10: Look back and Watch me Smack that till you get Sore

Write by Gioia

Jennifer Amouzou 


Plus qu’une semaine avant les congés de Noël. C’est la chanson qu’ont les autres dans la bouche sauf que moi j’aurais préféré continuer l’école. Ici au moins je me change les idées. Notre prof d’allemand nous a donné des exercices à faire et pendant ce temps il est en pleine causerie avec un surveillant. C’est Eben qui sort ma tête des nuages avec une question.


Lui: gerundium c’est encore qui? 


Moi: lol c’est le gérondif non 


Lui: Ha l’allemand! Le français a choisi un petit mot pour dire sa chose mais c’est pas le problème de l’allemand hein. Tu as fini l’exercice un toi? 


Moi: où ça mah? J’ai à peine commencé 


Lui: toi même? Tu penses à quel petit gars encore? 


Moi: idiot pfff. 


Lui: lol fais moi ça doucement. Ma maman ne m’a pas mis au monde pour qu’on m’insulte.


Moi: ta maman qui t’insulte chaque jour là? Même quand je passe devant votre portail je l’entends bien crier ton nom 


Lui: pardon ma part de maman est au village à Vogan. L’autre qui me crie dessus comme son chien aime juste trop se prendre. Le jour de tout le monde arrivera, elle va voir. 


Moi: eh ne commence pas à te fâcher, je dis sur un ton doux pour le calmer. 


Lui: ah non. Imagine qu’hier j’ai dû attendre jusqu’à 23h que ses enfants finissent leur film avant de pouvoir dormir et déjà à 4h aujourd’hui elle venait m’asperger le visage d’eau pour que je me lève. 


Moi: courage Eben. Plus que deux petites années à supporter pour avoir le bac et on sera libre 


Lui: pfff en tout cas je tiens. Est ce que j’ai le choix? Je suis là pour le bac. 


Moi: on va l’avoir j’en suis sûr! Je dis plus confiante 


Lui: commençons donc par ce foutu gérondif 


Nous mettons la tête tous les deux sur les exercices. Si j’aime autant l’école c’est aussi parce qu’Eben mon voisin de banc est devenu un véritable ami en peu de temps. La raison principale c’est qu’on partage un peu la même galère même si la mienne est pire. Selon moi en tout cas mais si on le questionne lui dira qu’il préfère sa méchante tante à la drépanocytose et tant qu’à y faire que la drépanocytose me laisse pour trouver sa tante en plein sommeil. Je dois lui rappeler que si elle tombe malade, son oncle sera trop occupé avec elle et les chances qu’on sorte un sou sur sa tête pour l’école seront amoindries. C’est là seulement qu’il se calme un peu mais dit doucement quand même qu’elle mérite un mois de mes douleurs. Ça me fait bien rire et nos journées sont en majorité faites de ça. De partage et d’études. C’est comme ça qu’une fois je lui ai expliqué après trois jours d’absence que J’étais en fait alitée pour des douleurs aux côtes. En discutant je lui ai fait part de mes inquiétudes concernant mon avenir parce qu’on a demandé un nombre incalculable d’analyses cette fois. Va même savoir pourquoi. Mais ma tante n’avait pas les sous pour me les faire faire. Elle et mon oncle ont commencé récemment la construction de leur maison. Et même au retour de l’hôpital des sœurs je les ai entendu en parler. Ou plutôt mon oncle dire à ma tante qu’elle le fatigue avec les plaintes sur comment ils auraient dû reporter la construction le temps que je finisse l’école. Eben m’a dit que son oncle lui avait trouvé un petit travail dans un hôtel parce qu’il n’avait pas assez pour lui donner de l’argent de poche. Je l’ai supplié de placer doléance pour moi auprès de l’oncle. Tout ce qu’il trouvait j’allais le faire. Une semaine après j’ai commencé à faire le ménage pour deux heures de temps pendant trois après-midi le tout moyennant 2000 francs par semaine. Il ne me l’a pas concrètement dit mais vu que c’est toujours Eben qui me donne les 2000 j’ai conclu que c’est lui qui a décidé de partager ses heures avec moi parce qu’en plus le gérant a dit le premier jour, tant que le travail est fait il s’en fiche du reste. 


En contre partie, je mets toujours de côté un peu de nourriture pour lui quand je cuisine et lui ramène à l’école dans une glacière. Chez nous la bouffe ne manque pas. Et depuis que tata travaille le menu est varié. C’est vrai que je fais tout ça sans en parer à ma tante. Je profite de ses heures de travail et l’absence de tonton pour faire tout ça. Mais je ne fais pas quelque chose de foncièrement méchant donc c’est pas si grave je me dis. 


Nous faisons un bout de chemin ensemble Eben et moi avant de nous séparer. Je n’ai jamais vu sa tante mais je n’exagère pas quand je dis qu’on l’entend crier dans la maison. Le truc qui est drôle c’est qu’Eben dit que c’est une toute petite personne pourtant. 


Je continue mon chemin jusqu’à la maison et cours répondre au téléphone de maison qui sonnait depuis. 


Moi: allô? 


Ama: Jenny! Dieu merci tu es là. Tonton est même où? 


Moi: heuh je sais pas ma tante. Je viens d’arriver 


Ama: tu sais prendre le taxi? 


Moi: oui. 


Ama: très bien. Va dans notre chambre, cherche un sac bordeaux et tu regardes dedans pour voir si tu trouves une clé USB 


Je me rends en chambre et fais ce qu’elle demande. 


Moi: j’ai trouvé, je dis après quelques minutes 


Ama: tu peux indiquer l’agence où je travaille? 


Moi: oui 


Ama: d’accord, loue le taxi et tu me rejoins s’il te plaît. J’ai besoin de cette clé


Moi: oh non louer sera cher, je vais plutôt prendre le....


Ama: J’ai dit loue le taxi et je t’attends! Elle dit sur un ton ferme puis raccroche 


Pas le temps de me changer. Je range la clé dans ma trousse puis mon sac d’école et sors chercher le taxi. Toute une voiture louée et en plus je suis sûr que le chauffeur m’a arnaqué avec le prix cher là qu’il a demandé. 


Tata est dehors quand je descends du taxi. Elle remet les 3000 francs au taxi et il s’en va. Je la suis à l’intérieur et sors la clé de ma trousse. 


Elle: merci, tu me sauves. Assieds-toi. Je finis bientôt 


Moi: il est 17h passé et je n’ai rien préparé si tonton rentre. Peut-être c’est mieux que je rentre. 


Elle: ne t’en fais pas. On va acheter les boules d’akassa en rentrant. Je me concentre pour finir. 


Moi: je peux regarder ce que tu fais? 


Elle: oui oui viens alors 


Je rapproche ma chaise et regarde émerveillée son ordinateur. 


Moi: waouh c’est beaucoup de choses à lire ça 


Elle: ce sont des diagrammes. Tu ne connais pas Access? 


Moi: Non 


Elle: tcho on vous montre quoi à l’école et tu ne connais pas? Word aussi? 


Moi: si je connais Microsoft word 


Elle: access aussi fait partie de Microsoft Office. Du moins faisait il fut un temps mais c’est l’outil de gestion que préfère ma patronne donc on continue à s’en servir ici.  Elle le trouve plus organisé et facile à utiliser. Tu sais utiliser un ordinateur? 


Moi: je ne sais pas. J’ai jamais touché 


Elle: ah bon? Elle demande surprise et je suis même confuse. Je n’ai jamais eu de téléphone et c’est un ordinateur que je saurais utiliser? 


Moi: j’en ai jamais eu. 


Elle: mais les cybers existent Jennifer. On a plus besoin d’avoir un ordinateur à la maison pour savoir comment utiliser. Tu es en seconde. Tu dois savoir faire quelques trucs. En tout cas on va en reparler. Je finis ce que je fais d’abord. 


Je continue à la regarder avec admiration. Elle ne regarde même pas le clavier quand elle écrit. Je ne savais pas qu’elle connaissait autant de choses mais bon ce n’est pas étonnant. Elle a fait la grande école, mamie me l’avait dit quand je venais en ville. Elle a dit que si j’étais obéissante, moi aussi je ferais la grande école comme ma tante. 


Elle finit pile quand sa patronne arrive mais elle n’est pas seule. Une dame qui a des airs de ressemblance avec Elikem est avec elle. La concernée même est en arrière dans sa tenue scolaire et la copine de Romelio aussi la suit. On se salue et elles entrent dans le bureau de la patronne. Ma tante finit sa tâche quelques instants plus tard et se rend aussi dans le bureau. Elle ressort de là avec le sourire et je prends son sac à main. Au moment de sortir je me souviens d’un truc à faire.  


Moi: j’arrive tata. Je dis en ouvrant mon sac 


Je tape des mains comme la porte du bureau est entrebâillée. J’entre quand on m’autorise 


Moi: je voulais remettre son livre à Elikem.


Elle: ah tu l’as déjà fini? 


Moi: oui oui encore merci 


Elle: pas de quoi. Tu me dis si tu as besoin d’autres 


Moi: super. Bonne soirée à vous. 



Elikem Perla Xena Akueson 


Toutes les fois que je vois tata Ciara diriger son agence je me dis que ce n’est pas fait pour moi. Ou du moins le domaine du transport. Alors pas du tout. Autant je peux compatir à la souffrance humaine quand on parle de maladie autant je n’ai aucune patience quand je dois composer avec des gens qui aiment le dialogue des sourds comme certains collaborateurs de ma tata. Maman te dira que tout le monde n’a pas la science infuse et ils ne font pas exprès de mettre des bâtons dans ses roues comme je pense.  Je me tourne vers Océane dans la voiture pour lui demander si elle voit bien ce qui l’attend parce que madame veut être PDG d’une firme de relations publiques. Elle me regardait déjà. Et pas joliment. 


Moi: y’a quoi? 


Elle: ton livre faisait quoi avec la fille là? 


Moi: bah je lui ai prêté


Elle: et depuis quand tu prêtes tes livres à quelqu’un? 


Moi: y’a une règle qui m’interdit de le faire? 


Elle: je sais pas ce qu’elle vous a fait manger toi et Romelio mais je n’aime pas ça! Mais alors pas du tout. Un coup c’est lui qui l’appelle ma fille. Sa tante travaille chez la tienne et maintenant tu lui prêtes ton livre? Pourtant tu sais très bien que je n’aime pas cette fille. Je te l’ai dit et tu t’en vas me poignarder encore en lui prêtant un livre. Après ça sera quoi? Elle est où ta loyauté? Tu....


Moi: ah c’est bon comme ça! Je dis en mettant la main devant sa face 


Belle: il y’a quoi derrière? Elle demande après avoir baissé le volume de la radio


Elle: il y’a qu’Elikem me blesse sciemment! 


Moi: où est le sang? 


Belle: Elik....


Moi: j’ai dit il est où le sang madame quand je te blesse? Je dis en prenant son bras 


Elle: laisse moi!


Ciara: ça suffit les filles! Elle crie pendant qu’Océane se débattait avec moi 


Je la lâche et elle colle son bras à sa poitrine avec un air blessé. 


Elle: je préfère rentrer chez moi s’il te plaît tata Ciara 


Belle: non ma chérie on va aller....


Moi: aller chez qui? Qu’elle rentre chez elle hein 


Ciara: tu te tais! 


Moi: non non je ne me tais pas. Qu’elle rentre déjà pfff. 


Elle: je ne vais plus jamais venir te voir et tu ne me parles plus! 


Moi: mais vas-y ne viens plus! 


Ciara: ELIKEM! 


je m’enfonce dans mon coin de la voiture et elle fait pareil. Maman et tata croient quoi je ne sais pas mais elles ont conduit jusqu’à notre maison au lieu de la descendre chez elle. Et elles nous ont fait asseoir ensemble. J’allais me lever si ce n’est que maman criera au scandale après chez papa que je ne la respecte pas. 


Ciara: c’est quoi le souci entre vous deux? Des adultes vous parlent et vous continuez à crier au nom de quoi? 


Elle: c’est Elikem qui a commencé. Elle dit d’une voix larmoyante 


Belle: mais si elle a commencé, toi aussi tu devais continuer? 


Elle: non. Elle dit doucement après un moment


Ciara: une belle amitié comme la vôtre ne se trouve pas à chaque coin de rue. Vous trouvez ça normal de la casser à cause de broutilles? 


Belle: je te dis des vraies broutilles! 


Elle: non 


Belle: et toi tu ne dis rien avec ton front à cinq côtés hein! Elle dit sur un ton menaçant 


Moi: mon front n’a pas cinq côtés et je ne sais pas ce que je dois dire à quelqu’un qui n’a même pas sa place ici 


Ciara: perla! 


Moi: mais ce n’est pas elle qui a dit qu’elle ne va plus JAMAIS venir chez moi parce que j’ai prêté MON livre. On ne parle de son mais MON et elle dit qu’elle ne vient plus? Qu’elle se couche dans le lit qu’elle a fait 


Elle: j’ai pas dit ça comme ça. C’est cette fille....cette Jennifer 


Moi: pardon faut pas chercher loin. C’est toi le problème. C’est toi qui t’invente toute une vie et veut me dire ce que je peux faire jusqu’à me parler de loyauté. Genre je suis le vecteur et c’est toi qui délimite mon espace maintenant quoi. Assouah (traduisant l’étonnement et un peu de dérision), on aura tout entendu ici bas 


Elle: j’ai rien dit dans ce genre tata. Tu sais très bien que j’ai pas dit ça Elikem. Je ne veux simplement pas qu’elle soit notre amie! 


Moi: lol ok. Notre. Formidable. 


Elle: arrête de rire de moi!


Moi: mais en fait je ne peux même plus rire chez moi. C’est arrivé à ce niveau? 


Elle: s’il vous plaît tata est ce que je peux m’en aller? 


Ciara: hum. Viens. Elle dit et l’emmène dehors 


Je me lève aussi mais maman m’attrape la main et me ramène à ses côtés 


Belle: pourquoi tu manques autant de douceur ma chérie? Tu ne m’as pas raconté ici avec beaucoup de peine les déboires que vit ton amie?


Moi: et alors? Avoir de la peine pour elle n’est pas synonyme de tolérer ses écarts 


Belle: elle est jalouse c’est tout Elikem. Ta tante Ciara était tout aussi jalouse à un moment de notre vie. Quand tu aimes quelqu’un tu supportes un peu. 


Moi: correction. Tu as voulu supporter. Ça c’est ton problème. Tout comme je sais qu’Océane a la jalousie facile, elle sait combien j’ai en horreur qu’on s’impose sur moi ou me dise quoi faire. Personne ne lui a demandé d’aimer Jennifer. Je ne me souviens même pas avoir mentionné plus de deux fois le nom de Jennifer avec elle. Me parler de loyauté pour un foutu livre c’est quoi? On fait ça où? 


Belle: doucement doucement, elle dit en câlinant mon dos. Elle a seulement lancé la bouche comme on dit. Et puis c’est quoi cette histoire avec Romelio? 


Moi: cette partie ne me regarde pas. J’ai dit ce que j’avais à dire. Je peux y aller maintenant? 


Belle: ta tête dure là, elle dit en la poussant puis me laisse partir 



Ama EKOUE 


Les jours ont défilé si vite qu’il ne restait plus que deux jours de classe à Jennifer avant les congés de Noël. Je me suis rappelée de notre conversation sur les ordinateurs et pour ce trimestre j’ai décidé de lui donner un cadeau pour cette fin d’année. Par contre pour lui remettre je l’ai fait venir au salon de coiffure. Tout ça pour éviter Gaëtan. Je ne suis pas dupe. Je sais très bien que mon mari n’aime pas Jennifer. Il la tolère pour moi et s’il ne dit rien sur l’école qu’elle a repris c’est parce que nous avons commencé la construction ensemble. Je dois gérer mon foyer avec sagesse pour que Jennifer aussi y trouve son compte. Je l’ai conduit en arrière de la maison où je loue une chambre pour mon salon puis je lui ai remis mon ancien Samsung S2. 


Elle: d’aller t’acheter du crédit et le mettre dedans? 


Moi: non ma chérie c’est pour toi.


Elle: yeee pour moi? Elle dit les yeux arrondis 


Moi: mais oui. C’est vrai qu’il n’est pas neuf mais j’en ai pris grand soin et tu peux faire des appels, jouer un peu je pense 


Elle: mais toi tu vas utiliser quoi? 


Moi: ma patronne m’a remis un téléphone pour le travail dans lequel j’ai déjà mis ma puce. Dans celui-ci il y’en a déjà une pour toi. C’est ton numéro. Tu as le mien de numéro et celui de l’hôpital LI. Tu fais attention, le crédit finit vite donc tu ne vas pas trop sur internet et ne parle pas longtemps au téléphone 


Elle: .....


Moi: je comprends c’est le choc, je dis en riant avant de reprendre mon sérieux. Tu dois être très prudente et ne jamais montrer le téléphone à ton oncle. Sinon il va nous faire des problèmes pour rien 


Elle: c’est mieux que tu reprennes alors. Je ne veux pas emmener des problèmes 


Moi: Jennifer! Je t’ai dit que l’attitude honorable est peut-être ce qu’on applaudit dehors mais ça ne te sert à rien si tu en souffres. Tu n’es pas venue à Lomé pour me servir mais vivre une meilleure vie. Et dans cette meilleure vie l’accès à un téléphone en fait partie.


Elle: mais tonton Gaëtan te crie dessus tout le temps quand il s’agit de moi 


Moi: et puis? Ça m’a tué? 


Elle: non mais ça m’énerve quand il fait ça. Tu es trop gentille. Elle dit sur une pointe de colère 


Moi: c’est comme ça le mariage ma chérie. Il y’a des fois où ton mari sera fâché et va te crier dessus. C’est pas une raison pour faire ce qu’il dit si tu sais que tu ne fais rien de mal. Il faut user de sagesse pour préserver la paix tout en ne perdant pas son objectif de vue tu comprends 


Elle hoche la tête 


Moi: bien. Pour les congés de Noël je voulais que tu suives des cours d’informatique mais sans te mentir je n’ai pas encore l’argent. Tu peux demander peut-être au petit Romelio s’il a le temps, comme vous vous entendez bien 


Elle: hey non oh tata. Elle dit affolée 


Moi: oh pourquoi? Ce n’est plus ton ami?


Elle: Sa copine n’aime pas que je lui parle donc je reste dans mon coin 


Moi: quelle copine?


Elle: tu te souviens y’a quelques jours la fille de teint clair qui était en compagnie d’Elikem? 


Moi: ah. Et à son âge lui a déjà une copine? 


Elle: lol ma tante il est en terminale. 


Moi: donc toi aussi tu as un copain quoi 


Elle: eh jamais. Je ne pense même pas à ça moi. 


Moi: hum et Romelio aussi a dit qu’il ne veut plus être ton ami? 


Elle: non j’ai dit que je reste dans mon coin 


Moi: pardon ne me perd pas le temps à cause d’une petite insecure. Tu as son numéro? Demande lui s’il peut 


Elle: mais ma tante je ne veux pas les problèmes 


Moi: la vie est faite de problèmes Jennifer. Tu ne vas pas les éviter à vie et surtout tu ne vas pas laisser passer une opportunité quand tu n’as rien à te reprocher. 


Elle: c’est pas juste pour elle mais aussi Romelio. Ça se voit qu’il aime beaucoup sa copine et puis je...je veux pas gâter leur chose pour rien. Les femmes n’aiment pas qu’on s’approche de leurs amoureux en général. Je sais ça 


Ama: ce n’est pas une femme mais une petite fille. Si elle a un problème elle l’emmènera directement à son copain et si lui même en a un il refusera de t’aider. Là au moins tu le tiendras de sa bouche au lieu de t’imaginer plein de choses. Tu as compris 


Elle: ok 


Ama: Peut-être elle occupe même la place vacante de quelqu’un et c’est elle qui intimide les gens. Les jeunes d’aujourd’hui c’est pas possible. 


Elikem Perla Xena Akueson 


Dernier jour de classe avant les congés de Noël. Je ne voulais pas venir mais maman a crié que classe d’examen par ci classe d’examen par là donc me voilà entrain de me faire chier ici. En temps normal j’aurais tracé direct dans la classe de monsieur chat pour me divertir. C’est la dernière journée après tout donc les profs ne sont pas trop sévères et en plus ils nous connaissent. On est un binôme ici. Sauf qu’il me boude parce que je lui ai dit ma manière d’arrêter d’attiser la jalousie d’Océane avec son histoire d’amitié qu’il tisse entre lui et Jennifer. Quand je dis à ma manière c’est que je lui ai dit que si jamais Océane me rapporte ou j’entends qu’il a touché ou même dit un truc ambigüe à Jennifer il va me sentir passer sur lui. Il m’a répondu d’aller me faire foutre. Je m’y attendais donc je ne suis pas fâché. Entre nous on se parle toujours comme ça. Et je sais bien ce que j’ai dit à Océane mais bon je suis trop attachée à sa face de gimauve pour ne pas prêter un peu attention à ce qu’elle dit. Dans les faits je ne lui ai pas fait signe depuis qu’elle est partie de la maison. Elle non plus. Si c’est comme ça que ça doit finir bah ça sera ça. Même en venant au monde j’ai laissé mon placenta derrière bien que c’est lui qui me nourrissait dans le ventre de maman donc ce n’est pas laisser Océane derrière qui me tuera. Mais les gens qui veulent prendre en otage ton temps, tes loisirs et le reste au nom de l’amitié ou l’amour là non. D’ailleurs si Océane persiste dans sa voie, je vais même supprimer cette histoire de meilleure amie et vivre en paix. 


Ce con de voisin de banc aussi continue de me saouler. Entre temps j’ai pu réunir quelques infos sur lui depuis la rentrée. Cedric Asamoah est un ghanéen. Ce qu’il fait à Lomé je l’ignore. Il vient du lycée français d’Accra pourtant son français laisse vraiment à désirer. Va savoir comment il a fait pour qu’on le prenne direct en terminale D. L’autre chose c’est que le type écarte toujours autant les jambes. Peut-être il croit qu’en ne faisant pas ça on oubliera qu’il a des longues jambes, je l’ignore. Même son torse est long. Rajoute à ça un visage d’un noir pur comme son mauvais cœur en plus qu’il fait comme si c’est l’air qui parle quand je lui dis de se redresser dans le banc et tu as le portrait de mon ennemi numéro un. 


Plus que quelques heures avant la fin. On ne fout rien à par causer de toute façon. Moi je suis sur mon cell et j’écoute d’une oreille distraite les conversations. Apparemment y’a des gars dans la classe qui s’amusent à choper les fesses des filles et partir à la course. La connerie dure depuis une semaine mais eux même savent qu’ils n’ont pas à tenter ça sur moi. Tout le monde me connaît ici et si tu es nouveau, un ancien a dû t’informer que je ne suis pas la personne à provoquer. 


Dès que le premier coup de la sonnerie retentit je suis debout pour sortir. Je suis entrain de me tourner quand quelqu’un de la classe hèle mon nom et je sens une main agripper mon cul. L’indignation fait que je forme mon poing dans mon tour et ramasse de toutes mes forces la joue du pervers! Ceux qui sont encore en classe crient. Il me faut quelques secondes pour que la douleur arrive à mon cerveau et mes yeux picoter. 


Je pose instinctivement la main sur ma joue qui chauffe tandis que le malotru de Cédric me regarde méchamment. Je crie de rage et me jette sur lui. La classe intervient mais je ne laisse rien. 


Moi: imbécile heureux! Je vais te finir! Laissez-moiiiiiiiiiiiii!!!!



Eli Laré AW 


Je ne m’attendais pas à ça mais voilà qu’on m’appelle d’urgence à l’école suite à une altercation entre Elikem et un camarade de classe. Belle était déjà sur place à mon arrivée. Pourtant on m’a appelé parce qu’ils n’avaient pas réussi à l’avoir en ligne. Soit! j’ouvre les bras et Elikem quitte ceux de sa mère pour venir dans les miens. La colère monte en moi quand je l’entends renifler. Elikem pleure rarement donc si elle le fait c’est qu’il s’est passé quelque chose de grave 


Belle: ça ne va pas se passer comme ça! Où est ce truand? Où est celui qui a posé la main sur ma fille? Elle crie 


Eli: quelqu’un a posé la main sur toi? Je demande d’une voix colérique 


Le vice directeur D’Almeida prend la parle. 


-Commençons par nous calmer. Le jeune homme est à l’infirmerie entrain de recevoir les soins pour ses blessures. Sa mère arrivera sous peu. 


Belle: nous allons l’attendre! 


C’est donc ce que nous avons fait. Un jeune homme élancé a fait son entrée plus tard suivi d’une femme de taille moyenne. Ils se sont installés et le directeur a fait venir aussi le major de Classe qui était témoin de l’incident. 


-Elikem nous t’écoutons. Le vice directeur dit 


Elle: je sortais de classe quand quelqu’un m’a appelé. Je me retourne et cette vermine me touche les fesses! Je l’ai cogné et il s’est permis de me gifler comme s’il était en droit. Je me suis défendue comme je pouvais. 


-Asamoah tu peux m’expliquer ces légèretés dans notre établissement? Le vice directeur lui demande durement 


Lui: si moi Cédric j’ai touché son fesse que mon papa sort du tombeau me tuer. Il dit calmement 


Sa mère lui dit quelque chose en langue étrangère. Il répond dans la même langue. La dame semble dépassée et apeurée. Le vice-directeur demande au major sa version. Il raconte à peu près la même comme Elikem sauf qu’il soutient n’avoir vu personne toucher notre petite. 


Eli: est ce que tu es sûr de l’avoir vu lui te toucher Elikem? Je demande doucement  à ma fille 


Elikem: tu ne me crois pas? Elle réplique éberluée 


Eli: mon ange ça arrive de se tromper sur le coup. Tu es sûr de l’avoir vu? 


Elikem: c’est lui qui était derrière moi! 


Belle: chérie il peut être derrière toi et ne pas forcément être le coupable 


Elikem: merveilleux! Donc on me gifle et c’est encore de moi qu’on doute. Ce sont mes fesses qu’il a touché 


Cedric: on parle de quel fesse? C’est fesse ça? 


Elikem: Mais boucle là connard! Elle dit en se levant brusquement comme si elle allait l’attaquer 


Cedric: approche moi. Tu veux encore avoir. Viens. Kwasia (foolish). Il dit d’une voix menaçante 


-Cedric! Fais doucement! Sa mère rajoute 


-un peu d’ordre! Bon je crois qu’on est bien dans un cas d’erreur d’identité. Ça peut arriver donc on va enterrer ça. Faites vous des excuses et serrez vous la main pour faire la paix. Le vice-directeur dit 


Elikem: qu’il me présente des excuses d’abord. Il a porté la main sur moi! 


Belle: Elikem quand on a tort on ne parle pas fort 


Elikem: il m’a giflé! Elle dit d’une voix blessante 


Eli: chérie, tu as porté le coup en premier. Certes tu pensais que c’était lui mais rien ne prouve que c’est le cas. Toi même tu as admis ne pas l’avoir vu faire. Excuse toi et on laisse ça. 


-surtout qu’elle a mordu mon fils à différents endroits! La dame dit avec véhémence 


Elikem: qu’il s’excuse en premier! Depuis le début de rentrée il me saoule. Il prend toute la place dans le banc. Il siffle en classe. Aujourd’hui c’était la goûte de trop. 


-Bon Asamoah, tu es un homme et un vrai homme ne frappe pas une femme. C’est à toi de lui montrer le bon exemple donc vas-y. Le vice directeur dit 


Cedric: pfff c’est une vraie femme qui frappe? C’est elle qui est parti dans l’infirmier ou moi? Vrai homme et puis quoi encore! Tout ça pour vilain fesse.


Trois heures plus tard nous étions de retour à la maison. Elikem ne décolérait pas et le traitait de tous les noms d’oiseau. Belle aussi à son niveau faisait pareil pendant qu’elle racontait l’histoire à mamie. 


Elikem: le piiireeee le con se permet de me traiter de vilaine avec sa face de thon. 


Eli: allez vous changer on va au resto


Belle: tu ne retourne pas travailler chéri? 


Eli: c’est bon pour aujourd’hui. Je vais appeler tantôt pour prévenir. 


Aï: youpi! 


Eli: tu te fais toute belle mon ange. On va où tu veux. Je dis en câlinant la tête d’Elikem 


Elikem: c’est quand même lui le vilain!


Mally: méchant! Vilain! Pas beau! Chameau! 


Il se met à courir et Elikem lui lance tout ce qui tombe dans ses mains 


Mally: pingouin! Tête de lard! 


Belle: ne viens pas pleurer maman chez moi quand on va te prendre. Aïdara viens on va se faire toutes belles pour papa, elle dit en prenant la main de notre deuxième. Pendant ce temps le chenapan se faufile sous la table pour fuir sa sœur qui continue à essayer de l’attraper.


Mally: Ours! Baleine! Rhinocéros!


Je le bloque entre mes jambes quand il veut me traverser. 


Mally: papaaaaaaaa arrêteeeeeeeee


Elikem: viens ici sale morveux. Elle dit en le prenant entre mes jambes 


Mally: c’est pas juste papaaaa, t’es toujours dans son camp!!!! Aïeeeeee mamaannnnnn, il crie tandis que sa sœur l’a couché ventre sur ses cuisses et lui donne la fessée 


Elikem: ça.....ça t’apprendra! 


Mally: au secours Grand mamannnnn!!! Aïdaraaaaa 


Aï: Galoche! Cornichon! Voilà c’que t’es Satan! Elle dit au loin tout en riant comme si on ne l’avait pas appelé en renfort ici. 


Même sa mère est dépassée quand j’arrive dans la chambre.


Moi: qu’est ce qui chatouille mon bébé comme ça? 


Belle: hoooo c’est la folie? Ma femme demande en riant aussi parce qu’elle essaie de nous parler mais dès qu’elle commence, le rire reprend. Ça ne m’étonnerait même pas que ça soit une blague entre elle et Mally. Je ne regrette pas d’avoir fait mon capricieux à Belle pour qu’on ait ce petit. Je retournais dire à Elikem qu’il avait reçu assez de coups comme ça mais les deux étaient déjà collés. Lui derrière et elle qui lui demandait ce qui serait mieux à mettre pour le restaurant. Le meilleur caprice de ma vie.

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