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Write by Owali

Partie 13


Jeudi soir, 19h. 

Je sortis du boulot en trombe car j'étais déjà en retard pour rejoindre Kenzo. 

On devait participer à un festival de Kizomba dans quelques semaines et ces derniers temps on avait du mal à se trouver des créneaux qui nous convienne à tout les deux. De fait, lorqu'on fixait une heure on essayait de s'y tenir, autrement on ne sera jamais prêt pour le jour J.


Le temps de passer rapidement chez moi pour déposer mes affaires et me changer il était 20 heure quand j'arrivai au studio de danse.

- Non mais MC dit le tout de suite si tu veux qu'on se ridiculise à ce Festival, au moins on ne fera pas semblant de se donner du mal pour se préparer.

- Sorry Kenz j'ai vraiment fait aussi vite que j'ai pu pour me libérer.

- Ouai ben en faisant aussi vite que t'as pu on a déjà perdu 1h de travail

- Ok ok on s'y mets alors, très de bavardage je me suis déjà excusé alors, on y va!

Il me regarda dépité. 

Oui je sais, je suis désagréable, insupportable et tout ce qu'on veut mais je m'en fou. 

Je n'avais pas envie de me forcer à être aimable. Je jouai suffisamment les hypocrites dans mon travail alors quand j'avais l'occasion d'être moi même, je n'hésitais pas. Avec Kenzo je pouvais l'être, c'était un bon ami. 

Il me passait mes sauts d'humeurs parce que j'étais la meilleure partenaire de danse qu'il n'ai jamais eu.  Sur scène, on était sur la même longueur d'onde et nos styles s'accordaient plutôt bien sur la Kiz.

Ancien danseur de Tango Argentin, il a décidé de se lancer dans la Kizomba après avoir découvert la danse au court d'un voyage au Cap Vert. Moi, Angolaise par ma mère, je suis née et j'ai grandi avec la Semba alors la Kizomba n'est que la suite logique de mon parcours. 

- Bon jusqu'a présent on a travaillé sur les pas mais la il va vraiment falloir qu'on decide de la chanson sur laquelle on va travailler.

- Okay voyons voir ce qu'on a la...

- Je passe la dernière compilation de Cabo Love

- Non non non pas de Cabo Love, je ne veux pas danser sur des chansons d'amour

- Hein?!? Comment ça? La plupart des chansons de Kizomba sont des chansons d'amour

- La plupart, mais pas toutes heureusement...

- Franchement tu commences à faire chier MC, tu ne trouves pas qu'on a déjà perdu assez de temps comme ça pour en plus faire ta difficile sur le choix de chanson. 

- Je ne fais pas ma difficile, j'ai bien le droit de ne pas avoir envie de danser sur un truc, boudais-je.

- Putain mais c'est quoi ton problème avec les chansons d'amour? On t'a plaqué ou quoi?!? 

Aïe! Il m'a touché la. 

Si seulement on m'avait plaqué... ça aurait au moins supposé qu'il y a eu une histoire...mais je n'ai pas eu le temps d'en arrivé la avec...lui. Il était tout bonnement parti sans me prévenir, moi sa supposé amie. 

Pfff. Je m'en voulais tellement pour tout ce que j'avais pu faire. Je me repassai le film de notre rencontre, puis de notre nuit blanche et de son baiser que j'avais imaginé. Le jour du mariage défilais dans ma tête, tout étais parfais jusqu'à ce que...

- He oh! Tu es avec moi la?!? 

- Heu...oui oui je suis la. Bon alors, on a quoi a part les chansons d'amoureux?

- Bon il y en une la, je ne sais pas si c'est une chanson d'amoureux

- C'est quoi le titre?

- 'Nao Me Toca'

- 'Nao Me Toca'? ça veut dire 'Ne me touche pas'.

- Avec un titre comme ça c'est tout sauf de l'amour. Allez on lance et on se fait une petite impro dessus, ok?

- Humm ok.

Il lança la chanson et on commença à danser. Le début était plutôt prometteur et on était plutôt bien partis jusqu'à ce que Ralph Anselmo ouvre sa bouche.

Ses paroles m’atteignirent en plein cœur telles des petites lames de rasoir qui venaient l'entailler encore un peu plus à chaque couplet.

Eu te disse que eu era inocente baby, 

--Je t’ai dit que j’étais innocent bébé--


e não era esse homem que dizias ser, 

--Et que je n’étais pas celui que tu prétendais--


mas o teu ciúme no teu ouvido pôs algodão.

--Mais ta jalousie t’a rendu sourde.--


J'avais l'impression que c'était lui qui me parlait et essayait de s'expliquer. Je n'avais pas eu le temps de lui dire, de lui expliquer ce que je commençais à ressentir pour lui. Ma jalousie avait pris le dessus et je l'avais envoyé dans les bras de l'ennemie. Oui jalousie...j'étais jalouse de cette bimbo sans seins. J'avais vu rouge quand il a débarqué avec elle, alors que j' avais tous mis en oeuvre pour qu'il passe la plus belle soirée de sa vie.


Então agora não me toca, (não quero saber de beijos), 

--Et maintenant ne me touche plus, (je m’en fous de tes baisers)--


não me toca, (não quero saber de abraços),

--Ne me touche pas (je ne veux pas t’enlacer)--


não me toca, (não quero saber do teu amor)...

--Ne me touche pas, ne me dis pas que tu m’aimes.--


C'est le message que j'avais perçu lorsqu'il y a presqu' un an déjà, Aude m'a annoncé son départ. Il était tous simplement parti. Comme on referme une porte à peine entrouverte parce que ce qu'on y a aperçu ne nous intéresse pas. Je ne l’intéressais plus. En tout cas pas suffisamment pour avoir envie de garder un minimum de contact. Il avait expliqué à Aude qu'il avait trouvé du boulot à l'étranger et qu'on lui avait fait une proposition qu'il ne pouvait ne pouvais pas refuser. 

J'avais eu beau la supplier de me donner plus d’indices pour que je puisse le joindre, mais rien n'y avait fait. Elle m'assurait ne pas avoir plus d'information à me donner et qu'il était mieux pour moi de passer à autre chose. Mais comment passer à autre chose quand un sentiment aussi inattendu te frappe en plein cœur sans crier gare. Je n'ai rien fait pour ressentir ses choses, au contraire. J'ai tout fais pour m'en éloigné parce que je savais que tôt ou tard tout ça finirait et qu'un jour il partirait en me laissant toute seule avec mon cœur en lambeaux... comme mon premier et unique amour l'a fait.

C'était mon ami, puis très vite mon meilleur ami avant de devenir mon seul ami en tant que meilleur ami. 

Tout mon monde ne se résumait qu'à lui. Nous avons vécu un amour tellement passionnel que nous étions devenu fusionnel. Il était parfait et représentait à lui seul tout ce dont j'avais toujours rêvé. Nous avions mille et un projet. Les prénoms de nos 5 enfants avaient déjà été choisi, la maison avaient déjà été dessiné et nous étions sur le point de nous fiancer lorsque, la veille de mes 20 ans je reçu une lettre de la poste. Une lettre. Une lettre dans laquelle il m'expliquait qu'il venait de devenir père, qu'il avait décidé de se consacrer entièrement à son enfant me priant ainsi de ne plus cherché à le joindre. Il avait changé son numéro et avait quitté la ville comme ça, du jour au lendemain. C'est ce qui arrive quand on tombe amoureux, les gens finissent par nous quitter en disparaissant de vos vie sans préavis.


J'avais perdu le gout à la vie...mon monde s'était effondré et j'avais pris ma décision en âme et conscience, ma présence sur terre n'était plus nécessaire. N'eut été le sixième sens de ma mère qui avait décidé de me rendre une visite surprise, je ne serai plus de ce monde depuis bien longtemps. Beaucoup m'ont jugé et condamné pour mon geste mais, celui qui ne s'est jamais retrouvé dans ma situation ne peut pas comprendre.


Eu disse que eu era inocente baby, eu fui sincero, 

--Je t’ai dit que j’étais innocent bébé--


no fundo tu sabias mas ainda assim, tuu...! 

--J’étais sincère, au fond de toi tu le savais.. pourtant--


Fizeste escândalos prejudiquei-me várias vezes por caprichos teus,

--Tu me faisais des scandales à tout va, asservie par ta folie.--


teu desrespeito matou o cupido em mim...

--Ton manque de respect a tué l’amour que je portais pour toi.--


Foste egocêntrica, egoísta...

--Tu étais égocentrique, égoïste... 

--


Ce n'est pas possible, cette chanson a été écrite par un esprit ou quoi? C'etait complètement moi qui était décrite et peut etre lui...et s'il m'aimait toujours malgré tout? Pfff Il faut vraiment que j’arrête de me torturer. Il est parti Marie-Claire, il est parti, passe à autre chose. Ca fait un an que je me repète ça tout les jours car, pas un jour ne passe sans que je ne pense à lui... J'essaie de relâcher l'étreinte mais Kenzo me tiens encore plus fermement.


(Deixa ir, deixa ir, deixa ir) em paz, pois eu preciso respirar novos ares por aí baby, 

--Cherchons/faisons la paix parce que j’ai besoin de respirer l’air frais des alentours bébé--


(deixa ir, deixa ir, deixa ir), pois não foi falta de aviso, não foi falta de aviso... 

--parce qu’il nous manquait une mise en garde

Il nous manquait la notice.--


Ah, enfin un message positif. Elle n'était pas si mal cette chanson tout compte fait en plus notre impro avait été plutôt intéressante. On décida de partir dessus et on se mit à travailler encore sur la chorégraphie jusqu'à 23h.

En rentrant je repensais à ma vie. Quel beau gâchis. Heureusement que j’avais la danse qui me prenait énormément de temps en dehors de mon boulot. Mais le soir, quand tout ça finissait et que je me retrouvais toute seule dans mon lit désespérément vide, il me manquait plus que tout. Son regard posé sur moi me manquait, son sourire me manquait. 

J’avais envie qui me prenne dans ses bras de boxeur, me console et me protège comme le jour du mariage. Son odeur, sa voix chaude et posée, ses « Ok » me manquent tellement que c’est devenu un de mes tics de langage. 


Plusieurs hommes m’ont approché mais à chaque fois il y avait un truc qui ne collait pas. Lorsqu’ ils ne faisait pas une fixation sur mon physique et qu’ils étaient assez courageux pour tenter une conversation avec moi malgré mes pics, ils n’étaient pas assez drôle, pas assez maladroit, pas assez timide, pas assez…pas assez Lui. Sans m’en rendre compte je m’étais mise à les comparer à lui. 

C’était lui…C’était mon idéal masculin. 


=-=


Dring Driiiinng


- Allo ?

- « Abbeeeuubbeeuu »

- Heyyyy bébé Maliaaaa, ça va ma puce ?

- « Abbeeeuubbeeuu »

Rrroo je fonds rien qu’entendant la voix de ma nièce. Bientôt 10 mois, c’est fou ce que le temps passe vite !

- Ouiii, tu vas bien ?!?

- "Abababba puuuuuu"

- Ha ha ha ! Non ce n'est pas vrai? Maman a fait ça?!? Rhhhooo passe la moi je vais la gronder

- "Abbbbaaabbab beuubeueb"

- Oui Malia, donne le téléphone à maman je vais lui dire deux mots

- "AAbbabbbiii" Ahh donne moi le téléphone, petite bavarde!

- Krkrkrk, on se demande bien où elle a appris ça hein?

- Pfff ouai ça doit être avec sa tante parce qu'on n'est pas comme ça chez nous!

- Ben voyons! D'ailleurs, je devais même t’appeler pour te dire que j'aurai un peu de retards pour venir la  rendre aujourd'hui, j'ai un dossier à finir urgemment.

- MC enfin il faut apprendre à lever le pied, qu'est ce que tu fais samedi au boulot? 

- Ben je te l'ai dit, j'ai ai un dossier à finaliser. Je travaille à mon compte je ne peux pas me permettre de retard, il en va de ma réputation.

- Hum, excuse moi qui ne suis que simple employé de bureau...

- Non ne le prends pas mal, ce n'est pas du tout ce que j'ai voulu dire

- C'est bon t'inquiète je rigole. Bon donc tu passes à qu'elle heure?

- Ben heu...on va dire 15h.

- D'accord tout à l'heure alors.

- Ok

Je me replongeai dans mon dossier d'aménagement de la nouvelle aile d'un centre commercial. C'est un projet super important qui pourrait me permettre d'atteindre un autre niveau de prestation. J'avais déjà réussi a remporter un contrat de grande envergure notamment à la fin de mon stage mais toute la gloire était revenu au cabinet d’architecture. Dégoûtée qu'il m'ai autant mis dans l'ombre et qu'il profite de mon talent en toute impunité, j'avais déchiré le contrat qu'il m'avait tendu et pris le parie de me mettre à mon propre compte. 

Si les débuts avaient été difficiles et que je du puiser dans mes économies pendant de long mois pour pouvoir renflouer les caisses de la société, les derniers contrats que j'avais me permettais desormais de me verser un salaire plutôt confortable.


14h30


Je clique juste sur..."envoyer". 

Hop! J'y vais. Depuis ses 6 mois, je récupère ma nièce tout les samedis et la redonne a ses parents le dimanche chez Papa. Ça me permettait de profiter d'elle au maximum tout en d'offrant un sas de décompression à Aude qui se fatiguait beaucoup avec un Yves aux horaires à rallonge. 

Elle me critique parce que je bosse tout le temps, elle ne voit pas son mari dans l'histoire. Lui qui travaille dans la restauration sa vie est encore plus compliquée, surtout pendant le mois de décembre.


J'arrive chez elle à 15h, et la trouve en train de ramasser tous les jouets que sa fille à balancé partout.

- "Aguegueu"

- Eh ben alors mademoiselle, on a foutu le désordre partout? Petite bandite va! La taquinais-je en lui faisant des chatouilles partout;

- "Hihihihi aabababba"

- Petite bandite rrrahhh mais huuuummm qu'elle est cette odeur?!? Heuu Houston, on a un problème, fis-je à l'attention d'Aude

- Ben quoi on a un problème? Va la changer tu connais le chemin.

- Heu...non non, je vais ranger ses jouets, prends ta fille. 

Je la lui tendais, elle bouda un peu mais la pris en fin de compte.  J'étais en train de mettre les derniers jouets dans la boite prévue à cet effet quand on sonna à la porte.

" Va voir qui c'est par le judas, je n'attends personne je ne veux pas être dérangé !" Me cria t-elle depuis la douche

Je me dirigea vers la porte mais ne vis rien a travers le judas à part un truc qui ressemblait à...un sapin? J'entrepris d'ouvrir la porte et tombai nez à nez avec un sapin géant

- Bon...Bonjour, mais qu'est-ce que...?

- Oh Oh oh! Joyeux noël! Fit la personne qui portait le sapin avant de le poser et enfin d’apparaître. C'est le Prince No...ël…

(O_O)

- Alors, c’était qui ? demanda Aude en revenant au salon et me trouvant figée devant la porte.

OH.MON.DIEU!

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