PARTIE 2

Write by Chroniques Femmes Fatales

- Tu ne devrais pas te réjouir ainsi. Cela fait dix ans et  il peut tout arriver avec le temps.

- Je sais que c’est risqué, mais Paul et moi étions inséparables étant tous petits. Je vais t’avouer une chose, tu sais à quel point ma famille est pauvre. Paul est mon ticket gagnant pour nous sortir de là. Je mise tout sur lui, pour mon avenir.  On sera casées toutes les deux.

L’étreinte qui avait suivi, n’avait fait qu'accroître le malaise d’Yvette.

- Certes, mais avoue que tu es plus chanceuse que moi. Paul t’offrira une vie agréable, alors qu’Alain est juste bon à rien.

- Alain t’aime plus que tout au monde, si Paul va m’aimer autant qu’il t’aime ou alors juste la moitié, je crois que je serai la plus heureuse au monde. Juste pour toi, il est entré dans l’armée, il est en ce moment au Nord du pays où sévit la guerre. Il t’aime Yvette, ne l’oubli jamais.

Trois mois plus tard pourtant, Alain se faisait amputer la jambe  gauche, juste après avoir été victime d’une bombe de l’ennemie. Il fut transféré à l’hôpital militaire de Yaoundé. En allant lui rendre visite, Yvette vit son état, et préféra mettre un terme à leur relation.

- Yvette…

- Je ne sortirai jamais avec un amputé et tu le sais Alain. Désolée mais c’est fini.

- Mais c’était pour toi tout ceci…

- Arrête de répéter cela, je ne t’ai jamais demandé d’entrer à l’armée, c’était ton propre choix, et assume-le, que de me rejeter la faute. Ta vie est fichue, tu es devenu un handicapé, un incapable, tu n’as plus de travail, et bientôt ton père sera à la retraite. Qu’est-ce que je vais faire avec un homme comme toi ? Rien. Restons-en là. Ne me cherche pas en sortant de l’hôpital, sinon je t’assure que tu perdras l’usage de l’autre jambe Alain.

Yvette ne dit rien à Solange sur sa séparation avec Alain. Elle savait que celle-ci appréciait énormément Alain, et allait prendre sa défense. De plus, Paul venait d’arriver et elle était aux anges.

- Si tu n’étais pas avec Alain, je t’aurais présenté à l’ami de Paul. Il est aussi médecin, et américain, lui dit son amie un jour qu’elles étaient en plein shopping.   

- Ce n’est pas parce qu’Alain est à l’hôpital que je ne vais pas m’amuser tout de même.

- Très bien, on fera une sortie tous les quatre, et après, je vais aller faire un tour à l’hôpital, présenter Paul à Alain.

- Tu es trop gentille avec lui, j’ai toujours été jalouse de cette amitié qui vous lie. On dirait qu’il est presque amoureux de toi.

- Ne raconte pas de bêtise, tu es ma meilleure amie, et Alain t’aime plus que tout. Rien que pour cela, il mérite mon amitié.

- De toutes les façons, cela ne me regarde plus, vous faites ce que vous voulez.

- Que veux-tu dire ?

- Rien… Cette discussion commence à m’ennuyer, parle-moi d’autre chose, de Paul par exemple, qu’est-ce qu’il t’a ramené?

  Au fur et à mesure que son amie lui parlait de tous les cadeaux que son fiancé lui avait ramené, sa jalousie grandissait au fur et à mesure. C’était pire que cela, elle savait que c’était celui qu’il lui fallait. Et pour l’avoir, il fallait être patiente et serrer le coeur de voir cette idiote de Solange le rejoindre à son hôtel pour passer la soirée avec lui.

Ils devaient se voir le lendemain de toute façon pour dîner ensemble, et là elle pouvait commencer son projet.

   Le lendemain, quand elle vit Paul Yvette sut qu’elle avait bien fait de mettre un terme à sa relation avec Alain. Cet homme respirait l’aisance. Solange ne méritait pas autant de chance. Bien évidemment, il savait qu’elle était l’amie de sa fiancée, pourtant, ils firent comme si c’était la toute première fois d’être en contact. Le même soir, quand Paul prétexta un mal de tête en disant à Solange qu’il était trop fatigué pour passer la soirée avec lui, Yvette le retrouva dans sa chambre, et ils firent l’amour toute la nuit. De toutes façons, pensa celle-ci pour chasser sa culpabilité, Solange était trop pudique pour se donner à Paul, elle attendait les fiançailles, alors que celui-ci avait besoin de sexe, une partie de jambes en l’air sauvage que seule Yvette savait le faire.


MA MEILLEURE ENNEMIE...