14 ~ Personnalité du Cheveu ~ Petites Histoires à travers Mes Cheveux~ Hôpital capillaire très efficace

Write by ngengeti

14 ~ Personnalité du Cheveu ~ PHMCx~ Hôpital capillaire très efficace~

 

~Hôpital capillaire très efficace~

J’ai alors à nouveau voyagé de mon petit village perdu, vers la capitale : une large ville cosmopolite où toutes les cultures se côtoyaient. L’accueil dans cet hôpital capillaire en fut, comment dirais-je ? … Mémorable…  

Comme tout salon de coiffure qui se respecte, il était assez fréquenté. J’ai donc du attendre mon tour en baladant mon regard ici et là à travers la pièce de quelques mètres carrés, entre les objets, les coiffures, les clientes et les coiffeuses, tout en  captant les bribes de conversations.

Désolée: « well behaved (bien éduquée)» que j’étais, (mon cas s’est endommagé avec l’âge) je ne laissais pas trainer mon oreille plus que de raison. Par conséquent, pas de ragots à rapporter. J’étais loin d’être préoccupée par une pseudo étude sociologique ou anthropologique à cette époque (au grand dame de certains d’entre vous, férus de racontars que vous êtes. Sourire moqueur).

Lorsque la coiffeuse qui me fut assignée, (ou était-ce la patronne elle-même ?  Je ne m’en souviens plus trop…) s’est penchée sur mon cas... 

Consternation,

    abomination,

         sidération, étaient les expressions qui passaient sur son visage et sa gestuelle sur ma tête.  

Sa bouche n’était pas en reste. En résumé, elle ne concevait pas que l’on puisse ainsi traiter ses cheveux et en arriver à ce niveau de négligence capillaire, selon elle.

Le fait que je n’avais aucunement l’âge de maintenir moi-même et seule un défrisage, aucun accès au produit ou de personnes expérimentées sous la main, ne comptait absolument pas. Il ne s’agissait de rien d’autre que d’un cas de crime de lèse majesté, de non assistance de cheveux en danger. Point, barre.

Elle a en bonus, fait une démonstration de son professionnalisme, sous forme de gestes brusques sur ma tête qu’elle tournait et retournait dans tous les sens. Avait-elle des ambitions en chiropractie ?  Je ne saurais le dire.  Ne sachant surement pas de quel côté ou bout prendre le problème. 

Elle s’est enfin décidée et a pu finaliser le diagnostique et en donner le verdict. Ouf ! Quel travail épuisant ce fut pour elle !

By ©Ngengeti~Alavolee-Onafly***

Figurez-vous que toute cette démonstration en perte d’énergie et brassage d’air, ne servait à rien de plus productif que justifier son tarif, je pense... Pourquoi d’autres sinon?  Parce que figurez-vous qu’elle a simplement décidé de couper à nouveau, mes cheveux doubles persona. Les réduisant à quelques centimètres, juste au niveau de la repousse naturelle.

Mes cheveux l’ont regardé, toisé aller-retour et fiassé, avec un air de: « like,  that’s it ? (C’est tout ?) ; tout ça, pour ça ?»  

Ah lala… socialisation, tu as bon dos… moi, je n’ai pipé mot.

Mais j’aurais du m’en douter parce que celle qui m’y avait amené avait elle-même les cheveux courts, par choix. La dame du salon de coiffure tres efficace, en question, je n’arrive ni à me rappeler sa coiffure à elle. Ni, si elle avait des cheveux longs défrisés etc. Encore moins son visage. Il faut dire que cela date de mathusalem.

Passons.

By ©Ngengeti~Alavolee-Onafly***

Toutes les personnes qui ont côtoyées des africaines ou noires en générale, vous diront qu’elles ne coupent pas souvent les longs cheveux à la légère.

Cette décision est lourde à prendre, en général. Cela provoque un moment de silence aux airs funestes, marqué par le choc, l’incrédulité et la sidération auprès des consœurs de randonnée qui aspirent à atteindre le sommet de la longue, luxuriante et belle chevelure naturelle.

Vu la persévérance, la durée en heures, en années de travaille, (littéralement !) ; les essaies, les reussites et les ratés, toutes ne sachant pas forcément ou véritablement ce qu’elles font : la preuve, toutes ces têtes maltraitées… ;  l’énergie et l’investissement financier en produits et coiffures protectrices que cela demande pour en arriver à cette longueur tant désirée. Considérant les aléas de la vie par dessus, ce n’est nullement une mince affaire.  

Cependant, je n’étais pas chagrinée de perdre la longueur. Je ne me rappelle pas avoir regardé les rejets tétanisés par soude, tombés au sol. Si je me souviens bien, inconsciemment je faisais confiance à ma capacité de repousse (rappel : inspiration hydre) et non seulement, j’étais déjà passée par là, mais surtout, j’étais contente de me débarrasser du poids mort des mèches défrisées et de retrouver mon épaisseur « pare-chocs, intempérie, etc. », mes vrais cheveux naturels, touffus frisés.


De retour dans mon lointain village, sans salons pour cheveux afro, - quand j’y pense, sans salons tout court-,  je me retrouvais à apprécier de prendre soin pour la première fois, toute seule de mes cheveux. De les découvrir vraiment, sans interférence d’une tierce personne me donnant les directives ou les interdits (me trouvant loin des parents ou connaissances). De les apprivoiser ou d’en avoir l’illusion…

Les coiffures cependant, ne se matérialisaient pas toujours comme je les avais imaginées : la personnalité du cheveu –inspiration-hydre, n’étant pas à prendre à la légère.


By ©Ngengeti~Alavolee-Onafly***

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