Vicissitudes : Chapitre 17

Ecrit par Djiffa

AUTEUR : DJIFA BLESSINGS

Darius
J’ai reçu un coup de fil d’Adeline qui réclamait un rendez- vous ; je suis surpris car cette fille est très tenace et très ferme dans ses positions. Que peut-elle bien avoir à me dire ?

Je l’attends à l’endroit convenu ; je suis venue suffisamment de temps à l’avance pour ne pas la faire attendre ; c’est ma précieuse perle.

Peu de temps plus tard, Adéline se pointe ; elle ne finira jamais de m’éblouir ; elle est encore plus séduisante aujourd’hui que les autres fois et pourtant elle est simplement vêtue et sans maquillage. Elle respire la fraîcheur ; son visage bronzé au teint éclatant la rend rayonnante. Ses joues rebondies mettent en valeur son petit nez retroussé qui se pince lorsqu'elle sourit. Je me lève pour lui tirer la chaise afin qu’elle s’assoit. Nous échangeons les nouvelles puis je rentre dans le vif du sujet:

- Alors, Adeline, que puis-je pour toi?

- J’ai vraiment besoin que tu m’aides Darius et sans condition; je n’ai personne d’autre à qui m’adresser; je dispose de dix-sept millions pour la caution de mon gars; si tu peux me prêter le reste, je t’assure que quand il sera libre, il va tout faire pour te rembourser rapidement; essaie de me comprendre ; j’ai promis lui rester fidèle et je ne peux pas sortir avec toi. Je t’en prie, aide-moi à cause de Dieu, un bienfait n’est jamais perdu. Chaque bonne action que tu fais est une lumière que tu allumes autour de toi et qui te reviendra ou à ta progéniture sous forme de bénédictions. Aide-moi Darius, je t’en prie aide-moi.

Adéline se lève et s’agenouille pour m’implorer. Je suis à la fois surpris et gêné:

- Lève- toi Adéline, ne fais pas ça ;

Le geste d’Adéline me fait vraiment pitié ; elle veut tout faire pour libérer son gars mais sans le tromper. Quelle femme ! Elle me séduit encore plus et je réalise que je n’ai pas tort d’en tomber amoureux. Je lui promets de lui donner une réponse dans deux jours.

Wilson
J’ai coulé des larmes de rage ; et pourtant, depuis mon enfance, je n’ai plus jamais pleuré ; je me sens manipulé ; ainsi, pendant que moi je suis en prison, Adéline se la coule douce dehors ; dès que je vais être libéré, elle se fera épouser comme une femme digne ; c’était donc son plan ; quand je lui ai demandé de refaire sa vie, elle pleurait et protestait comme si elle en était affectée ; c’était donc des larmes de crocodile. Je n’ai sincèrement pas cru Eric quand il accusait Adeline ; mais après avoir eu les preuves, je suis abasourdi.
Après le départ de mon frère tout à l’heure, j’observe encore et encore les photos ; on dirait même qu’elle change de gars tous les mois ; j’avais mis Adéline sur un piédestal ; je l’ai aimé sincèrement ; mais elle m’a trahi. Pourquoi les femmes sont ainsi faites ? Toutes les copines que j’ai eues dans ma vie m’ont toutes trahi. Je ne faisais confiance à personne mais Adeline a su me rendre moins méfiant ; je suis juste déçue de voir que ce n’était qu’une farce. Je me sens humilié, spolié, sali, trahi, touché dans mon amour-propre. Un homme peut être amoureux comme un fou mais non pas comme un sot. L’amour supporte mieux l’absence ou la mort que le doute et la trahison. Rien n’est plus terrible que de se sentir trahi après avoir eu une confiance aveugle. Plus jamais, je ne croirai en la femme.

Lolita
Je suis le conseil d’Elisabeth et de Darla et je décide d’interroger mon mari ; pour l’occasion, j’ai dû le réveiller tôt un samedi matin :

- Issifou, il faut qu’on parle sérieusement,

- De quoi ?

- De nous, de notre couple et de son avenir.

- Je t’écoute ;

- D’abord quoi que je t’ai fait de mal, je te demande pardon ; et surtout l’incident avec ta mère ; cela ne se répètera plus ;

- Tu es excusée ; n’en faisons plus cas ;

- Merci ; Issifou, je sais que tu as une femme dans ta vie ; tu n’es pas un bon comédien ; j’aimerais qu’on en parle, que nous ayons une discussion franche ;

- Que veux-tu savoir ?

- J’aimerais que tu me dises à quand remonte votre rencontre et tes projets futurs la concernant. Sois sincère s’il te plaît ;

- Tu tiens vraiment à le savoir Loli ?

- Oui Issifou ;

- Je l’ai rencontré pendant que tu étais chez Adéline et que tu traînais à rentrer.

Le fait qu’il me l’ait avoué m’a fait couler des larmes ; car si jusque-là je n’avais que des soupçons, maintenant j’ai eu la confirmation. J’ai eu mal ; je me sens démolie. J’aurais du mal à supporter qu’il puisse aimer quelqu’un d’autre que moi, pire, que quelqu’un puisse passer avant moi.

Issifou s’approche de moi avec un air attendri et me dit :

- je n’aime pas quand tu pleures Loli, mais avoue que tu l’as bien cherché ; par ton comportement, tu as laissé la porte de mon cœur ouverte ;

- Ok, c’est donc de ma faute ! Issifou en me demandant en mariage, souviens-toi que tu m’avais promis me rendre heureuse et que tu as dit que tu ne seras pas polygame ;

- Rectificatif, j’ai dit que je n’ai pas l’intention d’être polygame et que si cela devait arriver, ce serait de ta faute.

Je pleure de plus belle puis je le supplie ;

- s’il te plaît mon chéri, mets fin à cette relation. Je ne supporte pas ça ; c’est trop de douleur pour mon pauvre petit cœur ;

Je continue de supplier Issifou jusqu’à ce qu’il me prenne dans ses bras et m’essuie mes larmes. Je réalise que l’infidélité fait clairement mal mais elle peut aider à mieux se comprendre, à mieux voir le problème de mon couple, à réaliser qu’il est peut-être temps de changer ma vision et mes manières de faire. Je réalise également que dans la vie, il faut parfois faire des concessions pour avoir ce que l’on veut et je comprends déjà que l’une de mes concessions sera de tolérer ma belle-mère car elle est le principal obstacle à une vie heureuse de mon couple.

Je pense à tout ceci étant bien blottie dans les bras de mon chéri qui me caresse les cheveux. J’en déduis alors qu’il m’aime toujours.

Issifou
J’ai préféré dire la vérité à ma femme car il est inutile de vivre dans le mensonge ; mieux vaut dire les choses telles qu’elles sont ; le mensonge dans un couple n’est pas conseillé ; on a recourt au mensonge quand on ne se sent pas assez mature, pas assez fort pour assumer les conséquences de nos actes, on a peur des responsabilités que cela pourrait engendrer. Je savais que cette vérité ferait souffrir ma femme mais j’ai jugé inutile de mentir car le jour où on commence à mentir à notre partenaire est le début d’un cercle vicieux bien difficile à rompre. Mais Lolita a eu mal et elle a fondu en larmes ; cela m’a attristé ; j’ai l’impression de la faire souffrir. Elle me supplie de mettre fin à ma relation avec Kadessa alors que je suis complètement emballée ; j’aime toujours Lolita mais Kadessa m’attire et j’ai plus d’affinités avec elle vu que nous partageons la même religion. Mon cœur balance. Il me sera difficile de choisir car je les veux toutes les deux. Lolita continue de pleurer ; je prends un mouchoir pour lui essuyer les larmes et je la prends dans mes bras. Elle s’y blottit. Je retrouve la chaleur de ma femme comme autrefois mais malgré tout, cela ne me fait pas oublier Kadessa dont les prouesses et les manières d’agir me comblent totalement. Et pourtant je continue d’aimer ma femme ! Lolita continue de me supplier :

- Je t’en prie Issifou, ne me fais pas cela ; mon cœur est en mille morceaux. Je vais tomber malade.

Lolita me faisait réellement pitié. La voir souffrir me morfond. Je lui fais la promesse de considérer sa demande. Je lui promets que j’essayerai de parler à Kadessa. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, un mari infidèle peut toujours avoir de profonds sentiments pour sa femme.

Kadessa jusque-là s’est montrée compréhensive. J’espère aussi qu’elle me comprendra quand je lui expliquerai que nous devons cesser de nous voir pour la stabilité de mon couple; heureusement que je ne lui ai rien promis. Mais je me demande si je pourrai facilement oublier Kadessa.

Après le petit déjeuner, j’appelle Kadessa pour l’inviter à dîner ce samedi soir ; j’en profiterais alors pour lui expliquer qu’il est mieux pour nous de cesser de nous voir ; si je dois y mettre un terme, autant faire vite avant que les sentiments ne deviennent plus forts. Mais cette tâche s’annonce difficile car il n'est jamais facile de mettre fin à une relation ; elle aura le sentiment que j’ai juste abusé d’elle.

Kadessa
Je me suis difficilement réveillée ce matin. Je ne me sens pas bien. Ma tête tourne. Je ne pense pas que j’irai au magasin aujourd’hui. C’est même le coup de fil de Issifou qui m’a réveillé. Ne me voyant pas jusqu’à dix heures, ma mère se pointe dans ma chambre :

- Kade, tu ne vas pas vendre aujourd’hui ?
- Maman, je ne me sens pas bien ;

Aussitôt je sens que j’ai envie de vomir et je cours dans ma salle de bains.

A Suivre.....

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