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Ecrit par Les petits papiers de M

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Philo

C’est à contrecœur que j’ai quitté Ouidah. Durant tout le trajet du retour, je ne cessais de me demander si ma décision était la bonne. A mon arrivée, je n’ai pas eu envie de rentrer à la maison. Je me suis donc rendue chez « Mains magiques » ma coiffeuse pour rafraichir ma coiffure et perdre un peu de temps. J’ai eu la surprise d’y retrouver Isabelle. J’ai alors demandé au taximan de mettre mes valises dans sa voiture.

Après la coiffeuse, nous sommes allées nous asseoir chez le Crêpeur à la place des martyrs pour que je lui fasse une mise à jour. Il était temps pour moi de parler franchement des raisons de mon silence ces derniers jours mais aussi des décisions que j’ai prises. Quand j’ai enfin rallumé mes téléphones, j’ai aussitôt été assaillie par des tonnes de messages. J’avoue que ça ne m’avait pas du tout manqué d’être déconnectée. Au moment où je terminais mon assiette, Stéphane m’a appelée pour savoir si j’étais rentrée. Nous avons convenu de nous retrouver à la maison. C’est ainsi qu’en début de soirée, je faisais mon entrée chez nous, accompagnée de Stéphane, Ariel et Isabelle. On avait à peine franchi le portail qu’on entendait Romain qui hurlait, il était clair qu’il était hors de lui. En me rapprochant, j’ai compris que c’était sur sa mère qu’il pétait ainsi les câbles. Celle que je ne m’attendais pas à voir par contre, c’était Bella. Toute fraîche dans une petite robe d’intérieure. Et vu le fumet qui se dégageait de la cuisine, elle venait certainement de cuisiner pour lui.

  • Je vois que j’ai été très vite remplacée !

Romain s’est retourné brusquement dans ma direction laissant voir tout un tas d’émotions sur son visage. Soulagé de me voir mais probablement stressé par la posture dans laquelle je le trouvais. « Garde ton calme » me suis-je dit intérieurement.

  • Ro : Philo ! Dieu merci, tu vas bien. Tu étais où tout ce temps ? puis remarquant enfin la présence des autres. Il y a un souci ? pourquoi vous êtes tous ici ?

  • Bella : je vais vous laisser entre vous

  • Isa (lui bloquant le chemin) : n’y pense même pas. Reste assise là

  • Ma Caro : tu es qui pour donner des ordres ici ?

  • Stephane : Maman ! mais qu’est ce qui te prend ? Tout le monde s’assoit. Je pense qu’il y a quelque chose que nous ignorons. Romain, tu nous expliques ? Bella ne vivait plus ici non ? qu’est ce qu’elle fait là ?

Un long silence s’est installé. Ni Romain, ni Bella et encore moins ma Caro n’ont ouvert la bouche. Et pour cause, personne n’avait jamais raconté ce qui avait causé le départ de Bella de la maison. J’en avais parlé à Isa et bien plus tard à maman. Jamais Romain n’avait évoqué le sujet avec ses frères. Etant donné la question, j’imagine qu’il ne leur a pas non plus dit la raison de mon départ de la maison. Sont-ils même au courant que leur frère est le baron de la nuit dans Cotonou ?

  • Ma Caro : votre frère a décidé de prendre Bella comme seconde épouse

  • Ro (réagissant vivement) : il n’a jamais été question de ça entre nous

  • Ma Caro : ah bon ? et comment ça se fait qu’elle soit enceinte ?

  • Stéphane et Ariel : quoi ???!!!

  • Ariel : c’est pour ça que tu avais quitté la maison Philo ? pourquoi personne ne nous a rien dit ?

  • Moi : je pense que c’est à votre frère de répondre à vos questions

  • Ro : vous pouvez me laisser parler svp ? et tu te tais s’il te plait maman. Tu en as assez fait. (me regardant) Ce que je vais dire ne dégage en rien ma responsabilité dans toute cette histoire. Philo, je veux commencer en te demandant pardon. Pardon parce que j’ai abusé de ta patience envers moi et aussi de ta confiance. Tu aurais pu aller te plaindre à mes frères ou encore raconter cette histoire à Linette et Sèna ou encore à ta famille. Mais pour préserver notre couple et mon nom, tu ne l’as pas fait. Tu t’es plutôt confiée à maman croyant trouver une oreille compatissante et des conseils avisés. Mais nous nous sommes tous faits avoir. Tu as souvent dit qu’elle ne t’aimait pas. Je réalise à quel point c’est vrai aujourd’hui. Elle nous a tous manipulé en me faisant croire que jamais tu ne me pardonnerais d’avoir couché avec Bella. Elle me disait de voir comment tu m’ignorais chaque fois que je rentrais à la maison. Pour elle notre mariage était mort.

  • Moi : hum… c’est elle qui m’a conseillé de t’ignorer parce qu’il fallait que je te fasse payer ton acte pour que tu ne reprennes plus. Parce que c’était mal que tu aies violé Bella. C’est ça non Bella ? il t’a violée n’est-ce pas ?

  • Bella (à peine audible) : non yaya. On couchait ensemble. Mais quand tu l’as appris, on a voulu arrêter. C’est là que ma Caro m’a menacée en disant que je devais continuer à séduire Romain. Sinon, elle te dirait que ce n’était pas un viol mais une relation suivie et là tu me chasserais de ta vie

  • Moi : tu as quitté cette maison pourtant cela ne vous a pas empêché de continuer à vous foutre de moi

  • Ro : j’ignore si elle l’a fait de concert avec maman, mais elle a utilisé un charme pour m’attirer et me maintenir dans son lit

  • Stéphane : je n’en crois pas mes oreilles. Ce n’est pas possible ! mais Romain, qu’est ce qui ne va pas chez toi ?

  • Moi : jamais ce charme n’aurait fonctionné si tu n’avais pas d’abord couché avec elle une première fois. Donc, merci d’assumer tout au moins cette partie

A ce moment nous avons échangé un regard qui en disait long. Mais chacun a gardé le silence.

  • Ariel : et toi maman com…

  • Ma Caro : eeeeh ne me stressez pas. Comment j’ai pu, comment j’ai pu. C’est moi qui aie envoyé Bella dans le lit de votre frère ? (les regardant) vous n’étiez pas déjà dans vos conneries ? et quand j’ai insisté pour que cette relation continue, c’était avec un couteau sous leur gorge ? s’ils n’y prenaient pas eux-mêmes un certain plaisir, nous n’en serions pas là. Donc arrêtez déjà de vouloir tout me mettre sur le dos et assumez vos actes. Quant à toi Philo, ce n’est pas ma faute si tu es molle, naïve et aveugle au point de ne pas savoir que ton mari te trompe et comment récupérer ton couple. Voilà maintenant comment une enfant te fait trembler. Si tu es trop fâchée, tu libères le périmètre elle va prendre soin de mon fils

  • Isa : votre mère a vraiment un gros problème

  • Ma Caro : petite impolie va

  • Stéphane : je suis vraiment déboussolé par tout ce que j’entends. Et tu es enceinte de combien de mois ?

  • Bella : deux et demi

  • Stéphane : vraiment Philo, je n’ai pas de mots pour qualifier le comportement de mon frère. je n’ai pas de mots. Romain, quelles sont toutes ces saletés ? Philo, tu as vraiment un grand cœur même moi à ta place, je ne reviendrais pas. Dis-moi juste ce que tu veux qu’on fasse par rapport à tout ça

  • Ma Caro : qu’elle va faire quoi ? qu’elle retourne déjà d’où elle vient

Tout le monde l’a ignorée pour mon plus grand plaisir.

  • Moi : je te remercie pour ta sollicitude. Ma décision est prise par rapport à ce que je dois faire. Mais c’est une histoire que je vais vous demander de nous laisser régler Romain et moi. Du moins en ce qui concerne l’avenir de notre mariage. Quant à l’enfant à venir (sortant les tests de mon sac) je vais d’abord m’assurer qu’il existe avant d’en parler

  • Bella (sur la défensive) tu veux dire que je mens ?

  • Ma Caro : mais pourquoi tu lui parles ? en qualité de quoi tu veux vérifier ? tu es médecin ou tu es le père de l’enfant ?

  • Ariel : tu as dit être enceinte non ? en quoi faire pipi sur ces tests te poserait problème ? s’il te plait Iso, accompagne la dans la salle de bains

  • Ma Caro : elle ne va nulle part

  • Stéphane : elle n’a même pas le choix. Soit elle y va, ou je vais l’y trainer moi-même

C’est à contrecœur qu’elle a quitté son siège et a suivi Isabelle dans les toilettes visiteurs. Depuis que Queenie m’avait expliqué l’histoire du colle-cœur, j’étais taraudée par de nombreux doutes au sujet de cette grossesse. Si elle avait pu en arriver là malgré tout ce que j’ai fait pour elle, je ne vois pas ce qui l’empêcherait de simuler cette grossesse, surtout que Romain est prêt à lui céder des parts du boulot. J’ai donc fait un détour par la pharmacie pour prendre cinq différents tests de grossesse. Si elle est enceinte ça sortira forcément.

  • Ma Caro : tu cherches à prouver quoi ?

  • Romain : maman arrêtes s’il te plaît

  • Moi : non, laisse-là. Ma Caro, je crois qu’il est grand temps que nous réglions nos comptes. Toutes ces années que vous avez passé ici, j’ai été correcte envers vous. Mais en retour je n’ai eu que de la haine. Sans raison. Sans vouloir vous manquer de respect, c’est devant tous vos enfants que je vais demander à Romain de vous faire partir d’ici. Vous n’avez plus votre place dans mon foyer.

  • Ma Caro (me fixant intensément) je ne bougerai pas d’ici

  • Moi : vous partirez. J’ai déjà appelé l’agence immobilière à ce sujet

  • Ariel : maman, tu n’es même pas en position de discuter. Tu partiras d’ici et c’est tout. Tu en as assez fait

  • ma Caro : tu n’as même pas honte. Tu prends le parti d’une étrangère contre ta mère. Dès que je t’ai vu j’ai su que tu étais une mauvaise personne et que tu n’apporterais que la division dans cette famille. Vois, à cause de toi, un fils élève la voix contre sa mère.

  • Votre maison, celle que vous fuyez pour la raison que nous connaissons toutes les deux est libre en ce moment. Vous allez la rejoindre

  • Stéphane : de quoi parle-t-elle maman ?

Nous nous affrontons du regard. Si elle pense que je vais reculer, elle se met le doigt dans l’œil. Philo la molle elle m’appelait non ? Elle va comprendre qu’il faut se méfier de l’eau qui dort

  • Vous répondez ou je le fais ?

  • Ce sont des conneries. Elle n’a rien à dire

  • Elle a tué votre père

  • Je ne te permets pas, tu m’entends ? tu es qui pour m’accuser d’une telle chose devant mes enfants ?

  • Romain : ce que tu dis est très grave Philo. D’où tu sors ça ?

  • J’ai toujours dit que cette femme était une sorcière. Menteuse ! et vous aussi vous êtes debout là à l’écouter ?

C’est très calmement que j’ai raconté la conversation entendue il y a une dizaine d’années dans la chambre d’enfant de Romain. (confère chapitre VII)

  • Stéphane (brisé) : maman, comment tu as pu ?

  • Quoi ? Vous la croyez ?! comment vous pouvez choisir de croire une étrangère plutôt que votre mère ? vous ne voyez pas qu’elle essaie de se venger de moi ?

  • Ariel : alors, dis quelque chose pour nous prouver que c’est faux. Je refuse de croire que tu aies pu faire une telle chose !

  • Je suis votre mère. Je n’ai que ma parole. Pourquoi je tuerais votre père pour des biens qu’il voulait léguer à Nico ?

  • Je n’ai aucune raison de mentir. Vous savez que c’était la raison de votre refus de l’enterrer dans le jardin et aussi la raison de vos nuits blanches. Dites la vérité à vos fils et libérez votre cœur

  • N’importe quelle femme qui perd son mari, son compagnon de vie de près de quarante ans réagirait ainsi. Ce n’est pas tout le monde qui se marie pour de l’argent comme toi

  • Dans ce cas, sortez le tissu qui a servi à recouvrir votre mari lors des cérémonies funèbres

  • Tu es vraiment une mauvaise graine. Je te maudis ! en quoi ça te regarde

  • Romain : maman ! où est le tissu ? tu avais insisté pour le récupérer arès l’enterrement. Il est où ?

Vu sa réaction je crois bien que j’ai tapé dans le mille. Je me suis toujours dit que c’est ce qu’elle avait dû remettre à sa sœur pour se débarrasser de l’âme de son mari qui la hantait. Nous sommes interrompus par l’arrivée de Bella qui traine derrière elle une Bella en larmes. Il ne m’en faut pas plus pour comprendre. Elle dépose sur le plan de travail les cinq tests. Tous négatifs. Avant que quiconque ait le temps de réagir, Romain retire la ceinture de son pantalon et se rue sur elle en la laminant. Ni moi, ni Isabelle ne réagissons. Il lui hurle tout un tas d’insanités et a le temps de bien l’amocher et de lui tirer sa perruque de la tête avant que ses frères n’aillent le stopper et la dégager.

  • Ro : je me fous de savoir où tu iras ou comment tu feras. Tu dégages tout de suite de chez moi. Et tu pars avec elle, maman. Je me fous de savoir à quel point ce que Philo a dit au sujet du décès de papa est vrai. Tu m’as assez gâché l’existence. Tu dégages de chez moi

  • Bella (en larmes) : ça ne se passera pas comme ça ! je refuse d’être utilisée et jetée comme du n’importe quoi je vais porter plainte…

Pour toute réponse, il s’est précipité vers elle en levant sa ceinture. Elle a détalé de la cuisine sans demander son reste. En jetant un coup d’œil à ma montre j’ai vu qu’il était déjà 23 heures. Je les ai plantés là sans un mot et je suis allée monter mes valises avec l’aide de ma sœur avant de la raccompagner au portail. J’ai aperçu de la lumière dans la chambre de Bella en repartant vers la cuisine mais je l’ai ignoré. J’ai tout mon temps pour régler son cas. Un silence pesant régnait dans la cuisine à mon retour. J’ai ouvert l’un des placards de la cuisine pour prendre un verre, puis une bouteille de vin. Ensuite, je me suis servie le bon thiep au poulet que Bella avait cuisiné avant de monter m’enfermer dans ma chambre avec mon plateau en laissant les GBEDJI entre eux. 

En jetant un coup d’œil dehors depuis le balcon de notre chambre le lendemain, j’ai aperçu un gros pick-up garé devant le portail. Le temps de prendre ma douche et de descendre avec mon plateau, c’était le calme plat dans la maison. Il n’y avait plus que Romain qui m’attendait attablé devant un café dans la cuisine. Il portait toujours ses vêtements de la veille.

  • Bonjour Philo

  • Bonjour à toi

  • Comment tu vas ? 

  • Très bien. Merci 

Le silence s’est installé le temps que je prépare mon petit déjeuner et m’attable face à lui.

  • Elles sont parties de la maison

  • Je n’attendais pas moins de toi

  • Merci de n’avoir rien dit au sujet du boulot

  • Ne me remercie pas si vite. Tes frères en avaient assez entendu déjà. Je ne voulais juste pas en rajouter. 

  • Es-tu vraiment sûre de ce que tu as dit au sujet de maman ? Philo, les conséquences de cette révélation… Pourquoi en parler maintenant si tu le savais depuis ?

  • Parce que chaque chose en son temps. Il était temps pour vous d'ouvrir les yeux sur la réelle nature de votre mère. J'ai dit ce que j'avais à dire. A vous de croire la version qui vous arrange. 

  • Pouvons-nous parler du boulot à présent ? 

  • Tu as eu de nombreuses et interminables années pour le faire. C’est maintenant que tu veux m’expliquer ?

  • S’il te plaît…ok. l’aventure avec le boulot a commencé bien avant que je te rencontre. C'était d'abord pour m'amuser mais ensuite l'argent rentrait si bien que je l'ai développé. En gros c'est essentiellement du business et cela participe grandement à notre train de vie. Ça n'a rien à voir avec des penchants sexuels douteux. Je reconnais que j'ai eu tort de te le cacher. Mais dis moi franchement si tu m'aurais épousé si à notre rencontre je t'avais dit que j'evoluais dans ce business ? Je sais que pour toi cela semble immoral mais le fait même que ça marche prouve que c'est un business comme les autres. Je pense qu'en dehors du fait que ce soit à ton insu, tu ne peux rien me reprocher. J'ai toujours été un homme correct. Je t'aime Philo et je n'ai jamais été hypocrite sur mes sentiments et notre vie. J'aime ce que nous avons. Et c'est pour le préserver que je me suis tu. J'avais peur de ton jugement, de ta reaction. C'est certainement difficile mais je te supplie de me comprendre. J'aime autant ce travail que celui d'architecte. C'est une part de moi que je te demande de comprendre et d'accepter. Quant à Bella, je reconnais que j'ai été infidèle. Mais c'était la seule fois. Je voulais juste essayer une des filles du harem. Elle était masquée, je ne pouvais pas savoir avec l'obscurité et l'alcool que c'était elle. Et il a suffit de cette seule fois pour que je sois sous l'emprise de ce qu'elle a utilisé pour m'attacher. Il a fallu ces dix jours d'absence pour que je reste loin et sois délivrer de son charlatanisme. Et ma mère n'a pas aidé je le reconnais. Je te demande pardon pour tout ça. 

  • Tu as fini ? 

Il semble surpris par ma réaction mais hoche quand même la tête pour me signifier que oui. Je dépose alors mon téléphone sur la table et lui fait écouter des extraits de deux enregistrements: celui de la veille où il reconnait avoir couché avec Bella et celui de ce matin où il reconnaît m'avoir dissimulé ses activités liées au boulot. Je sors ensuite son ancien téléphone sur lequel je lui lis une belle sélection de messages plus que clairs sur la nature de sa relation avec Bella et sur le fait qu'elle est loin d'être la première avec qui il a couché au harem. 

  • Pourquoi fais-tu tout ça ? 

  • Pour te prouver que j'ai les moyens de ma politique. Tu as le choix entre divorcer et rester marié à moi. Si tu… 

  • Je t'en prie Philo. Je sais que j'ai merdé. Mais on peut tout réparer. 

  • Bref, ma condition pour rester mariée est simple. Tu me donnes toutes tes parts du Boulot. Les deux côtés du boulot. Et tu as une période de probation que je serai la seule à connaître durant laquelle au moindre soupçon de tromperie, je divorce à tes dépens. Si tu refuses, mon avocate est déjà prête pour enclencher la procédure. 

  • Est ce que tu realises ce que tu demandes? C'est toute une vie de travail. C'est une part de moi que tu veux m'arracher. 

  • Tu as 24 heures pour te décider. Une donation en bonne et due forme. N'oublie pas. 

Je me suis levée en le laissant dans la cuisine, soupirant et hochant tout seul la tête. Il monte, il descend je ne changerai pas d'avis. Le boulot ou moi. 


Bella

  • Voix off: le numero que vous essayez de joindre n'est pas en service actuellement. Veuillez vérifier le numéro et rappeler. 

Je m'asseois sur mon lit. Mon cœur bat si fort que je suis obligée de m'allonger un moment avant de me rasseoir. Mon argent ! Seigneur mon argent oooh. Je ne sais même pas quand les larmes commencent à couler sur mes joues. J'ai trop peur de realiser ce qui veut se passer là. Je vérifie une ènième fois le numero avant de rappeler. Même message. 

J'attache rapidement un pagne sur ma culotte avant de me précipiter dehors à la recherche d'un zem, direction Agla. Je suis choquée à mon arrivée de voir qu'à la place du garage où j'étais venu contacter le mécanicien un mois plus tôt se trouve désormais un lavage avec une cafète. 

  • (interpellant l'un des jeunes hommes en fon) s'il vous plaît fofo Luc est là ? 

  • Qui s'appelle comme ça ? 

  • Le mécanicien qui restait ici avant

  • Je ne connais personne de ce nom. Faut demander à mon patron. C'est lui qui est assis à la cafète là-bas. 

Je me rapproche donc du patron qui me dit qu'il connait bien Jean mais que celui ci à quitté Cotonou depuis un bon moment. A la question de savoir s'il a son numéro, il s'empresse de sortir son téléphone poir me donner un numéro qui s'avère être celui que j'essaye en vain de joindre. 

Je ne peux m'empêcher de défaillir. Je suis ratrappée de justesse par l'homme qui m'aide à m'asseoir à même le sol. 

  • (les mains sur la tête) sauvez-moi oh ! Sauvez-moi

  • Mais qu'est ce qui vous arrive ? 

Je n'ai même pas la force de m'expliquer. Mon argent ! Toute ma fortune ! Mes quatre millions ! Eeeh Seigneur prends pitié. Je n'ai plus de travail, plus de mari. Je n'ai personne sur cette terre et je vais encore perdre tout ce dans quoi j'ai investi mes économies. 

Je realise qu'un attroupement s'est formé autour de moi. Je parviens tant bien que mal à expliquer ma situation. Tout ce que les gens trouvent à faire c'est de s'etonner et de s'indigner. Personne pour me donner un indice fiable sur comment mettre la main sur cet homme. Finalement le propriétaire du lavage m'aide à aller poter plainte au commissariat. C'est après de longues heures d'attente que je suis reçue. 

  • Policier: Mais madame, comment vous espérez qu'on le retrouve si vous n'avez aucune preuve ou information ? 

  • Mais chef, tout le monde le connait dans le quartier. 

  • Vous connaissez ses noms et prénoms ? Parce que le numéro que vous avez donné là même n'est plus accessible et est enregistré au nom d'une femme

  • Je ne connais pas

  • Mais vous ne savez rien du type et vous lui confier 4 millions pour vous acheter un vehicule ? Et c'est un mois après que vous venez porter plainte ? Il y a longtemps qu'au Benin les vehicules sortent en deux semaines. A priori nous ne pouvons rien pour vous sans le nom de cet homme ou au moins l'immatriculation du véhicule. Je vais quand même enregistrer votre plainte. 

Il m'a fait un bout de papier avec le numero de mon dossier et le nom du policier en charge avant de me libérer. Ma vie est finie oh. Je suis foutue. Mon coeur chauffe. Qui va me sauver ? 


Histoires de famille