UNE SURPRISE DE TAILLE (2)
Ecrit par Pegglinsay
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David (quelques minutes avant mon embarquement)
Rosa me prend dans ses bras et m’élance. Elle pleure silencieusement.
- Tu vas me manquer ! me dit-elle avec une petite voix.
- (je serre mon étreint) tu vas me manquer aussi Rosa !
- ….(elle pleure bruyamment dans mes bras)
- Eyyyyy dear ! C’est pas comme si on allait jamais se revoir !?
- Oui mais…mais c’est la première fois qu’on va se séparer aussi longtemps mais (elle passe une main sur son visage) je suis contente rassure-toi ! Enfin tu vas trouver celle que tu aimes et aussi tes enfants.
- Oui enfin ! je vais enfin les voir…
- Ils vont être surpris…, dit-elle en essayant de sourire.
- J’ai appelé l’un de mes cousins donc il va m’emmener chez ma mère qui fête son anniversaire aujourd’hui.
- Tu fais les choses en grand toi !!!
- J’essaie en tout cas !
- (elle me reprend encore dans ses bras et murmure à mes oreilles) tu es quelqu’un de bien et cela je n’en ai jamais douté.
- Merci d’être venue à mon secours ! D’avoir été mon ange gardien pendant plus de deux ans. Tu as été ma bouée de sauvetage pendant toute cette galère.
- (elle me serre encore plus et m’embrasse sur les deux joues) on se parle dear.
- Je t’appelle dès que j’aurai atterri baby girl (elle sourit à travers ses larmes).
- Bye dear !
Je la laisse et pris mes deux malles et m’éloigne d’elle en entendant la voix d’une hôtesse appelant les passagers du vol Miami\Port-au-Prince. Je me tourne une dernière fois et lui fais un signe de la main, elle m’envoie un baiser.
Quinze plus tard j’étais dans mon siège et mon cœur battait la chamade. Presque huit ans sans voir ma femme et mes fils. Sans pouvoir la prendre dans mes bras, sans pouvoir être là , physiquement pour eux. Je me demande comment mes fils vont me recevoir ? Comment ils vont réagir à ma présence ? Comment mes parents, ma femme et mes fils vont prendre ma surprise. J’essaie de ne pas penser à tout cela. Le plus important c’est de les voir et maintenant il me reste moins de deux heures avant mon atterrissage. Haïti me voici !
Je trimballe mes malles derrière moi et grogne un peu. Je n’aime pas porter tant de charges mais quand après tant d’années sans les voir « il te faut au moins deux cadeaux pour chaque personne » m’avait dit Rosa. Maintenant j’ai deux malles et un grand sac sur le dos, hmmmmm. J’ai du passer environ trente minutes afin de pouvoir sortir et retrouver mon cousin. Apres une grande accolade, moi et mon cousin nous nous dirigeons vers le parking.
- Ils vont être sans voix mec !!! me lance mon cousin avec enthousiaste.
- Ouais !
- Bon sang ! je ne l’ai pas crue quand tu m’as annoncé la nouvelle mon vieux !
- Je ne voulais pas que les autres le sachent et je savais que tu pouvais garder un secret.
- Je ne l’ai même pas dit à ma femme !
- Merci cousin !
- Ah je t’en prie. C’est la moindre des choses bro ! tu as été trop bon envers ma famille alors c’est peu !!!!
- Et comment va tout le monde ?
- Ben...on se maintient ! Comme tu peux le voir le pays n’a pas changé ou plutôt a régressé. Tout le monde essaie tant bien que mal de ne pas se laisser aller…
- Hmmmmm je comprends.
Pendant tout le trajet, on n’a pas arrêté de discuter, une façon de rattraper le temps perdu. Mais ce qui a sapé mon moral c’est l’embouteillage monstre qu’on a rencontré au niveau de Martissant. J’ai été a ça de faire une crise nerf en passant presqu’une heure sous un soleil d’aplomb dans une voiture sans air conditionné. J’étouffais même ! Mais j’ai souri en pensant que dans un moment, je serai avec eux !
Enfin on est arrivé chez mes parents ! Je regarde la zone et remarque que beaucoup de choses ont changé. J’ai même oublié la ruelle dans laquelle je devrais rentrer. Je me rapproche de la maison et entends de la musique. On ouvre la porte et mon cousin rentre la voiture. Je descends et prends mon sac et laisse les malles pour le moment dans la voiture. Je remarque qu’il y a beaucoup de gens et personne ne me reconnait à part mon oncle Joseph.
- Mon petit David ! crie-t-il en se tenant la poitrine. Non je ne rêve pas !!!!! C’est bien toi !!???
- (je lui donne une longue accolade) c’est moi tonton !
- Mon Dieu !!!
Sans doute alertée, par les cris de mon oncle, ma mère vient voir ce qui se passe sur la cour quand elle tombe sur moi, elle ouvre grand la bouche et se met tout de suite à pleurer en tenant sa poitrine.
- Mon…mon fils…mon… fils…David ! réussit-t-elle à articuler.
- Maman ! (je me jette dans ses bras. L’étreint était si fort que j’ai senti des larmes coulées sur mes joues. Je ne pouvais plus retenir tant d’émotions en ce moment)
- David !
- Maman ! (c’est comme si le temps avait été suspendu. je ne me souciais guère des gens qui se trouvaient autour de nous, seule comptait ma mère dans mes bras entrain de mouiller ma chemise) tu m’as tellement manquée…
- Que dirai-je mon fils…que dirai-je…
Puis j’ai vu mon père sorti de la maison avec un air hagard en me voyant. Ma mère recule et laisse la place à mon père qui me serre dans ses bras.
- Bon retour à la maison fiston !
- Merci papa ! dis-je en essayant tant bien que mal d’essuyer mon visage.
- C’est le plus beau cadeau que tu puisses m’offrir mon bébé ! me dit-elle en séchant ses larmes. Oh Seigneur ! Merci !!!! (elle me prend encore dans ses bras et demande) où est Léa ? Les garçons ?
Je vis apparaitre mes deux garçons d’un pas timide, là j’ai pas pu retenir mes larmes. Qui avait dit qu’un homme ne pleure pas ? Il est bien idiot celui qui a fait cette affirmation. J’avance vers mes fils, je me baisse pour pouvoir les embrasser. Je les serre jusqu’à les étouffer.
- Papa ! (Nicolas le plus grand des deux me regarde et me dit à l’oreille) Je suis enfin content que tu sois là !
- Moi aussi, repris le plus jeune !
- De même pour moi les garçons ! ( je les embrasse encore plus fort)
Mes garçons sont encore dans mes bras et mon regard est dans la foule entrain de chercher ma femme que je ne vois pas. Devinant mes pensées ma mère me dit :
- Elle est à l’intérieur mon fils (elle se mouche bruyamment dans un mouchoir)Tu n’as plus de temps à perdre, va la trouver.
Je dépose mes fils, salue quelques personnes au passage et rentre dans la maison. Je me dirige vers la cuisine, là où je trouve mon cousin et sa femme, deux autres personne puis Larissa. En me voyant, elle fait un boucan et me saute au bras !
- Mon Dieu ! David !!!!!!
- Salut sœurette !!!!!
- Non franchement (je l’embrasse) J’ai failli avoir une crise cardiaque ! (elle se retourne et regarde mon cousin) t’es un cachotier toi !
- Même à moi, il n'a rien dit !! Lance sa femme.
- Je lui avais demandé de ne pas le faire !
- (elle m’embrasse encore une fois) Je suis si contente que tu sois laaaaaaa, crie-t-elle. Quelle surprise mon cher ! J’adore !!!!!
- Et Léa ?
- Elle est près des chambres, je vais l’appeler…
- Non, l’interrompis-je. Je vais la trouver !
- D’accord mon pote (mon cousin me donne une tape à l’épaule) Va enfin retrouver ta femme.
Je les laisse et je vais droit vers les chambres quand je trouve un petit garçon qui vient vers moi. Je lui touche la tête et le laisse partir. Je m’avance encore un peu quand mes yeux tombent enfin sur ma femme à genoux entrain de nettoyer le sol. Je prends une pause et la regarde faire. Elle est entrain de ramasser je ne sais quoi par terre et les dépose dans une assiette. Je ne sais pas pourquoi mes jambes refusent d’avancer vers elle. Elles deviennent lourdes et me tiennent immobile. Sentant sans doute que quelqu’un la regarde, elle s’est levée et a tourné la tête. Nos regards se scellent et elle laisse tomber l’assiette.
Je la regarde pendant quelques minutes mais aucun son ne sort de sa bouche. Elle semble figée. Ma respiration devient courte et je n’ai qu’une envie c’est de la prendre dans bras.
- Bonsoir mon amour ! réussis-je à dire. Je suis… je suis si (je me laisse gagner par l’émotion) si content de te voir enfin ma belle !
Elle ne répond pas et me regarde comme si j’étais une mirage. Je m’avance mais elle recule.
- Honey ! It’s me !!!! dis-je en souriant
Elle recule encore un fois, ouvre rapidement la porte de la salle de bain et s’enforme. Je cours vers la porte et cogne comme un demeuré.
- Chérie ouvre-moi !
Je n’entends rien donc je continue à cogner mais elle n’ouvre pas. Je commence à tourner comme un lion en cage. J’ai fait des dizaines de scenario dans ma tête en imaginant notre rencontre mais jamais cela ne fut ainsi. Je nous voyais toujours dans les bras l’un de l’autre entrain de pleurer de joie et à s’embrasser comme des fous mais jamais j’aurai pu imaginer que ma femme puisse s’enfermer pour ne pas me voir.
- Dear ! s’il-te-plait… Je sais que…. (je laisse tomber je n’ai jamais été un grand parleur et je ne sais quoi dire pour qu’elle puisse m’ouvrir. Je m’assoie par terre devant la porte de la salle de bain) Si je dois attendre encore huit ans devant cette pièce pour te voir je le ferai. Pourquoi ? parce que je t’aime et que je ne suis rien sans toi Léa ! lol je n’ai jamais imaginé notre rencontre ainsi ! (je frappe ma tête contre la porte) bébé ouvre-moi ! On a passé plus de sept ans à se parler, tu ne crois pas qu’il est temps qu’on fasse autre chose comme se serrer dans les bras de l’un de l’autre et de te montrer à quel point tu m’as manquée!!
D’un coup elle ouvre la porte et je me retrouve étendu au sol.
- Au seigneur ! dit-elle enfin.
Léa
J’ai du mal à le voir tant que mes yeux sont pleins de larmes. Je ne me fais pas encore à l’idée que mon mari, mon David soit ici en ce moment !!!!!
- Dear ! s’il-te-plait… Je sais que... Si je dois attendre encore huit ans devant cette pièce pour te voir je le ferai. Pourquoi ? parce que je t’aime et que je ne suis rien sans toi Léa ! (je souris à travers mes larmes) je n’ai jamais imaginé notre rencontre ainsi ! bébé ouvre-moi ! On a passé plus de sept ans à se parler, tu ne crois pas qu’il est temps qu’on fasse autre chose comme se serrer dans les bras de l’un de l’autre et te montrer à quel point tu m’as manquée.
Non mais je suis entrain de faire quoi là à pleurer comme une madeleine !!?? Je cours vers la porte et l’ouvre. Je vois le corps de mon mari s’écrouler par terre
- Au seigneur ! dis-je enfin en mettant mes deux mains devant ma bouche.
Il éclate de rire en m’entraine avec lui. Je tiens mon ventre tellement je ris de la situation. Passé ce moment, mon rire se transforme en pleure. Je pleure tout mon saoul et ne peux m’arrêter.
- Chérie !!!!
Mes pleures s’intensifiaient et lui pendant qu’il était encore par terre leva ses deux bras et me fait signe de l’aider à se relever. Je me mets en face de lui, et celui-ci m’attire vers lui. Je me retrouve en califourchon sur lui par terre et essaie de me calmer. Il passe ses mains sur mes joues et essaie de les essuyer. Je remarque en même temps que mon homme pleure également.
- Mon chéri ! tu…tu..
- Je t’aime Léa !
- Mais qu’est-ce-que tu fais ici ? tu m’avais dit…tu m’avais dit…
- Chérie je suis là (il passe une main dans mes cheveux). Je suis là en chair et en os ma belle!!!!!
- Tu aurais du me dire….. (elle m’assène d’une gifle et me bombarde de coup de poing à la poitrine) Tu aurais du….
- (je lui tiens fermement les deux poignets) ça n’aurait pas été une surprise chère femme !!
- Je te déteste, lançai-je en lui donnant une autre gifle.
- Je te déteste encore plus, me dit-il à son tour.
- (j’eclate de rire et dégage mes poignets de son emprise et prends un air sérieux) si tu savais comme je suis heureuse ! Je me demande si je ne suis pas entrain de rêver. J’ai peur que ce soit le cas.
- Regarde-moi (il est toujours couché par terre et prend mon visage en couple) Je suis bien là ma chérie (il passe ses doigts sur mes lèvres et je frissonne. Cela fait si longtemps que je n’ai pas ressenti cela. Je me redresse un peu et me baisse pour pouvoir être plus près de lui) si tu savais comment…
Je ne lui laisse pas le temps de terminer sa phrase que j’écrase mes lèvres sur les siennes. Ce baiser était maladroit et trop rapide ; nos dents s’entrechoquaient tellement le désir de l’autre se faisait sentir. Tout autour de moi me semblait irréel, je ne voyais rien d’autre que mon mari couché par terre et moi assise sur lui. Je ne pouvais plus m’arrêter ; je le touchais de partout comme pour être sûr qu’il est bien là. L’inconfort de notre position était le cadet de mes sourcils. On s’embrassait comme si notre vie en dépendait. Il se lève et s’assoit pour qu’on puisse être à la même hauteur. Quand j’ai senti ses mains sur mes fesses j’ai failli jouir. Passé plus de sept ans sans sentir les mains d'un homme parcourir sa peau c’est un enfer. Je ne vous le dis pas !
- Désolée de vous déranger !
Je me détache enfin de David et lève les yeux, vois Larissa qui nous regarde et je souris.
- Je vous demanderai s'il vous plait de prendre une chambre pour votre retrouvaille parce qu’il y a des enfants à la maison ! Dit-elle pour casser l'ambiance.
Moi et David partons dans un fou rire. Je me lève et l’aide à faire pareil.
- Viens, me dit-il en me prenant par la taille. Suis-moi !
Je me sens comme une collégienne entre ses bras et je souris de toutes mes dents toujours entrain de me dire que je suis entrain de rêver. Si c’est le cas je ne veux plus me réveiller. Il est là et c’est ce qui compte.