Vicissitudes : Chapitre 10

Ecrit par Djiffa

AUTEUR : DJIFA BLESSINGS

Darla
Lolita est trop bête ; elle a la chance d’avoir un mari comme Issifou et au lieu de prendre soin de lui, elle gifle sa mère et n’a même pas encore compris que la seule solution, c’est de s’excuser !Issifou est très beau et m’a toujours plu. Il dépose sa femme au boulot et vient la chercher. Il est très prévenant dans ses gestes. Je l’ai toujours admiré. Moi je n’ai pas la chance de rencontrer un homme qui veuille bien m’épouser ; depuis qu’elle m’a parlé de cette affaire, je ne pense qu’à séduire Issifou. Pour ce faire, je compte réfléchir et élaborer un plan d’action. Je vais discrètement prendre son numéro de téléphone dans le portable de Lolita qui ne verrouille jamais son téléphone. Je prends de l’âge et je n’ai toujours pas trouvé un homme sérieux et célibataire. Pendant qu’il fallait choisir, je refusais les avances des jeunes célibataires parce qu’ils n’ont pas les moyens ; aujourd’hui, je ne tombe que sur des hommes mariés parfois à plusieurs femmes ; alors, si Lolita déconne, je lui arracherai son mari sans état d’âme ; d’ailleurs, je vais lui présenter des hommes et passer par derrière pour informer Issifou. Je vais lui tendre des pièges. Elle m’a dit qu’elle serait au village ce weekend. Dès le lundi, je vais commencer à lui mettre des idées de rébellion dans sa tête. Comme elle est orgueilleuse, je pourrai facilement atteindre mes objectifs. Il faut que je mette tout en œuvre pour plaire à Issifou. Si je réussis à me faire aimer, je n’aurai aucun embarras devant Lolita ; elle n’aura que ses yeux pour pleurer.

Kadessa
J’ai bien réfléchi et j’ai accepté d’épouser Issifou ; je ne veux plus traîner longtemps à la maison ; il faut que je me marie ; certes, Issifou a déjà une épouse mais avec un peu de chance, cette dernière ne reviendra plus ; et même si elle revient, je serai la deuxième épouse donc la plus chérie. J’œuvrerai de telle sorte qu’aucune autre femme ne vienne s’ajouter à moi. En plus, moi je suis musulmane ; la famille m’acceptera mieux que l’autre. Etant une amie à ma mère, ma belle-mère ne m’est pas non plus étrangère. S’il y a un problème, il pourrait se régler facilement.
Pendant longtemps, j’ai été dure de caractère et les hommes m’ont fui ; je vais maintenant changer ; seuls les imbéciles ne changent pas. J’apprendrai la soumission et le respect, deux qualités sans lesquelles je ne saurais être heureuse dans mon futur foyer. Je dois faire disparaître du milieu de mon être, toute mauvaise humeur, toute aigreur, toute rancune et tout esprit de rébellion. Je dois bannir de ma vie les explosions de colère, les injures, les criailleries et les remarques blessantes. Je dois apprendre au contraire à être aimable et compréhensive. J’ai envie comme ma petite sœur d’avoir un mari et des enfants ; je ferai tout pour que ce soit le cas. Je dois saisir cette opportunité.

C’est sur cette résolution que je vais voir ma mère :

- Maman, est-ce que Issifou est déjà informé ?

- Sa mère a promis arranger cela ; l’essentiel était que tu sois d’accord. D’ailleurs, j’ai une idée, nous allons lui rendre visite pour en avoir le cœur net.

Issifou
Je n’espérais plus Lolita quand elle est venue. Je ne peux pas le lui avouer mais j’ai aimé la revoir même si je suis toujours fâché.

- Bonsoir Issifou

- Bonsoir, prends place

- Où est Fatima ?

- Chez ma mère ; je voulais que nous discutions tranquillement sans être perturbé.

- Ok, je t’écoute ;

- Qu’est-ce que tu es allée faire au village ?

- Voir les parents.

- Ok,je ne vais pas te mentir Loli, je suis très en colère ; qu’est-ce qui t’a pris de lever la main sur ma mère ?

- Je ne l’ai pas fait exprès et je regrette ; elle a insulté mes parents de crève-la-faim.

- Je ne pense pas qu’elle oserait ; et même si c’est le cas, cela ne justifie pas ton acte ; de toute façon, je lui demanderai et si c’est le cas, je saurai comment régler cela ;

- Très bien, il faut bien lui parler Issifou ;

- quand comptes-tu présenter tes excuses à ma mère ?

- Honnêtement, je ne sais pas ; ce qui est certain, je ne vais plus jamais lever la main sur elle ;

- Pour notre bien à tous les deux et aussi pour le bien de Fatima, il faut que tu présentes tes excuses le plus tôt possible et que tu reviennes à la maison ;

- Issifou, essaies-tu de me dire que si je ne présente pas des excuses à ta mère, je ne reviendrai plus ici ?

- Tu as parfaitement bien compris.

- Je comprends ; tu prends parti pour ta mère !

- N’as-tu pas pris parti pour les tiens en giflant ma mère quand elle les a insulté ?

- Issifou, je peux te promettre de ne plus recommencer ; mais présenter des excuses, pas question.

- As-tu parlé de la situation à tes parents ?

- Oui

- Et que t’ont -ils conseillé ?

- Issifou, ta mère est en train de détruire notre amour, ne te laisse pas faire.

- Réponds à ma question ; que t’ont conseillé tes parents ?

Lolita hésite à répondre. Je savais que ses parents ne pouvaient pas la soutenir dans ses bêtises. Je reprends la parole :

- Je sais que tes parents t’ont conseillé d’aller t’excuser ; mais tu ne veux pas ; tu es têtue et tu me déçois énormément. Je pensais que tu m’aimais et que tu voudras sauver ce mariage ; si tu ne présentes pas des excuses à ma mère, je ne pourrai plus vivre avec toi. Je te suggère d’y penser très sérieusement.

- Tu me fais du chantage Issifou ; je t’ai déjà promis que je ne recommencerai plus. Je voudrais prendre Fatima avec moi ;

- Non, si tu l’aimais tant, tu allais t’humilier ;

- Issifou, tu comptes m’empêcher de voir ma fille ?

- Pas du tout ; tu la verras quand tu voudras ; en plus, pourquoi n’habites-tu pas chez ta sœur ?

- Chez elle, c’est étroit, il n’y a pas assez de place.

- Dis plutôt que tu veux être libre de faire ce que tu veux ; ton attitude le montre déjà ; quand tu seras décidée de faire ce que je te demande, reviens-me voir mais le plus tôt serait le mieux.

Lolita se lève, rentre dans la chambre et remplit une valise d’habits, puis repart. Franchement, ma femme m’étonne ; ma mère avait donc raison ; elle ne m’aime pas suffisamment pour présenter des excuses ; c’est quand même étrange ! Me suis-je tout le temps tromper sur cette Lolita ?

Maman Issifou
Mon fils est venu me rendre visite ce dimanche soir alors que je ne l’espérais plus ; il a la mine déconfite.

- Que se passe t-il mon garçon ?

- Rien maman, je suis venu voir Fatima ;

- Elle dort ;

- Ok, dis maman, est-ce vrai que tu as traité les parents de Lolita de crève-la faim ?

- Oui, je l’ai dit, j’étais en colère ;

- Je te prie de contrôler ton langage envers elle maman, s’il te plaît ; évite de mépriser ainsi les gens.

- Tu la défends ?

- Non maman ; mais autant je n’admettrai pas qu’elle te manque de respect, autant je n’encouragerai pas que tu insultes ses parents.

- Cela ne lui donne pas le droit de me gifler. Mais bon, je te promets de ne plus proférer des injures envers ses parents ; ceci dit, je suppose que tu l’as vu et c’est elle qui te l’a dit.

- Oui maman, je l’ai vu ;

- Et alors ?

- Elle regrette son geste ; elle viendra vers toi en temps opportun.

- Je veux bien voir cela pour croire ; tu ne connais pas ta femme ? Plus orgueilleuse qu’elle, tu meures ! Elle est trop fière. Tu devrais penser à la seconder pour qu’elle arrête de faire la maligne ; c’est parce qu’il n’y a pas de concurrente qu’elle se croit tout permis.

Au même moment, Ganiatou et Kadessa font leur entrée dans ma maison. Dieu merci ! Je ne pouvais pas souhaiter meilleure coïncidence. Comble de ma joie, Kadessa est bien habillée ; elle porte une robe qui révèle ses charmes et elle est bien coiffée, de quoi ne pas laisser un homme de marbre.

Issifou
Ganiatou une amie à ma mère est venu lui rendre visite ; elle est accompagnée de sa fille Kadessa que j’ai déjà vu quelques fois ; elle a bien changé, elle a l’air d’une vraie femme maintenant. Elle porte un vêtement qui moule ses formes sans pour autant relever de l’indécence, style que j’aime bien. Nous nous saluons puis ma mère me dit :

- Issifou, j’espère que tu n’as pas oublié Kadessa, la fille de mon amie ;

- Pas du tout maman, je me rappelle bien d’elle ; je l’ai déjà vu dans ton magasin.

- Très bien, Issifou, il faut faire la causerie à Kadessa. Pendant ce temps, je veux parler à sa mère ; nous vous ferons signe quand nous aurons terminé.

J’invite Kadessa à se rendre avec moi dans la seconde salle de séjour de la maison de ma mère. Cela ne me gêne pas de discuter avec elle un moment comme ma mère me l’a demandé.

- Alors, Kadessa, comment tu vas ?

- Je vais bien ; de même que toi j’espère ;

- Ca va merci ; alors, tu continues de vendre au magasin ?

- Oui, j’ai complètement remplacé ma mère qui a arrêté le commerce ;

- Et tu t’en sors ?

- Je suis une femme battante alors tout va bien.

J’avoue que la discussion avec Kadessa est agréable. Elle a de l’humour et elle est très attrayante. Elle s’adresse à moi avec respect. Elle réussit à enlever la déception que je ressentais après ma conversation avec Lolita. J’exagère peut-être mais elle m’a séduit. Cependant je suis déjà marié et je ne compte pas prendre une seconde épouse car la polygamie ne m’a jamais intéressé. J’aime la paix et la quiétude et la polygamie ne permet pas d’être tranquille. En plus, j’aime bien ma femme ; mais voilà qu’elle déconne et je me demande jusqu’où elle poursuivra ses bêtises. Une chose est sûre, je ne vivrai plus avec elle si elle ne présente pas des excuses à ma mère car c’est le signe qu’elle ne tient pas à moi.

- Kadessa, la discussion est agréable mais je dois rentrer ; demain c’est lundi et le boulot m’attend.

- Je ne vais pas te retenir ; j’espère que nous nous reverrons bientôt.

- Certainement

Je prends congé de ma mère et son amie. Avant mon départ, Kadessa et moi avons échangé nos numéros de téléphone.

Eric
Je viens de recevoir un appel concernant la maison mise en vente. Ceci commence à me fatiguer car après avoir visité la maison, la plupart des clients la trouvent trop chère ; effectivement, cette maison vaut cent millions mais maman et moi avons exigé le double, justement pour que les gens se découragent. Tant que la maison ne sera pas vendue, la caution de Wilson ne pourra être payée.
Contre mon gré, j’ai donné rendez-vous à ce nouveau client ; généralement, nous les tournons en rond. Mais ce dernier a tellement insisté que j’ai dû accepter ; je sais que pour finir, il trouvera la maison trop chère. Je me rends à l’endroit pour l’attendre. Il est très ponctuel car il m’y attendait déjà :

- Bonsoir, je m’appelle Eric et ma mère est le propriétaire de cette maison qui appartenait à mon feu père.

- Moi, c’est Darius ; la maison est bien positionnée ; procédons à la visite ;

J’ouvre le portail et je le fais visiter. Il a l’air très intéressé ; mais à la fin, comme je m’y attendais, il la trouve trop chère.

- Ecoutez Monsieur Eric, la maison ne vaut pas deux cents millions ; je vous donne cent ;

- Non, c’est deux cents ou rien ;

- Etes-vous sûrs de vouloir vendre cette maison ?

- Oui, si c’est pour deux cents millions ;

- Dans ce cas, je vous suggère d’enlever l’écriteau « à vendre » parce que vous n’allez jamais trouver un client pour ; moi par exemple, je n’hésiterai pas à vous donner la somme de deux cent millions si la maison vaut ce prix ; mais là, je ne peux pas ; autant aller donner cent millions à un mendiant dans la rue !

- Très bien, je savais que vous alliez me faire perdre mon temps ; au revoir Monsieur Darius.


Darius
Je suis étonnée par l’attitude d’Eric ; j’ai l’impression que quelque chose ne tourne pas rond dans cette histoire ; personne n’achèterait cette maison à deux cent millions ; elle vaut au plus cent et même là encore ! Il faut que je perce ce mystère.

A Suivre.....

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