L’INCONNUE DU RESTAURANT

   Chapitre 25        

Corélia

La vie peut nous jouer tellement de tours inattendus comme elle vient de le faire à Daniel. Cet après-midi en rentrant de nos courses, une jeune femme a renversé son café sur lui et apparemment il connaissait cette fille. Nous avons dû insister Mel et moi pour qu’il puisse s’ouvrir. Cette femme serait son ex fiancée, la fille qui s’est donnée à toute sa famille même sa mère. Je me demande bien comment on peut avoir de tels gens comme mon frère, sa mère dans la vie. Son histoire était si triste. J’ai tenu sa main gauche dans la mienne et Mel en a fait de même avec sa main droite. A un moment il a craqué et a pleuré comme un bébé je l’ai prise dans mes bras. Le Daniel que je connaissais avait disparu, ce côté de lui nous était totalement étranger, Mel n’en revenait pas. Je crois qu’elle essaie de s’intégrer cette image, elle ne bougeait pas.

J’ai fini par essayer une blague pourrie pour détendre l’atmosphère. Je crois que Daniel l’as compris, il a caressé ma joue, m’a dit merci puis a serré la main de Mel pour lui demander de revenir parmi nous. Les deux se regardaient intensément et moi je commençais par me sentir de trop, je me suis levée en leur disant que j’allais essayer leur cocktail au bar… quelques instants plus tard, Daniel m’avait rejoint :

-         Tu as laissé ta belle où ?

-         Elle voulait du cocktail exotique

-         Et monsieur a couru pour servir

-         Je crois que la table est à bonne température comme ça, ne la fais pas bruler par la colère de ta sœur

-         Lol… continué par jouer au chat et à la souris vous deux

-         Oni c’est bon. Je venais d’ailleurs te dire que tu avais un admirateur, il n’a pas cessé de te fixer. Je voulais jouer à cupidon mais il vient de sortir

-         C’est mieux pour lui, mon homme est très jaloux

-         J’ai hâte de voir sa tête celui-là, nous finissons la conférence et je me transforme en détective

-         Oui c’est ça

-         D’ailleurs tu ne m’as toujours pas dit comment il s’appelle

Je m’apprêtais à lui dire le nom lorsque Mel apparut.

-         Madame s’impatientait ?

-         Arrête, j’avais juste soif

-         Désolé Mel, ce n’est pas encore prêt

-         Ne t’en fais pas Daniel, je vais finalement le prendre ici

-         Eh ben… bon les amis, je vous laisse. Je tombe de sommeil

-         Ok, bonne nuit

Je fais la bise à tous les deux puis prend l’ascenseur pour ma chambre. J’espère qu’au moins cette nuit je pourrais fermer les yeux.

Axel

J’ai conduit comme un fou pour arriver à l’appartement. Je crois que Rachel a compris ou plutôt je l’espère. Aussitôt rentrés, elle a couru pour s’enfermer dans sa chambre. Angelica… je sais bien que ce n’est pas son prénom mais c’est ce qu’elle a évoqué en moi… je me suis enfermé dans la douche. L’eau coulait et tout mon être essayait de se détendre. Je reçus de nouveaux les images de nous deux sur cette plage puis comme un fouet, mon cerveau me rappelle cette maudite lettre… je sens cette lutte en moi… je ne cesse de me demander quel est le vrai sentiment ? L’amour ? La haine ? La colère ? Mon cœur me crie amour mais ma tête me demande de la haïr…

Elle est restée si belle. Non plus belle que dans mes souvenirs. Pourquoi as-tu allumé ce feu en moi mon ange ? Qu’ai-je fait pour qu’on me punisse de la sorte ? Que faire ? Je ne contrôle plus rien, je boue de l’intérieur… je donne alors un coup de poing dans le miroir, ma main saigne mais je n’ai toujours pas mal, pas physiquement… ainsi ces voitures lui sont offertes par mon employé, c’est la meilleure ! Je reconnais qu’ils sont bien payés mais à ce point… je ferai faire un contrôle après le HG. En sortant de la douche je tombe sur Rachel.

-         Tu fais quoi là ?

Elle tenait la trousse de secours puis sans piper mot, elle s’avance vers moi, saisis ma main qui saignait et commence son bandage. Je la vois couler des larmes tout en accomplissant sa tâche. J’essaie de la toucher mais elle se dégage vivement.

-         Hey ma puce pourquoi tu pleures ? il y’a quoi ?

-         Jamais tu ne m’as crié dessus, ni traiter ainsi. quel que soit ton problème…

-         Désolé ma chérie, excuse-moi pour tout à l’heure

Mon Dieu ! Ma fille a raison, jamais je n’ai fait cela. Cette femme m’a fait pleurer et maintenant elle fait pleurer ma fille, la logique voudrait que je la déteste mais hélas, je n’y arrive pas. Je me calme, prend ma fille dans mes bras et lui demande pardon. Nous restons là à discuter un peu, ce qui m’apaise d’ailleurs. Elle essaie de savoir ce que j’ai mais je ne veux pas évoquer cela pour le moment alors je lui promis de l’expliquer plus tard.

-         Je serai un peu occupé demain, tu peux aller chercher quelqu’un pour moi à l’aéroport s’il te plait

-         Ok. Et il s’appelle comment ?

-         Je t’avais dit c’est une surprise

-         Mais comment savoir que c’est cette personne que je dois ramener ?

-         Tu le sauras une fois que cette personne sera devant toi

-         Je ne veux pas me faire kidnapper hein Deroy ?

-         Ne t’en fais pas, ce sera surement un kidnapping volontaire

-         Et je le loge où ?

-         Ça aussi tu le sauras

-         Je préfère aller me coucher, bonne nuit

-         Bonne nuit princesse

Je m’allonge sur mon lit, fixant bien le plafond. Donnez-moi un rêve à vivre parce que ma réalité elle, est terrible à vivre.

Rachel

Papa va finir par m’achever un jour. J’ai fini par dormir tard hier à force de me demander ce qui a bien pu arriver à mon père. Jamais je ne l’ai vu ainsi. A mon réveil, il n’était plus là. Il a juste laissé un mot sur la table. Je me rappelle alors que je devais aller chercher l’inconnu à l’aéroport. Il y’aura surement de l’embouteillage alors mieux je quitte tôt. Je prends ma douche, mon petit déjeuner puis c’est parti. Une heure plus tard j’y suis. Je ne sais même qui attendre ni d’où il viendra. Je suis là au milieu de tous ces gens qui attendent surement leurs proches puis je sentis une main me toucher par derrière. Ce parfum je le reconnaitrai parmi mille, je me retourne et mes pensées sont confirmées.

-         Ben ?

-         Ça a changé ? ce n’est plus chéri ?

-         Tu viens dis-je en me dirigeant vers le parking. Tu descends à l’appartement de ton père je pense ?

-         Tu m’as manqué Boo, dit-il me serrant par la taille

Je me dégage vivement puis lui fait face.

-         J’ai bien remarqué ça

-         Tu m’en veux pourquoi ma chérie ? tu ne réponds plus à mes messages ni appels, plus de signe de vie.

-         Tu as remarqué tout ça ? et moi qui croyais qu’elle te suffisait

-         Noonnn !!! ne me dis pas que ton père a raison donc c’est vraiment la jalousie qui est à la base de…

-         Ben, ne rêve pas. Je te dépose ou tu te débrouilles seul ?

-         Tu me déposes et on passe la journée ensemble ma coquine mais d’abord tu m’écoute

-         Et si je ne veux pas ?

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