XXIII

Ecrit par Les petits papiers de M


Romain

Après ma conversation avec Rachelle, je suis redescendu voir maman. C’est dans sa chambre que je l’ai finalement trouvée, prête à s’endormir.

-         Philo a quitté la maison

-         Qu’est ce qui t’en rend si certain tout à coup ?

-         Elle a appris que j’entretiens une relation avec Bella

-         Et tu viens m’en accuser ou…

-         Je n’ai rien dit de tel. Elle a fouillé mon téléphone et a tout compris

-         Bon… c’est elle-même qui a ouvert la boîte de pandore. Que veux-tu que j’y fasse ?

-         Tu es sérieuse là ? je viens te dire que ma femme a quitté la maison et tu n’es même pas inquiète ? tu ne réalises pas que j’ai besoin de ton aide ?

-         Romain, n’importe quelle femme sensée serait d’abord venue discuter avec son mari quitte à casser tous les objets de la maison sur sa tête. Elle a préféré abandonner son foyer. A ton avis, quelle sera la prochaine étape ? le divorce. Si j’ai un conseil à te donner, c’est déjà d’appeler tes avocats pour qu’elle ne le fasse pas à tes dépends. Ensuite, appelle Bella. Il est temps qu’elle rejoigne son mari

Je suis resté éberlué par tout ce qu’elle venait de me dire avec le plus grand sérieux du monde. J’ai préféré rejoindre ma chambre sans plus rien ajouter. J’ai essayé encore et encore les deux numéros de Philo. Indisponible. Son whatsapp également était off.

Essayer de la joindre a été ma première action à mon réveil le lendemain. Je la sais raisonnable mais je ne peux m’empêcher de craindre qu’elle ne se fasse du mal. On ne peut jamais savoir à quoi s’attendre avec une femme en colère. Je ne sais pas quoi faire. Dois-je informer ses parents ou feindre de savoir où elle se trouve ? Et s’il lui arrivait quelque chose ?

Je prends rapidement une douche avant d’aller au boulot et me commander un petit déjeuner, côté restaurant. Je n’ai évidemment pas d’appétit mais il faut bien que je prenne mes médicaments.

-         Rachelle (me rejoignant) : comment tu vas ?

-         Je vais comme quelqu’un qui va devoir affronter sa belle-famille alors que je ne sais pas quoi leur dire. Je déteste être dans cette position

-         Rien ne t’oblige à tout leur dire. Chaque couple a le droit d’avoir un jardin secret

-         Hum… sauf qu’il faudra bien leur dire qu’elle a découvert que j’avais une maîtresse. Et pas n’importe laquelle, Bella

-         Ça aussi tu n’es pas obligé de le dire. Et quand bien même, ce n’est pas entièrement ta faute. Elle t’a manipulé

-         Arrête Rachelle, j’ai ma part de responsabilité dans cette histoire

-         Certainement. Mais elle a utilisé un colle-cœur avec toi à plusieurs reprises

-         (me prenant la tête) Mon Dieu… et qu’est-ce que c’est exactement ?

-         Une sorte de crème pour vagin qui à chaque fois que vous aviez des rapports non protégés te rendait plus dingue et accro d’elle. Raison pour laquelle tu étais difficilement satisfait avec les autres filles et que tu as pu ignorer ta femme si longtemps.

-         Je ne sais même pas quoi dire. Quand je pense qu’en plus elle est enceinte maintenant. Et je dois dire qu’au-delà de ce qu’elle a pu faire, je crains que des sentiments se soient installés. Je ne sais plus où j’en suis

-         Je compatis à tes problèmes Ro. Mais sache qu’en aucun cas je ne vais tolérer que tu lui donnes des parts du boulot. Cet endroit représente beaucoup trop pour que je laisse une intruse y entrer et tout foutre en l’air. Elle n’a pas l’étoffe d’une personne faite pour ce métier. Tu es jeune et suffisamment riche pour lui créer d’autres projets loin de nous. Alors pense-y

Penser. Je ne fais que ça depuis que Philo est partie. Mais je ne vois toujours pas le bout du tunnel. Ma discussion avec Rachelle me fait voir les choses sous un angle nouveau. J’avais beau savoir que ma relation avec Bella n’était pas correcte, je ne me suis jamais réellement interrogé sur l’avenir qu’elle pourrait avoir. Maintenant que Philo a tout découvert, j’ai l’impression de marcher nu en pleine rue. Un peu comme si chaque personne qui me regardait savait que Romain et le Padre ne faisaient qu’un. J’imagine comment elle doit se sentir. Mon Dieu, Philo où es-tu ? Il faut qu’on parle, que je t’explique. Même si je ne sais pas exactement ce que j’ai à te dire.

C’est la mort dans l’âme que je me suis rendu chez ses parents leur expliquer que suite à une dispute, Philo avait quitté la maison pour une destination inconnue et que je n’avais aucun moyen de la joindre. A ma grande surprise, ses parents m’ont répondu que les disputes faisaient partie de la vie de couple et qu’elle avait certainement besoin de temps pour digérer. Mais quand au bout d’une semaine, elle demeurait injoignable et introuvable, là le discours s’est mis à changer et la tension est devenue palpable entre ses frères et moi. Encore plus lorsqu’ils ont convoqué une réunion entre les deux familles pour réclamer leur enfant. A ce moment, je me suis dit que je donnerais tout pour que cette histoire ne soit jamais arrivée.

 

Bella

Iyo lélé oh ma vie a changé oh

Iyo lélé eh aujourd’hui j’ai triomphé oh

Car en vérité mes amis, moi je viens de loin ! Le pétrole du village, est devenu kérosène…. https://www.youtube.com/watch?v=cxp4kgLOl1M

Mon cœur est dans l’allégresse. Je n’arrive pas à croire à ma chance, ma bonne étoile ! Quand ma Caro a débarqué chez moi, j’ai cru que c’était une blague. Donc ya Philo a simplement rendu les armes comme ça ? Ah Seigneur ! Que la gloire te soit rendue.

C’est en dansant que je fais mon ménage. Je me suis donnée quelques jours pour nettoyer la maison et empaqueter toutes mes affaires. J’ai déjà discuté avec le propriétaire pour lui rendre les clés d’ici la fin de la semaine. J’enjoy ma life. J’ai mis la playlist de la victoire sur mon téléphone et c’est en chantant à tue-tête que je prends une pause dans mon rangement pour esquisser quelques pas de danse.

Quand quelqu’un laisse, quelqu’un prend oh ! Torchon peut devenir serviette oh ! Quand quelqu’un laisse, quelqu’un prend, c’est ça la vérité, c’est ancien de quelqu’un qui devient nouveau de quelqu’un !  https://www.youtube.com/watch?v=IxIOvfXAt4c

En tout cas, ya Philo, merci d’avoir laissé le mari oooh. Je suis prête pour le foyer. Je me souviens avec un large sourire de ma conversation avec ma Caro. Je crois ne l’avoir jamais vu aussi heureuse depuis que je la connais. N’eût été son âge, je crois qu’elle m’aurait soulevée dans ses bras à l’instant où je lui ai ouvert le portail.

-         Donc tu vas me donner un petit-fils et tu ne me dis pas ?

-         Oh ma Caro, j’attendais d’être sûre

-         En tout cas, tu prépares tes affaires, tu viens t’installer à la maison. ta rivale a libéré le foyer, il faut venir prendre ce qui te revient de droit

-         Simplement comme ça ? Romain sera d’accord ?

-         Il faut déjà m’arrêter les bêtises. Quand il t’a installée ici, n’est-ce pas tu étais son second foyer ? maintenant que l’autre est partie, tu viens d’être promue

-         Mais elle est où ? il ne m’a rien dit. Je pense que je devrais attendre un peu et qu’on s’entende par rapport à la démarche à suivre…

-         Femme de peu de foi. C’est moi sa mère qui te parle. Je dis prends tes affaires et viens t’installer, tu me parles le gros français. Qui t’a conduite jusqu’ici ? ai-je jamais dit quelque chose qui ne s’est pas réalisé ? en plus tu portes son enfant. Mais je te préviens, tant qu’ils n’ont pas divorcé, tu te comportes comme si tu étais la domestique. Personne ne doit pouvoir prouver que c’est toi la maîtresse. Sinon, cette arriviste va partir avec tout l’argent de mon fils. Officiellement, tu es revenue pour t’occuper de moi parce que je te l’ai demandé. Mais tu as intérêt à veiller au grain pour que cette chance ne t’échappe pas. C’est clair ?

-         Complètement ma Caro.

Je me prépare donc. Je dois encore régler quelques détails pour être à la hauteur. Et parmi eux, j’ai décidé de m’acheter une voiture. Je n’ai pas peur pour l’argent. Une fois que j’aurai pris sa place, il me couvrira d’or tellement je le rendrai heureux. Et je vais m’arranger pour rapidement prendre cette grossesse qui est mon sésame pour le paradis. C’est donc sans hésiter que j’ai été sur le parc de Sèkandji, aidée d’un des mécanos de mon quartier pour choisir une voiture qui en jette, avant de signer le chèque une fois mon choix fixé. Mon compte a senti passé mais je dois mettre les moyens pour être à la hauteur de mon nouveau statut. Je ne m’inquiète pas, je vais très vite récupérer cet investissement. J’ai vécu assez longtemps avec eux pour savoir à quel point Ro est généreux avec sa femme.

Le seul nuage sur ma planète en ce moment, c’est Romain lui-même. Autant sa mère me rassure quant à la suite des événements, autant il est distant et évasif à mon égard. En particulier, si je tiens compte du fait qu’il me croit enceinte. Quand je suis parvenue à le joindre après qu’il ait récupéré son téléphone, il m’a calmement fait comprendre son point de vue.

« Quoiqu’il se passe entre nous, Philo est mon épouse. Je ne peux pas ignorer le fait qu’elle ait quitté la maison et qu’on ne sait pas où elle se trouve. Donc j’ai besoin de temps et d’espace pour gérer ce problème. Ça ne veut pas dire que j’ai pris une décision nous concernant. Donne-moi juste du temps. Je te libère d’ailleurs par rapport au travail. Je vais être absent jusqu’à son retour. C’est inutile que tu ailles bosser. Rachelle étant présente, elle va gérer les urgences. »

Il avait ensuite pris des nouvelles au sujet de ma santé avant de raccrocher. Et depuis, RAS. Plus de nouvelles. Du coup, par moments, je doute. Et je ne peux m’empêcher de me dire qu’il urge que je le rejoigne. S’il a trop de temps pour réfléchir, cela pourrait tourner en ma défaveur. Je dois lui rappeler que je suis là et ne compte pas bouger.

 

Philo

En quittant la maison de mes parents, je ne savais toujours pas où aller. J’ai commandé un taxi et j’ai dit au chauffeur que j’allais le garder quelques heures. Je suis allée à la banque faire un très gros retrait sur le compte courant commun. Durant toutes ces années, jamais je n’ai voulu dépenser de façon inconsidérée. Et pourtant, nous sommes riches. A la base, je viens d’une famille modeste. Je n’ai pas la culture des achats luxueux et inutiles. Mais la pensée que tout ce temps, Romain couvrait cette enfant d’or m’a révoltée. Il paraît que le shopping guérit les chagrins ? Je vais de ce pas vérifier cela.

J’ai commencé par la boutique Hariel. C’est la première que j’ai trouvé sur mon chemin qui m’a donné envie de faire un arrêt. Ensuite j’ai été chez Roar et Caméléon, puis Nanawax avant de finir à Erevan. Et c’est en quittant la caisse que mon regard a été attiré par le stand de casa del papa à l’entrée. Sans idée précise en tête, je me suis avancée vers eux pour me renseigner et j’ai été attirée par les offres du spa karité. Normalement, il faut réserver à l’avance, mais j’ai tellement insisté que la réceptionniste a appelé pour savoir si je pouvais être reçue. La suite thérapeutique se libérait demain midi. Je me suis donc pris une chambre pour la nuit à la maison de Canelya. J’en ai profité pour ranger mes nombreux achats dans une nouvelle valise achetée un peu plus tôt à Erevan.

Mais une fois, la lumière éteinte dans le calme de ma chambre, mes démons sont revenus me hanter. J’avais dépensé plus de six cent mille en l’espace de quelques heures mais je ne me sentais pas mieux pour autant. Il y avait ce sentiment inexplicable en moi. Ces émotions multiples qui allaient de la tristesse à la rage en passant par l’incompréhension. Pourquoi ? Une question qui est restée sans réponse jusqu’au lendemain alors que je rejoignais dans l’après-midi le spa Karité à Ouidah.

J’ai choisi de rester dans la suite aménagée au spa pour être seule avec moi-même et réfléchir à tête reposée à mes choix. J’ai été accueillie par la gentille kiné de service qui m’a fait faire une visite guidée avant de me conduire à ma spacieuse et lumineuse chambre dont rien que le calme m’apaisait déjà les nerfs. Nous avons discuté du programme de ma remise en forme, puis j’ai commandé mon dîner avant d’aller ranger mes affaires.

Le calme de cet endroit est magique. Il faut le vivre pour le comprendre. Au bout d’une semaine de méditations, de massages, balnéothérapie et soins divers, je me sens revivre tout doucement. J’arrive à affronter la réalité de mes découvertes, à me poser les bonnes questions et à me préparer à mon retour à la réalité. Parce que oui, il faudra bien que je rentre chez moi. Ne serait-ce que pour mes enfants. Je leur ai parlé chaque soir depuis mon départ. Et pour avoir parlé une fois à Queenie parce que j’avais besoin de certaines réponses, je sais que Romain me cherche désespérément. Mais dans quel but ? Parce qu’il veut sauver notre mariage ou parce qu’il a peur que je divorce à ses dépens.

J’ai essayé de juger cette situation de façon objective. Cela vaut-il la peine de divorcer ? J’ai pris une feuille sur laquelle j’ai établi toutes les raisons pour ou contre une telle décision. Sa mère, Bella et lui se sont payé ma tête. Le summum de la trahison. Je savais déjà que sa mère me détestait et Bella a le droit d’être ingrate. L’avoir élevée et nourrie ne l’engage à rien envers moi. Après tout ce n’était que le salaire de son travail de domestique. Mais Romain… j’ai du mal à digérer qu’il ait pu être si fourbe envers moi et m’exposer en me laissant fricoter avec sa maîtresse. Mais d’après Queenie, elle aurait fait usage d’un colle-cœur avec lui. Ce que j’en dis, c’est qu’elle n’en aurait pas eu l’occasion s’il n’avait pas baissé son slip.

Puis cette histoire du Boulot. En allant sur leur site web, j’ai eu un aperçu de l’ampleur de cette boîte. Et d’imaginer que cela c’est fait à mon insu par l’homme avec qui je partage ma vie depuis tant d’années… j’ai juste l’impression de vivre avec un parfait étranger. La nature de ce business me reste en travers de la gorge. J’ai bien essayé de me dire que c’est un business comme un autre. Ou encore de le comparer aux sites pornos que nous banalisons…mais de savoir que c’est quelqu’un que tu connais qui le fait, qui plus est ton mari ; un homme bien, parfait et pieux devant toi et les hommes… je suis juste sous le choc. Il y a tant et tant d’informations…

Mais sans tout ça, ai-je quelque chose à reprocher à Romain ? Je crains que non. Je ne suis même pas sûre que j’aurais envisagé le divorce si l’histoire s’était arrêtée à une banale affaire d’infidélité. Mais je ne peux m’empêcher de remettre mon mariage en cause à la lumière des penchants sexuels que je lui découvre. Même si Queenie n’a pas voulu me répondre je trouve impossible qu’il ait pu m’être fidèle en ayant conçu tout ce que j’ai vu et que je peux imaginer à travers leur site web. Qu’est-ce que j’ai été toutes ces années ? Juste une compagne de façade pour être politiquement correct à l’égard du monde ? M’a-t-il seulement aimée ou désirée ? Parce que jamais notre vie sexuelle n’a approché ce que ce site me laisse entrevoir. Jamais je n’ai même utilisé ces potions dont m’a parlé Queenie. Mais à qui la faute ? Il m’a connue vierge. N’était-ce pas à lui de me façonner ? De m’apprendre comment il prenait son plaisir ? Je suis loin d’être une étoile de mer au lit, alors quel est son problème ? Qu’est ce qui justifie cette double vie ?

Autant de questions que je me pose et qui n’auront certainement pas de réponses tant que je resterai cloîtrée ici.

 

Romain

En sortant du garage, je suis accueilli par un fumet qui embaume toute la maison et me dirige droit vers la cuisine. Dix jours. Cela fait dix longs jours qu’elle est partie. Si les enfants ne m’avaient pas dit au détour d’une conversation qu’ils lui parlaient chaque soir, je me serais déjà rendu à la gendarmerie, voire à Interpol pour lancer une recherche. Je suis épuisé. Je suis prêt à tout pour récupérer ma femme et mettre fin à toute cette histoire. Je suis prêt à toutes les concessions, divorce compris pour qu’elle me pardonne. Alors, je suis choqué en entrant dans la cuisine de tomber non pas sur Philo, mais plutôt sur Bella et maman en grande conversation.

-         (nerveux) : qu’est-ce que tu fais ici ? je croyais t’avoir demandé du temps, de rester chez toi parce que j’avais une situation à gérer

C’est en ignorant mon ton et mes questions qu’elle s’est avancée vers moi le sourire aux lèvres pour me débarrasser de mon sac et me servir un verre d’eau fraîche. De me voir être traité de manière aussi condescendante finit par me sortir de mes gonds.

-         Il me semble t’avoir posé une question Bella. Qu’est-ce que tu fais chez moi ?

-         Est-ce que j’ai besoin de te faire un dessin ? après tout ce temps, il semble assez clair qu’elle t’a quitté. Je suis donc venue m’installer

Elle est stupide, conne, ou…. J’en perds mes mots. Je reste sans voix devant autant de conneries

-         Tu t’entends parler ? non, mais tu t’entends parler ? tu t’es crue où ? dans la cour du roi Péto où tu peux venir à ta guise dicter tes lois et faire ce que tu veux ? mais qui t’as donné ce droit dis-moi ?

-         Maman : tu ne lui parles pas sur ce ton. C’est bien toi qui est allé la chercher non ?

-         Maman tu restes hors de cette discussion s’il te plaît. Je serai à toi très vite. Quant à toi, c’est ma mère que tu veux suivre ? C’est elle qui va t’épouser peut-être ? parce qu’il est clair qu’avec ce comportement ce ne sera pas moi. Mais ça ne va pas dans ta tête ? tu ne mesures donc pas l’ampleur du mal qu’on a causé à Philo avec notre comportement ? cette femme qui t’a élevée et tout donné ? tu as tellement hâte de prendre sa place que tu ne peux même pas respecter sa maison ? tu viens te pointer ici comme quoi elle m’a quitté. Mais merde alors !

-         Je suis enceinte !

-         Et alors ? tu es la première femme enceinte sur cette terre ? ton enfant a besoin de cette maison pour vivre et se développer ? tu vas prendre tes affaires et tu fous le camp de chez moi. Je t’ai dit de rester chez toi jusqu’à ce que je finisse de gérer cette situation

-         Mais j’ai rendu les clés au propriétaire ! je n’ai plus où aller ?

-         Ce n’est pas mon problème. Je ne t’ai pas invitée ici. Je t’ai donné une maison, une place. Tu n’avais qu’à les respecter

-         Romain !

-         (tremblant) tais-toi maman. Tas-toi ! personne mieux que toi ne maîtrise tout ce qui est en jeu en ce moment. Et c’est ça que tu trouves à faire ? tu détestes tellement ma femme que tu veux lui offrir sur un plateau toutes les raisons de me quitter ? que t’a-t-elle fait pour mériter cela ? elle te considère comme une seconde mère malgré toutes les crasses que tu as pu lui faire depuis que tu vis ici. Et pourtant elle n’a jamais élevé la voix contre toi. Et toi pauvre idiote, tu t’imagines peut-être qu’après avoir viré mon épouse je vais te marier pour que ma mère et toi viviez copines comme cochons jusqu’à la fin de vos jours ? je suis déçu maman ! très déçu. Est-ce que ta protégée t’a au moins dit qu’elle m’a gbassé ? ou ça aussi c’était avec ta bénédiction ?

A leurs mines choquées je comprends que ma révélation est une surprise pour toutes les deux. C’est ce moment que choisis Philo pour faire son entrée.

-         Je vois que j’ai été très vite remplacée

Oh mon Dieu ! Il fallait vraiment qu’elle vienne maintenant. Et pas toute seule. 

Histoires de famille