12. Le voyage
Write by SSS
Le lendemain.....
*****Nikita******
Terry est parti très tôt le matin pour une réunion. J'aurais aimé qu'il me fasse un petit bisou avant mais bon ça viendra. Lorsque j'ai raconté tout à Ma'a Béné, elle était encore plus contente que moi. Elle m'a prodigué de nombreux conseils, surtout par rapport à mon caractère. Sa compagnie est tellement agréable ; j'arrive à tout lui dire. Même avec ma mère je n'ai pas autant d'affinité parceque je la trouve trop passive. Ma'a Béné représente le genre de femme auquel nous voulons toutes ressembler.
Après le déjeuner, nous sommes allés dans sa chambre où nous avons encore bavardé un moment.
- Ma'a Béné : Je vais bientôt voyager sur le Maroc pour des affaires. Comme je vais y passer un peu de temps, j'aimerais mettre en place une structure ici avant mon départ.
- Moi: Ah bon? Quel genre de structure ?
- Ma'a Béné : Une fondation pour aider les personnes démunies à avoir accès à des soins médicaux et paramédicaux de qualité gratuitement.
- Moi: Waoh c'est bien. Cet état a besoin de ce genre d'initiative.
- Ma'a Béné : Je veux que ça soit toi qui la dirige.
Je tique.
- Moi: Moi??? Ma'a Béné... Je ne sais trop quoi dire... Pourquoi moi?
- Ma'a Béné : (souriante) Je sais que derrière l'agitation et l'insolence dont tu fais parfois preuve se cache une grande intelligence qui ne demande qu'à être exploitée. En tant que médecin, tu sauras mieux de quoi les gens ont réellement besoin dans le domaine de la santé et tu pourras apporter des solutions efficientes. Je veux aussi que tu t'occupes l'esprit d'autres choses que les humeurs de Terrence. L'indépendance est essentielle pour l'équilibre d'une femme tu sais. Tu seras plus épanouie et joyeuse et tu pourras communiquer cette joie à ton mari qui en a vraiment besoin. Et ne t'inquiètes pas, je serai là pour t'accompagner dans les débuts. Tout va bien se passer.
Les larmes me viennent. Je la serre fort dans mes bras tellement je suis émue. Mille mercis ne suffiraient pas pour exprimer la gratitude que je ressens pour cette femme. Elle est vraiment un ange gardien venu de la part de Dieu. Je trouve en elle la mère et l'amie que je n'ai jamais eu. Puisse le Seigneur la bénir au centuple.
*******Evariste EBAHO *******
En otage dans ma propre maison.
La maison que j'ai construite avec mon propre argent.
Je ne pensais pas arriver à un niveau aussi bas un jour.
Être arrêté. Moi, le grand Buffalo! Le nec plus ultra de la classe bourgeoise de ce pays. Après tout ce que j'ai fait comme fortune, je me retrouve à un statut de vulgaire hors-la-loi. Mes comptes ont été gelés en attendant la fin de la procédure et mes appareils mis sur écoute.
Et ces vidéos. Qui diable aurait pu divulguer ces vidéos de malheur au yeux du monde ? Maria? Mais elle est morte!
À moins que... Rien que le fait de penser que cette chienne soit toujours en vie me fait mal à la tête. Et Edgard qui n'a toujours pas retrouvé son cadavre. Si elle est en vie, ce n'est pas bon pour moi car elle connait beaucoup trop de choses sensibles sur moi.
Au delà de ça, il y a ce chef de la police. Ah KAMDJI! Il faut qu'il paye. Ma vengeance sur lui sera implacable. Il a osé l'impensable sur ma personne. Un rat de bas étage crasseux et insignifiant comme lui ose me prendre pour cible. Et bien il va le regretter.
Agnès est très angoissée et passe tout son temps à chialer. Depuis Imani elle est devenue un zombie dans ma maison. L'entretien n'y est plus vraiment, si bien qu'elle me dégoûte physiquement. Par malheur, je suis coincée avec elle parce-que bien que lui ai accordé le droit de partir d'ici, elle a négocié pour rester avec moi. Je n'ai pas de désir envers cette femme. Je suis obligé de faire semblant avec elle pour ne pas la froisser, surtout qu'elle est la seule qui me reste loyale. Nikita me déteste et m'a tourné le dos alors...
Comme à l'accoutumée chaque matin, Agnès m'apporte un café noir dans mon bureau. Je n'ai pas la tête à le prendre, surtout que celle qui me l'apporte est sapée comme une villageoise prolétaire.
- Moi: (mine renfrognée) Merci.
- Elle: (soupir) Ne t'inquiètes pas chéri. Dieu va décanter la situation.
- Moi: (rire ironique) c'est ce que tu trouves à me dire. Dieu hein. Madame, ce n'est pas Dieu qui va nettoyer ma réputation et me faire acquitter dans un tribunal. Alors ne m'embête pas.
- Elle : Il peut faire bien plus que cela mon amour. Il suffit que tu prennes un bon avocat et Dieu fera le reste. De toute façon, je sais que c'est un coup monté par l'ennemi. Tu n'es pas capable de telles obscénités.
Je ne sais pas si c'est qu'elle est bête ou trop amoureuse ou un peu des deux, mais cette femme me fascinera toujours par sa loyauté et sa confiance aveugle. Parfois j'en ai même peur. Gobe-tout seulement.
- Moi: Tu es bien la seule qui le crois hein.
- Elle: Oui mon chéri. Je te connais oh. En tout cas, tout ira bien.
Si tu savais ma sœur.
- Moi: Hum hum (pour dire oui).
Ce qui est sûr, Bradley KAMDJI va mourir dans les plus brefs délais. Sinon je ne suis plus Okoyo, fils de son père. Même si je vais en prison, lui il doit prendre cher. On ne s'attaque pas à moi aussi facilement.
Et puis, la prison c'est quoi? Je vais sortir de là aussi vite que j'y entrerais. J'attends les représailles avec impatience.
****** IMANI******
J'ai beaucoup changé depuis que j'ai rencontré ma vraie mère. Chaque jour, elle m'apprend à me défendre et me fait mûrir. On a tellement de points en commun que s'en est hallucinant. Elle l'aime, me comprends toujours et ne me juge jamais. La prison est certes éprouvante, mais avec elle c'est beaucoup plus facile. J'en ai presque oublié mon ancienne vie et ma famille de merde.
Je n'ai plus peur des autres détenues car je sais me battre maintenant. Comme elles pensent que je suis l'amante de l'Alpha, elles se tiennent toutes à carreaux. L'une d'entre elle ne me lâche pas des yeux depuis mon arrivée ici. C'est Jenifa, la pouffiasse qui m'avait agressé pendant ma première journée. Depuis que l'Alpha m'a prise sous son aile, elle m'évite de m'approcher mais je sens dans ses yeux que son désir de me baiser sera bientôt plus fort qu'elle et là je n'hésiterai pas à la cogner si fort qu'elle finira aux urgences.
C'est l'heure de la douche collective, une abomination à laquelle je m'habitue petit à petit. Je prends tranquillement ma douche en siflotant. Jenifa ne fait que dévorer mon corps du regard. Cette femme me dégoûte tellement elle est moche. Elle finit par s'approcher de moi et me retourne contre le mur.
- Elle : Je n'arrive plus à me retenir petite, j'ai trop envie de te baiser, t'es trop sexy. Qu'est-ce que tu veux en échange, hein? Dis moi ce que tu veux, je te le donnerai. Qu'est-ce que l'Alpha te donne que je ne peux pas te donner ? Hein?
J'étouffe un rire.
- Moi: Commence d'abord par éloigner ta gueule de moi, je risque de vomir. Ensuite, sache que rien de ce que tu pourrais me donner ne pourrait me convaincre de lécher ta chatte qui pue la mort. Non mais tu t'es regardé??? Tu ressembles à une motte d'argile informe; tu es dégueulasse tout simplement.
Les autres détenues sont abasourdies. Jenifa enfle de colère.
- Elle: C'est à moi que tu parles petite salope ??? Je vais te refaire la face, espèce d'imbécile!
Elle lance un poing en direction de mon visage mais il atterit dans le mur. Je lui envoie un coup puissant dans les côtes qui la déstabilise. J'attrape sa tête que je cogne violemment dans le mur. Les cris et les encouragements fusent de la part des spectatrices. Je lui assène des rafales de coups aussi violents que précis. Au bout d'un moment, elle ne bouge plus, totalement inconsciente et son sang se mêle à l'eau sur le sol.
La stupeur se lit sur les visages. Les gardiennes viennent m'emmener en cellule d'isolement tandis que ma victime est conduite aux urgences. Je n'y passe pas trop de temps puisque ma mère négocie avec les gardiennes pour me faire sortir et me ramener dans sa cellule.
Elle ne semble pas très contente.
- Elle : Regarde toi, tu es éclaboussée de sang. Je n'ai pas aimé le degré de violence dont tu as fait preuve tout à l'heure.
- Moi: Pardon maman, mais cette salope l'a bien cherché. Elle voulait coucher avec moi, te rends-tu compte ? Il fallait que je lui règle son compte.
- Elle : N'empêche... Ça me confirme quelque chose : tu es vraiment mon sang. Une vraie dure à cuire ! Je suis fière de toi ma chérie. Tu sais quoi?
- Moi: (souriante) Dis moi!
- Elle: Les négociations ont abouties. Je pourrai sortir de cette prison dans trois jours.
Mon cœur fait un bond. Trois jours ??? Partir d'ici???
- Elle : Mais ne t'inquiètes pas ma chérie. Je ferai tout mon possible pour te faire sortir dans les plus brefs délais.
- Moi: Mais... Mais.... Mais en entendant je fais comment ? Maman ne me laisse pas! Ne m'abandonne pas encore. Je me suis tellement attachée à toi tu sais.
- Elle : Je ne t'abandonne pas mon cœur. De l'extérieur, je peux encore mieux t'aider. Je t'ai appris à te défendre et l'épisode d'aujourd'hui à la douche me montre que tu es une guerrière. Je t'écrirai tout le temps et je t'enverrai pleins de cadeaux. Tu occuperai ma chambre, je me suis déjà entendu avec la directrice de la prison. Ne t'inquiètes pas, tu es forte. Comme ta mère.
Je la serre fort dans mes bras. Je ne savais pas qu'il était possible d'aimer autant une personne en aussi peu de temps. J'ai hâte de sortir d'ici pour aller montrer à la famille EBAHO ce dont je suis capable.
********Terrence*******
La journée est extrêmement fatiguante, de réunion en réunion, de dossiers en dossiers. Le soir, je rentre à la résidence complètement fatigué. Nikita m'accueille comme jamais auparavant, avec sourire et rafraîchissement. J'ai remarqué les efforts qu'elle fait pour me ramener à de meilleurs sentiments. Je lui ai dit de me donner du temps parce-que je veux bien l'observer et me convaincre de sa sincérité. La voir me met moins en colère qu'auparavant donc c'est plutôt bon signe.
J'en veux un peu à Ma'a Béné pour le traitement subi par Freeya. C'est vrai qu'elle devait partir mais dans ces conditions. N'empêche qu'y repenser me fait un peu rire tout de même.
Nikita me sourit en racontant la proposition que Ma'a Béné lui a faite ce matin. Je trouve que c'est une bonne idée, ça aidera la population et permettra à Madame d'exploiter pleinement des compétences si durement acquises. Toute la joie qu'elle dégage a un effet étrange sur moi. Je me sens comment dire... Apaisé.
- Nikita: Alors raconte moi ta journée.
- Moi: (neutre) Il n'y a rien d'extraordinaire à raconter. Des réunions et beaucoup de travail. À propos, je voulais t'informer que je dois participer à un colloque international au Brésil dans trois jours. Mon séjour va durer une semaine. J'aimerais que tu viennes avec moi. C'est à toi de voir.
Elle accepte sans hésiter. Elle semble très excitée et commence même à réfléchir aux robes qu'elle va emmener. Je me retiens de lui montrer que ça fait me fait marrer.
J'ai droit à un bon bain chaud et à un long et délicieux massage qui a complètement raison de mes courbatures. Donc elle savait faire tout ça et me faisait souffrir hein. Fatiguée à son tour, elle se laisse dormir dans mes bras. Son visage est si serein, si détendu. Je finis par m'endormir aussi, prisonnier de cette étreinte, étrange de douceur.
.......Trois jours plus tard......
Nous sommes enfin arrivés.
Après les longues et précieuses bénédictions de Ma'a Béné, nous avons pris le chemin des airs à bord de mon jet privé en compagnie de notre cortège officielle. Le voyage bien que long de sept heures, est passé assez vite et s'est déroulé sans embage.
Rio de Janeiro, la capitale, est une très belle ville. Nous avons été conduits dans un magnifique hôtel à quelques mètres de la plage. La suite qui a été apprêtée pour nous est impeccable. Nikita prend tout de suite ses aises et nous nous installons.
Après le dîner, elle insiste pour faire un tour rapide sur la plage. Ça ne m'enchante pas plus que ça mais elle finit par me convaincre mais je lui impose la présence d'un garde du corps. En attendant, je vais me rafraîchir à la douche.
Une heure.
Deux heures.
Bientôt quatres heures que Nikita est sortie. Elle m'avait pourtant dit vouloir faire au plus trente minutes. J'essaie de la joindre sans succès. J'ai un mauvais pressentiment. Le garde aussi ne décroche pas. Je commence sérieusement à m'inquiéter, surtout que le Brésil n'est pas un pays très sûr.
Un garde se précipite dans ma chambre, l'air inquiet et demande à me parler.
- Lui: Son Excellence, je suis vraiment désolé de vous déranger ainsi mais...
- Moi: Qu'y a-t-il ???
- Lui: C'est Madame. Elle s'est faite agressée par des brigands il y a quelques heures. Son garde du corps a été tué par balles et elle a été grièvement blessée. Une ambulance la transporte actuellement à l'hôpital le plus proche. Elle a perdu assez de sang Monsieur, ça n'a pas l'air anodin.
Non non non non non! Putain non!