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Write by Gioia


Seizième partie 


Tao Adamou 


Trois mois maintenant que Raïssa est en France. Trois mois que nous sommes officiellement ensemble. Par Magnim j’ai appris que Belle et Ciara m’en veulent. Magnim pour sa part ne s’en mêle pas trop. Il n’est pas de nature envahissante malgré ce qu’on pourrait croire au prime abord. Il m’a quand même fait part de son opinion concernant mon choix. Pour lui je paraissais plus naturel et à l’aise avec Farida. En dépit de nos personnalités opposées on se complémentait selon ses dires. Seulement personne ne comprend que mon intérêt envers Farida découle de la cohabitation. J’ai eu le temps de la connaître bien mieux que Raïssa. Je me suis dit que c’est le moment d’y remédier deux semaines après que ce soit expliqué sur la présence de Farida chez moi. Je ne souhaite pas être le genre qui juge l’enfant à cause des crimes des parents. Raïssa comme Farida me l’a dit ne lui a jamais rien fait. Même si je ne sais pas comment je vais supporter madame Bouraima comme belle-mère. Je prévois toujours la faire enfermer. Mon père est le meilleur pour s’en charger grâce à ses contacts. Le hic c’est qu’il ne croira pas facilement les dires de Farida et tel que je le connais il se rappellera de l’accusation de viol. Jamais il ne lui pardonnera si ça revenait à ses oreilles, donc j’ai laissé tomber cette option. L’autre vérité c’est que je veux m’éloigner de Farida. Cette attirance entre nous ne sera pas bénéfique pour elle. Je suis à un autre niveau et elle est encore très innocente. Son genre d’innocence est facilement détourné par le sexe. Dans les faits elle ne devrait même pas y penser avant d’avoir son bac et ce n’est pas moi qui pourra attendre jusque là. Donc j’essaie de tuer cette attirance et passer à autre chose avec une femme plus appropriée pour moi. Le seul souci c’est que je n’arrive pas à garder mon amitié avec Farida. Elle m’a dit n’avoir aucun problème avec moi ou le fait que Raïssa vive avec nous. Mais le soir nous ne discutons plus. Ça me manque de savoir ce qui se passe dans sa vie, de la voir mûrir et devenir la merveilleuse jeune femme que j’entrevoyais des fois dans nos échanges. 



Farida Bouraima 


Mes résultats du premier trimestre m’ont agréablement surpris. Je ne m’attendais pas à ses quinze de moyenne. Surtout pas dans l’état que la venue de Raïssa m’a mis. Je me rappelle encore de la frayeur que j’ai ressenti quand j’ai vu son visage en me tournant. Je n’aurais pas vu le voisin arriver au loin avec ses enfants que j’aurais commencé à me battre comme si ma vie en dépendait. Heureusement Tao était sur ses talons. Elle a piqué une crise de larmes et criait. Pendant que Tao essayait de la contrôler, le voisin me prêtait main forte. Je me suis réfugiée dans ma chambre jusqu’au retour de Tao. Il n’a rien dit si ce n’est m’enlacer le soir là et me répéter que rien ne m’arrivera. Il me l’a juré. La semaine qui a suivi je n’ai pas rechigné quand il voulait m’emmener à l’école. Toutes les fois où il proposait j’acceptais. Puis j’ai commencé à détester ce genre de vie. Je ne pouvais plus profiter de cette nouvelle liberté et pourtant Raïssa ne m’approchait pas. J’ai décidé de reprendre mon quotidien et dominer la peur en moi. Tout se passait bien jusqu’à ce que je croise Raïssa un jour en rentrant. Elle voulait me parler elle a dit. Elle s’est excusée pour les possibles malentendus que nous avons peut-être eu dans le passé. Je craignais que Tao lui ait raconté tout sur moi mais dans ses mots et son attitude j’ai compris que non. Je lui ai expliqué que je n’avais rien contre elle.


Ça m’a surpris qu’elle n’ait pas parlé de Tao mais j’étais loin de comprendre à ce moment. Environ cinq jours plus tard Tao m’a fait asseoir et pondu un long discours sur l’importance de mon projet et comment rien ne devait me détourner y compris lui. Tout ce que j’ai retenu de ce discours c’est que Raïssa et lui sont en couple. J’ai seulement dit okay. Je ne savais pas quoi dire d’autre. Depuis Raïssa vient ici quand elle veut. Des fois ils dorment ensemble. Quand elle est là je mets mes écouteurs et je serre mon cœur. Ce genre de malaise je ne l’ai jamais ressenti. Quand ça veut me prendre je me rappelle des mots de Nina. Selon elle je serais bête de me chercher les problèmes avec Tao ou Raïssa dans ma condition actuelle. À combien on donne une opportunité comme la mienne. Je ne dépense pas un sou depuis que je suis ici. Tao fait tout de sa poche pour moi. De mes habits jusqu’à mon soin personnel. À cause de l’école et mon statut d’immigration je ne peux pas travailler. Je compte quand même y remédier durant ses vacances. Peut-être d’ici l’année prochaine je pourrais aller en appartement et ne plus supporter de voir Raïssa dans ma cuisine, toucher mes affaires qui ne sont pas mes affaires c’est vrai mais je me suis habituée à les utiliser toute seule pour la plupart du temps donc maintenant je me sens bizarre quand elle y touche. 


Quoiqu’il en soit je ne quitte pas ici tant que Tao ne me le dira pas de lui-même. Il me l’a dit et je me tiens à ça. S’il est gêné j’attends qu’il vienne me parler parce que c’est lui qui a créé tout ceci de toute façon. Je ne lui ai pas demandé de penser pour moi avec tout le discours sur l’importance. Il voulait seulement jouer avec moi comme je suis celle qui ne connaît pas grand chose. Mais c’est pas grave. J’ai appris et je ne ferais plus cette erreur à l’avenir.



Raïssa Bouraima 



Je suis en cours mais rien n’entre. De toute façon j’ai déjà pris de l’avance sur le programme donc je viens pour faire acte de présence. Je ne pense à rien d’autre si ce n’est cette conne de Farida. Maman m’a recommandé de me rapprocher d’elle pour en faire mon amie mais elle a menti. Jamais je ne serais l’amie d’une fille comme elle. Jamais je ne pardonnerai à Tao d’avoir permis qu’elle mette un pied dans cet appartement où nous avons couché ensemble. Cette fille n’est rien. Elle n’a rien sauf la sorcellerie qu’elle a utilisé sur mon homme. Il refuse jusqu’au jour d’aujourd’hui de me dire pourquoi elle est chez lui. Enfin il m’a dit qu’elle est là pour ses études parce qu’il le veut. C’est une raison ça? Pourquoi il veut qu’elle fasse des études? Il gagne quoi à ça? Je n’ai pas osé verbaliser ce que je pensais. Ce qui me rassure c’est que Tao est contre la polygamie donc je sais qu’il n’y a aucune chance, même si elle n’en a naturellement aucune face à moi. Je suis plus belle, plus raffinée et brillante. Le seul truc qui m’énerve c’est qu’il s’est pris d’affection pour elle. La petite peste a si bien réussi que mon homme refuse de me faire l’amour chez lui. Quand je le touche, il enlève mes bras. Si je me plains il se lève et s’en va dormir au salon. J’en ai marre d’être traitée comme si je n’étais pas une femme de premier choix. J’en ai marre de son caractère hautain envers moi. Mais hors de question de battre en retraite et que Farida arrive à le prendre par la pitié et la sorcellerie parce que c’est clair que sans ça elle n’a aucune chance. Sa face comme le beurre fondu n’attire personne. 


Rien que penser à sa façon qu’elle a de me regarder droit dans les yeux et je me mets à pousser des jurons en pleine classe. Elle cachait bien son jeu au pays. Elle fuyait toutes les fois où elle nous voyait. Ici elle se prend jusqu’à faire cuisiner juste pour elle sans me demander ce que je veux manger. Autant pour moi je sais très bien cuisiner. Il n’y a rien que je ne sache faire dans une maison. Maman s’est assurée que je sois une bonne future épouse. Il faudrait être spécialement taré pour me préférer une fille qui ne sait même pas utiliser un scanner. Je la voyais un jour tourner autour de la machine au salon et se parler à elle-même. J’avais envie de casser ses sales dents et les lui faire avaler une par une. Une chienne sans gène comme ça qui ne connaît pas sa place. Elle se voit et croit être digne du nom des Adamou? Elle se croit être digne d’être la belle-fille du colonel des forces d’état major? Elle n’a aucune classe. Zéro éducation. Elle mettrait la honte totale à Tao et sa famille en public. Jamais je ne permettrai qu’elle prenne de la place dans la vie de mon homme. Elle va quitter d’elle-même cette maison comme Tao ne veut pas lui dire. Je me suis jurée de le faire à ma façon. Maman peut garder sa stratégie hypocrite là. Moi je ne fais pas ça. Elle saura qu’il ne faut pas s’en prendre à une femme comme moi très bientôt. 



Magnim Wiyao


Ciara a commencé à crier mon nom avant que la gerbe ne commence. Je me suis empressé de ramener le verre d’eau citronnée. Elle était assise à même le sol de la douche à mon arrivée. À ce stade je ne sais plus ce qu’elle rend parce qu’elle y est depuis hier soir. J’ai mouillé une serviette d’eau tiède puis je lui ai ouvert le bain de bouche. Une fois que ses soubresauts se sont arrêtés, je lui ai épongé le visage avant de lui donner le bain de bouche puis l’eau citronnée.


Ciara: tu peux par.....partir chéri.....tu vas....être en retard 


Magnim: j’aime pas te voir dans cet état j’ai dit en câlinant son front mouillé 


Ciara: pas.....pas le choix.....j’ai......Ça va...


Magnim: tu peux te lever? 


Elle a secoué la tête et s’est adossée au mur. J’ai essayé comme je pouvais de l’aider à aller au lit. J’ai monté un plateau de biscottes en plus de son thé au gingembre puis je suis parti au travail. Encore heureux qu’on m’ait proposé un CDD dans ma boîte après le stage. C’est l’une des raisons pour lesquelles je ne stresse pas trop à l’idée de devenir papa. 

Lol moi aussi un papa quoi? On va bien rigoler 



Ciara Kunakey



J’ai fait encore quatre tours suite au départ de Magnim. Je me sens tellement faible pourtant rien ne me fait envie. Dès qu’une idée me traverse l’esprit je sens mon cœur se soulever donc je ne mange rien même si Magnim ne serait pas content d’entendre ça. J’ai trouvé un peu d’énergie pour prendre ma douche puis je suis venue m’étendre au lit et continuer mes recherches sur mon ordi. 


Je ne fais que deux choses de mes journées depuis la fin de mon stage à Londres. Chercher un emploi puis regarder les maisons. Magnim a dit que la grossesse bien qu’imprévue n’a pas à devenir un frein dans nos projets. Les événements ne s’enchaînent pas selon l’ordre prévu mais ce n’est pas la fin du monde selon lui. On se réajuste et on poursuit. Quand il le dit je me laisse gagner par son enthousiasme. Dans les faits j’ai honte et un peu peur pour l’avenir. Honte parce que je n’ai aucun travail à l’aube de 24 ans. Je suis revenue de Londres avec peu d’économies tellement la vie était chère là-bas. C’est vers la fin du stage aussi que j’ai découvert pour ma grossesse. Jusqu’à présent je pense qu’ils ne m’ont pas proposé de contrat parce qu’ils se sont doutés de quelque chose. je passais la fin de mon stage dans les toilettes à vomir mes tripes. Depuis mon retour Je partage mon temps entre l’appartement de Magnim et chez mon frère pourtant je cache encore la grossesse à ce dernier. Loussika est déjà au courant parce que je ne peux rien lui cacher et comme elle est infirmière elle a vite remarqué mon état. 


Pour le moment ma mission secrète se déroule plutôt pas mal. Comme c’est l’hiver je vis dans des immenses pulls même si je crains pas mal qu’on m’attrape si on me voit de profil. Je suis toute menue et mon ventre est déjà rebondi à juste trois mois. Belle est au courant aussi. C’est d’ailleurs elle qui m’a conseillé de faire un test de grossesse quand je n’allais pas mieux. Comme je n’ai pas manqué mes périodes et j’ai toujours été sur pilule je n’y ai pas accordé un grand intérêt. Je l’ai quand même fait pour qu’elle me laisse respirer et le résultat était sans équivoque. J’ai fait le test sanguin par la suite et bien pleuré la semaine là. Celle qui a suivi je finissais mon stage sans rien de concret pour l’avenir. Je suis revenue à Paris chez mon frère. Magnim m’a remonté le moral en me rappelant que je suis une doyenne et rien n’est au dessus de moi. Le travail viendra bientôt. Belle a pris le relai et j’étais mieux par après. Par mieux je veux dire que je garde espoir de vite trouver un emploi. Mais la honte est encore là. C’est pour ça que je n’ai pas avoué à ma mère ou Antoine. Je veux quelque chose de concret pour au moins leur montrer que je n’ai pas gaspillé mon temps ou l’argent de mon frère ici déjà qu’il ne voit pas d’un bon œil ma relation avec Magnim. 


Lui aussi ne l’a dit à personne dans sa famille. Seul Tao que j’ai envie de cogner est au courant. Magnim m’a demandé de ne pas agresser son ami ou me mêler de sa vie privée donc je respecte. Mais il faut être un gros con pour ramener la fille du tortionnaire de Farida sous le même toit qu’elle. Je ne sais pas s’il pense aux conséquences psychologiques que ça peut avoir sur l’enfant mais comme on m’a dit de ne pas m’en mêler je ne dis rien. Je me contente de lui dire par les regards quand on se voit. Je n’ai pas encore averti Farida pour ma grossesse bien qu’elle et moi on se parle régulièrement. Je pense le faire bientôt mais aucune idée de quand 


J’ai fermé la page des offres d’emplois après les avoir toute remplies pour aujourd’hui puis je suis allée voir du côté des maisons. J’ai appelé Belle dès que la première page s’est ouverte. J’ai changé le capteur photo pour qu’elle voit sur l’écran de mon ordinateur 


Belle: hum un peu vieillotte


Ciara: tu es dure en affaires hein madame, c’est ça qui est dans notre budget 


Belle: et c’est toi encore qui viendra te plaindre chez moi que la maison n’est pas à ton goût; il faut faire les rénovations ect..... prenez un truc qui vous plaît tel quel directement. Après tout on dit que c’est un investissement 


Ciara: tu as raison. Mais c’est juste que 250.000 euros à Paris ça ne nous donne rien de beau depuis que je regarde en ligne 


Belle: façon j’ai salivé quand tu as donné ce montant lol 


Ciara: lol je te dis hein. Imagine que j’ai ça dans mon compte en banque maintenant 


Belle: je fais le tour de ma chambre nue dix fois puis je me frappe partout 


Ciara: lol et moi donc je saute.....


Belle: avec l’enfant de qui dedans? 


Ciara: tchip je peux quand même parler sans qu’on ne me coupe au nom de l’enfant? 


Belle: c’est toi qui aime les problèmes hein madame. Tu connais ton gars mais tu aimes provoquer 


Ciara: je ne vous réponds même pas. C’est moi la maman donc si je veux sauter partout je saute 


Belle: j’arrive pas à croire que tu as dit maman et toi dans une même phrase 


Ciara: je sais, ça parait encore irréel, j’ai dit rêveuse 


Belle: comment tu te sens aujourd’hui? 


Ciara: ce matin j’étais misérable. Là je me sens apaisée. Te voir me donne même faim. Attend je mange les craquelins que Magnim m’a ramené 


Belle: il ne se relâche pas dans son rôle d’infirmier, elle a dit avec un sourire 


Ciara: c’est mon tout. il est sorti à une heure du matin pour me chercher du jus d’orange tu imagines ça. Je ne pensais pas qu’il le ferait quand j’ai commencé à en parler. Je me suis réveillée avec la bouteille froide touchant mon front 


Belle: il a mérité un beau cadeau quand mon bébé sera là 


Ciara: donc le bébé ce n’est pas déjà son cadeau quoi? 


Belle: le voyage à Cannes après le bébé ce n’était pas le cadeau que tu as demandé ça? 


Ciara: correction c’est moi qui subira les longues heures de travail et contractions. C’est tout à fait normal que je rêve d’un endroit tranquille pour me reposer 


Belle: pardon ne parle pas beaucoup. Prépare le cadeau de mon frère en plus du bébé seulement. Il a trop mérité 


Ciara: tchip on voit comment tu changes vite les camps. 


Belle: montre vite les autres maisons miss. Je veux me rincer les yeux




Belle Mally 



Pour la première fois de ma vie je fais l’hypocrite avec mon amie. Je n’en suis pas fière mais cette euphorie que je ressentais quand les bonnes choses lui arrivaient a disparu. Je n’ai pas mal quand elle me parle de leurs projets de couple. Je me rends plutôt compte qu’on prend des voies bien distinctes maintenant. Elle ne parle plus que de son futur bébé, le travail et leur maison. Des fois elle me glisse aussi des infos sur leur mariage mais celui-ci n’est pas encore fixé comparé aux autres projets. Je comprends tout à fait qu’elle ne parle que de ça. Ce sont des grands événements dans la vie d’une femme donc c’est la joie qui déborde en elle. Moi je suis loin de tout  ça. Je suis bientôt à la fin de l’école mais c’est tout. J’ai pas de projet si ce n’est de peut-être déménager mais où? Aucune idée. Je commence à chercher aussi des postes d’enseignant dans différents établissements. J’essaie d’être proactive pour mon stage mais ça semble plus compliqué que prévu. Je discute aussi avec Farida qui semble bien aller malgré la présence d’une autre femme chez eux. Selon ses dires Tao est toujours disponible bien qu’elle essaie de ne pas se reposer sur lui. Quand je rentre moi je suis seule. Maman est là des fois au téléphone mais on ne parle pas de grand chose. Juste des trucs habituels soit l’école et ce qui se passe au quartier parce qu’elle aussi ne connaît pas grand monde. Magnim est débordé dernièrement. Même les messages il ne m’en fait plus comme avant. C’est bizarre comme feeling de se sentir derrière et voir tout le monde avancer. J’essaie de ne pas me concentrer dessus et éviter que mon esprit soit pris par la tristesse mais c’est dur dernièrement. Très dur. Je pense à Caleb et nos nombreux appels nocturnes. Il pouvait passer toute une heure au téléphone à m’écouter parler de moi, mes idées pour mon avenir professionnel, ma maman et nous. On se faisait des projets tout le temps comme ça. Même me disputer avec lui me manque. Il savait comment m’emmener à la réconciliation. Je me sentais aimée, protégée et valorisée. 


Je me demande si je ressentirai encore ça un jour. Il n’a pas fait signe depuis notre dernière conversation. Je n’utilise plus la voiture aussi. Je me suis promis de ne rien garder de lui. dernièrement je l’ai mis en vente. Je ne sais pas comment ça va se passer par contre vu qu’elle n’est pas à mon nom mais je m’en vais rencontrer le futur proprio. J’ai le numéro de caleb que je vais lui remettre aussi pour les démarches concernant le transfert de contrat de la voiture. 


J’arrive au point de rencontre et c’est lui que je vois, Caleb. Je me suis arrêtée un moment sans pouvoir bouger. Je le regardais le cœur battant. Il faisait pareil. Puis il s’est avancé vers moi. 


Caleb: on peut parler? 


Belle: je suis occupée. J’attends quelqu’un 


Caleb: c’est moi qui vient pour la voiture Belle. Je veux juste te parler, rien d’autre 


Autant en finir je me suis dit. Je lui ai remis la clé et le temps que je comprenne nous nous retrouvions non loin du parc de notre premier rendez-vous 


Belle: si tu penses m’avoir par ce genre de stratagème ça ne marchera pas 


Caleb: c’était l’endroit le plus proche de notre lieu de rencontre ma belle 


Belle: n’essaie même pas! J’ai dit en levant la main 


Caleb: je suis désolé, je sais que tu as mal 


Belle: tu sais que j’ai mal? Qu’est ce que tu peux bien savoir de ce que je ressens? C’est moi qui me suis infligée ce mal? J’ai demandé avec peine 


Caleb: je ne nie pas ma faute raison pour laquelle je voulais absolument te parler de vive voix


Belle: pourquoi? 


Caleb: je....tu vois ma vie est compliquée. Je ne m’attendais pas à rencontrer une femme comme toi. Je venais juste te donner ton portefeuille à la base puis un truc en toi m’a intrigué. Comme je venais souvent dans le coin je me suis dit que ça pouvait être une bonne amitié entre nous. Puis les conversations se sont enchaînées. Je n’arrivais pas à décrocher Belle. Tu étais le calme dans ma vie mélangée. Toutes les fois où je me sentais envahi je pensais à toi. Et je sais que c’est égoïste. Tu n’as rien demandé mais je n’ai pas pu résister à l’envie de t’avoir dans ma vie. 


Belle: en quoi ta vie est compliquée? 


Caleb: ma femme et moi n’avons pas des carrières complémentaires. Je pensais au début de mon mariage que ça irait malgré tout. Mais nous nous sommes éloignés. Aujourd’hui je nous considère comme des étrangers plutôt qu’un couple 


Belle: je veux des preuves, tu m’as déjà menti 


Caleb: je vis seul comme tu as vu. Elle ne m’appelle presque jamais aussi. Tu as vu mon téléphone. Tiens le voilà tu peux même tout voir. Tu verras nos conversations comparées aux tiennes. 


J’ai pris le telephone qu’il m’a remis. Il m’a dit de regarder les messages entre lui et une certaine P.J. J’ai tout regardé moi. Pas juste celle là. Ceux que j’avais lu dans le passé étaient encore là. Il aurait pu les supprimer c’est vrai mais pourquoi il ferait tout ça pour une fille? Il ne m’a pas brusqué durant ma fouille. Je lui ai remis quand j’étais satisfaite 


Belle: et pourquoi tu restes avec elle si tu n’es pas heureux? J’ai demandé après un moment 


Caleb: c’est compliqué. Je ne sais pas quoi te dire plus


Belle: je ne veux pas du compliqué Caleb, j’ai dit la gorge nouée. 


Caleb: Elle ne sait pas que tu existes et Je te promets qu’elle ne saura jamais le temps que je règle tout 


Belle: quand alors? Je ne vais pas attendre comme ça sans date précise 


Caleb: Donne moi juste un peu de temps S’il te plaît ma belle. Je ne veux pas te perdre 


Dans ses yeux je lisais de la sincérité. Mais j’ai vu aussi ses femmes qui ont attendu avec des promesses vagues comme ça. Dix, quinze ans pour se retrouver dans une position plus qu’étrange. Je ne veux pas de ça. 


Belle: je ne veux pas d’un couple qu’on a construit sur la base du mensonge. Je ne veux pas me cacher et voler des heures à ta femme qui ne se doute même pas de ce que tu fais ici. Quand on est malheureux on fait ce qu’il faut pour se libérer. Je ne peux pas te dire de la quitter mais je peux te dire que je ne t’aiderai pas à le faire. Si tu décides d’aller de l’avant avec on pourra reprendre contact. Sinon je ne veux plus continuer du tout 


Caleb: Belle.....okay je comprends. Merci quand même de m’avoir écouté. 


Belle: je.....okay, j’ai dit en me tournant pour ouvrir la portière, mais ses phrases m’ont arrêté 


Caleb: j’ai aimé chaque minute passée avec toi. Tu es très intelligente et capable. Ne doute jamais de ça. Tu es aussi une belle femme, dotée de qualités que toi même tu ignores encore. Continue à travailler fort et prend bien soin de toi d’ici là. Je ne t’oublierai jamais 


Les mains tremblantes et le visage baigné de larmes, je me suis retournée vers lui.


Nos lèvres se sont trouvées en chemin. Je suffoquais à l’idée qu’on ne se verrait plus. Je suis sûr que oui si je me fies à ses mots. sa main cherchait ma poitrine en bas de mon t shirt. Je me suis redressée pour lui faciliter l’accès. Il a noyé mes gémissements dans un autre baiser approfondi. Mes seins étaient torturés avec douceur par ses mains. Puis sa bouche a tracé un sillon de mon cou pendant que lui et moi ôtions mon haut


Caleb: allons chez toi Belle 


Belle: non....non ici


Caleb: je ne suis pas confortable et.....


J’ai noyé à mon tour ses mots dans un baiser. Finalement il a cédé à la lutte et ses caresses sont devenues plus fermes. Nous sommes passés en arrière pour avoir plus de place. il faisait nuit noire et nous étions dans un endroit peu fréquenté. Il a pris chaque téton dans sa bouche tandis que sa main caressait ma fleur. Comme je n’ai rien eu depuis longtemps j’ai joui en un peu de temps. Ventre adossé au dossier de la banquette, je l’ai senti tapoter sur ma chair gonflée avant de se frayer un chemin à l’intérieur. Je me suis mordue la lèvre pour étouffer mon gémissement. Avec ses deux mains accrochées à ma poitrine il m’a fait l’amour comme jamais. Comme si demain ne viendrait pas. Je croulais de plaisir sous chacun de ses coups. Il me susurrait à l’oreille plein de mots qui vont me manquer. Sa voix va me manquer. Son toucher va me manquer. Sa façon de tourner ma tête vers lui et m’embrasser passionnément va me manquer. Cet homme va tellement me manquer que j’en pleure pendant qu’il continue à me donner du plaisir. J’ai joui encore quand sa main agaçait mon point sensible. Puis il m’a rejoint. 


(....) 


Quelques minutes plus tard nous étions devant mon appartement. Il m’a remis la clé mais j’ai fermé sa paume 


Caleb: j’ai l’impression que tu rejettes tout de moi 


Belle: c’est mieux comme ça et je te ramène aussi l’ordi que tu m’as acheté 


Caleb: ne fais pas ça. Ne réduis pas ce qu’on a connu en rien du tout. Je l’ai fait pour t’aider 


Belle: o....okay, j’ai dit épuisée. 


J’ai ouvert la portière mais je ne descendais toujours pas. Mes pieds étaient lourds. 


Caleb: je ne t’oublierai jamais Belle


Belle: moi non plus, je me suis empressée de dire avant de sortir de la voiture 


J’ai filé sous la couette et je suis restée dans cette position sans bouger. J’ignore combien de temps j’ai passé à pleurer mais je me suis endormie comme ça. 


Le lendemain je me levais en vitesse pour l’école. Plein de photos de Ciara et son ventre m’attendaient déjà en plus des bonjour et petites prières de maman. 


J’ai répondu en vitesse aux deux avant de me rappeler qu’il me fallait m’acheter un plan B (pilule du lendemain). À la pause des cours je suis allée à une pharmacie proche. Le temps qu’on puisse me servir je regardais les tétines de bébé et les couches. Ciara va bientôt vivre ça. Je dois même commencer à faire les achats pour mon neveu ou ma nièce. Puis une voix m’a dit pourquoi pas le tien aussi. Je me suis figée comme si la voix était présente. Je suis pas mal sûr que Caleb aura de la difficulté à se séparer de sa femme. Personne ne sait ce que l’avenir nous réserve à tous les deux mais je peux avoir quelque chose de lui. Quelque chose qui me le rappelle ainsi que nos bons moments. Un bébé rien qu’à moi. Un ami pour la vie qui ne me mentira pas pour s’en aller comme son papa. Un qui sera toujours là même quand les autres seront trop occupés. 




Tao Adamou 



Sur un coup de tête j’ai décidé d’aller chercher Farida à l’école. Je ne le fais plus à sa demande mais voilà j’ai l’impression qu’elle se sent trahie et je ne veux pas de ça. La trouver dans ce lycée par contre était plus difficile que j’imaginais. Elle ne répondait pas à mes appels pourtant je connais son programme. Je sais que les cours sont finis. J’ai fait le tour et je m’apprêtais à rentrer quand je l’ai croisé avec un homme. Un qui ne semblait pas être un de ses fameux camarades de classe. Je me suis approché et introduit.


Farida: tao tu fais quoi ici? Elle a demandé étonnée 


Tao: je venais te chercher. Bonjour je suis Tao Adamou, le frère de Farida


Bonjour je suis Aymeric Bekale, le professeur de SES de Farida, il a dit en prenant ma poignée de main 


Tao: enchanté.


Aymeric: de même. Je félicitais votre sœur sur sa progression depuis le début de l’année. De tous mes élèves elle est celle qui s’est nettement démarqué par son implication aussi bien en classe qu’en dehors. 


Tao: rien d’étonnant, je sais qu’elle est très brillante 


Aymeric: merveilleux. En tout cas continue sur cette lancée Farida. Et comme je t’ai dit n’hésite surtout pas à m’écrire. Tu ne me déranges absolument pas quelque soit l’heure 


Farida: merci, elle a dit avec son sourire timide tandis que je les observais tous les deux 


Le trajet s’est fait en silence. J’attendais qu’elle se fâche parce que je suis venu la chercher sans prévenir mais rien. Elle était assise et regardait par la fenêtre un moment puis son téléphone à un autre. J’ai finalement craqué. 


Tao: pourquoi tu écris à ton prof tard la nuit quand je suis là? 


Farida: tu es mon prof? 


Tao: Farida je t’ai dit que je n’apprécie pas ta façon de me répondre 


Farida: c’est la réponse que j’ai pour toi. Est ce que tu es mon prof? 


Tao: je ne l’étais pas au premier trimestre mais tu étais presque tous les jours derrière moi pour que je t’explique x ou y. En plus l’économie est ma matière favorite. Tu le sais 


Farida: mes excuses c’est que tu ne m’avais pas précisé que j’avais le droit de te sortir des jambes de Raïssa. Toutefois mon prof me suffit. Merci quand même de penser à moi et bonne soirée à vous deux, elle a dit en descendant de la voiture avant moi. 


Me sortir des jambes de Raïssa. Je suis son aîné et elle me parle comme si j’étais son subalterne. 

Tests