3 PARTIE. Fin

Write by Chroniques Femmes Fatales

Ils ne firent que l’amour durant plusieurs jours, Paul trouvait la moindre excuse pour ne pas voir Solange, et passer moins de temps avec elle. Elle avait beau se plaindre, il trouvait des excuses à tout bout de champs, pire, il repoussait la date de la rencontre avec la famille de celle-ci. Elle avait beau se plaindre auprès d’Yvette, celle-ci lui disait de ne pas s’en faire, après tout, n’avaient-ils pas attendu tant d’années pour qu’il revienne? Qu’est-ce qu’un peu de temps de plus pouvait changer s’il était déjà là?

- Tu n’as pas une amie pour mon collègue ? demanda un jour Paul, après avoir fait l’amour à Yvette. Il se sent très seul ici au pays.

Celle-ci se tourna vers lui et lui jeta un regard langoureux, la sueur perlait sur son corps et à son air, il voyait bien qu’elle voulait encore qu’il la prenne dans tous les sens dans cet appartement meublé qu’il avait fini par louer, pour se retrouver seul avec son insatiable amante.

- Si, j’ai une amie qui fera son bonheur, répondit Yvette en passant une main sous le drap pour attraper le sexe de Paul et de le branler pour un nouveau round sexuel.  Elle s’appelle Anna, et elle est super jolie. Si tu veux je l’appelle dès ce soir, mais je te préviens, cela va vous coûter plus cher, et si tu veux un plan à quatre, cela peut aussi se faire mon petit lapin…

Paul ferma les yeux sous la caresse experte de son amie. Bon sang! Elle savait toucher là où il faut pour avoir l’effet désiré, il bandait à présent comme un âne et n’avait qu’une hâte, la prendre dans tous les sens.

- Très bien. Organise une sortie pour quatre, Solange ne sera pas avec nous, elle doit voir ses parents cette semaine pour je ne sais quel réunion.

Yvette piaffa d’impatience, et lâcha le membre raide de son amant.

- Je commence à n’avoir assez de celle-là! je fais tout le boulot pour te satisfaire et c’est elle que tu veux toujour épouser!  Tu dois mettre un terme à cette histoire, j’en peux plus d’attendre. Si tu veux vraiment l’épouser dis-le-moi, et je m’en irai, Paul.

    Elle faisait à présent des va et vient dans la chambre, ses seins poitaient sous la lumière et ses fesses balançaient de gauche à droite sous l’effet de ses pas en colère, ce qui excitait encore plus Paul. Ce corps charnu le rendait fou, il pouvait passer des heures à la couillonner dans chaque coin à sa portée qu’il en voulait toujours plus. Elle semblait avoir un feu en elle qui le consumait en lui donnant encore et encore envie de la prendre.

Cherchant des mots pour l'apaiser et la ramener dans son lit, il tenta bien que mal de la calmer.

- J’apprécie Solange, mais je me rends compte que ce n’est pas celle que je veux. Elle est trop fade, sage à mon goût, elle n’est pas comme toi ma belle.  J’ai besoin d’une femme comme toi, qui sait ce qu’elle veut, et peut l’obtenir, qui sait me faire vibrer et m’emporter jusqu’au ciel. Je te jure que si tu reviens du lit, dès ce soir je mets un terme à cette relation. Et ma famille la trouve trop simple pour moi.

En quittant l’appartement après avoir refait l’amour avec Paul, Yvette se rendit directement chez Anna, elle venait de joindre cette dernière par téléphone, et ce coup de fil l’avait mise en rogne.

- Qu’est-ce que tu me répétais au téléphone tout à l’heure ? hurla-t-elle à son amie à peine entrée chez celle-ci.

Anna était une jeune mulâtre d’une beauté à couper le souffle. Ses lèvres charnues, sa poitrine pleine, ses formes généreuses, et ses yeux gris héritage de son sang polonais, lui donnaient un charme incroyable, mais pourtant, conclut Yvette en regardant le décor dans lequel vivait son amie, elle ne savait pas profiter de cela. de plus, elle n’était pas une lanterne, il suffisait d’avoir une discussion de plus de cinq minutes avec elle pour comprendre à quel point il lui suffisait d’ouvrir la bouche pour que tout ce charme commence à s’évaporer.

- Je suis enceinte Yvette. Je te l’ai pourtant répété plus d’une dizaine de fois. J’ai un retard de trois mois.

Yvette prit place sur le lit de son amie. Sa chambre universitaire était modeste, elle se demanda ce que son amie faisait avec tout l’argent que ses multiples conjoints lui donnaient. Cela partait dans les habits, et chaussures, et que faisait-elle du reste?  

- Anne, pourquoi tu me fais cela, surtout maintenant ? J’ai promis à Paul que son ami aura une fille, et maintenant, je suis obligée de chercher une autre, mais je n’ai personne en tête! Sérieux pourquoi Anne ?

- Je te jure, je ne savais pas avant ce matin. J’ai fait le test, le voici sur le chevet.

Yvette jeta un regard de dédain à l’objet de mauvaise augure, puis essaya de rester positive malgré les deux barres rouges affichées dessus.

- Tu sais, ces machins ne sont pas si fiables. Parfois, ils font des erreurs.

- Yvette, j’ai uriné sur des tests plus d’une dizaine de fois. Alors pour être sûre, je le suis.

- Qu’est-ce que je vais donc faire ? J’ai promis que tu seras avec moi. Et tu me laisses tomber. Tu n’es pas gentille! Je te signale qu’il y a de l’argent en jeu, merde! Beaucoup d’argent!

- C’est le « mbenguiste » dont tu me parlais ?

- Oui, qui d’autre veux-tu?  Et son ami me fait confiance pour lui trouver une fille. Tu te rends compte qu’ils sont prêts à mettre le prix? Surtout quand celui-là te verra. C’est notre chance, elle ne se présentera pas deux fois.

Les yeux de la future maman brillaient à présent de convoitise.

- C’est tout de même vrai je dois avouer, murmura celle-ci.

Elle semblait réfléchir à présent.

- Qui est le père ? demanda Yvette.

- Mon petit ami actuel, mais rassure-toi,  je ne le lui ai pas encore dit.

- Et qu’est-ce que ce fameux petit ami fait dans la vie?

Anne baissa les yeux toute honteuse, puis murmura dans sa gorge:

-  Il est chauffeur de taxi…

Yvette pâlit, puis éclata d’un rire sec, à gorge déployé, sous le regard impuissant de son amie. quand elle se calma, elle regard celle-ci d’un air méprisant.

- Ne me fais pas rire Anne ! Tu hésites entre un chauffeur de taxi et un médecin américain ? Je ne sais même pas pourquoi j’ai pensé à toi.  En fait je croyais que tu étais ambitieuse, que tu en avais marre d’être pauvre, mais je me rends compte que tu es vraiment limitée, pire, irréfléchie! Tu es sérieuse là? c’est dans ce taudis que tu veux finir? je te parle d’un médecin qui vient des Etats-Unis et qui veut passer du temps avec toi, toi tu me parles d’un chauffeur de taxi? Tu sais quoi ? Oublies ma proposition, je vais chercher une autre fille.  N’importe qui fera l’affaire qu’une gourde comme toi qui ne sait pas prendre des précautions! Les préservatifs ou la pilule c’est pour des chiennes? Pathétique!

Yvette se leva, sûre que sa tactique faisait de l’effet de ses mots, elle pouvait lire l’incertitude qui habitait en son amie.

- Attends, ne pars pas, fit Anna d’une voix larmoyante. Ne te fâche pas ainsi s’il te plaît…  Tu as dit que la soirée c’était pour quand ?

- Samedi soir.

- Très bien, nous sommes mercredi, d’ici trois jours, j’aurai déjà réglé le « problème », ainsi, je ne perdrais rien. S’il te plaît ne sois pas en colère…

- Tu es sûre de toi ? Trois mois, ce n’est rien, c’est un fœtus quand même…

- Ne t’en fais pas, je connais une sage femme qui s’occupe de “ça”. Elle fait du très bon boulot, je serai sur pied.

- Très bien, j’irai avec toi, c’est moi qui vais payer la séance, c’est mon cadeau pour ta bonne volonté? et si tu veux trop un enfant, tu peux le piéger avant son départ pour qu’il te fasse un enfant et comme cela tu recevras de l’argent chaque fin du mois.

Le sourire d’Anne s’élargit encore plus à ces mots de son amie. Et quand elle sortit de sa chambre, elle avait en tête tous les virements bancaires qui allaient changer sa vie.

Pourtant, tout bascula très vite chez la chirurgienne du quartier. Yvette reçut le coup de fil d’une Solange toute en larmes et en colère, elle sortit et laissa Anne les jambes en l’air, tandis que la chirurgienne était occupée à évacuer le “problème” entre ses cuisses, à l’aide de outils que même la stérilisation n’arrivait plus à redonner de l’éclat.

- C’était mon joker Yvette, et tu me l’as volé.  Comment as-tu pu me faire cela ? Je n’arrivais pas à y croire, quand j’ai vu tes photos dans son téléphone, toute nue. Mon Paul…Que dire de vos messages ? Tous ces mots pervers que vous échangez par messages, c’est à vomir. Tu n’es qu’une pute, une prostituée. Maintenant, il dit qu’il annule nos fiançailles, que je ne suis pas la femme de sa vie. Il ne veut plus de moi à cause de toi. Tu as tout gâché, tu es un monstre sans cœur. Mais seul Dieu te punira pour tout le mal que tu fais autour de toi…

Yvette dut raccrocher, tellement elle sentait l’approche des larmes,  les mots de Solange lui faisaient de la peine plus qu’elle ne le croyait, elle sentait poindre des remords qu’elle étouffa de toutes ses forces. Elle ne tarda pas à rejoindre Anne qui hurlait entre les mains de cette femme qui ressemblait plus à une sorcière qu’à une sage femme.

. La plaie était ouverte, il n’y avait plus de place pour revenir en arrière.

Quand Anne et elle quittèrent l’étrange femme qui demanda  à Yvette une forte somme d’argent car l’opération était risquée vu l’état avancé de la grosses, elle dut raccompagner Anne qui n’allait pas bien du tout. Elle était toute pâle, et surtout l’avortement ne s’était pas bien passé. Le fœtus n’était pas tout sorti, une parti de lui était encore dans l’utérus de son amie. La sage femme leur avait demandé d’attendre l’expulser dans les WC. C’est ce qu’elles faisaient dans la salle de bain, depuis une vingtaines de minutes qu’elles étaient rentrées. Elles croyaient que tout allait bien jusqu'à ce qu’Anne s’écroule sur le carrelage de la douche, morte…

Yvette se versa une fois de plus de l’eau sur le visage. Surtout ne pas paniquer, se dit-elle en essayant de retrouver son sang froid. Anne était morte, mais elle pouvait encore sauver sa peau et surtout vite faire pour s’éloigner de ses lieux de cette ville!

Elle  sortit de la douche, en faisant attention de ne pas toucher le corps de son amie, puis, prit son sac posé sur le lit, et après s’être assurée que personne ne la voyait, elle sortit de la chambre en courant, pour rejoindre Paul.

Tout se passait bien les jours qui suivirent. Ils voyagèrent dans la ville balnéaire où ils passèrent encore plus de bon moment, Yvette se donna à fond dans le sexe, dans l’alcool et la drogue que Paul avait ramené, tout cela pour oublier. Tellement subjugué par sa nouvelle conquête, paul décida de la ramener aux Etats-Unis, il avait encore besoin de la savourer, mais son séjour tirait à la fin.  Quelques jours plus tard, les papiers du voyage étaient presque prêts, Paul avait fait de son mieux, usant de son argent et elle de ses charmes pour faire avancer tout cela et partir le plus vite possible.

Un soir, la veille de leur voyage, des coups furent frappés sur la porte de leur appartement. Yvette alla ouvrir, croyant que c’était sa commande de nourriture, quelle surprise quand elle trouva Solange, et à ses côtés trois policiers.

- Mademoiselle Bella  Yvette ? demanda l’un d’eux.

- Oui c’est moi, que puis-je pour vous ? fit-elle d’une voix qu’elle voulait calme.

- Nous vous arrêtons pour participation à la mort de mademoiselle Evina Anne. Des témoins vous ont identifié, et nous avons retrouvé la sage femme qui dit avoir reçu l’argent de vos mains pour pratiquer cet avortement!. Alors vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous, nous espérons que vous avez un avocat sinon, il vous sera commis d’office.

Solange la regarda, l’air triomphant.

- Tu croyais vraiment que tout était joué d’avance? Tu n’as rien compris, si tu es une garce, le karma est la reine des connasses! Tu as poussé ta cupidité, jusqu'à tuer une de nos camarades. Tu ne feras plus jamais de mal à quiconque. Tu as joué une mauvaise carte, et tu as perdu. Profite bien de ton séjour en prison.

Quand Paul sortit de sa chambre et qu’il fit la scène, son regard passa de Solange à Yvette, cette dernière comprit qu’elle avait tout perdu.  Solange tourna les talons, à la suite des policiers et de son ancienne amie devenue ennemie.



MA MEILLEURE ENNEMIE...