3 - Une rencontre inespérée

Write by Owali

***Inconnue***

Bip Bip Bip Bip

- Rrrhhhaa pourquoi c'est toujours quand les rêves sont les plus intéressants qu'il faut que des éléments perturbateurs interviennent! 

La tête sous l'oreiller, pour empêcher les premiers rayons du soleil de me réveiller définitivement, je tâtonnai sur ma table de chevet pour mettre la main sur ce foutu réveil mais n'y parvint pas. 

Ah mais oui! Suis-je bête! Je l'ai posé à l'autre bout de ma chambre pour être sûr de me lever, car aujourd'hui c'est un jour très important, en aucun cas je ne dois être en retard!

Mes idées remises en ordre, je me levai d'un pas décidé, arrêtai le réveil et me dirigeai vers la salle de bain.

"Tu es la meilleure! Tu vas tout déchirer! Ils n'auront pas d'autres choix que de choisir ton projet et pas un autre! Tu es la meilleure..." . Je me répétais ces phrases encore et encore tout au long de ma préparation. Après avoir enfilé mes escarpins blade de Casadei et passé un dernier coup de rouleau à poussière sur ma veste Hugo et ma combinaison décoltée Michael Kors, j'étais fin prête à partir. Je pris mon sac, mes planches, refermai la porte de mon studio et dévalai les escaliers des six étages que comptait mon immeuble.J'habitais dans un de ses appartements sous les combles, comme on en trouve beaucoup dans les anciennes battisses haussmannienne parisienne. 

Je regagnai la bouche de mon métro tranquillement. Ca faisait drôle de prendre le métro si tôt. Enfin "tôt", façon de parler. D'habitude je sortais de chez moi en catastrophe à force d'avoir repousser mille fois mon réveil. Résultat c'était toujours au pas de course que je rattrapais ma rame de 8h16. Mais aujourd'hui, je m'étais levée tôt, j'avais pris mon temps pour me préparer soigneusement. De fait quand j'arrivai sur le quai, j'avais l'impression qu'il est super tôt, alors qu'il était 8h16...

Le métro ouvrit ses porte. Les quelques places assises qu'il y avait furent vite occupées par des individus ayant oubliés les règles élémentaires de politesse en bousculant tous sur leur passage. Préoccupée par mon objectif du jour, je n'avais pas à coeur d'echanger quelques noms d'oiseaux avec eux. Il me fallait mettre toute mon energie pour remporter ce contrat de cinq cent mille euros qui assurerait mon intégration dans l'un des plus prestigieux cabinets d'architecture de la ville.

Ah tout hasard, je balayai du regard la rame dans l'espoir d'y croiser l'homme de ma vie, sait-on jamais. Mais rien ne trouvait grâce à mes yeux, il n'y a rien de bon. De toute façon à cette heure il n'y avait que des habitués. Des têtes familières de travailleurs ou étudiant. Déçue, je sortis les écouteurs de mon sac, et lançai ma musique en commençant à esquisser des petits pas de danse. Il me fallait au moins ça pour ne pas sombrer dans la morosité et la tristesse des parisiens.

Arrivée à ma station, je cru entendre un « Bonne chance » dans le silence qu'il y avait entre deux chansons. Mais les portes du métro se refermant, je n'eus pas le temps de voir si la personne s'adressait à moi.

Bizarre. Bon allez ! Il faut que je me presse d'aller ouvrir les portes de mon avenir.

"Tu es la meilleure! Tu vas tout déchirer! ..."

***Prince***

Elle était la devant moi alors que je n'espérais plus jamais la revoir et tout ça à cause de ma stupide timidité.

Elle a été mon fantasme pendant de long mois. Tous les matins, elle montait dans ma rame de métro à la station Gaité et descendait à Champs Elysée Clemenceau. Elle avait la manie d'arriver au moment où les portes se refermaient. Je me souviens d'ailleurs avoir empêché leur fermeture quelques fois pour qu'elle ne rate pas son métro. Je pouvais alors aisément en profiter pour laisser son doux parfum m'enivrer pendant les six stations qui nous séparait du moment où nous devrions nous quitter.

Elle regardait aussi souvent les personnes qu'il avait dans la rame, après une mou de mépris, elle sortait ses écouteurs et se mettait à bouger au rythme de sa musique.Les fois où j'étais près d'elle j'avais pu remarquer qu'elle avait un gout assez prononcé pour la musique latine. Portant souvent de grandes pochettes, j'avais conclu qu'elle exerçait un métier artistique, peut être peindre.

Voila ce que j'avais pu analyser pendant les quatre mois où j'avais pu la voir. La toute dernière fois que je l'avais vu, je me souviens encore de sa beauté à en couper le souffle. Ce jour la, je m'étais décidé à lui adresser la parole. Mais ayant sentis qu'elle n'aurait pas été attentive car visible stressée, je m'étais contenté de lui lancer un « Bonne chance » sans être sur qu'elle m'entende, car elle avait ses écouteurs.

Mais ce soir, elle est là devant moi et elle ne m'échappera plus. Je remis un billet au serveur pour payer sa boisson, j'avalai une gorgé de mon verre pour me donner du courage puis changeai de tabouret pour me rapprocher d'elle. Il ne fallait pas que je lui fasse peur ou que je passe pour le lourdaud de service. Il fallait que je la joue finement si j'espérais ressortir d'ici avec au moins son numéro.

Le serveur venait de lui tendre son coktail en me pointant du doigt certainement pour lui annoncer que sa note avait déjà été réglée. Elle m'adressa un regard :

- Merci, mais ce n'était pas nécessaire, me répondit-elle en souriant.

- Oh ! Et bien dans ce cas remboursez-moi.

Elle sursauta de surprise face à ma réplique inattendue.

- Pa...pardon ? !?

- Ah ah ah ! Détendez-vous c'était une plaisanterie.

- Eh bien ! Je suis tombée sur un clown ce soir, ironisa -t-elle. Le ton qu'elle adopta ne présageait rien de bon pour la suite des événements.

Je devais me rattraper. Elle avait coupé le contact visuel et se focalisait désormais sur son verre.

- N'allez pas croire que je vous sors une technique de drague, mais j'ai l'impression de vous avoir déjà vu quelque part.

- Mouai c'est possible, Paris est une grande ville mais si petite à la fois, répond t-elle avec désinvolture.
Elle leva ses yeux vers moi à nouveau et me dévisagea avant de poursuivre:

- Je ne vous ai jamais vu, ou du moins vous ne m'avez pas marquez si tel a été le cas.

Aïe ! C'est moi qu'elle dit ne pas reconnaître ?!? Moi Prince ?

- Je m'appelle Prince ! Fis-je en lui tendant ma main. Ravi de faire votre connaissance.

Elle me détailla du regard pendant un moment tellement long que je commençais à ressentir des crampes à la main avant qu'elle ne daigne répondre à ma salutation.

- Marie-Claire. Marmonna t-elle dans la plus grande indifférence.

Elle a dit quoi ? Marie...le sort s'acharne sur moi au quoi ?

Je chassais vite cette pensé de ma tête, il fallait que j'aille de l'avant.

- Ravi de faire votre connaissance. Fis-je en retenant sa main

- Hum. Dites, vous comptez garder ma main encore longtemps comme ça, fit-elle avec une pointe d'agacement en essayant de la retirer.

- Oh ! Si ca ne tenais qu'à moi je la garderai toute ma vie.

HEIN ?!? Qu'est-ce qui viens de sortir de ma bouche la ?

- Okay ! Bon aller maintenant ça suffit, lâchez moi !

Je la lâchai et ce que je craignais arriva, elle prit son verre et alla rejoindre ses copines à une table. Et merde ! Je suis vraiment trop con. Bon il fallait que je change de stratégie... Et si j'appliquais la méthode du Pilote ?

Je vidai mon verre et me dirigeai vers sa table. Je la senti se raidir à distance lorsqu'elle vit que je me dirigeai vers elle.

« Easy baby, i'm not here for you...not yet »

Je cru lire une pointe de jalousie dans son regard lorsqu'elle se rendit compte que je n'étais pas la pour elle. J'emballai assez rapidement sa copine qui était flatter qu'on s’intéresse à elle malgré son physique désavantageux et je l’entraînai sur la piste.

La session salsa était revenu depuis un moment alors je pus mettre assez aisément en application les quelques leçons que j'avais retenues et il a en juger par le large sourire de ma partenaire, il faut croire que je n'étais pas si mauvais que ça. C'est donc plutôt confiant que j'attendais avec impatience la fin de la chanson pour aller faire ma deuxième tentative auprès de ma belle métisse. Mais ce que je n'avais pas envisagé c'était que la vilaine la veuille danser sur une deuxième chanson. En gentleman que je me forçais à être, je ne pu lui refuser ça. La seconde chanson finis, je m'apprêtais à la quitter quand le DJ bascula sur une chanson qui entraîna les cris de toutes les personnes de la boite.

"A ella le gusta la gasolina (dame màs gasolina)

Como le encanta la gasolina (dame màs gasolina)"

[Daddy Yankee - Gasolina]

Toutes les filles se mirent à se déhancher comme pas possible, je ne savais plus ou donner de la tête. Ma partenaire se mis à danser contre moi d'une façon assez suggestive.

Pouff elle est sérieuse la 

Je fis signe à un gars qui zonait, certainement à la recherche d'une cible potentielle, et sans hésitation il prit ma place, pour la plus grande joie de "l'autre là" qui pensait déjà avoir trop de succès.

« Anyway, back to buisness »

Je cherchais du regard ma belle métisse mais elle avait disparue de la table où je l'avais laissé. Agacé, je retournai au bar pour me prendre un autre verre quand, mon attention fut retenue par ce qui se passait dans la ronde qui c'était formée sur la piste. Elle était la, au milieu de la piste et bougeait telle une déesse avec une grâce sans égale. Elle esquissait des pas de reggeaton sans vulgarité aucune et s'arrangeait pour repousser le plus discrètement possible les hommes qui s'approcher d'un peu trop près d'elle. Si sa beauté et son élégance ne m'avait pas assez convaincu sur le fait qu'il me fallait l'aborder, en la voyant ce soir, cela devint une évidence.

Mais comment faire ?

La danse n'étant pas mon point fort, je n'allais certainement pas m'aventurer à me ridiculiser auprès d'elle...

Une fois la chanson terminée, elle sortie de la ronde et disparut de mon champs de vision. Je commandai un redbull et tendis le billet au barman :

- Pas la peine, c'est sur sa note, déclina t-il en m'indiquant ma métisse qui se déchaînait à nouveau sur la piste.

N'en croyant pas mes oreille, j'hésitais entre me sentir frustré qu'elle ai absolument tenue à me rembourser et être flatté qu'une femme m'offre un verre. Je préférai choisir la deuxième option et lui levai ma canette en guise de remerciement lorsqu'elle posa son regard sur moi. Le petit sourire qu'elle me fit comme réponse, finit de m'achever.

Il me la fallait, et je l'aurai !

MOKONZI