3. Le premier amour...

Write by SSS

~~~~~~4 mois plus tard ~~~~~~~

**** Nikita ****

Ça y est. Nous y sommes. Je suis mariée à Terrence devant la loi et les hommes. La dot s'est faite hier au domicile de mon père dans le plus grand secret, à l'abri des médias. J'étais somptueuse dans une tenue traditionnelle qui a coûté la peau des fesses. Les cadeaux étaient nombreux à la grande satisfaction de papa, il m'a même offert une voiture de sport. J'ai fait connaissance avec les membres de sa famille et supporté leur bavardage toute la soirée. Aujourd'hui, le mariage civil fut célébré en grande pompe en présence d'invités de choix dans la plus importante mairie de tout l'État. J'étais tellement belle et je semblais si heureuse de l'extérieur avec ce sourire radieux que j'ai affiché toute la journée mais j'étais chagriné de l'intérieur. Papa et Maman étaient tellement heureux tandis que Imani s'en foutait royalement, c'est à peine si elle a regardé autre chose que son Iphone de toute la journée. 

Et Terrence…

Il m'embrassait souvent, me tenait par la hanche, me parlait avec tendresse…  Tout ça m'irritait à un tel point! Je n'avais qu'une seule envie, c'est que cette mascarade s'achève. 

Après la réception, nous sommes rentrés à sa résidence privée. Très grande mais assez sobre, à l'écart de la tonitruante ville. Il m'a fait visiter les différentes pièces et honnêtement, la maison est géniale. 

Maintenant, je suis dans «notre» chambre, assise sur le vaste lit, vêtue d'une simple nuisette entrain de réfléchir à la suite de cette soirée. Mon «mari» est dans son bureau en train de prendre un appel important. Il peut y rester autant qu'il veut, ça m'arrange. J'ai reçu des messages de mon père il y a quelques minutes :

  • « Je suis vraiment fier de toi ma chérie. Tu es vraiment ma fille. »

  • « Mais n'oublie surtout pas, le nouveau testament reste valide aussi longtemps que tu es mariée à Terrence. Alors fais gaffe, et sois sage surtout. Je t'aime. »

Il me dégoute tellement que j'ai envie de vomir. Il ruine ma vie et mes projets pour ses propres intérêts et ose me dire qu'il m'aime! J'ai envie de hurler tellement j'ai mal.

  • Ma chérie, tout va bien?

Oh non, Terrence est là. Même sa présence m'insupporte. Je n'ai aucune envie d'être là, encore moins qu'il me fasse l'amour.

  • Lui: Tu as l'air en colère. Quelqu'un t'a t-il offusqué?

Je ne répond pas car je n'ai aucune envie de le faire.

  • Lui: Nikita je te parle. Qu'y a t-il?

  • Moi: (agacée) Rien Terrence.

  • Lui: Ça n'en a pas l'air. Ou bien… tu as besoin de quelque chose en particulier?

Il viens près de moi et essaye de m'embrasser mais je le repousse. Ses bras m'entourent mais je me détache de lui et je descends du lit.

  • Lui: Pourquoi tu fais ça ? C'est notre nuit de noce et tu me repousse de la sorte? Qu'est-ce qui se passe ?

  • Moi: Tu ne comprends pas que je n'ai pas envie que tu me touche? Je ne veux pas te sentir près de moi, laisse-moi tranquille.

Il tique. Je n'ai pas été tendre oui, mais c'est ce que je ressens. Ses sourcils se froncent.

  • Lui: Ah bon? Je pensais que tu m'aimais bien pourtant.

  • Moi: Ah laisse moi rire. Comment pourrais-je t'aimer bien??? Tu t'es invité dans ma vie sans préavis et tu t'es imposé à moi avec la complicité de mon égoïste de père!

  • Lui: Mais… Mais je pensais que tu étais d'accord. Je te l'ai demandé Nikita, à maintes reprises et tu m'a toujours répondu oui!

  • Moi: (éclatant de rire) non mais tu es sérieux ? Tu pensais vraiment que je pouvais dire non? Je n'avais pas le choix Terrence, je n'ai jamais eu le choix. Et maintenant je ne peux plus faire semblant de t'apprécier. Je ne t'aime pas, je ne supporte pas que tu me touche, je ne te supporte pas tout court! 

Il reste figé à me regarder quelques instants. Ça se voit qu'il est en colère  et ce que je lis dans ses yeux ne présage rien de bon.

  • Lui: (très calmement) Je ne t'ai jamais forcé à rien. Si tu ne voulais pas de ce mariage, tu pouvais simplement me le dire.

  • Moi: Mais je n'avais pas le choix Terrence, on m'a forcé! 

Mes larmes veulent couler mais je les ravalent immédiatement. Je vais me coucher dans le lit et je me m'engouffre sous les draps. 

  • Moi: Laisse-moi Terrence, s'il te plaît.

  • Lui: D'accord, comme tu veux. Demain sois prête pour l'aéroport à 6h pile.

  • Moi: Je n'irai pas au Brésil avec toi ! Je ne veux pas aller en lune de miel avec un homme que je n'arrive même pas à sentir.

  • Lui: Pardon? Ce voyage est programmé depuis des mois et juste parce-que madame ne veut pas, on annule?

  • Moi: Tu peux y aller si tu veux, je ne t'en empêche pas. Mais moi, c'est non! Tu peux dire ce que tu veux, je m'en fiche!

  • Lui: Mais Nikita, donnons-nous au moins une chance de…

  • Moi: Une chance de quoi??? Je veux juste que tu sortes d'ici. Laisse moi seule s'il te plaît.

Il a l'air vraiment déçu.

  • Lui: Bonne nuit Madame GARBRO.

Il sort de suite. J'étouffe mes larmes dans mes draps mais je ne compte pas m'excuser pour ce que j'ai dit. Il n'avait qu'à rester loin de moi.

**** Terrence****

Je vais tranquillement me coucher dans la chambre d'amis. Je n'ai pas envie de finir la journée avec des maux de tête inutiles. Je savais que c'était trop beau pour être vrai. Après, dois-je réellement lui en vouloir pour sa réaction ? Sa situation n'est pas facile. J'aurais quand même aimé qu'elle soit franche avec moi pour éviter tout ça, je ne lui en aurais pas voulu. Je me demande bien ce que Le Buffalo a pu dire à sa fille pour la forcer à accepter cette union.

Avec une immense déception, j'appelle mon assistante pour qu'elle annule toutes les réservations que j'avais fais pour notre voyage. J'essaie de dormir mais le sommeil ne vient qu'après 3h du matin. Je me réveille à 6h du matin et après avoir pris une douche, je fais un tour dans la chambre conjugale pour voir notre fâchée de service qui dort encore à poings fermés.

 J'espère qu'avec le temps, son attitude va changer en bien. 

Je m'assied dans un fauteuil en face du lit et je l'observe. Elle a de si beaux traits et la netteté de son teint caramel est juste parfaite. Petit à petit, elle ouvre les yeux. Après un long baillement et un bon étirement, elle m'aperçoit enfin.

  • Elle: Qu'est-ce que tu fais là ? T'es là depuis quand?

  • Moi: Bonjour. Tu as bien dormi?

  • Elle: Qu'est-ce que ça peut bien te faire? 

Mauvais caractère, nous revoilà.

  • Moi: Moi aussi merci. Je te fais monter ton petit déjeuner? Linda notre cuisinière fait les meilleurs p'tits dej' du monde.

  • Elle: Fait comme tu veux.

Elle va dans la douche et en ressort une quinzaine de minutes plus tard. 

  • Elle: Tu es encore là??? 

  • Moi: (soupir) Je voulais t'informer que nous nous rendons à un gala ce soir. Étant donné que Madame a décidé d'annuler notre voyage à la dernière minute, nous irons au gala de bienfaisance  organisé par la fondation de mon ami et frère Amaury GON. Je te prie d'être prête à 17h30 au plus et de mettre le collier que je t'ai offert au Jardin des Merveilles.

  • Elle: Hum, je l'ai vendu, le collier.

Hein??? J'ai bien entendu ce qu'elle a dit? Elle le dit même d'un air arrogant.

  • Moi: Si c'est une blague, elle est de très mauvais goût.

  • Elle: J'ai l'air de blaguer peut-être ? Il n'était pas à mon goût.

Je suis très énervée par ce qu'elle vient de dire mais je suis un homme civilisé. Je vais éviter les disputes inutiles pour le moment.

  • Moi: Tache quand même d'être présentable ce soir s'il te plaît.

Je descend à la cuisine où je demande à Linda de monter le petit déjeuner de Madame et de faire de même à midi pour le déjeuner. Moi je ne mange quasiment rien de la journée, je n'ai pas très faim.

Les heures défilent et 16h30 sonne rapidement. Je me rend dans notre chambre pour me préparer et je constate que Nikita n'a pas quitté son peignoir depuis le matin. Elle veut vraiment me mettre hors de moi mais ça ne marchera pas.

  • Moi: Je peux savoir pourquoi tu n'es pas entrain de t'apprêter?

  • Elle: Je ne t'ai jamais dit que je comptais t'accompagner.

  • Moi: Mais je t'ai informé qu'on sortait ce soir. Je pense que tu m'avais entendu.

  • Elle: Oui mais je n'ai aucune envie d'y aller. Tu ira seul.

Du calme Terry, du calme.

  • Moi: Nikita apprête-toi s'il te plaît. Il est bientôt l'heure.

  • Elle: Je n'ai aucune obligation de le faire.

  • Moi: Oh que si. Tu vas te conduire en épouse modèle et t'habiller pour me suivre immédiatement. 

  • Elle: Et pourquoi ?

  • Moi: Tu seras arrêtée pour vol. Vol de bijou plus précisément.

Elle roule de gros yeux.

  • Moi: Le reçu d'achat de ce collier est avec moi. Comment expliquer que tu as vendu un bien qui ne t'appartient pas ?

  • Elle: Mais… Mais tu me l'a donné!

  • Moi: Tu peux le prouver légalement ? Apprête-toi, on y va dans 45 minutes.

Je m'habille et je descend au salon attendre la belle. 40minutes plus tard, elle descend à son tour, magnifiquement vêtue. Parfois il faut juste savoir parler pour régler les problèmes.

 On prend la route dans le calme. Madame m'ignore royalement durant les 20minutes que dure le trajet. Dès notre arrivée, nous sommes cernés par les journalistes de toute sortes. Le fait que Nikita change l'expression de son visage en quelques secondes et affiche son plus beau sourire à la foule me sidère. J'ai vraiment affaire à une actrice.

La salle est remplie de personnalités mondaines, d'hommes politiques de tout bords et autres celebrités. On s'installe à la table qui nous a été réservée exclusivement. Mon ami Amaury vient nous saluer. 

  • Lui: Merci beaucoup d'être venu bro. Ça m'a vraiment surpris que vous ayez décidé d'être là au dernier moment. Il y a eu un problème pour votre voyage?

  • Moi: Mais non, juste un petit contretemps de rien du tout. N'est-ce pas mon coeur?

  • Nikita: Euh…  oui bien sûr mon chéri. Rien de grave en tout cas.

Il ne me crois pas bien sûr mais il a la décence de ne pas insister et prend congé de nous. La soirée suit son cours et j'espère qu'elle se terminera bien.

******Nikita******

Qu'est-ce qu'il m'énerve! Je n'ai qu'une envie: dégager d'ici. Toutes ces personnes riches et célebres autour de moi, des hypocrites égoïstes imbues de leur personne me donnent la nausée. Et surtout mon "mari". Celui-là hein, il me sort par les yeux. Il fait le beau, il sourit, il adore se faire saluer exactement comme mon père. Je ne le supporte plus. 

Je fais un tour au toilettes pour respirer un peu. Je me regarde dans la glace et je me trouve tellement pitoyable: promise à une carrière médicale grandiose, je finis simple épouse prisonnière et malheureuse. Je me repoudre le nez et je me dirige vers la salle. Dans le couloir, je manque de trébucher sur le pied de quelqu'un mais celui-ci me rattrape.

  • Moi: Vous pourriez quand même faire attention quand… Quoi? Toi ici?

  • Lui: Nikita? Ça alors!

  • Moi: Brad!

Il ne manquait plus que ça ! Si je m'attendais à le voir celui-là. Je me détache aussitôt de lui.

  • Moi: Qu'est-ce que tu fais là ???

  • Lui: J'ai été également invité. Peut-être que je ne suis pas assez important pour être ici à tes yeux.

  • Moi: Non, c'est pas ça que je voulais dire, juste… Et puis laisse tomber, laisse-moi passer.

  • Lui: Tu es pressée d'aller le rejoindre on dirait. T'es finalement tombée amoureuse?

  • Moi: Bradley KAMDJI laisse moi passer!

  • Lui: T'as-t'il dit que tu es vraiment sublime ce soir? 

  • Moi: Mais tu vas dégager oui?

Il s'approche de moi et moi je recule et me retrouve contre le mur. Il me presse contre lui, m'empêchant de m'échapper.

  • Moi: Mais qu'est-ce que tu fous? Dégage tout de suite.

  • Lui: Malgré toute la fierté que j'ai, je n'arrive pas à me détacher de toi. Dieu lui-même sait que j'ai essayé. Je pensais avoir réussi jusqu'à ce que je te vois entrer dans cette salle ce soir, encore plus belle et que je me rende compte que mes sentiments et mon désir n'ont pas taris.  Il a m'a suffit de te voir ce soir pour que le parfum de ton corps me revienne en mémoire. L'éclat de ton sourire, ta douceur…

  • Moi: Ouais c'est ça ! Tu n'es qu'un gamin, tu ne sais pas ce que tu veux!

  • Lui: Oh que si, je sais…

Il capture mes lèvres en une fraction de seconde. Au début je me débat vigoureusement mais petit à petit je me laisse submerger par la douceur de ses lèvres. Ça me rappelle tellement de bons souvenirs, nos moments d'intimité et… Oh non, je perd complètement la tête.

  • Moi: (le repoussant) Tu es fou??? Tu oublies que je suis mariée?? En plus on est dans un couloir publique, on aurait pu nous surprendre!

  • Lui: Mais tu ne l'aimes pas. C'est moi que tu aimes.

  • Moi: N'importe quoi. Tu es mort et enterré depuis longtemps pour moi. Tout ce que je ressens quand je te vois, c'est un immense dégoût !

  • Lui: Ah bon, tu es sûre ? Laisse moi te prouver le contraire.

Il m'embrasse à nouveau. J'ai beau vouloir le repousser de toute mon âme, mon corps ne veut pas suivre. Je m'abandonne à lui comme une adolescente. Nos langues se mêlent et s'entremêlent à l'infini. Ses lèvres quittent les miennes et descendent vers mon cou qu'il embrasse tendrement. Je suis envahie par des sensations que je n'avais plus ressenti depuis longtemps. 

Tout à coup, il s'interrompt.

  • Lui: Ça t'a manqué n'est-ce pas ?

  • Moi: (frustrée) Pourquoi tu t'es arrêté???

  • Lui: Mais on est dans un couloir publique n'est-ce pas? Et de plus, je pensais que je te dégoûtais.

Je me sens honteuse d'un coup. Je me déteste pour ce que j'ai ressenti mais je ne peux pas m'empêcher de le désirer. Il a peut-être raison en fin de compte… 

  • Lui:  T'inquiète pas, tu n'as pas besoin de le dire. Toi et moi ça ne peut pas s'arrêter comme ça.

  • Moi: Tu y as déjà mis fin depuis longtemps Brad. Il n'y a et il n'y aura plus jamais rien entre nous.

  • Lui: Laisse moi une chance de me faire pardonner s'il te plaît. J'ai été vraiment lâche de te quitter comme ça, je le sais. Mais c'était compliqué pour moi… Et si on se voyait demain pour en parler? Chez moi, à 17h environ. Je te ferai un poulet braisé digne du nom. 

  • Moi: Je ne sais pas. Je n'en ai pas vraiment envie.

Il me supplie d'accepter et je finis par lui dire que je vais y réfléchir. Je le laisse et je retourne dans la salle. Dois-je vraiment y aller? Est-ce que c'est correct? Après tout, on va seulement discuter. Mais est-ce que Terrence me laisserais sortir comme ça ? J'y réfléchirai plus tard.

Je retourne m'asseoir près de Monsieur mon mari.

  • Terrence: Tu y as mis du temps. Il y a eu un problème c'est ça ?

  • Moi: C'est interdit de prendre son temps? Je suis là non?

Il m'énerve tellement. Vivement qu'on rentre parce-que je m'ennuie vraiment.

***** Imani Lovely EBAHO, 18ans *****

Je déteste ma vie. 

Je déteste ma famille.

Je me demande ce que j'ai bien pu faire au bon Dieu pour qu'il me mette avec des gens comme ça. Depuis mon enfance, j'ai senti une différence dans la manière dont les parents traitaient Niki et moi. C'est évident depuis toujours qu'ils la préfèrent à moi. Et pire, physiquement je ne ressemble à aucun d'entre eux. Je suis noire de peau alors que Nikita et maman sont brunes et le noir de la peau de papa n'est pas aussi sombre que le mien.

Je me demande parfois si je descend vraiment de ces deux là.

Depuis que Nikita s'est mariée au Gouverneur, c'est encore pire. Ils ne font que chanter son prénom dans la maison comme un cantique. Jamais ils n'ont été aussi joyeux pour moi. Ça me rend tellement triste. Pourtant je suis belle, intelligente, éveillée, bien plus que ma grande soeur.

La vie est vraiment contre moi. 

Alors que tout le monde est joyeux ce dimanche soir, moi je suis enfermée dans ma chambre à écouter des chansons tristes.  C'est là où je suis restée toute la journée parceque je n'ai envie de voir personne. Tout à coup, quelqu'un vient toquer à ma porte. 

  • Toc toc, je peux entrer?

C'est la voix de maman.

  • Moi: Maman je t'ai dit que je ne voulais voir personne aujourd'hui!

  • Elle: Moi je veux te voir quand même !

Elle pousse la porte et entre.

  • Moi: Maman!!!

  • Elle: Tu es restée dedans toute la journée Imani. Tu trouves ça normal? Tu crois qu'on est chez les blancs ici ?

  • Moi: C'est un péché de vouloir rester seule??? Laisse moi tranquille non.

  • Elle: Tu vas descendre immédiatement pour manger quelque chose. Je suis sûre que tu n'as rien mangé aujourd'hui.

  • Moi: Tu es visionnaire maintenant ? Je n'ai pas envie.

Je remet mes écouteurs et je monte bien le volume dans mes oreilles. Maman s'énerve et vient les arracher pour les jeter par terre.

  • Moi: Mais maman! Ça m'a coûté 5000 balles!

  • Elle: Que nous t'avons donné! Sois respectueuse quand on te parle dis donc! Rejoins nous en bas immédiatement. D'ailleurs, il y a ta soeur et son mari qui passe à la télé. Ils participent à un grand gala de bienfaisance annuel.

  • Moi: Et alors? Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse? Maman je ne veux pas manger, ne me fatigue pas.

  • Elle: Ah bon??? D'accord. Ton père voulait même te voir depuis ce matin pour te parler. Il doit être dans son bureau. Descends maintenant si tu veux pas des problèmes après, tu le connais bien.

Est-ce que j'ai même le choix? Il risque de me priver d'argent de poche sinon. Je m'y rend le ventre noué en me demandant ce qu'il va me dire cette fois. 

  • Toc toc toc… C'est Imani.

  • Ah. Entre.

Je pousse la porte. Il est assis derrière, l'air grave. Sur son bureau il y a pleins de papiers sur lesquels je reconnais aisément le logo de mon école. Il a reçu mon bulletin scolaire, génial.

  • Moi: Tu voulais me voir non? Je suis là.

  • Lui: (les mains croisées sous le menton) Imani Lovely EBAHO. 

  • Moi: Quoi?

  • Lui: Qu'est-ce que je vais faire de toi? Tu me fatigue. J'essaie de réfléchir aux voies et moyens que je dois prendre pour essayer de changer la donne mais ta tête dure là ne veut pas changer. Comment expliquer tes 8 de moyenne au premier et deuxième trimestres alors que tu as déjà échoué une fois au BAC? 

  • Moi: Pfff…

  • Lui: J'attends une réponse jeune fille!

  • Moi: Tu veux que je dise quoi? Voilà ça, tu as vu non?

  • Lui: Ah bon??? Tu ne peux pas prendre exemple sur ta soeur? Elle n'a jamais échoué de la sorte et a toujours fait notre fierté. Mais toi… 

  • Moi: (le coupant) Et c'est reparti! Ta soeur par ci, ta soeur par là! Arrêtez de me fatiguer avec ça. Je ne m'appelle pas Nikita à ce que je sache. Si elle a fait votre fierté ou quoi, où est mon problème ? Que vous la préfériez à moi, ok mais je ne vous permet pas de me comparer à elle. Si vous ne vouliez pas de moi, fallait m'avorter ou me laisser à l'orphelinat !

Il me regarde longuement et sourit légèrement.

  • Lui:  Ah, Mademoiselle Imani. On dirait que tu oublies parfois qui est ton père. Puisque j'ai tout essayé en vain, je vais utiliser la manière forte: si tu n'obtiens pas ton baccalauréat cette année avec mention, je dis bien avec mention, tu vas quitter cette maison.

  • Moi: Pardon???

  • Lui: Tu m'as bien entendu! Je vais te mettre dehors! Là bas au moins tu trouveras la liberté que tu recherches tant. Malpolie!

  • Moi: Dis plutôt que tu cherchais un prétexte pour te débarrasser de moi, le mouton noir de la famille. Mais ne t'inquiète pas, je vais quitter cette maison avant que tu n'ais le plaisir de le faire!

  • Lui: Imani!!!

Je sors du bureau et je monte dans ma chambre. Les larmes dévalent mes joues par cascades. Il ne cherche même pas pourquoi mes résultats sont ainsi mais se contente de me juger. L'école me fatigue! S'ils n'ont pas compris ça, tant pis pour eux. Il n'a qu'à faire ce qu'il veut! C'est la maison de quoi même ? Je vais m'en aller d'ici dès la semaine prochaine. Il faut juste que je trouve juste un bon endroit où rester et ce n'est pas ça qui manque.

Je compose le numéro de Édouard, l'un de mes gars sûrs du quartier.

  • Moi: Allô? Oui Edou ça va ?... Moi aussi ça va, j'ai un service à te demander… J'ai eu un petit problème à la maison, je voudrais te demander si tu pouvais m'héberger quelques temps… Non rien de louche t'inquiète, je t'expliquerai… non tu n'auras pas de problème avec Evariste… OK merci mon chou. Demain alors.

Et le tour est joué. Demain je quitte cette ambiance de merde et cette famille pourrie pour aller vivre chez Édouard. Une nouvelle vie s'ouvre à moi enfin. Vive la liberté!

***** Terrence*****

Nous sommes de retour à la maison. Après une bonne douche, j'ai décidé de me coucher dans la chambre conjugale puisqu'elle est aussi la mienne après tout. Nikita s'est allongée à côté de moi et ne m'a même pas calculé. De toute façon je ne m'attend pas à mieux venant d'elle. Au bout d'un moment de silence, elle se retourne vers moi.

  • Elle: Terrence, demain soir je dois sortir.

  • Moi: OK… Pour aller où ?

  • Elle: Voir une amie. Elle ne se sent pas bien.

  • Moi: Une amie? Je pensais que tu n'avais pas vraiment d'amies ici et que tu n'aimais pas rendre visite aux gens.

  • Elle: Mais maintenant tu sais que j'en ai une. Donc je t'informe.

J'ai le pressentiment qu'elle ment. Où la dame veut-elle bien aller?

  • Moi: OK, un garde du corps te suivra alors.

  • Elle: Pardon? Je ne suis pas d'accord, je n'ai pas envie de me coltiner un de tes gorilles.

  • Moi: Ce sera ça ou tu restes sagement à la maison!

  • Elle: Attend, je n'étais pas entrain de te demander une permission.

  • Moi: Et moi je ne demandais pas ton avis! Le garde Lorenzo t'accompagnera demain pour aller voir ton «amie». Sur ce, passe une excellente nuit.

Elle se retourne et se met à bouder comme une gamine. Moi je me couche et j'éteins les lumières. Je n'ai pas que ça à faire.

La Femme du Gouverne...