18 : Patrick
Write by Owali
- Pourquoi tu me cherches? Toi aussi tu veux que je te bastonne? Me lança Ize qui venait d' apparaître dans mon dos.
- Mais...mais Ize qu'est ce qui te prend? Lui répondis-je choqué
- Bon moi je vous laisse, j'ai des coups de fils à passer. Annonça Mengue essayant de se défiler.
- Toi! Tu ne bouges pas. Dit-elle d'un ton sec qui ne laissait place à aucune contestation.
Après 2 min de silence, elle s'assit prêt de nous et repris plus calmement.
Bon, tout d'abord je tenais à m'excuser de ne pas avoir été honnête avec vous...
Je sais qu'Iwya t'a raconté l'histoire telle qu'il la voit mais...mais les choses sont un peu plus compliqués qu'elles n'y paraissent.
Mon histoire avec Patrick a commencée...il y a déjà près de 3 ans...
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Maman venait d'être affectée à l'hôpital d'Oyem et malgré toutes les manigances et les nombreux chantages qu' Iwya et moi avions tentés pour rester dans notre fief de Lambaréné, nous avions tout de même du la rejoindre en fin de compte.
C'est comme ça qu'une fois arrivée la bas, j'ai du me faire de nouveaux amis. Mais je ne sais pas pourquoi, pratiquement toutes les filles de ma classe avaient peur de moi...Enfin si je sais c'est parce que j'en avais menacé une ou deux qui voulaient s'approcher d'un peu trop près d' Iwya, je les voyais claires!
Donc aucunes filles n'osaient m'approcher sauf une: Inès, en qui j'ai découvert une belle personne en apprenant à la connaître.
Inès est issue d'une famille plutôt pauvre mais, contrairement à la plupart des jeunes filles dans sa situation, elle ne passe pas par des solutions de facilités comme, trouver "un gentil" capable de lui régler tous ses problèmes.
Non Inès c'est une battante et une bosseuse, et si je n'avais pas moi même vu les conditions dans lesquelles elle vit, je ne l'aurais jamais su.
Toujours propre sur elle, simplement habillée mais élégante malgré tout, elle était première de la classe pour couronner le tout.
Non, je vous dis que cette fille impose le respect.
A l'approche des devoirs nous avions pris l'habitude de bosser ensemble au lycée. Et c'est un soir où nous avions terminées tard que j'ai fait la rencontre de son frère.
Inquiet de ne pas la voir rentrer, il était venu la chercher et c'est tout naturellement qu'il s'était proposé de me déposer avant.
La cadence des devoirs augmentant, il avait pris l'habitude de venir nous chercher les soirs où dossions tard. Et chaque fois, il nous apportait à boire et à manger. Gênée, je lui donnais de l'argent pour qu'il ne se ruine pas pour nous mais, il a toujours mis un point d'honneur à refuser.
"C'est à moi l'homme de prendre soin de mes petites sœurs pas l'inverse. Garde tes miettes Petite! " .
Patrick avait 21 ans à l'époque et bien qu'il ai du abandonné l'école tôt, à la suite du décès de son père, c'était quelqu'un de très cultiver.
Il aime à se declarer docteur diplômé de l'école de la vie.
Connaissant la forêt comme sa poche, en plus de la chasse, il était devenu guide pour les touristes écolo en mal de contact avec la nature.
Et c'est grâce à ce job et d'autres petits bricoles qu'il arrivait à faire vivre tant bien que mal sa mère et ses 5 sœurs.
A mesure que le temps passait je commençais à m'attacher à lui et à le regarder autrement que comme "Ya Patrick, le grand frère ".
Mais ne sachant pas comment m'y prendre pour le lui faire comprendre, j'avais préféré gardé enfuis ses sentiments au fond de moi.
Jusqu'à un dimanche où à la fin de la messe en me dirigeants vers la sortie j'aperçu une silhouette familière qui était restée assise sur un banc la tête dans les mains, les coudes posés sur les cuisses.
Me rapprochant, je le reconnu et m' installa à ses côtés attendant tranquillement qu'il finisse sa prière.
Ce n'est 20 bonnes minutes plus tard qu'il se redressa.
Surpris par ma présence, il fit un bond en arrière avant de me reconnaître :
- Oh! Petite...qu'est ce que tu fais la?
- Bonjour mon frère, la paix du christ, lui fis-je avec un large sourire.
- Tchip.
Il détourna son regard mais pas assez vite pour m'empêcher de remarquer que ses yeux étaient rouges et humide.
Inquiète, je me suis rapprocher de lui et ai posé ma main sur son épaule.
- Patrick, tu peux me parler tu sais. Lui dis-je d'une voix d'une douceur qui m'était inconnu.
Surpris dans un premier temps car je ne l'avais pas appelé comme d'habitude Ya Patrick, il se détendit à mesure que je lui pressais l'épaule.
- Tu es trop petite pour comprendre.
- Hum...mais pas pour écouter, si?
Il fit un sourire puis commença à se confier à moi.
Il me fit part de sa frustration de ne pas pouvoir reprendre ses études ne serait-ce que pour avoir un diplôme lui permettant de subvenir correctement aux besoins des siens.
En plus de ça il avait de plus en plus de mal à joindre les deux bouts depuis que son ex avait volées toutes ses économies une semaine auparavant.
Et comme si ça ne suffisait pas, le cas d'Ebola qui avait été détecté récemment à Booue avait mis à mal son boulot.
En somme, il était complètement perdu.
- Hum... Et c'est tout ?
- Comment ça? C'est tout?!? Me demanda t-il surprit
- Ben comme tu m'as dit que j'étais trop petite pour comprendre, j'attends que tu m'explique ce qui est incompréhensible.
Il me regarda comme une inconnue puis se mis à éclater de rire.
Aie! Je crois que c'est à ce moment précis que j'ai su...
- Bon, si j'arrive déjà à te redonner le sourire c'est déjà un bon début.
- Hum. Merci ma petite, ça m'a fait du bien de parler mine de rien.
Grrrrrr il ne me voit pas autrement que comme sa petite sœur.
Vient je vais te raccompagner chez toi, il se fait tard.
Depuis ce jour nous nous retrouvions tous les dimanches après la messe et nous apprenions à mieux nous connaître.
Et puis un jour, il s'était mis à pleuvoir des cordes peu avant la fin de la messe et comme nous n'avions pas de parapluie, nous dûment attendre que celle ci se calme.
Avec le vent qui commençait à souffler, je commençais à grelotter. Dès qu'il le remarqua, il se rapprocha de moi et me pris dans ses bras.
Aïe! Je suis fini...
L'odeur de mâle qui émanait de son corps, la douce force de ses bras et les battements de son cœur contre mon oreille ont finis de m'achever et avant même que je ne réalise, mes lèvres se retrouvèrent contre les siennes.
Surpris par mon geste, il recula brusquement.
- Mais qu'est-ce que tu fais petite ?!?
- Arrête de m'appeler comme ça d'abord, je ne suis pas petite !
- Parce que tu crois qu'à 14ans on est grande?!? Tchip! Toi tu veux seulement que je fasse la prison hein.
- Mais...
- Il n'y a pas de mais petite, j'ai déjà suffisamment de problème comme ça pour venir rajouter "détournement de mineurs " à ma liste. Enlève ça te ta tête!
- Est-ce que...snif... c'est de ma faute si je t'aime... Snif
Insensible à mes larmes, il se détourna de moi et alla s'isoler à l'autre bout de l'église.
Une fois la pluie calmé, il revint vers moi pour me raccompagner chez moi.
Inutile de vous préciser que le trajet se fit dans un silence assourdissant...
Pendant de longs mois après ce jour, nous ne nous adressions plus la parole.
Je souffrais le martyr mais c'était mieux ainsi.
Tout le monde avait remarqué mon changement d'attitude. Moi qui était d' habitude si grande gueule et bagarreuse, je ne m'intéressais à plus rien...
Même pas aux filles avec qui Iwya avait commencé à sortir.
Je traînais tellement ma peine que, ne supportant plus cette situation, Inès m' assénait de questions pour que je lui explique ce qui m'arrivait. A bout de nerf, je décidai de me confier à elle.
Mais quelle ne fut pas ma surprise, lorsqu'à la fin de mon récit elle me pris dans ses bras en m'appellant "ma belle-soeur ".
- Mais Inès, je te raconte que je me suis faite jeté et toi tu me...
- Ah il faut laisser Patrick faire ses sketchs. Il est toujours comme ça.
- Hein?!? Comment ça?
- Depuis tout le temps que tu as passé avec lui tu n'as pas remarqué qu'il est un peu macho sur les bords... Il a juste été vexé parce que tu as pris les devants. Je suis sur qu'il aurait voulu faire le premier pas, si seulement il avait pu...
- Pfff je ne comprends rien !
- Patrick t'aime Ize mais ce qui le gène c'est que tu sois encore trop jeune. Il ne veut pas avoir l'impression d'abuser de toi.
- Qu'est ce qui te fait croire ça?
- Hum...ça se voit que ça fait longtemps que tu l'as vu.
- C'est vrai que je l'évite... Ça me fait mal mais, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour tenir le coup. Mais heu...il va bien j'espère ?
- Hum...il va bien. Même s'il a du quitter la maison suite à une dispute avec mes sœurs. Il envoie toujours l'argent à maman et je vais le voir de temps en temps chez lui. Ize, même s'il essaie de le cacher je vois bien qu'il est triste. En plus, depuis qu'il a commencé son nouveau boulot à la briqueterie, il est tout le temps fatiguée et ne se nourrit pas bien. Il a même déjà perdu 10kg!
- Oh Seigneur !
- Les gens le soupçonne même d'être malade...
- Inès, il faut que tu m'accompagne chez lui s'il te plaît...
- Aaahhh! Tu vois quand je te dis que tu es ma BS personnelle !
- Kiakiakia tu es trop bête!
Le samedi suivant, nous nous sommes rendu chez lui à l'improviste.
Je fut un peu choqué par l'état de sa "maison", faites dans un bois qui avait déjà été bien entamé par les termites et manquait de s'écrouler à la moindre bourrasques de vent.
La ou Inès vivait était au moins en semi-dur...
Qu'est ce qui a bien pu le faire partir, pour venir dans "Ça"?
C'est torse nu que nous le trouvions allongé sur son canapé devant la télé. La porte d'entrée lui faisant dos, il ne nous vit pas tout de suite.
Inès fut la première à entrer dans son champ de vision :
- Oh Nenes, tu es la ?
- Ça va, Ya Patrick ?
- Ah! Ça va, c'est juste le boulot la qui me...
Il venait de me voir après s'être redressé
- Bonjour Patrick...
- Oh! Petite... Tu es la aussi?
Aka tu me vois devant toi, tu poses encore la question ?
- Oui...
- Eeeehh Ize, on a oublié les sachets chez le libanais qui est haut la. Tchip, attend moi la je reviens vite!
Et Inès fila en me faisant un clin d'œil, avant que son frère ne puisse dire "A" .
Ça c'était le plan krkrk, à nous deux maintenant.
Je m'assis sur la chaise en face de lui.
- Vous avez oublié quels sachets ?
- Heu...j'avais fait des petites courses pour toi.
- Qui t'a demandé quelque chose ?
- Personnes. Mais je me suis dit que ça te ferai plaisir.
- Hum. Combien ça ta coûté ? Me demanda t-il en fouillant son portefeuille feuille posé sur la table.
- Ça m'a coûté un baiser...
- O.ô
- Kiakiakia ! Tu ne veux plus me rembourser ?!?
- Toi, tu es folle! Dit-il avec un petit sourire dans le coin en reposant son portefeuille sur la table
Aïe... Mon coeur pique!
-... De toi oui
- Ize, je t'ai déjà dit que...
Hum on progresse
-Attend, attend, comment tu m'as appelé ?
- Ize..va, c'est pas ton prénom ?
- Patrick, s'il te plaît arrête de jouer à l'indifférent avec moi, je vois bien que tu ressens quelque chose pour moi...
- La question n'est pas la bébé...dit-il d'une voix douce
Aïe... Mon cœur chauffe!
Quittant ma chaise, je me mis à genoux devant lui et pris ses mains dans les miennes:
- Je t'en prie Patrick, laisse nous une chance. Laisse-moi te prouver que je suis capable de m'occuper de toi comme une femme doit le faire.
- Ize je ne peux pas, tu...tu as l'âge de ma petite sœur...
- J'aurais toujours l'âge de ta petite sœur, même dans 10ans ce sera toujours le cas. Dis moi, c'est mon âge ou notre différence d'âge qui te gène le plus?
- Tu es trop jeune pour moi.
- Ok c'est mon âge. Je ne te demande qu'une chose alors, ne me ferme pas la porte au nez et laisse le temps te permettre de me faire entrer chez toi...tu veux bien ça?
- Ça je peux te l'accorder petite !
Depuis ce jour nous nous étions retrouvé , et nous revivions.
Tous les samedi je faisais le ménage et préparais la nourriture pour la semaine. Les dimanches nous nous retrouvions à l'église.
2 ans après notre première rencontre, nous décidions d'officialiser notre pseudo relation platonique (pas de bisous, pas de sexes) et c'est en allant me présenter comme son "amie" à ses 4 grandes sœurs que les problèmes ont commencés.
J'avais compris qu'il avait décidé de quitter la maison car ses sœurs voulais qu'il se remette avec son ex et qu'elle avait mis en place mille et une stratégie pour que ça se fasse.
Un samedi alors que j'arrivai chez lui comme à mon habitude, qu'elle ne fut pas ma surprise de trouver une femme nue comme un ver dans son lit.
- Qui êtes-vous et que faite vous la?!?
- Oh! C'est toi la petite dont les filles m'ont parlé hein? Tu es venu faire le ménage ? Ramasse moi ma culotte la bas... Me disait-il d'un air hautain.
- Dépêche toi de ramasser tes choses et de dégager d'ici ! Lui intimais-je
- Hein?!? Akie les petites d'aujourd'hui vraiment hein, vous n'avez....
CLACK !
La gifle que je venais d'appliquer sur sa joue la fit valser hors du lit.
Au même moment Patrick arriva des courses qu'il était allé faire.
- Mais qu'est-ce qui se passe ?!? Doris? Mais qu'est-ce que tu fais ici?
- Je...je...suis venue reprendre ma place sniffff
- Patrick, je te laisse 5 min pour me dégager ta chose de la, sinon je ne réponds plus de rien. Lui dis-je en sortant de la chambre.
Depuis le salon j'entendais tout ce qu'il se disait... Hum...elle était pathétiques cette fille.
Une fois qu'il l'a mise dehors, il vint s'agenouiller devant moi, pris mes mains:
- Finalement, tu es plus mâture que je ne le pensais, ma petite... femme. Je te laisse entrer dans mon coeur, lâcha t-il avant de coller ses lèvres au mienne avec une douceur sans égale.
Oyooo attraper moi ooohhh ! Mon coeur brûle!!!
La semaine qui suivi, je la croisai au marché accompagné d'une des sœurs de Patrick.
Elle commencèrent à m'insulter. Ne pouvant rien dire à la sœur, je répondis directement à Doris. Comme la foule commencais à s'ammasser, je du abreger car je ne souhaitais pas que cette histoire arrive aux oreilles de Patrick, il n'aime pas les choses de la honte. Mais, je lui promis tout de même que la prochaine fois que je la verrais, je la bastonnerai comme elle le mérite.
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- Depuis ce jour je ne la vis plus, jusqu'à aujourd'hui. Je comprends maintenant où elle s'était caché. Terminant son récit, Ize c'était relever et retournait vers la maison.
Il faut que j'appelle Patrick pour lui expliquer la situation.
- Waw! Quelle histoire ! Lança Mengue qui avait écouté religieusement le récit d'Ize.
- Tu vois quand je te demande tes sources c'est à cause de tout ça...maintenant que tu connais toute l'histoire tu trouves toujours qu' Izeva a un problème ?!? Toi qui est amoureuse, tu dois mieux que moi comprendre ce qu'elle ressent.
- Tu as raison Wali. J'espère juste que la Doris la va bien hein.
- Vraiment, appelons un peu les gars la....