Vicissitudes : Chapitre 11
Ecrit par Djiffa
AUTEUR : DJIFA BLESSINGS
Darius
Je suis étonnée par l’attitude d’Eric ; j’ai l’impression que quelque
chose ne tourne pas rond dans cette histoire ; personne n’achèterait
cette maison à deux cent millions ; elle vaut au plus cent et même là
encore ! Il faut que je perce ce mystère ! Je vais téléphoner à Adéline
pour lui signifier mes regrets de ne pouvoir acheter cette maison qui pourtant
me plaît beaucoup. Je prends mon téléphone puis j’abandonne l’idée de
tout lui dire par coup de fil ; je vais plutôt l’inviter à un déjeuner,
histoire de mieux la connaître.
- Allo
- Bonsoir Adéline, c’est Darius
- Qui est Darius ?
- L’acheteur potentiel, l’ami dé Hélène ;
- Oh ! Excuse-moi ; alors, vous avez contacté l’intéressé ?
- Oui, il faut d’ailleurs que je vous parle mais pas au téléphone ;
pouvez-vous m’accorder un moment demain ? Nous pourrions déjeuner
ensemble ;
- C’est parfait ; ce sera où ?
- Au même endroit que la dernière fois.
- A demain
Je ne sais pas pourquoi mais la belle Adéline me plaît beaucoup. Je
ferai tout pour l’avoir. Elle mérite mieux qu’un prisonnier.
Kadessa
J’ai été ravie de croiser Issifou chez sa mère ; il est toujours aussi
beau que dans mes souvenirs. Pendant notre conversation, j’étais en mode
séduction. Je faisais tout pour lui plaire. Il m’a laissé son contact
téléphonique ; je vais commencer à lui envoyer des messages pour
augmenter son désir ; surtout qu’il est seul ces temps-ci. Sa mère nous a
fait savoir que sa femme n’est toujours pas de retour ; j’espère
qu’elle traînera bien dehors pour que je puisse avoir le temps de bien
opérer. Je veux conquérir le cœur d’Issifou. Je veux le rendre amoureux.
Je serai douce et attentionnée tout en évitant d’être collante. La
place de deuxième épouse ne me gêne pas ; l’essentiel est qu’une
troisième ne vienne pas s’ajouter ; mais, à travers ses propos, j’ai
bien senti que Issifou aime sa femme ; mais l’homme quand il est seul
est souvent vulnérable ; ma mère avait l’habitude de dire à ma sœur
d’éviter de s’absenter pour longtemps car l’absence prolongée d’une
femme auprès de son homme est source de tentation.
Celle Lolita
doit être vraiment bête ; Maman Issifou m’a dit qu’elle n’a même pas
pris la peine de s’excuser depuis l’incident ; en tout cas, moi je vais
en profiter pour prendre place ; quand elle sera de retour, je serai
déjà installée comme sa rivale.
Lolita
Issifou exagère !
Mais je ne vais pas me laisser faire ; quand je vivrai un moment loin de
lui, il viendra me chercher de lui-même ; ne dit-on pas que l’on ne
connaît l’utilité des fesses qu’au moment de s’asseoir ? Je doute fort
qu’il puisse vivre longtemps sans moi. Sa mère ne peut pas lui donner
tout ce que je lui donne. Il ne tiendra pas longtemps. Il aura envie de
faire l’amour ; en ce moment, il comprendra mon importance. Je reste
sereine ; il finira par me demander de revenir très bientôt. Les
Saintes écritures disent que l’homme doit quitter son père et sa mère et
s’attacher à sa femme ; donc, dans cette affaire, c’est moi qui doit
être privilégiée ; au lieu de me défendre, il veut que je m’abaisse
devant sa mère ; il peut toujours rêver.
La seule chose qui me
préoccupe est comment récupérer Fatima. Elle n’a qu’un an et logiquement
devrait rester avec moi ; si Issifou pense utiliser Fatima comme un
moyen de pression, il se leurre.
Darius
Je suis en train
d’attendre Adéline ; la voilà qui entre dans le restaurant ; elle est
vraiment belle et gracieuse dans sa démarche. J’ai rencontré de
nombreuses femmes dans ma vie mais je ne sais pas pourquoi Adéline
m’accroche autant. J’ai le coup de foudre pour elle. Ce sont mes
sentiments pour Adéline qui seront un frein à ma volonté de mieux
comprendre cette affaire ; mais si elle collabore dans le sens
favorable, nous allons trouver une solution. Elle s’approche de moi et
me salue d’une douce voix :
- Bonjour Monsieur
- Tu peux m’appeler Darius ; permets-tu que je te tutoie ?
- Tout à fait ; Alors, quelles sont les nouvelles ?
- Commandons d’abord nos plats.
Après avoir lancé la commande, je lui réponds.
- J’ai contacté le fils du propriétaire et j’ai visité la maison ; je
suis un habitué de ce genre d’achats ; cette maison ne vaut pas plus de
cent millions. Je l’aurais acheté sans tarder dans ce cas.
Adéline abhorre une mine déconfite ; je poursuis :
- Connais-tu le vendeur Eric ?
- Oui ;
- Alors parle-lui ;
- Malheureusement, je ne peux pas. Je comprends que la vente de la maison ne les intéresse pas.
- Dis-moi sincèrement, en quoi la vente de cette maison pourrait t’aider ? Je pourrai peut-être te trouver une autre solution.
- En fait, l’argent issu de la vente aurait servi à payer la caution de mon fiancé qui est en prison.
- Ah je comprends ; il est donc de la famille du propriétaire !
- C’est son fils aîné ;
- Et si ce n ‘est pas indiscret, pourquoi est-il en prison ?
- Il a été accusé d’un crime qu’il n’a pas commis ;
- En es-tu sûre ?
- En tout cas, moi je crois en son innocence
- Il faut combien pour sa caution ?
- Quarante millions.
- C’est une fortune !
- En effet ;
- Pourquoi ne l’oublies-tu pas et choisir un autre fiancé ?
- Je veux le voir libre, je n’aime que lui.
- Dans ce cas seras-tu prête à tout pour le libérer ?
- Oui je pense.
- Ok, accepte de sortir avec moi, tu me plais beaucoup.
- Non, je ne peux pas faire cela ;
- Tu m’as pourtant dit être prête à tout ;
- Oui mais pas pour me prostituer. A bientôt ;
Adéline se lève automatiquement et s’en va malgré mes excuses. Je suis
plein d’admiration pour cette fille qui apparemment s’est imposée une
ligne de conduite.
Adéline
Darius m’a énervé ; pour me détresser, je décide de rendre visite à Wilson ; mon fiancé est toujours heureux quand il me voit.
- Je suis contente de te voir Adéline ; je ne suis pas en joie mais
depuis que Grand-mère m’a parlé, mon moral a été boosté. Mais tu as
l’air triste, on dirait que tu as un souci.
- Oui, Wilson, il
faut que tu parles à ta famille ; ils ont mis la barre trop haute ; il
paraît que la maison ne vaut que cent millions ; un client est prêt dans
ce cas.
- Comment leur parler s’ils ne me rendent plus visite ? Je te demande d’aller les voir de ma part ;
Mon Dieu ! Comment vais-je expliquer à Wilson que son jeune frère a
essayé de me séduire et que sa deuxième mère me repousse ? Cela en
rajouterait à son chagrin. Non ! Je dois me taire et ne le lui dire qu’à
sa sortie. J’irai faire sa commission en espérant qu’on me laissera
entrer ; à défaut, je leur enverrai un message. Même si je sais qu’en
fait, ils ne veulent rien faire pour aider Wilson.
- Ta grand-mère m’a demandé de venir au village dans une semaine ; elle a insisté ; sais-tu pourquoi ?
- Non ; je n’en ai aucune idée. Mais il faut y aller si tu peux ;
- Bien sûr que j’irai.
- J’ai été très content de l’avoir vu. Je prie qu’elle vive encore des
années. Dis-moi Adéline, est-ce que la somme de cinq millions que
t’avait promise Lolita et Issifou est toujours de mise ?
- Je ne sais pas ; en ce moment, les deux sont séparés donc je ne peux rien garantir.
- Ils sont séparés ? Pour quelles raisons ?
- La mère d’Issifou dérange ; elle a insulté les parents de Loli et elle l’a giflé.
- Quoi ! Pourquoi elle a fait ça ? Qu’elle aille présenter ses excuses et tout rentre dans l’ordre ;
- C’est ce que tout le monde lui dit en vain ;
- Bon, passons dessus ; concernant la caution, j’ai quand même un peu d’argent dans mon compte ; mais je ne peux y accéder ;
- Le temps passe Wilson et je prends de l’âge ; je me demande quand est-ce que tu vas pouvoir sortir d’ici ?
- Tu es découragée Adéline ? Tu penses déjà à me quitter ; c’est cela ?
- Non, pas du tout ; mais l’horizon est sombre et je me demande la raison pour laquelle je dois passer par ces souffrances.
Je sens que Wilson est affecté par mes paroles ; alors je le rassure :
-tu n’as rien à craindre mon chéri, c’est toi que j’aime et j’attendrai tout le temps qu’il faudra.
Wilson
Je peux comprendre aisément Adéline ; elle est une femme ; et pour la
femme, il faut un temps pour se marier et avoir des enfants ; ne suis-je
pas égoïste en essayant de la retenir ? Même si cela me ferait très
mal, il vaudrait mieux que je l’encourage à refaire sa vie ; je ne sais
plus si ma caution sera payée et quand je dois sortir ; Adéline n’est
pas ma femme, elle n’est que ma fiancée et je n’ai pas le droit
d’hypothéquer son avenir en l’obligeant à m’attendre alors même que je
ne sais plus exactement si et quand je vais sortir de prison.
J’ai passé une très mauvaise nuit après avoir pris la résolution de
demander à Adéline de refaire sa vie et de m’oublier. Oui, c’est ce que
je lui dirai lors de sa prochaine visite. La prise de cette décision a
été très difficile pour moi. Je revois nos débuts surtout ce jour-là où
après avoir lentement réalisé ce qui nous arrivait, nous avions partagé
un doux baiser qui nous a lié depuis. Ce jour a été pour nous le début
d’un grand amour.
Au fil du temps, nous avons planifié ensemble
un avenir nous emportant pour vivre des instants magnifiques. Adéline
et moi pensions que nos âmes sont faites pour être ensemble. Sa peau
douce, ses gestes tendres, ses bras vers moi, son corps s’abandonnait à
moi pour que je l’emporte dans le silence pour nous perdre dans des
échanges intenses de baisers. Ces instants en or que nous avons partagé
ensemble sont et resteront pour moi les plus beaux moments. Mais hélas !
Je dois y mettre un terme pour le bien d’ Adéline car quand on aime, on
ne pense pas qu’à soi. Aimer, c’est laisser l’autre vivre heureux. Elle
est une femme et le temps passe.
Darius
Le mot « échec » n’est pas dans mon vocabulaire ; je désire Adéline et je l’aurai.
A Suivre:::::::::::::::::::