CHAP. 23

Moi, Georges HOUENOU, j’ai du mal à réaliser ce qui m’arrive. Lorsque j’ai rencontré Rita, elle était une innocente jeune fille. J’ai pendant longtemps, lutté contre les sentiments que j’avais développé à son égard. 

Je m’étais  arrêté à ce café afin d’y petit déjeuner et je suis tombé sur la plus magnifique des jeunes femmes.

 Elle dégageait une telle grâce que j’ai  eu l’impression  que les anges l’entouraient. Lorsqu’elle eut terminé son déjeuner, elle avait dit au serveur un grand sourire aux lèvres « à demain Geoffrey, même heure, même table » J’avais  trouvé ça tellement mignon et pour elle, j’étais  venu tous les matins afin de pouvoir la contempler. La voir à cette table était comme un magnifique tableau peint par le plus talentueux des peintres.

Mes sentiments ont eu le dessus sur ma raison. 

J’ai fini par succomber à son charme. 

 Le jour où je lui ai pris sa virginité, j’étais  comme dans un rêve. Le rêve que j’avais pour Roxane et moi.

Roxane et moi échangions des correspondances. Elle venait de s’installer  au Bénin et moi j’étais  à l’extérieur à cette période. Je l’ai  connue douce, soumise, innocente. Ça s’était  ce que je pensais.

Quand je suis rentrée et que notre relation a été officielle, j’ai malgré moi compris qu’elle  n’était pas aussi innocente. Elle m’a raconté avoir été violée dans son pays, chose qu’elle  avait caché à sa mère, à sa sœur et même à moi l’amour de sa vie comme elle aimait m’appeler.

J’ai  conclu avec le temps que les horreurs vécues et celles dont elle avait été témoins ont impacté la personne qu’elle est. 

Elle est devenue dur, moins sensible et se désintéressant de moi de plus en plus. J’ai bien essayé de l’aider à se retrouver mais en vain.

Ma relation avec Rita ma ramené en arrière. En elle j’ai retrouvé tout ce qui m’avait séduit chez Roxane. En fait elle a tout ce dont peut rêver l’homme que je suis.

Je suis certain de ne plus aimer mon épouse mais comment lui briser encore le cœur avec tout ce qu’a été son passé ? Je l’ai  aidé à avoir une nouvelle vie dans laquelle elle est heureuse et, tout gâcher pour elle m’est  insupportable.

 Le plus triste c’est  que je suis malheureux. Je voudrais pouvoir clamer au monde entier que j’ai  trouvé l’amour en la personne de Rita, mais je suis lâche. 

La savoir enceinte d’un autre me brise le cœur. Elle a pu se donner à quelqu’un d’autre et se marier à ce dernier, j’ai  très mal. Je pensais qu’elle  attendrait. Je croyais qu’elle  avait foi en notre amour... 

Lorsque Roxane m’a dit l’avoir  vu j’ai cru mourir en apprenant pour sa grossesse. Je voulais le voir de mes yeux pour le croire. Je suis le pire des malheureux. J’ai perdu la femme que j’aime. Le meilleur a gagné m’a  t’elle dit. Pourtant je suis convaincu d’être  celui là. Je l’aime plus que tout. Dois-je renoncer à elle ?

J’aime Rita de tout mon être. En elle j’ai  trouvé cette quiétude que j’ai  toujours recherchée. Elle est pour moi, une oreille, une conseillère. Lorsque je suis avec elle je me sens complet. Je ne puis me résoudre à la perdre. Je l’ai dans la peau. Je ressens dans la poitrine, une douleur que je ne saurais expliquer. Mon cœur est si serré que j’ai du mal à respirer. Cette douleur semble me paralyser, je ne sens plus mes jambes.

Je nous revois l’un dans les bras de l’autre nous faisant des promesses d’amour éternel… Je pleure tant j’ai mal. Je l'aime cette femme et de tout mon cœur.

  

J’étais  toute émoustillée quand je suis rentrée. Je ne m’attendais  pas à voir Georges.

-ca va bébé ? Tu ne m’as pas l’air bien. Dis-moi. Tu m’a l’air  bouleversé.

-les petits n’ont fait que me donner des coups de pieds. J’étais bien obligé de lui mentir. Il s’est  penché sur mon ventre

-mes amours soyez gentils avec maman s’il vous plaît.

Il a fait un bisou sur mon ventre et m’en  a fait un.

Depuis que je suis enceinte. J’ai perdu ma libido. Chris le comprends et me soutient. Je sais comment le soulager.

Je commence à fatiguer, je me trouve grosse et pas belle. Mon cher mari a une surprise pour moi.

Il a réservé pour nous une somptueuse suite dans un grand hôtel de la place. Le programme, massage, détente et encore massage. Ça me fera le plus grand bien. Mon derrière ne fait que grossir, à croire que les bébés s’y sont nichés.

Pour la soirée en amoureux qu’il  m’a préparé, j’ai opté pour une robe longue. De derrière c’est  la silhouette parfaite, le rêve de tous les hommes. Il faut me voir de face pour que leur visage affiche le découragement.

Il m’a tiré la chaise et je me suis installée.

-tu es magnifique.

Devant la moue que je faisais, il a ajouté

-je suis le plus heureux des hommes. Je savais que mon bonheur m’attendait  et je t’ai trouvé. Je t’aime  ma reine

Mes larmes se sont mises à couler.

-tu es le plus merveilleux des hommes

-ne pleure plus, nous sommes les stars de la salle

J’ai éclaté de rire.

   -voilà la femme, la plus magnifique de toutes.

 

Après le dîner, nous nous sommes rendus au bar de l’hôtel pour écouter de la musique.

Nous étions à notre table, lové l’un contre l’autre lorsque la chose la plus improbable se produisit.

-bonsoir monsieur et madame YUKI

-monsieur HOUENOU, c’est  une agréable surprise. Comment allez-vous ?

-je vais bien merci. Mes hommages madame

-ma merveilleuse épouse Rita,

-chéri, nous nous connaissons, l’oncle  de Claudia…

-en effet tu me l’as dit la dernière fois que nous sommes tombés sur madame HOUENOU.

-félicitationsà tous les deux. J’espère  être invité au baptême

-merci, ce sera avec plaisir.

-je vous souhaite  une agréable soirée

-merci vous aussi.

Il a passé la soirée à me dévisager. Chris ne s’en est sans doute pas rendu compte. Il me tenait dans ses bras et était très tactile comme à son habitude.

J’ai  adoré le weekend. Chris aime tellement me présenter, que moi même j’y prends plaisir.

Je ne peux pas dire que je l’aime, mais je développe pour lui des sentiments. Il me procure beaucoup de paix et de joie. Il est une personne extraordinaire.

Il ne sort pas souvent. Il dit qu’il  recommencera à sortir lorsque que je pourrai être avec lui. Si ce n’est pas le boulot, il veut être tout le temps avec moi.

J’aime  beaucoup ma nouvelle vie, et j’ai hâte d’avoir  mes enfants avec moi.

 

Aujourd’hui, papa vient déjeuner avec nous. Il y aura également Jean Luc et son épouse.

Chris n’a pas voulu, mais j’ai moi-même  fait le repas. Il est resté dans la cuisine avec le cuisinier et moi. Il refuse que je fasse quoi que ce soit. Il me couve un peu trop.

Pendant le repas j’ai eu un coup de fatigue.

-ça va Rita, venait de me demander Andréa la femme de Jean Luc

--oui ça va t’inquiète

--voilà ce que je disais, elle n’a pas voulu m’écouter et s’est entêtée à cuisiner tout ça

Il venait de hausser le ton.

-Chris calme toi, elle va bien. Elle est juste un peu fatiguée. Toi aussi frère, c’est  quoi ton problème ?

J’étais  restée silencieuse et mes larmes se sont mises à couler. Je me suis excusée et je suis sortie de table.

J’entendais  Jean Luc lui dire ;

--tu vois ce que tu as fait ? J’espère  que tu es satisfait.

Papa lui venait de dire que c’était  les hormones.

Je me suis retirée dans notre chambre. J’avais  chaud alors que le temps était doux.

-je suis désolée ma puce, je ne voulais pas crier. J’ai eu peur, car tu as fait tellement de choses aujourd’hui…

-je ne t'en veux pas… tu prends soin de nous

Il me prend les mains et les baise.

-je vous aime tellement

-nous aussi.

Il m’a embrassé et j’y ai répondu.

-rejoins nos invités, je vais prendre une douche

-toute seule ?

-mon chéri, tu abuses. Il me reste encore cinq semaines et je n’aurai  rien

-je peux t’attendre ici. Ils sont tous de la famille. Ils peuvent se débrouiller sans nous.

Il m’a aidé à me déshabillé et m’a suivi dans la salle de bain.

-tu me rends tellement fou. Ton corps est davantage magnifique.

Il s’est  mis à me toucher la poitrine, le ventre jusqu’à mon jardin secret. Il s’est agenouillé, a posé mes mains sur sa tête et une de mes jambes sur la cuvette des toilettes. Il m’a  tellement fait du bien que j’ai joui comme jamais. Lorsque j’eu retrouvé mes esprits, il s’est déshabillé à son tour et nous avons pris une douche ensemble.

Lorsque nous sommes descendus,

--quand même, c’est vrai nous sommes de la famille mais…

-Jean Luc tais toi et mange venait de lui dire sa femme.

Nous avons tous ris.

-Rita ton mari est vraiment le meilleur choix que tu pouvais faire. Il a su te redonner le sourire. C’est vrai que la grossesse n’est pas facile, mais lorsque tu verras tes bébés, tu oublieras toutes les gènes que tu avais eu.

Chris m’a fait un de ces clins d’œil  qui touche mon cœur. J’apprendrai à l’aimer et ça c’est  une promesse que je venais de me faire.

 

Je dois accoucher d’un jour à l’autre. Je suis à l’hôpital où ils ont préféré me garder depuis hier.

J’ai appris que Georges avait remporté les élections. Je suis contente pour lui. Il le voulait si fort. Il m’a envoyé un message qui dit  « j’y suis arrivé grâce à toi. Merci »