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Write by Gioia
Quarante-troisième partie
Tao Adamou
Tu as trente ans, tu es un homme marié, un entrepreneur mais jamais tes parents ne comprennent que tu es grand. Je donne mon regard des pires journées à maman. Elle pousse un juron avant de me répondre.
Ma’a Tao: ton fils arrive dans quelques heures. On verra comment tu seras avec lui.
Nafi (coépouse): on ne connaît même pas le sexe, elle dit assise à côté de maman les bras croisés et avec une mine renfrognée
Les deux se mettent à radoter en langue pour que la sage femme ne comprenne pas
Ma’a Tao: c’est aussi la salle d’accouchement qui ressemble à une chambre et on a pas les machines?
Nafi: le moniteur pour le bébé est petit comme ça pour quoi? Est ce que c’est un moniteur d’abord?
Ma’a Tao: tout ca c’est toi Tao. Il fallait parler à ta femme parce que c’est inadmissible qu’on connaisse les grands docteurs de Lomé et elle vient accoucher dans une chambre sans machines sophistiquées.
Tao: ça suffit vous deux! Je vous ai expliqué qu’on est dans une maison de naissance. Le seul mode d’accouchement offert ici c’est le naturel et la chambre comme vous dites c’est pour donner un meilleur confort aux futures mamans et leurs familles. Madame Laré Aw a fait accoucher un bon nombre de femmes ici. Elle connaît très bien son métier.
Nafi: hum on faisait juste des remarques mon fils, pas la peine de te fâcher
Atia: j’ai entendu mon nom, elle dit avec un sourire pendant que Farida est à quatre et pousse un cri d’agonie
Ma’a Tao: ah c’est pas qu’on parlait mal de vous dans notre langue oh. Juste que bon on n’est pas sûr parce qu’elle souffre depuis un moment et puis vous ne vérifiez pas si le bébé va bien dans le ventre. On est seulement inquiètes comme mon mari a prévenu que rien ne doit arriver à son petit fils
Nafi: ou petite-fille
Atia: ne vous en faites surtout pas. On a pas besoin des plus grosses machines non plus pour faire le suivi du bébé. Mon moniteur ici bien que pas branché et plus petit que ce à quoi vous êtes habituées est très efficace. Puis j’ai suivi la grossesse de Farida depuis son retour à Lomé. Tout se présente très bien et dans quelques heures vous aurez un bébé en pleine forme. Et si risque il devait y avoir, nous la ferons évacuer pour notre hôpital juste à côté de la maison de naissance. Sounds good?
Ma’a Tao: anh....ahem....oui oui
Je la regarde de travers encore parce que tout ça je leur avais expliqué. Pareil pour Farida qui a tout dit de long en large mais ça n’a pas empêché mon père de dépêcher ses militaires ici avec maman comme si ça peut faire accoucher un militaire d’abord. Ou dans sa tête il pense qu’un truc va arriver et les militaires vont mettre Farida au dos avec mon fils pour courir à sa clinique fétiche Locoh Donou.
Je n’ai pas beaucoup d’énergie actuellement donc je me retourne vers ma femme pour la lui donner. On est sur trois heures de sommeil seulement parce que les fausses contractions ont commencé depuis un bout avec elle. Si moi je suis fatigué j’imagine ce qu’elle ressent en plus de sa souffrance. Je suis si dépassé par ses cris que le fait qu’elle soit nue alors qu’elle avait commencé en tunique ne me dit plus rien. Ma mission c’est la rassurer qu’elle peut et va y arriver. C’est ce qu’elle m’a demandé depuis la maison. C’est ce que j’ai fait jusqu’à l’arrivée de notre fils Laith Adamou.
Comme le post accouchement ne dure pas dans les maisons de naissance, on nous libérait six heures plus tard après confirmation que maman et bébé allaient bien. cette fois même moi j’étais aussi étonné que maman et maman Nafi.
Nafi: ca seulement je n’ai jamais vu. On part le matin accoucher et le soir on est déjà de retour à la maison
Ma’a Tao: et tu dis que tu n’as mal nulle part Ida?
Farida: non je vais très bien maman je t’assure, elle répond avec le sourire
Ma’a Tao: hum, je reste quand même comme c’est la première nuit. Nafi toi rentre à la maison mais ne dis pas à papa qu’ils sont déjà rentrés hein. Sinon tu le connais il va arriver ici à la course pour exiger qu’on retourne à l’hôpital
Nafi: d’accord. Moi même je reviens demain matin alors.
Tao: merci d’être venu et désolé si j’ai été désagréable
Farida: merci beaucoup
Nafi: De rien. Prenez soin de vous
Elle s’en va et nous restons avec maman à nous raconter la journée du point de vue de chacun. Je suis dans la chaise inclinable avec Laith. Maman et Farida sur le divan. Ma femme mange ce dont elle rêvait depuis, du riz et de la sauce tomate piquante aux escargots. maman nous amuse avec ses commentaires sur l’accouchement
Ma’a Tao: hey vraiment Ida il fallait voir ton visage quand tu as attrapé la grille en haut du lit là. Tao m’a regardé d’abord comme s’il me demandait si moi aussi je vois
Tao: tu vois comment tu es? Je n’ai même rien dit
Ma’a Tao: quitte ici. Comme si je n’avais pas compris
Farida: lol j’avais mal hein maman. Ce n’était plus mon problème
Ma’a Tao: je sais ma fille. Moi même je souffrais en même temps que toi. Celui-ci par contre on dit d’aller regarder entre les jambes et il refuse
Tao: ne me gêne pas. Il y’a des choses qu’on a pas besoin de connaître dans la vie
Farida: hahaha l’ignorance est une bénédiction dit-on
Tao: oui oui laissez moi dedans, je dis amusé
Plus tard Farida finit d’allaiter Laith puis le couche. Elle se retourne vers moi et je craque. Je prends son visage entre mes mains et l’embrasse à perdre haleine.
Tao: tu es sûr que tu vas bien? Je demande rongé par l’inquiétude
Farida: mais oui chéri, tu ne vois pas. Je suis debout
Tao: oui mais....mais tu as eu tellement mal
Elle descend ses mains sur ma taille et m’enlace
Farida: c’est le commun pour les femmes et puis j’ai subi pire comme douleur dans le passé donc je me sentais capable de tenir même quand ça brûlait en bas
Tao: j’ai tellement envie de te serrer à te briser les os
Farida: heuh peut-être un peu plus tard en semaine? je suis encore sensible
Tao: je sais mon amour je sais. Tu te rends compte qu’on est parents maintenant? Un vrai papa que tu as fait de moi. Je dis en câlinant son visage de mes doigts
Farida: le plus beau et courageux de tous les papas. Tu n’as même pas flanché une fois durant l’accouchement. Je suis fier de toi
Tao: tu ne me dis que des choses qui me donnent envie de toi
Farida: six semaines encore lol. Tiens bon
Tao: j’ai tenu des mois pour toi déjà. Six semaines ne peuvent pas me tuer
Farida: je n’en doute pas une seule seconde.
Tao: tu viens on se couche ou tu veux prendre une autre douche encore?
Farida: je veux juste dormir entourée de tes bras maintenant que le long ventre a diminué
On éclate de rire tous les deux parce qu’on en faisait de ses gymnastiques vers la fin de grossesse. Je l’enlace comme elle a demandé.
Farida: c’est bizarre sans la barbe contre mon front maintenant, elle dit en caressant mon menton
Tao: pfff barbe que tu m’as fait enlever sous prétexte qu’elle te donnait les boutons
Farida: ça c’était Ida. Maintenant Farida l’amour de ta vie est de retour.
Tao: l’amour de ma vie, rien que ça, je dis amusé, quand elle se redresse et met son menton sur mon torse
Farida: et celle qui te traumatise de temps en temps mais toujours en bien hein on s’entend
Tao: lol, ne dors pas. Reste ici à te jeter des fleurs. L’amour de ma vie il est couché paisiblement dans son moïse.
Farida: erreur. Lui c’est le trésor de ta vie que moi l’Amour de ta vie avec grand A t’a donné après tout un labeur tout ça parce que je t’aime comme c’est pas permis.
Tao: six semaines on a dit. Laisse les déclarations chaudes, amour de ma vie. On reprend quand tu es prête.
Elle pouffe de rire avant de poser sa tête sur mon torse. Je roule sur le côté et je la recouvre comme un oiseau avec ses oisillons. Je sens le sourire sur mes lèvres quand le sommeil me gagne. Puis je sursaute seul, me lève et commence à regarder partout. Elle même est déjà à côté du moïse
Tao: la garde présidentielle a commencé. Il ne va pas fuir mon ange.
Farida: genre. Tu as sursauté en disant Laith pour le fun toi peut-être? Elle dit moqueuse
Je me rapproche d’elle et écarte mes jambes pour encercler les siennes. Elle le regarde dormir paisiblement. Je suis derrière elle et bouge la tête pour l’admirer aussi
Farida: on a fait du beau travail Tao. Elle dit émue, en prenant ma main
Je porte la sienne de main à mes lèvres et confirme, de l’excellent travail
Les visites commencent dès le lendemain. Magnim arrive en premier et s’autoproclame parrain, meilleur oncle et tout le reste. Les filles arrivent par la suite avec plein de cadeaux pour mon fils qui est déjà grincheux. Juste quelques heures sur terre et il me ressemble. Je suis si fier même si maman ne cesse de lui répéter non, pas ce côté de ton papa. Le mien de père arrive dans toute son extravagance en fin de journée. Il prend mon fils et nous félicite. Pour la première fois qu’il me parle j’ai l’impression qu’il me considère comme son égal.
Ciara Kunakey
Ce week-end j’ai essayé d’être le plus décontracté possible. J’ai été chez les Adamou à la Caisse pour féliciter les nouveaux parents et le mignon Laith. Après le culte dimanche, Eli, Belle, Elikem, maman Gisèle et moi avons passé l’après-midi à la piscine de l’hôtel Sarakawa. Elikem apprend à nager et a décidé que sa mamie aussi devait apprendre. Mamie Gisèle était partante. Eli plus que tout. Belle ne savait où donner de la tête mais j’ai bien ri de notre soirée. Belle et moi étions sur les transats à regarder les trois dans l’eau.
Je me suis apprêtée ce lundi en essayant de garder la pêche. Je sais déjà que je vais être virée parce que JB m’a lui même envoyé un e-mail Vendredi pour me prévenir de la venue du Head office ainsi que le fait qu’il voulait me rencontrer. En plus les bruits courent dans notre cercle qu’on va la fermer notre agence. J’ai fait le tour sur mon compte bancaire. Nous sommes encore en location et c’est moi qui paie les factures vu que maman ne travaille pas. Avec ce que j’ai comme économies, nous pourrons nous en sortir pendant trois mois si je ne trouve rien. Je sais que je peux aussi vendre ma voiture mais j’espère sincèrement trouver quelque chose d’ici là.
Une fois arrivée, je range les effets sur mon bureau. Je fais le ménage sur mon ordi ainsi que dans mon e-mail. JB arrive suivi du DRH et le head office. Une trentaine de minutes plus tard, on m’appelle. J’entre. JB n’est pas dans le bureau quand j’arrive. Le head office oui ainsi que le DRH. Sept minutes dans la conversation et je tique quand il me sort une bonne. Si bonne que je ris
DRH: nous sommes en réunion et non à un club de comédie. Apprenez à rester professionnelle! Il dit sévèrement
Ciara: mais c’est le Head office qui vient de me proposer la direction de l’agence.
non? Ou il y’a une caméra cachée? C’est une nouvelle technique de renvoi ça qu’on apprend en ressources humaines? Je demande toujours amusée
Là le head office m’explique dans son maigre français mélangé d’anglais que son offre est bel et bien réelle. Que les suggestions dont je lui avais parlé durant notre dernière rencontre lui paraissaient pertinentes. Toutefois l’agence va assez mal et leur équipe considérait fortement l’option de la fermer. Mais il s’est dit pourquoi ne pas donner une dernière chance à quelqu’un. Du sang nouveau et qui semble déterminée. Donc j’ai un an pour réduire nos pertes de 75 à 35%. Si l’objectif est atteint, on en fixe un autre au bout de l’année.
Ciara: ah.....heuh....je dois répondre maintenant?
Il me donne jusqu’au vendredi pour ça. Je le remercie et sors du bureau tel un automate. C’est comme ça que je suis le reste de la journée. Je n’ai rien foutu. Juste regarder l’écran de mon ordi sans le voir. Dès que 17h sonne je range mon sac et sors. Je marche mais ma tête est légère. J’ai entendu quelques murmures quand je sortais. Vu quelques regards aussi sur moi. Certains curieux, d’autres méprisants. Je sors de toute cette atmosphère et vois le premier visage joyeux de toute la journée. Magnim est devant notre entrée, les mains dans les poches
Magnim: alors tu descends des escaliers? Mon cou est fatigué d’être tendu pour te voir
Je descends. On ne me demande rien mais je me mets à tout dire.
Ciara: le head office veut que je devienne la directrice de l’agence. Tu comprends ça? La directrice de cette agence là, je fais en montrant du doigt le niveau où se trouve Safmarine avant de continuer à balancer. Directrice tu sais ce que ça veut dire? Ça veut dire que JB n’est plus directeur. Genre moi Ciara je vais remplacer mon frère quoi lol. Et puis il a dit pour un an. Un an tu sais que c’est 365 jours? Ça fait 365 jours en tant que directrice. Mais j’ai déjà dirigé quoi dans ma vie? Gros lol de lol encore lol et un mega lol. Parce qu’en plus il était hyper sérieux et c’est pas juste dans ma tête que tout se passait hein. Non non. Il a dit je suis sérieux Miss Kunakey. Tu crois ça? Moi diriger des gens. Un vrai MDR.
Magnim: c’est ça que ça fait une doyenne. Ça dirige des gens, il dit après un moment avec un immense sourire
Ciara: Heuh.....tu as entendu tout le délire que je t’ai raconté? En fait tu n’as pas bien compris. Je reprends
Magnim: anh anh, il dit en posant un doigt sur mes lèvres. Le délire se passe juste dans ta tête. Le type était sérieux et toi tu pars en couilles parce que c’est inattendu. lol et c’est quoi cette manie de regarder partout comme si tu étais déboussolée?
Ciara: je rêve. Oui c’est ça. Un rêve parce que toi tu m’appelles doyenne. On m’offre un poste pour lequel je n’ai aucune aptitude. En fait je vais rentrer chez moi dormir et on reprend la vraie journée demain. Bye Magnim du rêve
Magnim: lol mais ho viens ici, il dit en m’attirant vers lui avec ses mains sur mes hanches
Des mains qui me semblent bien réelles. Mon cœur bat la chamade quand je sens sa chaleur derrière moi. Je veux me dégager mais il me retourne doucement Pour que je le regarde
Magnim: ca se fête une promotion tu sais. Tu es libre ce soir?
Ciara: c’est une question piège?
Magnim: non une invitation
Ciara: pourquoi?
Magnim: parce que je veux qu’on célèbre ta promotion
Ciara: j’ai dit que je ne viendrai plus dans ton cabinet
Magnim: je n’ai pas refusé encore. Juste demander un dîner. Ou je n’ai pas le droit?
Ciara: je.....
Magnim: c’est un rêve donc on peut faire ce qu’on veut
Ciara: okay alors
Magnim: je viens te chercher dans une heure?
Ciara: d’accord. À toute
Magnim: à toute
Je rentre chez moi et je raconte tout à maman. Elle danse jusqu’à transpirer et me pousse en douche. Quand je sors elle est affairée devant mon placard à sortir mes tenues les plus belles
Ciara: je t’ai pas raconté pour que tu me pousses vers la folie mais que tu me confirmes si je rêve ou pas maman
Ameyo: ah arrête de me distraire. Bon le jaune c’est ta couleur phare c’est vrai mais il faut quelque chose de nouveau qui attire son regard
Ciara: un dîner c’est pas une demande en mariage. C’est pour célébrer la promotion. Arrête de te faire des idées
Ameyo: et toi arrête d’être négative. Moi je sais que ce garçon est fait pour toi. Tu verras
Ciara: tu es bien drôle hein. Après tout ce qui s’est passé toi tu crois encore aux contes de fée
Ameyo: les contes de fée viennent faire quoi ici?
Ciara: je te rappelle maman que tu l’as giflé. Je l’ai insulté. Tu le prends pour qui ou quoi?
Ameyo: mais.....mais on ne savait pas non. C’est l’autre bête là avant qui nous a mis dans les problèmes sinon vous alliez vous marier. Elle dit tristement
Ciara: l’autre nous a mis dans les problèmes. On a continué nous même. Arrête de rêver. On va dîner et je vais rentrer ici. La vie va continuer comme on la connaît
Ameyo: c’est toujours toi! On ne peut pas se réjouir un peu, tchip! Elle dit énervée puis elle sort
Ça me fait même rire au final. Toi tu traites la personne n’importe comment et c’est encore toi qui rêve qu’on revienne te chercher. C’est le rêve de quoi? Barbie? Lol autant pour moi qui n’aime pas Barbie de toute façon. Je porte une robe crème à bretelles spaghetti et qui dépasse légèrement mes genoux. Je mets des sandales à talons, mes cheveux en couette au bas de ma nuque puis il appelle. Je sors et il est à l’intérieur en plus saluant maman. Elle lui sort des mon fils par ci par là. Je ne sais pas si c’est moi la complexée ou elle qui ne connaît juste pas la honte. J’embarque avec Magnim.
On ne met pas longtemps avant d’arriver. Il se gare devant une maison qui m’est inconnue par contre.
Ciara: tu as déménagé? Je demande quand on descend
Magnim: pas encore. Mais je commence bientôt
Je le suis à l’intérieur et j’aime bien la maison. Elle n’est pas trop grande pas trop petite. Un lot de terrain probablement. J’aime surtout la façade en pierre. L’intérieur est joliment emménagé. Mais on sent que c’est une nouvelle maison. Le gazon a l’air tout frais. Le gardien nous salue avant de retourner à son poste. Je suis Magnim qui me conduit dans un salon sur des tons de nature. Du marron clair et du vert des arbres. Il décline mon aide, m’invite à m’installer à table et ramène ce qu’il a cuisiné. Il ouvre le couvercle et je reconnais l’odeur familière. Je vois le contenu et je rigole.
Ciara: c’est pas ma sauce aux épinards ça?
Magnim: fait hier. qui a failli me coûter mon doigt en plus de me faire transpirer comme un phoque donc tu vas tout manger et je ne parle pas d’un tout négociable. Tsou tsou
Ciara: lol okay. Commençons alors.
Il s’installe aussi et on se sert. D’autres mangeraient en silence mais on a pas appris ses bonnes manières nous deux. Je lui raconte tout depuis la rencontre avec le head office dans l’avion jusqu’à ce matin.
Magnim: comme quoi ce qui doit se faire trouve un moyen de se faire quelque soit le temps que ça prend
Ciara: c’est quel genre de philosophie?
Magnim: celle de cinq francs. Garde la monnaie
Je ris et il se lève pour revenir avec une bouteille de vin
Ciara: tu as le droit d’en avoir?
Magnim: oui tant que je ne flanche pas. T’inquiète je ne bois plus une goûte depuis plus d’un an maintenant. C’est pour toi que je l’ai pris
Ciara: non je vais m’en passer merci
Magnim: tu ne veux pas célébrer? Le Pinot gris c’est ton favori si je me rappelle
Ciara: je te soutiens. Ça fait plus d’un an Et tu célèbres sans donc moi aussi
Magnim: tu n’es pas obligée tu sais
Ciara: oui je sais et je veux le faire quand même
Magnim: d’accord, je le remets dans son sac comme ça tu peux partir avec
Il me le donne. Je le pose à côté de mon siège Avant de le remercier
On quitte la table, débarrasse ensemble puis nous finissons devant un film au salon. J’ai ôté mes sandales. Je suis couchée sur le divan. Lui est assis sur la moquette et on regarde une comédie. Je cherche mon téléphone, vois l’heure et j’émets un petit cri étouffé.
Ciara: il va sonner 23h dans une vingtaine de minutes. Faudrait que je rentre pour me reposer. Je dis en me levant
Magnim: heuh.....oui, je....vais chercher mes clés, je reviens
Je me redresse pour mettre mes chaussures. Il revient déjà donc je me lève
Ciara: bon tu es déjà là. Je vais mettre mes chaussures dans la voiture alors. On y va?
Magnim: ......
Ciara: hello? Magnim? Je dis en claquant des doigts devant lui malgré qu’il me regarde
Il prend la main qui a claqué les doigts et se met à la câliner
Magnim: je sais même pas comment commencer. Toute la semaine j’ai préparé un speech tu sais. Mais tout ça me sonne faux maintenant que tu es là
Ciara: qu’est ce qui t’arrive? Je demande perdue
Magnim: je t’aime.
Ciara: han?
Magnim: je t’aime. Je ne sais pas quand mes sentiments sont revenus, s’ils sont d’ailleurs revenus ou ce sont des nouveaux peut-être, je l’ignore. Mais entre notre petite distance que tu as demandé et le moment où tu es rentrée de France j’ai compris que je t’attendais. J’attendais que tu fasses le nécessaire pour toi comme ça je pourrais te parler d’un nous.
Ciara: lol Magnim tu t’entends? Nous? C’est quoi nous?
Magnim: c’est toi. C’est moi. Moi j’ai accepté ce que je ressentais déjà. Et toi? Tu m’aimes?
Je lui retire ma main et je suis en colère
Ciara: c’était ça ta célébration? Tu essayais de me remettre dans cette histoire? Nous c’est fini. On va à six ans bientôt!
Magnim: est ce que tu m’aimes?
Ciara: arrête avec les questions insensées! On ne vit pas d’amour et d’eau fraîche. On vit dans un monde réel et dans celui-ci il y’a zéro possibilité pour nous.
Je t’ai laissé tomber. Je t’ai fait du mal. Je suis qui moi pour parler d’un nous?
Magnim: je ne t’ai pas demandé tout ça. Juste si tu m’aimes?
Il est tout près de moi. Je respire comme un animal traqué et le regarde de travers. Soudain j’ai envie de pleurer
Ciara: tu ne peux pas me faire ça. Pas après tout le travail que ça m’a pris pour m’éloigner de ma nostalgie et mes regrets de toi quand j’ai su la vérité. J’y suis enfin arrivée et tu reviens me demander si je t’aime? Tu es sérieux?
Magnim: je ne vais plus le demander après cette fois ci. Est ce que tu m’aimes?
Ciara: l’amour c’est quoi face à la haine de ta sœur? C’est quoi face à....
Magnim: Ciara! Il tonne
Je pleure et je dis tout
Ciara: oui je t’aime. Je t’aime à en crever quand je me permets d’y penser. Mais j’ai déjà fait le deuil de mes sentiments. J’ai déjà accepté et je suis à l’aise avec l’idée d’un monde sans toi. Donc ça ne veut rien dire que je t’aime ou pas
Magnim: je suis certain d’une chose aussi. Je peux vivre sans toi et être bien. Mais ses sentiments je ne pense pas qu’ils s’en iront tant que tu es présente. Je peux les ignorer, faire ma vie, mais ils seront tapis en moi. À quoi bon faire semblant et être bien quand je peux aller merveilleusement bien avec toi? Je veux le merveilleusement bien. Je te veux. Je n’ai pas besoin que tu me ressasses ce que tu as fait. J’y étais. Je l’ai vécu. Tout ce dont j’ai besoin si tu m’aimes et que tu veux être à mes côtés, c’est que tu nous donne une chance, de voir comment on peut le faire. Moi je pense que c’est possible.
Ciara: Hana va se venger. Et toi tu n’es pas à l’aise avec ma mère. J’ai bien vu dans la façon dont tu lui parlais tout à l’heure. Je suppose que tu hais encore plus Antoine. Or c’est mon frère. Si tu te mets avec moi tu devras le supporter à un moment. Tu es vraiment prêt à subir tout ça pour une histoire qui a échoué dans le passé? Tu es beau, tu as un bon travail. Ce ne sont pas les filles qui manquent. Je n’ai rien de spécial comparé aux autres.
Je ne veux pas que tu retournes à nous par habitude
Magnim: tu me prends pour qui? Un pantin?
Ciara: quoi....non..non je dis en balbutiant....je ne voulais pas te vexer
Magnim: je t’accorde que tu as dit vrai à 90%. Hana ne sera pas tendre avec toi. Je ne pourrais rien faire pour l’adoucir à part lui parler. Je ne pourrais pas couper ma sœur de ma vie. Jamais. Je ne pourrais jamais regarder ton frère en bien. Je vais toujours garder de la distance avec ta mère. Mais je sais faire la part des choses et être courtois que j’aime la personne ou non. Ton frère je vais essayer mais avant nous avons des comptes à régler entre hommes. Des filles j’en connais pas mal. Mais c’est moi qui m’a touché spécialement. Je ne te quémande pas une relation pour que tu commences à te comparer à d’autres. Si tu juges que ça ne vaut pas le coup, je comprends totalement. On laisser ça derrière on continue dans la cordialité. Mais je voulais quand même que tu connaisses mes sentiments. Je suis prêt à te déposer maintenant
Je l’ai suivi sans un mot. Les jours défilaient et je me permettais de rêver un petit peu plus à ce nouveau nous. Je rêvais de comment on serait avec nos nouvelles réalités et rien que ses rêves me remplissaient d’une joie indescriptible. Enfantine peut-être? Mais cette joie me faisait aspirer à plus. Plus de ce rêve. Puis je me suis décidée le jeudi soir. Je comprends la haine de Hana mais ce nous m’est tout aussi important alors je vais composer avec sa haine dans la mesure du possible. Le vendredi matin j’envoie un message à Magnim et j’accepte mon nouveau poste. Le head office convie une réunion générale par la suite pour m’introduire officiellement. Certains sont choqués. D’autres non. On me fait changer de bureau le jour même. J’envoie aussi l’e-mail que j’avais préparé la veille concernant les premières suggestions à mettre en place. Je rencontre par la suite les directeurs de chaque département. En fin de journée je me déconnecte mais j’ai le temps de voir un e-mail de Kevin qui demande une rencontre. Je lui répond et offre le lundi, avant de clore la journée.
Je sortais à peine de douche quand on sonnait à la porte. J’ai juste le temps d’enfiler une robe d’été avant de courir ouvrir. Je m’efface et le laisse entrer
Ciara: j’ai pas fini de me préparer, je dis un peu gênée
Il me déshabille du regard et je suis davantage gênée. J’avais plus de formes comparé à maintenant
Magnim: je ne veux pas aller manger.
Ciara: non? J’invite pourtant et tu pourras manger tout ce que tu veux, je dis en essayant de blaguer
Magnim: je n’ai aucune faim de nourriture.
Ciara: .....
Magnim: ta mère est là?
Ciara: heuh non elle s’est déplacée
Magnim: on peut rester ici? Ou on va chez moi?
Ciara: je....ici, si ça te va
Magnim: totalement
J’entre et il me suit. Je le fais asseoir et je vais me changer dans une tenue qui dévoile moins mon torse tout sec avant de ramener du jus d’orange pour lui. Je dépose le tout puis m’assois à ses côtés
Magnim: dis moi tout
Ciara: j’ai accepté le poste
Magnim: je suis fier de toi. Tu vas leur montrer la différence entre une doyenne et un zouave
Ciara: lol hey je te signale que c’est mon frère, je dis en tapant doucement sa jambe
Magnim: so? Il n’en reste pas moins un bon gros zouave qui va comprendre qu’aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre d’années
Ciara: j’espère être à la hauteur parce que ça va être chaud sur moi prochainement
Magnim: le chaud c’est fait pour les chaudes. Tu feras des étincelles avec. Je n’ai aucun doute
Je me triture les doigts puis je me lance
Ciara: je t’aime Magnim. Je t’aime assez pour essayer même si ça me semble complètement fou.
Il se lève, met la main dans sa poche puis pose un genou au sol avant de me présenter une bague. Je fonds en larmes et mes mots sortent avec confusion
Ciara: la fois dernière bague de la?
Magnim: oui bébé, c’est la bague de la dernière fois que tu as laissé dans les affaires de Marius qu’on m’a retourné, II dit avec un sourire. Je n’ai pas fait un long trajet cette fois pour venir te voir. En fait moins de trente minutes. Ce n’est pas fameux comparé à ce que j’étais prêt à faire à 24 ans pour toi mais je suis toujours prêt à faire du trajet pou toi. Je t’aime et je veux que tu sois ma femme
Je lui donne ma main tremblante. Il me passe l’alliance. J’ouvre la bouche pour sortir un mot mais il me saisit le cou avec sa main et m’embrasse avec une violence que je n’ai pas connu depuis un bout. Mon corps se raidit. Je gémis comme si j’étais étouffée mais il n’arrête pas. Quand finalement il arrête, il embrasse mon front avec ardeur. Sa main est toujours sur mon cou mais il ne serre pas fort.
Magnim: j’ai gardé cette bague tous les jours depuis lundi, guettant un coup de fil ou une visite bébé. Tu ne sais pas combien je suis soulagé.
Ciara: je...
Il m’embrasse encore à me couper le souffle. Mes tétons sont si durs on croirait des pierres. Sa main semble plus grosse parce que je n’ai pas souvenir qu’il pouvait tenir si fermement mon cou avec une seule avant. Il le lâche le cou en question puis descend ses mains sur mes épaules. Le désir me consume et je me mets à le toucher aussi. Comme lui est redressé et moi assise dans le canapé, mes mains se posent sur le bas de son dos puis j’ose et je palpe son postérieur.
Il se relève, me prend la main et me conduit tout en demandant laquelle est ma chambre. Je lui indique. On entre. Il ferme et me colle au mur avant de remonter mes deux bras au dessus de ma tête puis reprendre les baisers fougueux.
Je garde les bras en haut bien qu’il ne les maintient plus là. Il me regarde et fait sauter les petits boutons devant le haut de ma robe.
Ciara: c’est la maladie qui....qui a causé la perte de poids....je....je suis plus comme avant, je dis quand il regarde mes seins tout petits. Avant je faisais du B. Maintenant c’est du A. Je descends les bras pour les couvrir mais il me l’interdit
Magnim: c’est tout toi qui me rend dingue, ton corps, ta voix, ton rire, ta bouche....Seigneur ta bouche. Il dit contre elle puis il m’embrasse à me faire perdre haleine encore.
Cette fois il masse tendrement mes seins. Je gémis comme quelqu’un en manque depuis si longtemps. Avec la paume de sa main il dessine des petits cercles sur les pointes déjà très dures.
Ciara: Magn.......je commence mais finit en gémissement quand il baisse sa tête et pose sa langue sur le droit
Magnim: oui dis moi. Tu veux ton plaisir comment? Doux? Au milieu? Il demande avant de mordiller puis me lécher. Ou rude? Il réplique avant de me mordre cette fois et englober tout mon sein puis le relâcher et reprendre
J’ai l’image de lui suçant des petites mangues. Je ne fais que soupirer de plaisir. On se retrouve au lit. Je suis sur le dos. Il a descendu le haut de ma robe jusqu’à ma taille puis remonté le bas aussi jusqu’à ma taille. Lui-même n’est plus qu’en jean. Son haut loin quelque part. Il me jette un regard lourd de sens. J’ai la bouche ouverte et respire comme quelqu’un qui a un gros rhume. Il bouge ma ficelle. J’anticipe puis la réalité me revient Et je ferme brusquement les jambes. Il me donne un regard confus donc je me confesse, embarrassée
Ciara: c’est pas vraiment entretenu là-bas
Magnim: lol c’est quoi? L’Amazonie?
Ciara: c’est pas drôle, je dis boudeuse
Magnim: Fais voir
Ciara: non Magnim.....c’est vraiment dense
Magnim: depuis quand un explorateur fuit la forêt amazonienne? Ce qui s’y cache est plus important pour moi
La façon dont il le dit me fait craquer. J’ouvre timidement, attendant qu’il m’en sorte une pour rire mais c’est son souffle chaud que je sens contre ma moiteur. Puis sa langue me balaie du bas vers le haut. Ensuite mon bouton est dévoilé et exposé pour sa langue. Pour la première fois je parle pendant le sexe oral. Je ne dis pas grand chose si ce n’est encore. Oh encore Magnim. Mais c’est une première. Et je le dis de façon si désespérée comme si j’étais assoiffée et rêvais d’eau. Je pense mourir quand il fait une pause. Je supplie qu’il ne s’arrête pas. Il rit doucement avant de reprendre avec plus de vigueur.
Il revient vers moi, se couche contre mon dos. Je l’embrasse et masse avec beaucoup de plaisir et d’entrain sa bite. Il me montre son appréciation en jouant avec mes tétons dans sa bouche puis ses doigts. Je lui donne le dos et il me pénètre après avoir enfilé son préservatif. Il est doux au début. Il soulève ma jambe avec le creux du coude et répète la pénétration. Il colle son front à mon dos et soupire quand il est en moi pour la seconde fois. Il ne fait aucun mouvement. Je me sens tendue et légère à la fois. Ma main va en arrière chercher sa tête pour la coller à la mienne. Il se met à me culbuter et je parle tout en gémissant
Ciara: oh oh oh magnim. Je....Oh Ouiiii....fais moi l’amour
Magnim: tu sais comment tu m’as manqué toi? il me souffle à l’oreille comme une plainte avant de me donner un baiser avide
Je pose la jambe sur sa cuisse, creuse mon dos quand sa main me fait faire le mouvement en tenant le côté gauche de ma hanche puis il accélère. Il lâche le côté de ma hanche pour me palper le sein droit puis gauche par la suite. Il jure qu’il ne me lâche plus tout en me labourant avec hardiesse. Je mouille à chaque coup de ses boules sur ma chair toute sensible. Je jure aussi des conneries. Il tourne ma tête vers la sienne et ralentit doucement ses mouvements. Nos souffles se mélangeaient. On se parlait en regard. Dans le sien je lisais le besoin, la tendresse et de la vigueur. Il reprend la cadence et je cède
Ciara: prend moi comme tu veux Magnim. Je suis à toi. Je dis désespérée avant de l’embrasser goulûment
Magnim: totalement à toi aussi mon cœur, il me répond sur un ton impérieux avant de me faire jouir par son membre jusqu’à ce que je crie puis lui aussi me rejoint en m’emprisonnant dans le genre d’étreinte qu’on ressent jusqu’à la moelle
Ses bras restent autour de mon corps. Il embrasse mon épaule perlée de sueur. On continue à respirer difficilement. Aucun de nous ne parle mais nous restons ainsi jusqu’à ce que le sommeil nous gagne.
On sonne incessamment. Je veux me lever mais le bras de Magnim sur mon ventre me bloque. Il est nu et sur le ventre. Je prends un moment pour l’observer dans son sommeil. Je touche son arcade sourcilière et je vois mon alliance briller. Nous sommes vraiment de retour ensemble, je pense et je me sens toute légère comme si le vent me caressait et m’apaisait. La sonnerie reprend et je me lève finalement. Heureusement il dort profondément. J’enfile mon peignoir et je demande qui c’est. La voix de Hana me revient encore. Cette fois j’ouvre plus sereine. Elle me bouscule avant d’entrer en furie.
Hana: je sais qu’il est ici donc pas la peine de mentir! J’ai vu sa voiture dehors!
Ciara: si par il tu veux dire Magnim oui il est là
Hana: tu n’aimes pas ta vie à ce que je vois. Tu te crois maligne.
Ciara: suis moi
Elle le fait et je l’installe. Elle refuse l’eau que je lui ramène et prend la parole
Hana: je suis là pour mon frère!
Ciara: il dort. Je ne vais pas le réveiller maintenant
Hana: donc tu n’as aucune honte? Tu te pointes des années après qu’on ait fait tout le travail et tu viens le cueillir?
Ciara: si j’ai honte. Honte de m’être laissée emporter dans le passé et d’avoir été le catalyseur de votre peine à tous les deux. J’aurais toujours honte de ça mais mes sentiments non. Je ne les ai pas commandé. Ils sont là et c’est comme ça. Je les ai accepté
Hana: ils étaient où ses fameux sentiments quand on rencontrait ton frère à chaque délibération au tribunal? Ils étaient où quand je devais quitter le travail pour aller trouver mon frère dormant dehors comme un SDF parce qu’on l’a jeté d’un bar
J’accuse le coup et l’accepte. Ça sera toujours ainsi
Ciara: je te demande pardon Hana. J’aimerais pouvoir dire plus que ça mais je ne connais rien de plus. Par contre je ne vais pas rester loin de Magnim. Je l’aime et veux faire ma vie avec lui
Hana: quand on prétend aimer et surtout qu’on a une conscience on sait aussi être sincère! Et si tu l’étais tu saurais que tu n’es pas une femme appropriée pour lui
Ciara: pourquoi? Parce que toi et Antoine vous vous détestez?
Hana: ne te cache pas derrière ton frère pour te justifier! Tu as tourné le dos à celui que tu clamais aimer!
Ciara: tout comme tu as essayé de nous séparer en mettant des sous-vêtements féminins dans ses affaires pour qu’on s’engueule. À un moment où ton frère avait un bras cassé. Un moment jugé comme vulnérable pourtant tu ne me vois pas entrain de remette en cause ton amour pour lui
Hana: tu oses me menacer? Elle demande elle même menaçante
Ciara: je te dis ce que tu as fait tout comme tu me dis ce que j’ai fait. Je ne nie pas ma part. Je ne t’oblige pas à accepter ou nier la tienne. Franchement ça m’est complètement égal aujourd’hui. Ce qui m’intéresse c’est faire ma petite vie avec l’homme que j’aime qui est ton frère. Je promets de rester à l’écart de ta famille, ne pas toucher ton fils mais renier mes sentiments je ne peux plus parce que je les ai déjà accepté
Hana: bien! Estimes toi heureuse. Tu viens de détruire notre famille. Plus jamais je ne veux voir Magnim! Elle dit en se levant
Je tremble en mon for intérieur et doute avant de le dire mais je le dis quand même
Ciara: c’est bien dommage et tu perdrais autant que lui aussi perdra parce que tu sais combien ton frère est ce genre de personne qu’on aimerait avoir dans sa vie. Tu le sais vu que c’est toi qui a fait de lui en grande partie ce qu’il est aujourd’hui. Mais si c’est ton choix on ne peut pas t’obliger ou te mettre la corde au cou pour que tu fasses ce que nous on veut.
Hana: sale profiteuse! Tu ne vas pas t’en tirer aussi facilement
Je ne sais pas ce qu’elle veut que je réponde donc je la regarde. Elle s’énerve, me bouscule et s’en va. J’espère que je n’ai pas mal répondu ou outrepassé la volonté de Magnim
Essohana Wiyao épouse Bemba
Je fulmine tellement que je vais plutôt à l’église voir mon mari au lieu de retourner à la clinique. Hier c’était mes sœurs Pya et Solim qui sont venues à la maison à la demande de Magnim. Elles sont venues me gaver de longs sermons sur comment je ferai du tort à Magnim si je le coupe de ma vie et il a besoin de moi. Papa de son côté m’appelle pour me dire qu’on ne dicte pas à un homme quelle femme il doit choisir et je dois respecter que Magnim en dépit de son statut de benjamin reste un homme.
Mon mari finit sa consultation et je me jette dans ses bras en larmes
Hana: il était chez elle Auxanges et elle avait son alliance! En dépit de tout il est retourné à cette fille! Ça ne lui dit rien tout ce qu’il a traversé
Auxanges: Cherie je ne te comprends pas. Tu aurais préféré qu’il ressasse tous les jours et perde sa joie de vivre? Le fait qu’il puisse s’engager encore avec elle devrait être une célébration plutôt. Ça prouve que les deux ont réussi à surmonter les différentes épreuves
Hana: Et pourquoi ils doivent toujours s’en tirer les membres de cette famille? Pourquoi elle doit revenir dans sa vie? Qu’est ce qui lui donne ce droit? Elle doit finir seule et c’est tout! Elle ne mérite rien et son frère pareil
Auxanges: tout ca à cause de l’avortement?
Je me raidis dans ses bras. Il me regarde avec tendresse et là je pleure à chaudes larmes. Il me berce jusqu’à ce que je me calme et je lui raconte tout
Hana: dès que j’ai confronté cet idiot après l’avoir surpris au lit avec une autre il m’a traité de conne parce que je lui ai lancé un truc à la tête. On s’est disputé et depuis je n’ai plus jamais eu de ses nouvelles. J’ai découvert pour ma grossesse un peu plus tard. Ne sachant pas avec quels sous j’allais pouvoir m’occuper d’un enfant en plus que je venais juste de boucler un an en France j’ai suivi le conseil d’une amie et je me suis fait avorter
Auxanges: donc il n’a jamais su?
Hana: non. La prochaine fois que je l’ai revu c’était dans ce parking quand il était venu chercher sa sœur. La même face de chien
Auxanges: et pourquoi ne m’avoir rien dit sur ton avortement
Hana: tu es un Pasteur auxanges. Ta foi est contre cette pratique je le sais
Auxanges: ma foi n’est pas contre la compassion Hana. On a traversé tellement de choses tous les deux. Tu penses que c’est ça qui allait nous séparer? Tu es ma femme et ça sera toujours ainsi tant que Dieu fait grâce. Par contre une chose que j’aimerais c’est que tu demandes pardon sincèrement au Seigneur et qu’il te donne la force de pardonner aussi parce que contrairement à Magnim toi tu es restée bloquée dans ton passé. Tu penses que ça ne t’affecte pas mais quand on t’entend parler de Ciara tu mélanges souvent son frère. Oui je sais qu’elle a abandonné Magnim en plus de l’accuser. Tu ne m’apprends rien de nouveau. Mais toi tu lui rajoutes aussi le mauvais comportement de son frère pourtant je doute que tu aimerais voir Romelio jugé pour ton ou mon comportement. Je me trompe?
Hana: je ne pourrais jamais pardonner à Antoine. Il savait que j’arrivais fraîchement de Lomé. Il savait combien mes études étaient prioritaires pour moi. Je l’ai même rejeté trois fois avant de céder. Et pendant tout ce temps il se jouait de moi. Il a été mon premier copain auxanges. Je ne peux pas lui pardonner. C’est trop facile
Auxanges: okay mais tu peux au moins faire la part des choses et en dernier donner une opportunité à Ciara de se prouver
Hana: et si Magnim tombe c’est encore moi qui doit courir le sauver? J’ai fini de dépenser près de dix mille euros dans cette poursuite judiciaire pour qu’il me tourne le dos sans aucun remord
Auxanges: jamais ton frère ne t’a tourné le dos. Tous les jours il me demande comment te convaincre. Il ne veut pas te perdre. Regarde romelio. Pense à lui. Tu penses qu’il pourrait vivre loin de toi? Pense à Magnim qui n’a grandi qu’avec toi comme figure maternelle. Comment tu peux lui demander de choisir entre toi et une autre? Hana c’est cruel. Tu le tortures pour rien et pourtant je ne t’ai pas connu cruelle
Hana: .....
Auxanges: s’il tombe on sera là. Ça fera mal mais au moins il aura essayé pace que c’est son désir. Je sais que ça t’a coûté émotionnellement toutes ses années à le voir perdre le nord mais tu n’étais pas seule. Tu n’as jamais été seule. Je suis là. Tao aussi. Je pense que ses deux autres amies Farida et Belle aussi comptent maintenant.
Hana: il peut très bien tomber amoureux d’une autre qui sera plus digne et bonne femme pour lui que celle là!
Auxanges: je te le répète, l’amour n’est pas une récompense pour un bon comportement pour que tu penses qu’elle ne mérite plus son amour à cause de leur passé. L’amour arrive tout seul pour certains. Sans prévenir ou même le chercher. Parmi ses certains il y’a Magnim
Hana: et ce n’est pas une fatalité non plus. Ce n’est pas parce qu’il l’aime qu’il est condamné à être là. Il est juste trop
pressé comme il a eu trente ans récemment et son ami a eu un fils. Il ressent la pression je le sais
Auxanges: personne n’a dit que c’est une condamnation mais son désir. La moindre des choses c’est de le respecter. Non?
Hana: je ne vais pas participer à cette mascarade! J’en ai fini!