vous mérite pas. Il ne vous a jamais bien traité. Et moi, je n’ai aucun devoir moral envers lui.

- Mais moi si ! Et la manière dont il me traite ou m’a traité, ne vous concerne en rien Karl. Quelle partie de « j’aime mon mari » vous ne comprenez pas ? Je l’aime ! Je passerai toute ma vie à ses côtés. Il est hors de question que je le quitte. Maintenant ouvrez cette porte !

Karl l’observa un moment, perdu, et alla lui ouvrir la porte.

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Sur le chemin du retour Donan était à la fois en colère et angoissée. Elle qui pensait pouvoir convaincre Karl de revenir à de meilleurs sentiments, cela n’aurait pas pu se passer plus mal. Il devait maintenant lui en vouloir à elle aussi après tout ce qu’elle lui avait dit. Ils ne pouvaient désormais plus compter sur sa compassion, pensa t’elle dépitée. Elle allait tout raconter à Dodji dès son retour et ils verront quoi faire pour sauver quelques meubles.

Quelques minutes plus tard, elle était à la maison. Après avoir déposé machinalement son sac sur l’un des canapés du salon, elle se dirigea vers la chambre décidée à parler immédiatement avec Dodji. Mais elle le découvrit inconscient sur le sol à l’entrée de la chambre. Elle se précipita vers lui, l’appela, le bouscula, le gifla, le pinça ; mais il n’eut aucune réaction. Elle courut précipitamment au salon chercher son téléphone et composa le numéro de Sèdjro son médecin et ami, tout en retournant dans la chambre. Elle était entrain d’expliquer la situation à ce dernier quand elle le vit bouger.

-Il vient de bouger, cria t’elle presque en se précipitant sur lui. Chéri, ça va ? lui demanda-t-elle anxieuse.

Il ouvrit enfin les yeux, et la regarda un moment sans la reconnaître.

-Où suis-je ? Qui êtes-vous ?

Déboussolée Donan resta muette un moment ne comprenant pas ce qui se passait. La voix du médecin au téléphone la ramena à la réalité.

-Allo Donan ? Vous êtes toujours là ?

-Oui, Oui Docteur bafouilla t’elle. Il a repris conscience, mais, mais je crois que…. Il ne me reconnaît pas Docteur.

-Je viens dans un instant, je ne suis pas loin de chez vous. Maintenez-le dans cette position, qu’il ne bouge surtout pas.

Elle acquiesça et raccrocha.

-J’ai atrocement mal à la tête, se plaignit Dodji en essayant de soulever la tête. Donan l’en empêcha.

-Non, ne bouge surtout pas. Docteur Sèdjro arrive, il a dit de ne pas te lever.

-Mais vous qui êtes-vous ? Où suis-je ?

Donan était perdue, elle commença à couler les larmes. Elle ne comprenait pas ce qui lui était arrivait. Mais ce devait être grave s’il ne la reconnaissait pas.

-Tu ne me reconnais vraiment pas ? Je suis Donan, ta femme et tu es à la maison.

-Ma femme ? demanda ce dernier étonné. Mais à peine eut ‘il le temps de s’en étonner qu’il recommença à se plaindre de son mal de tête et à geindre.

-Clame-toi, lui souffla Donan, le Docteur est bientôt là.

Dès qu’elle entendit la voiture du médecin arriver, elle se précipita pour aller lui ouvrir.

-Merci d’être venu si vite Docteur. Il n’arrête pas de se plaindre de mal de tête. Suivez-moi.

Le médecin l’examina un moment et finit par demander à Donan de l’aider à l’allonger sur le lit. Il ne reconnut pas non plus le médecin qui était son ami. Ce dernier lui administra des médicaments et rassura Donan sur son état. Dodji ne tarda pas à sombrer dans le sommeil. Mais Donan n’était pas dupe et ne se laissa pas convaincre par son « il ira bien à son réveil, ce n’est rien de grave ».

-Bien sûr que c’est grave ! S’exclama-t-elle. Je me rends bien compte que vous ne me dites pas tout. Il ne nous reconnaît ni vous qui êtes son ami, ni moi qui suis sa femme ! Dites-moi la vérité s’il vous plaît !

- Parlez-en avec lui à son réveil, lui dit finalement ce dernier.

-Donc il a bel et bien quelque chose que vous ne voulez pas me dire ; murmura Donan plus pour elle-même que pour lui.

-Appelez-moi en cas de soucis, dit ce dernier avant de s’en aller.

Donan le raccompagna et revint auprès de Dodji qui dormait paisiblement. Anxieuse, elle ne savait plus trop à quel sein se vouer, mais pressentait qu’elle était entrain de perdre son mari. Refoulant ses sombres pensées elle se coucha à ses côtés et se serra contre lui de toutes ses forces.

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RDV VENDREDI  POUR LA SUITE !

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