Elliot Chabi

Je regardais Alan et ma fille en face de nous et leur manière indiquait clairement qu’il y avait quelque chose entre eux. J’avais cru comprendre par Matthieu qu’il y avait de l’eau dans le gaz. Mais plus maintenant apparemment.

Je ne savais pas trop quoi penser de cette relation. J’étais rassuré sur le fait que c’était Alan. Lui on le connaissait déjà. Mais il demeurait un homme après tout. Et il avait la possibilité de faire souffrir ma fille s’il se comportait comme un con. Mais j’ose croire que Matthieu l’a bien éduqué.

Pour l’heure ce n’est pas l’objet de ma visite.

Je me tourne vers Amanda assise à mes côtés et qui ne cessait de fixer Gemma. Les deux ne cessaient en fait de se fixer.

Par le dossier que j’avais sur Amanda et à la suite de notre discussion j’avais compris que c’était une jeune fille pourrie gâtée qui avait toujours vécu sans aucune autorité parentale. Mais au fond elle n’était pas méchante.

Je l’ai abordé un jour au restaurant alors que je la faisais suivre. Elle a d’abord cru que je voulais lui faire la cour. Mais je l’ai vite détrompé. Je ne savais pas comment lui parler du sujet qui m’avait fait voyager jusque-là bas à Londres. Et j’ai sauté sur le fait qu’elle disait un truc banal sur sa mère pour aborder le sujet. Mes révélations sur son histoire l’ont choqué. Elle a toujours vécu à Londres avec sa soi-disant mère. Elle n’est au courant de rien du tout. Elle ne connait pas Christophe. Elle ne voulait pas me croire quand je lui ai tout raconté. Mais quand je lui ai montré la photo de Gemma. Elle n’a plus douté. Le fait que sa mère se foutait de tout ce qu’elle faisait nous arrangeait. Elle pouvait venir avec moi rencontré sa sœur.

J’aurai peut-être dû parler avec Gemma avant de débarquer. Mais si je lui avais laissé le choix cette rencontre n’aurait lieu que dans 5 ans.

Après nous avoir servi à boire Alan avait voulu nous laisser mais Gemma lui avait demandé de rester.

Je dépose mon verre d’eau.

Moi : Gemma…

Gemma : oui papa.

Moi : je vois que tu vas bien. Et qu’on prend bien soin de toi.

Je faisais allusion à Alan avec cette dernière phrase. Et elle baissa légèrement le regard.

Moi : je suis désolé de venir comme ça à l’improviste.

Gemma :…

Moi : mais la dernière fois tu n’as plus voulu nous écouter. Et on a compris tes choix. Mais aujourd’hui j’ai jugé important que tu connaisses ta sœur. Au moins que tu la voies.

Gemma : je comprends papa.

Moi : pour le reste c’est toi qui décide.

 

J’avais remarqué les coups d’œil qu’Amanda lançait à Alan. Si elle voulait avoir de bonnes bases dans sa relation avec Gemma… Elle commençait très mal.

Moi : Nous on va y aller. Je voulais juste te faire savoir qu’on était là.

Je me tourne vers Amanda qui n’avait pas dit un seul mot depuis qu’on était là et qui avait encore le regard fixé sur Alan qui lui avait toute son attention sur Gemma. Hum.

Moi : on est chez Matthieu. On se reverra avant que je ne parte.

Gemma : d’accord papa.

Moi : je peux te parler avant qu’on y aille ?

Gemma : bien sûr.

On se leva et on alla à la cuisine.

Moi : je m’excuse de t’avoir surpris avec cette visite. Mais si je t’avais laissé le choix je ne sais pas si t’aurais choisi de la rencontrer maintenant. Je sais que tu n’aimes pas qu’on te bouscule mais c’est ta sœur. Contrairement à toi elle n’a pas vécu dans une famille heureuse. Fais un effort pour apprendre à la connaitre. Elle restera chez Matthieu. Même quand je serai reparti.

Elle était sur le point de me répondre quand elle s’interrompit en entendant Amanda éclater de rire depuis le salon.

Gemma : je pensais qu’elle était muette ?

Moi : Gemma…

Gemma : c’est bon papa. J’ai compris.

Moi : Merci. Je dois te parler avant de rentrer.

Gemma : je passerai chez tonton Matthieu.

Moi : ok. On y va.

On sortit de la cuisine pour retrouver les deux autres au salon.

Amanda occupait la place de Gemma à côté d’Alan.

Hum.

Je lance un coup d’œil vers Gemma qui par son expression, je comprends qu’elle n’aimait pas du tout ce qu’elle voyait.

Moi à l’intention d’Amanda : on y va.

On leur fait la bise et on s’en alla.

********************* Gemma ******************

Après avoir raccompagné papa et son invitée je rejoignis Alan qui était toujours au salon.

En fait j’étais en train de réaliser que j’avais vraiment une sœur jumelle. Waooo. Au niveau du visage on se ressemblait vraiment. Mais pour le corps j’avais plus de formes. Alors qu’elle était toute mince.

Je l’observais beaucoup et j’avais envie d’aller vers elle mais son attitude envers Alan m’avait freiné.

Alan : vous vous ressemblez vraiment.

Moi : uhum.

Alan : tu n’es pas contente qu’elle soit là.

Moi : si.

Alan : mais … ?

Moi : je n’ai pas aimé sa manière de se comporter avec toi.

Alan : Ah !

Moi : quoi ah ?

Alan en riant : t’es trop belle quand tu fais ta jalouse.

Il me prend dans ses bras pour me faire un câlin.

Alan : je n’ai d’yeux que pour toi ma puce.

Moi : c’est vrai ?

Pour toute réponse il prend mes lèvres pour un langoureux baiser.

Il s’était écoulé quelques jours depuis la visite de papa. Et ce soir on allait chez tonton Mat.

J’attendais Alan qui devait passer me chercher après le boulot. Pour qu’on s’y rende ensemble.

Je m’étais posée plein de questions sur ma sœur. Connaitre sa vie, comment elle a vécu. Avec qui elle était avant que papa ne la retrouve. Ce qu’elle fait dans la vie et ce qu’elle pensait de la situation actuelle. Au fond de moi j’étais contente de savoir que j’avais une sœur jumelle.

Quelques minutes plus tard je reçu un message d’Alan me disant qu’il était là. Je pris mon sac et le rejoignis dans la voiture.

Moi en lui faisant un smack : Bonsoir bébé.

Alan : bonsoir chou.

Je le regarde un moment.

Moi : tu as l’air fatigué. Tu ne veux pas rentrer te reposer ? je pourrais y aller seule tu sais.

Alan : Non t’inquiète ça va.

Moi : ok.

Il démarra et on se mit en route.

…..chez tonton Mat

Moi : bonsoir tonton.

Tonton Mat : hum. On t’a enfin permis de venir nous voir ?

En disant cela il regardait Alan.

Alan : je n’ai rien fait. Pourquoi tu me regardes comme ça ?

Moi : mais non tonton. Je devais rattraper mon retard à l’école.

Hélène : bonsoir Gemma tu vas bien ?

Moi : oui tata. Je ne me plains pas.

Sandrine : Eh la bs ! tu es devenue rare ici.

Tonton Mat : voilà ! elle aussi l’a remarqué.

Papa : donc c’est comme ça tu négliges Matthieu maintenant ?

Hum. J’allais répondre quoi maintenant ? Et Alan semblait vraiment gêné maintenant surtout après l’intervention de papa.

Tonton Mat : Amanda est à l’étage. Appelle là Sandrine.

Sandrine monta et redescendit quelques secondes plus tard avec ma sœur.

Elle nous fit la bise avant de s’assoir.

Aujourd’hui elle était plus bavarde que l’autre jour. On causait tous dans une bonne ambiance jusqu’à ce que papa me demande de le rejoindre dans le bureau avec tonton Mat.

On se rendit donc tous les trois au bureau laissant les autres au salon.

Tonton Mat : donc si ton père ne venait pas on ne te voyait plus ici.

Moi : hayi tonton !

Tonton mat : hayi quoi ? comme dans la famille il n’y a qu’Alan que tu connais maintenant.

Moi : oh ! c’est déjà là-bas ?

Papa : tu parles beaucoup pourquoi ? on va leur faire ça dure quand il viendra faire sa demande chez nous.

Moi : hein ??!

Les vieux là délirent déjà ou quoi ? c’est mieux si je garde le silence.

Papa : gemma …

Moi : oui papa

Papa : A la dernière visite on a pas eu le temps de terminer notre conversation.

Moi :…

Papa : ton oncle Christophe en a après toi.

Moi : comment ça ?

Papa : tu te rappelles de ce qui s’est passé à l’hôpital ?

Ah oui ! A chaque fois que j’avais voulu en parler avec Tonton Mat il me disait toujours que ce n’était pas le moment.

Moi : oui je m’en rappelle.

Papa : c’est ton oncle qui voulait te tuer !

Moi : HEIN ???

C’est quoi cette histoire encore ? la vie de mes parents ne lui a pas suffi. Me priver de ma sœur jumelle ne lui a pas suffi ?

Moi : mais pourquoi ?

Papa : il veut récupérer ton héritage.

Moi : oh !

Papa : tu dois être très prudente. Et faire vraiment attention à toi. Tant que je n’aurai pas régler tout ça, ta vie sera en danger. Alors s’il te plait sois vraiment prudente.

Moi : hum. D’accord papa.

J’étais un peu perturbée. Comment l’être humain peut être aussi mauvais ? être attiré par l’appât du gain au point de tuer ?

Papa : Au fait par rapport à l’héritage tes parents t’ont tout légué en pensant que Amanda était morte. Donc légalement tu es la seule héritière. Mais ta sœur est en vie donc… la décision finale te revient. Tout garder ou partager. Tu es assez grande pour faire tes choix donc je n’interviendrai pas.

Moi : d’accord papa.

Papa : Amanda restera ici jusqu’à ce que tout soit régler avec Christophe.

Puis se tournant vers tonton Mat.

Papa : merci beaucoup pour tout ce que tu fais pour ma famille Matthieu.

Tm : Ça me fait plaisir de t’aider. Et tu sais que je considère tes enfants comme les miens.

Papa : merci quand même.

Tonton Mat recommença par me lancer les piques à propos d’Alan avant qu’on ne rejoigne les autres au salon.

Hélène : Ah vous êtes là. On vous attendait pour passer à table.

On s’installa tous à table. Il y avait de la salade en entrée et des lasagnes au menu.

Amanda était installée en face d’Alan et ne se gênait pas pour lui faire des petits sourires charmeurs. Je commençais par avoir une sale image d’elle.

Même si je n’avais pas ouvert ma bouche pour lui dire qu’Alan était mon homme elle a dû le comprendre. Ou bien elle est bête ?

Alan avait dû remarquer aussi son manège mais l’ignorait. hum.

A part tata Hélène et Amanda. Alan et moi on recevait des piques de partout. C’était des « A quand le mariage ? » « Et la dot ? » « Apprête tes poches. On va te saigner ». « Le premier fils s’appellera Mathieu » et ainsi de suite.

Avant de prendre congé j’avais convenu d’un jour pour faire une sortie avec Amanda. Afin d’apprendre à se connaitre.

Et vive le week-end !!

Je finis de mettre mes chaussures et arrange mon sac. Je devais retrouver Amanda à la défense.

J’arrive avant elle et je lui fais un message pour lui dire que je l’attendais.

Quand elle me rejoint je ne peux m’empêcher de remarquer qu’elle était habillée sexy alors que moi j’étais en jean, t-shirt et sneakers.

On se balada un peu dans le centre commercial avant de décider d’aller manger des burritos.

J’appris un peu plus d’elle pendant qu’on mangeait.

Elle avait arrêté l’école après son baccalauréat et ne travaillait pas. Celle qu’elle avait toujours vu comme sa mère ne s’était jamais intéressée à elle. Elles vivaient juste comme des étrangères dans la même maison. Elle n’a pas non plus eu de figure paternelle. Et elle trouvait ça bien. Personne pour lui interdire quoi que ce soit. Elle n’a pas eu l’air de s’intéresser à ma vie. Contrairement à moi qui lui posait plein de questions pour la connaitre mieux.

Anyway… on verra bien avec le temps.

 

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