CHEZ PETULA OBONE

- NOOOOOONNN!!! Hurle je de douleur en le regardant partir

Je cours à la porte le retenir quand je le vois bondir pour passer au dessus de la barrière et démarrer en trombe

- Je crois que c'est mieux qu'on arrête de se fréquenter ? Me parle je, Michot me laisse? C'est faux! Pas cette fois ci!

Je cours dans ma chambre me changer, un jean et un débardeur, mes clés, mon téléphone, mon sac et je sors en courant ouvrir le portail puis je démarre en trombe pour chez lui

Quand j'arrive sa voiture est garée, mon coeur bat mais je descends et vais cogner, il vient ouvrir la porte

- Oui? Dit il froidement

- Tu me laisses entrer stp? Dis je fermement en le regardant dans les yeux

- Rentre chez toi stp il est tard et je suis fatigué

Je le pousse de la main et force l'entrée, je vais déposer mon sac à la chambre puis reviens au salon où je le trouve assis, je m'assois à ses côtés sous un silence qui semble s'éterniser. Michot fixe un point invisible, je le regarde et me demande si je veux lutter pour nous, il y'a tellement d'incompréhension entre nous

Je soupire, j'ai peur d'ouvrir la boîte de Pandore, peur de revivre cette douleur cachée par une bonne mise et du make up ! Mes pinceaux m'aident à oublier leurs rires moqueurs, leurs quolibets et surtout le dédain de Stéphane, le plus beau mec de la classe, celui devant qui je perdais mes moyens, Stéphane Onanga.

Alors pour ne pas me rétracter, je ferme les yeux et me lance

- Lorsque je suis née mes parents s'étaient séparés pour cause de stérilité secondaire dis je d'une traite. J'étais dans le sein de ma mère quand mon père la repudie, quand elle se rend compte de ma présence en elle, elle informe mon père croyant le convaincre à la reprendre, sauf que ma grand mère paternelle a exigé que je naisse avant de parler d'une quelconque reprise. Je suis née à presque 11 mois de grossesse, la famille de mon père en a conclu que mon père n'est pas mon père...

Michot quoi que silencieux est attentif 

- Je suis devenue le chouchou de ma mère, dis je, puis de ma famille maternelle. On me passait tous mes caprices, mes colères étaient répétitives et explosives, on me calmait soit par une pizza, soit un gâteau, soit un soda. À 11ans j'avais 55kgs et un appareil dentaire qui m'enlaidissait. C'est cette année que Stéphane Onanga entra dans ma vie. Il éveillait en moi les premiers émois,pour lui je faisais attention à ma coiffure, à la propreté de mon tee-shirt etc...

Michot se retourne pour me regarder, puis il prend ma main qu'il presse légèrement comme pour m'encourager, je souris et continue

- Je crois que tout le lycée avait remarqué que j'en pinçais pour lui tellement je perdais les mots devant lui, tellement je le devorais du regard. J'avais quelques amies, filles de riches, capricieuses et pas loyales, Meg et Suzy. 

Michot prend la bouteille d'eau sur la table et me l'a tend, je bois une gorgée et la lui rends

- Un jour que nous étions en EPS général, pendant la gym mon short s'est fendu au niveau des fesses, je ne m'étais pas rendue compte jusqu'à ce que Stéphane crie "eh Big mama cache nous tes fesses et arrête de te goinfrer autant!" Tout le premier cycle était là, tout le monde s'est esclaffé, je n'ai jamais eu aussi honte de ma vie...

Je sens mes yeux s'humidifier, je presse fort la main de Michot, il me regarde et m'attire à lui en silence

- Je suis partie de l'école ce jour là en pleurs, mes prétendues amies ne m'ont pas soutenu, tout au contraire elles se sont mises du côté de l'oppresseur. Dès ce jour aller à l'école était une torture, toute l'école m'appelait Big mama. Je mangeais plus que la normale pendant quelques jours puis j'ai commencé à perdre l'appétit, à faire des fièvres, j'étais mal. Je n'arrivais pas à en parler avec maman, elle s'inquiétait de ce que je devenais silencieuse. À la fin de l'année j'ai exigé à ma mère de m'envoyer ailleurs qu'à Blaise Pascal. C'est la première fois que j'en parle...

- Pourquoi en parler maintenant ? Demande t'il

- Parce que j'ai un gros manque de confiance en moi que je masque par une bonne mise et beaucoup d'autorité envers les hommes. Sauf qu'avec toi je perds mes moyens, tu me rends faible Michot dis je en me redressant. Ce jour là à la balise j'étais à l'étage et je vous ai vu, vous étiez si complices que je me suis dis que tu es avec elle.

Il me serre fort sans un mot

- S'il te plaît...aide moi, apprend moi à te faire confiance...depuis que j'ai perdu du poids que je cache mes peurs par une bonne mise j'ai toujours eu le dessus, j'ai toujours su cacher les peurs mais avec toi je n'y arrive pas, aide moi ..

Je suis de retour oh on va finir Obone chap chap y'a une autre histoire sur le feu 

Tu kiffes?