50: playing games
Write by Gioia
Un mois plus tard
***Farida Adamou***
Laith n’est plus. On peut me reprocher de le penser mais c’est bon. Je préfère accepter la vérité plutôt que de continuer avec cet espoir qui a contribué au malheur d’une autre famille. Avec Tao on a décidé de nous défaire de ses effets qu’on avait gardé. Ils contribuaient à nourrir cet espoir qui était devenu à la longue une obsession. Avec le recul je me rends compte de combien c’était ridicule de sauter sur l’e-mail d’une inconnue pour demander qu’on aille au Ghana. Une inconnue qui disait avoir vu un enfant ressemblant à sa photo séjourner dans son quartier. La fameuse piste s’est avérée être un sans issue et comme pour nous s’assurer que le message soit compris à fond, la vie permet que le jour même, une enfant soit meurtrie dans sa chair et une famille perde un être cher. J’ignore si un jour j’aurais une réponse claire pour m’expliquer ce qu’on a bien pu faire nous les Adamou pour avoir pu porter autant la poisse. Quoiqu’il en soit je scotche le dernier carton que des livreurs passeront récupérer dans quelques heures. Comme les effets sont encore en bon état ils iront à des organismes. Une fois fini, je sors, prend un grand bol d’air pour noyer la mélancolie et monte au bord de mon Audi A5 pour aller récupérer mon Asad à la sortie de l’école. Au moins sur ce côté la vie a eu un peu pitié de nous en se rappelant qu’on était plu dans notre vingtaine. Elle nous a donné un garçon plutôt obéissant qui certes aime poser beaucoup de questions quand on lui refuse quelque chose mais il est loin d’Ida qui aimait me donner les sueurs froides en se cachant partout dans la maison au nom des jeux. Parlant d’elle la demoiselle se considère toute grande maintenant. Depuis un an elle vit à Melbourne où elle fait une immersion en anglais pour le moment. Depuis le lycée elle nous avait déjà prévenu qu’elle comptait rejoindre ses tantes, les sœurs de Tao qui ont fait leurs vies là-bas. Elle y passait donc quelques vacances pourtant la séparation a été dure. Il y’a eu des larmes de chaque côté. Chose à laquelle je ne m’attendais pas du côté d’Ida vu qu’elle a toujours rêvé de vivre la grande aventure. Mais j’oublie souvent qu’elle est aussi très attachée et aimait le cocon qu’elle formait avec nous et les Boulder ici. Je ressens toujours son absence mais Dieu merci, Asad est là pour m’occuper en plus de Tao ainsi qu’Héloïse qui est devenue une vraie amie par la relation entre nos fils. Ce qui me tient énormément à cœur maintenant c’est comment repayer à la famille de Belle leur service qui a tant coûté. Je sais ce qu’ils ont dit mais mon sommeil est léger depuis deux ans. Ce que l’argent pouvait faire on l’a fait. C’est dommage qu’il ne puisse pas tout régler.
***Romane Ekoue***
Je suis fatiguée de me faire siffler par Jérôme depuis un mois. J’ignore mais il est toujours sur mes talons à radoter donc c’est bon, aujourd’hui il va comprendre qu’on n’emmerde pas les filles Ekoue.
-C’est même quoi? Je demande en lui faisant volte-face
-Ta pute de soeur est où?
-Demande à ta pute de mère!
Il me tient le bras avant même que je m’en rende compte et me le presse avec férocité. Je me débats et lutte avec lui. Comme il ne s’attendait pas à cette riposte, il vacille et reçoit bien les coups. Dieu merci j’ai des longues jambes. Il ne faut pas me voir ramasser les pierres et lui jeter tout en détalant
-Dis à ta Bijou que toutes les deux vous ne perdez rien pour attendre! Elle va me rembourser mon argent sale conne!!!! Il hurle en rage bien loin de moi
-Tu vas chier avant de la voir gros connard va pffff!
Je l’insulte bien et tape le sprint quand je vois son corps bouger. Gros n’importe quoi. J’arrive à l’école en sueur. Mes camarades veulent parler mais est-ce que je les regarde? Eux même ne sentent pas la rose. On se serre comme ça dans les bancs à quatre voire cinq. L’essentiel c’est d’apprendre. Tu oses te plaindre maintenant, on va te rappeler que personne ne t’a forcé donc reste chez toi si ça ne te plaît pas. Et jamais je ne vais rester à la maison. Ah ça non. Parce que rester c’est certainement finir mariée à quelqu’un que je ne connais pas un beau matin sans mon accord, ou terminer comme Jeanne, c’est à dire céder aux avances d’un gars parce que maman nous répétait depuis le départ de Bijou qu’à quinze ans, chacune devra commencer à ramener de l’argent parce qu’elle ne va pas nourrir des inutiles à vie. Moi j’en ai 12. Imogen 14. Et si Imo est sortie avec Jérôme tout en se faisant passer pour Bijou c’est parce qu’elle a dit qu’elle préfère encore coucher avec quelqu’un de son choix, profiter avant de s’enfermer dans l’esclavage. Depuis un moi qu’elle l’a appris maman n’a pas décoléré. Moi je rase les murs mais Imogen n’a pas une petite gueule malgré sa toute petite taille. Dans leurs échanges elle a dit à maman qu’elle a aimé monter sur la pine de Jérôme et n’hésiterait pas à le faire encore. je ne comprends rien de tout ça. Jeanne ne savait que se moquer quand j’ai demandé si elle pouvait m’expliquer. “La petite préférée de maman connaît donc le goût du bâton jusqu’à se faire le curetage hein? Mais maman pourquoi tu frappes ta fille chérie”, tels étaient ses mots. Jeanne et Imogen ne s’aiment pas depuis qu’Imo a gâté la demande de mariage de Jeanne en révélant au monsieur qui venait demander sa main il y’a deux ans qu’elle était enceinte. Au lieu de s’excuser Imogen a refusé avant d’insulter davantage Jeanne. Les bagarres qui ont suivi suite à ça furent légendaires. Depuis elles se détestent et maman s’est désintéressée du sort de Jeanne. C’est ce qui va arriver à Imogen maintenant et ça me rend triste même si elle m’a menacé que si je pleure elle me frappera. J’y pense et j’en ris encore malgré la tristesse de l’histoire. Je la dépasse de cinq tailles mais c’est elle qui menace tout le monde. Ça me rend triste parce que la vie est malheureuse pour nous. Je me demande toujours pourquoi les papas des autres ne sont pas là. Mon papa à moi est là c’est vrai mais il ne s’intéressait pas à ma vie. Je me suis fatiguée de sa femme qui me disait de retourner chez ma maman quand j’allais le voir. Ensuite j’ai appris qu’il est parti à Kara avec sa famille. Je me demande pourquoi Bijou ne nous fait pas venir à Lomé pour être avec elle. Quand elle était à la maison avant, la vie était difficile mais maman pas si méchante. Maman nous avait dit le jour où on est venu la chercher que si elle travaille bien à Lomé, nous allions quitter le village dans trois ans. Je pourrais faire les grandes études. Imogen pourrait devenir menuisière même si elle ne sait pas pourquoi une fille veut faire le métier des garçons. Jeanne pourrait devenir esthéticienne. On aurait une grande maison. Maman avait dit tout ça. C’était les plus beaux moments de notre vie. Mais c’est Bijou qui est rentrée plutôt au village il y’a deux ans. Elle a fait deux jours seulement. On a même pas parlé puis elle est repartie et depuis on ne sait pas où la vie nous emmène.
***Raymond Ekim***
C’est encore un message de cette fille, Kristina. Elle m’amuse bien par ses questions ou remarques. La conversation s’est installée naturellement la semaine qui a suivie leur visite au spa. Elle voulait me remercier personnellement. Puis de temps en temps elle prenait de mes nouvelles. Puis nous avons bifurqué sur d’autres sujets. Disons depuis quatre jours on s’écrit régulièrement et elle m’amuse pas mal.
-Du coup tu commences direct le travail après ton BP c’est ça?
-Yep, je lui réponds. J’ai hâte
-n’oublie pas de m’envoyer le nom du resto. Je viendrai te soutenir surtout si tu fais un bon jarret d’agneau
-Lol tu aimes la bouffe comme ça? C’est la cinquième fois que tu en parles. Ou tu as juste faim actuellement?
-qui n’aime pas manger?
-Tu as raison. Il faut en profiter
-Bon j’avoue que j’ai un peu faim aussi. Garcie devait faire le dîner mais elle m’a dit à la dernière minute qu’elle va au cinéma avec ses amies
-Lol en même temps je ne cesse de me demander comment une meuf aussi calme que toi a croisé le chemin de cette frappadingue
-Moi calme? Mdr, qu’est ce qui te fait dire ça?
Je pouffe de rire quand l’appel de mon autre calme arrive.
-Allô la femme de ma vie
-Eh Ben, avec la voix suave en plus. Tu as fait quelle bêtise?
-Voilà Les femmes. On ne peut pas être d’humeur tendre avec vous sans que vous ne voyiez une bêtise derrière
-On sait quoi avec vous les mecs alors, elle répond avec humour. Ça va mon caramel au fleur de sel?
-rejeté. On y est pas encore, je réplique avec amusement
-quoi! C’est bien plus choupi que le “ma poupée” que tu me donnes je te signale. En plus tu as la couleur exacte du butterscotch (bonbons caramel)
-j’ai dit rejeté oh. Retourne en cuisine et tu me sors un surnom digne de moi.
-bref tu vas juste l’accepter. Mon cerveau est en compote dernièrement. Pas de temps pour réfléchir
-Courage bébé. L’année finit presque
-Lol en Mars? Je fais semblant de te croire
-Au moins j’ai essayé, je réponds sur un ton drôle. Tu rentres bientôt?
-Je passe à l’université étudier un peu après mon shift
Je préfère savoir ma copine au lit à se reposer après une longue journée de travail mais franchement je ne discute plus sur ce sujet avec elle. Cette fille a le plomb dans les oreilles quand tu parles ses études. Tant qu’elle peut tenir sur ses jambes et avoir ses red bulls à côté il ne faut même pas croire qu’elle se reposera. Le lien entre la caféine et les problèmes de cœur là on dirait qu’elle ne connaît pas. Je l’ai en tout cas prévenu de faire comme elle veut mais il est hors de question que je finisse veuf avant le mariage.
-Shit....je dis en décollant brusquement le téléphone qui a vibré contre mon oreille
-Un souci? Elle dit quand je le ramène
-Désolé, c’était un message de Kristina
-Ah Elle t’écrit souvent. Elle va bien?
-Oui, t’en fais pas. Elle sait que mon cœur est verrouillé quelque part dans les montagnes du Colorado
-Lol c’est bien.
-Genre! Juste c’est bien?
-Mais de dire quoi?
-La jalousie t’a dit que si tu la manifestais un peu elle allait te frapper? Je demande et elle se met à rire
-je vais être jalouse pourquoi quand tu viens toi-même de me dire qu’elle sait où se trouve ton cœur
-Pfff tu as raison, j’aurais dû me taire. On allait voir comment tu comptais faire ta maligne
-Sauf que tu n’allais rien voir de fameux. J’allais juste vous laisser jouer entre vous
-lol comme si tu pouvais laisser aussi facilement.
-Je laisserai facilement quelqu’un qui veut jouer.
-Tu vois pourquoi je veux un enfant? Regarde comment tu chauffes le cœur de l’humain avec tes histoires de me quitter
-lol mais qui a posé la question? Toi même qui parle tu resterais avec moi si tu découvrais que je joue avec un autre mec?
-Impossible que tu fasses ça. Tu meurs trop pour moi, je réponds et elle rigole
-Hypothétiquement c’est pas un concept inconnu pour toi ou je me trompe
-même hypothétiquement c’est une situation inimaginable. On est trop fusionnel pour que tu décides de laisser ça et regarder ailleurs.
-Alors? Je pense pareil de toi. Mais s’il advenait que tu...
-tu ne devrais même pas penser que c’est possible. Je t’aime un point c’est tout.
-Ok mr lover lover, je vais te laisser. J’ai maman aussi à appeler pour savoir s’ils ont reçu les livres du CNED déjà
-D’accord. Tu souhaites une bonne chance à ta sœur pour ses cours en ligne s’ils l’ont eu
-Sans faute butterscotch, Elle répond sur un ton taquin et raccroche quand je râle
Je fixe le téléphone un bon moment. Des fois un peu de possessivité ne ferait pas du mal vu qu’on est loin de l’autre, ca rajouterait du piment mais va dire ça à Perla, elle te regardera comme si tu as deux têtes. Un autre message entre de Kris.
-Bon je suppose que je t’ai ennuyé au point que tu t’endormes donc bonne nuit et fais de doux rêves
J’appelle au lieu de répondre
-clarifions un truc, tu es tout sauf ennuyante
-Dis celui qui ne répondait plus. Je m’apprêtais à écrire à ma mère que j’ai fatigué quelqu’un encore avec la bouche qu’elle m’a donné
-Lol Dieu merci maman peut dormir en paix. Si Garcie ne me fatigue pas ce n’est pas toi qui y arrivera
-Sur ce coup tu as raison, elle répond en rigolant. Alors pour la petite histoire, j’ai connu ta sœur en cours, le classique. J’avais oublié mon fascicule. Elle a partagé le sien avec moi et depuis on chemine ensemble
-Eh bien, tu as une étoile particulière alors. Parce que partager c’est une notion surprenante déjà quand on parle de Garcelle. Mais en plus cheminer avec? Je te donne les mains et te remercie au passage. Essaie de déteindre un peu sur elle s’il te plaît. Ça lui fera du bien
-Sans faute. En contrepartie, j’attends mon invitation dès que tu commences à travailler
-Lol c’est noté. Je vois avec ma copine pour le jour qu’on peut t’accorder et on te confirme ça
***Garcelle Ekim***
Je fais signe à Kris d’abréger sa conversation avec Ray. Elle me donne un air confus mais obtempère quand même.
-Tu veux quoi?
-Vous avez assez parlé pour aujourd’hui. Faut pas non plus qu’il te prenne pour une désespérée, je dis et elle roule des yeux
-Il ne sentira rien parce que je ne cherche rien chez lui je te l’ai déjà dit.
-Bien sûr, c’est le merci que tu continues de lui dire depuis quelques semaines?
-Le concept d’amitié est inconnu pour toi? C’est bizarre que je l’ai trouvé sympa et que ça arrive de causer quelques fois avec quelqu’un qu’on apprécie bien?
-Discute autant que tu veux oh ma chérie. Je rêve juste en couleur. Une belle-sœur comme toi ça serait le pied
-Sauf que tu en as déjà une belle-sœur et je ne marche pas comme ça.
-Lol une belle-sœur qui est à des milliers de kilomètres? Pardon mon frère est trop beau pour végéter le temps que l’autre finisse ses études kilométriques
-Pourtant tu disais il y’a un mois qu’il a raté sa vie
-Ah tu m’apprends que raté c’est synonyme de vilain, parce que je l’ignorais, dis-je avec ironie
-Bref Garcelle il faut contrôler ta méchanceté envers les autres. Ton frère tu me l’avais dépeint comme une mauviette mais le type semble très concentré sur son programme.
-Aka s’il n’est pas concentré sur la cuisine il lui reste encore dans la vie?
Elle secoue la tête et se dirige dans sa chambre. Je me recouche devant ma série. La position de Kristina n’est pas étonnante de toute façon. 22 ans et madame n’a toujours pas sa licence. Faut pas voir comment elle roule sa mère quand cette dernière lui demande comment ça va. La meuf a déjà changé de programme trois fois sans prévenir sa famille. Donc quoi de plus normal qu’elle soutienne un autre raté. En tout cas depuis le mois là je n’entends plus trop le nom de TH dans sa bouche. Même si elle ne finit pas dans le lit de Ray, elle est loin de celui de mon gars. Parlant de lui je l’attends avec impatience demain. Nous préparons un déménagement et il doit passer nous donner un coup de main.
Bien évidemment le rdv est pris sur une heure où Kris sera en cours. Pour me réveiller avec une bonne mine demain je mets fin rapidement à ma série.
Le lendemain je me fais un traitement de princesse. Je sors en premier les cuillères dans mon congélateur pour masser mes paupières et dégonfler tout ça. Un visage frais et jeune ça désarme les hommes. Ils te croient angélique. Je prends une douche parfumée, m’enduis le corps d’une huile supposée être aphrodisiaque en tout cas c’est ce qu’on m’a vendu sur internet et j’opte pour un peignoir sans sous-vêtements en dessous. Angélique en haut, tentatrice depuis le cou. C’est ça la bonne combinaison. Moi je n’ai rien à envier. Dieu m’a donné exactement tout en moyenne. Le bonnet D devant, les fesses qui bougent assez quand je marche, les hanches pour remplir comme il faut les jeans taille 39-40. La peau douce comme un bébé, je n’ai vraiment pas à me plaindre. Je brosse et retiens grâce à une brosse mon tissage puis cause un peu avec maman le temps que TH me prévienne de son depart. C’est toujours la même chose chez ma famille dernièrement. Papa qui se plaint qu’aucun de nous ne veut rentrer construire le pays. L’ironie dans ses propos c’est qu’il pleure pour un pays qui n’est pas le sien mais on dirait que lui-même a oublié ses origines nigérianes. C’est Ray qui aimait y aller sinon j’y ai été je pense quatre ou cinq fois dans ma vie. Et ça me saoule même quand on me rappelle ce côté juste parce que je m’appelle Ekim. Les fraudeurs et sorciers là qui veut s’attacher à ça? Pas moi merci. Je raccroche avec maman dès qu’on sonne chez nous. J’ouvre et c’est la tête barbue de TH qui apparaît quelques minutes plus tard.
-Tu t’es rasé? Je demande d’une voix légère
-oui oh, ma tante se plaignait déjà que ma broussaille la fatiguait, il répond sur un ton blagueur. Ça va la grande?
Les noeuds dans le ventre que sa voix grave et son air diablement sexy avait provoqué disparaissent aussitôt
-Pfff tu commences encore hein
-ah pardon pardon, il s’empresse de dire. J’avais oublié
-vingt mois de différence seulement Thierry! Vingt et tu me sors la grande à tout bout de champ comme si j’étais ton ancêtre
-kieee Mais c’est seulement le respect. Tu sais que tu es ma grande depuis le collège. Les habitudes ont la peau dure
-Bref entre seulement.
-Merci. Alors on commence par quoi?
-Comment tu es pressé comme ça? Tu as déjà mangé? Je demande en me dirigeant en cuisine
-Voilà que tu veux bien me parler hein, il dit tout joyeux et je pouffe de rire.
Thierry Henry, lol oui comme ça, et il faut remercier feu son papa, M Henri Ndouo, un grand fan d’Arsenal. Donc TH je le connais comme je connais Deno, Toni et Ray. On le connaît depuis qu’il est devenu l’ami de quartier puis d’école de Deno. On ne va pas dire que nos familles étaient hyper proches parce que bon ils n’avaient pas les mêmes moyens que nous. Mais ils se débrouillaient. Du moins jusqu’au décès de papa Ndouo. Leur vie ne fut qu’une succession de misères depuis. Je n’aurais pas été sur son dos que TH n’aurait pas eu le bac. Et même après ça il a fait des années à la maison avant de venir ici. Raison pour laquelle il commence à peine l’université à 21 ans. Et maintenant qu’il est ici sa beauté s’affirme davantage. Il est loin derrière le garçon à l’apparence simple mais des fois négligée qui me faisait fondre par son regard intense quand il était en colère, ses petites blagues inattendues, sa poigne quand il jouait aux jeux dangereux avec Deno. Combien de fois j’ai mouillé ma culotte en imaginant ses mains soutenir et presser mes seins avec ferveur avant d’en lécher les pointes et soupirer d’appétit. Maintenant il n’en est que plus beau, grand, imposant et élégant dans son col roulé bleu marine ici pendant qu’il sort les assiettes des placards comme je lui ai indiqué. Je dénoue légèrement mon peignoir vu qu’il a le dos tourné et continue à faire son omelette.
***Thierry Henry Ndouo***
Adieh les choses de ma vie. Je me retourne pour questionner la gr...Garcie et c’est sur la moitié de son décolleté que mes yeux tombent. Je tousse, salive et farfouille quand je parle. Comme les yeux aiment se promener dans les orbites ils ont retrouvé le chemin de la tentation pendant que je mangeais l’omelette adossé au comptoir.
-c’est à ton goût? Elle demande soucieuse
-Bien sûr c’est quand même toi qui l’a fait
-Pourquoi tu fais cette tête alors?
-Ahem....pardon, je dis avec un rire gêné, on dirait que l’habit là ne te suffit pas hein. C’est pas mieux de chercher autre chose à mettre?
-Oh Seigneur! Elle crie mortifiée après avoir vu ce que je voyais et me donne automatiquement le dos pour se rajuster.
Mince je suis désolée.
-C’est pas grave, je vais finir le rangement comme ça tu peux aller te changer
-Oh non finis plutôt ton omelette, j’ai bien rattaché le noeud. En plus mes habits sont tous rangés déjà et puis qu’est ce que tu n’as pas déjà vu chez les autres, elle finit par dire sur un ton taquin
Je fais quoi si ce n’est rire aussi. J’ai déjà vu quelques belles choses ici et là. Mais est-ce que c’est comme sa part ici? Je m’éclipse dès qu’elle s’accroupie devant le placard du bas. Façon elle était cambrée là mieux je reste loin. Mes mains se baladent vite sur la chair et c’est quand même la grande de Deno même si elle refuse le blase. J’ignore déjà ce que j’ai fait pour qu’il quitte le pays sans me prévenir et en plus ne me fais pas signe depuis. Si c’était quelqu’un d’autre j’aurais dit qu‘il ne me gère plus vu qu’on a plus le même niveau social mais Deno c’est pas un gars comme ça. En tout cas je ne l’ai pas connu ainsi. Mais bon. Je préfère garder mes yeux baladeurs loin de Garcelle aussi parce que c’est ma première année en France. Arriver ici c’était un vrai parcours du combattant. J’ai souffert. Et même si personne ne l’a dit je sais que je suis à l’étude chez ma tante. Au moindre faux pas on me dégagera et je n’ai rien comme argent pour me faire vivre. Ma mère envoie ce qu’elle peut quand elle peut et là c’est déjà rare. Je vis strictement grâce à des petits jobs que je fais, comme celui de dépanner la grande pour son déménagement même si elle je ne lui prendrai pas un rond. Ce qui me fait tenir quand je suis fatigué de manger les spaghettis non stop c’est cette scène. Celle-là où maman malgré la fatigue m’a emmené chez un monsieur vivant au bas gué gué, récupérer des médicaments que son grand frère aurait envoyé d’Angleterre pour nous. La veille là mon petit frère Vieira nous avait tenu éveillé avec des vomissements à n’en pas finir, sans parler des maux de Denys incessants de la vieille. C’est la voisine qui a eu pitié de nous et l’a gardé le temps qu’on se dépêche pour honorer le rendez-vous. Donc on arrive et le monsieur remet à maman une plaquette de Doliprane. Une plaquette j’ai bien dit. Rien qu’à y repenser un rictus amer se forme sur mon visage. Face à l’incompréhension de maman il dit qu’il a suivi les instructions de mon oncle. Croyant qu’il avait menti et avec toute l’innocence du monde j’ai envoyé avec le téléphone de maman un sms kilométrique à mon oncle pour lui dénoncer le type une fois que nous sommes rentrés. J’étais tellement content que mon oncle allait régler son compte au type là que j’ai mis le haut parleur dès que son numéro s’est affiché sur l’écran. Il s’est chargé de me montrer dans cette vie que les sauveurs n’existent pas sur terre, seulement dans la bible. Que non, on nous envoie des médicaments, et se déplacer c’est encore un problème pour nous. Que c’est ça l’africain. Paresseux jusqu’à la mort. On pense que le type n’a rien à faire de son temps que de nous attendre? De quel droit maman a donné une heure et se permet d’arriver en retard? Que Les retardataires ont toujours tort donc oh donnera les médicaments à ceux qui respectent le temps d’autrui. Pas une minute pour qu’on lui explique. Ou peut-être mon cerveau était mélangé par sa méchanceté soudaine pour trouver quoi lui répondre. Je me souviens quand même de l’air brisé de maman lorsqu’elle m’a retiré le téléphone avant de lui demander pour s’il sait comment on vit. Comment on dort. Pourtant de son vivant, c’est papa qui avait complété les sous pour son billet quand il parait pour l’Angleterre. Il a répondu qu’il a fait pour nous sa part aussi et personne n’a demandé à mon père de ne rien nous laisser. Est-ce qu’il a alors menti? J’ai pleuré, j’ai mordu en rage mon oreiller. Je suis parti faire des tours dehors pour me calmer mais il n’a en rien menti. Personne n’a dit à mon père de ne pas avoir d’épargne pour nous. De ne pas construire de maison. Tout ce qu’il a laissé c’était deux cent mille dans un compte courant et sa voiture qui nous a quand même aidé à tenir lorsqu’on a décidé de retourner à Franceville. Autre détail que je ne comprends pas. Le fait qu’on était en location pourtant Vieira et moi avons fréquenté des bonnes écoles dans notre enfance. Il pouvait s’offrir un terrain même dans un quartier abordable mais non. Peut-être il remettait à demain croyant qu’il avait toute la vie. Il ne se voyait pas mourir d’empoisonnement quand ses fils avaient respectivement onze et six ans.
Maman étant femme au foyer à l’époque n’avait rien non plus sinon les quelques entrées de son commerce qu’elle faisait selon son envie. Bref tout ça c’est derrière nous. Mais à cause du baptême de feu de mon oncle j’ai juré que je serais le sauveur de ma famille.
Garcelle a continué avec la tentation jusqu’à mon départ oh. Heureusement que ses meubles étaient lourds. Ça m’a occupé assez l’esprit pour ne pas trop loucher.
***Océane Ajavon***
-Je ne comprends toujours pas en quoi le profil de cette Emily Seck est intéressant. Elle n’a aucune expérience, je réponds à papa dans mon oreille Bluetooth
-Je l’ai mise en condition et son talent m’a conquise.
-Lol parce que tu sais quoi de la massothétapie toi
-Je n’en connais peut-être pas un rayon comme toi par contre je sais que je me suis levé de cette table sans cette tension énervante que je sentais dans le milieu de mon dos. Tu vas former toutes ses filles quand tu arriveras ici anyway. Qu’est-ce que ça change dans le fond qu’elle ait une grande expertise en massage nordique? Elle a les certifications en plus du professionnalisme. C’est l’une des rares à m’avoir prouvé par ses réponses qu’elle s’intéressait réellement au poste. Tu sentais chez les autres qu’elles cherchaient juste un emploi. Il y’en a qui m’ont même parlé de comment elles sont bonnes pour épiler les sourcils. Tu imagines ça, il dit exaspéré et me fait rire
-Bon tu as gagné. J’espère que cette Emily sera à la hauteur de ta plaidoirie sinon tu me verseras le salaire que je lui aurai donné
-Ca ne fonctionne pas comme ça dans le monde des affaires ma puce.
Et c’est parti pour un long monologue sur les bonne stratégies à mettre en place pour que l’institut passe le cap crucial des deux ans durant lesquelles 20% des entrepreneurs raccrochent. Heureusement je suis dans mon taxi en direction de l’Omni hôtel à Houston. Je vais y passer quatre jours pour une série de conférences dans le cadre du travail. Disons la partie barbante de l’administration. Mais avec la forte concurrence dans le domaine de la santé holistique on doit souvent participer à ce genre d’événements pour y trouver des nouvelles approches qui nous permettront de nous distinguer. En vrai c’est le boss qui devait s’y coller mais il m’a jeté ça sans aucune pression.
Première je ne prends que des notes. Je m’applique surtout pour la série de questions qu’on aura en dernière journée. Je compte profiter du cadre pour poser des questions sur les idées que j’ai pour mon business à Lomé. Une silhouette familière attire mon regard durant la pause quand je me suis levée pour aller me chercher à manger. Mais elle n’est plus dans mon champ de mire. Je sors de l’atelier, un peu crevée et la silhouette est à quelques pas de moi en pleine discussion dans le hall de l’hôtel. Je me rapproche un peu et tapote le sol, les bras croisés, attendant qu’il me remarque. Le gars a l’audace d’être surpris quand il le fait. Il se détache de son groupe et s’avance avec un sourire
-Pour une surp....
-Inh! fis-je main devant sa face pour qu’il se taise. Épargne moi les fausses excuses. Ce que tu fais pour te retrouver au même endroit que moi là tu vas me l’arrêter sinon tu ne vas pas me reconnaître! Je dis sur un ton irrité, pousse un juron et me dirige vers l’ascenseur.
Non mais oh. Déjà il trouve mon compte messenger sans me prévenir. Maintenant il se retrouve ici? À Houston? C’est quoi la blague? Il a cru que lui répondre sur Facebook c’était l’invitation pour qu’il me colle au train comme un toutou? Il va comprendre sa douleur s’il ose m’aborder juste une fois durant mon séjour
Le deuxième jour de la conférence est plus relax étrangement. On nous laisse deux heures entre participants pour discuter. Je tisse des liens, prends des adresses, bref je mingle comme on dit chez les anglo. Dans les “mingling” je me laisse convaincre par un groupe de meufs pour un after. Elikem étant accro à ses cahiers, et maman déjà endormie, merci le décalage horaire, je rejoins les meufs pour l’after. Ma surprise est de taille quand je vois que deux sont accompagnées par leurs mecs, pourtant je pensais qu’on allait se faire un truc entre filles. Et parmi les mecs à la table, barbe feutrée est là. Je presse mes lèvres de mécontentement quand je m’installe. Ensuite c’est la honte qui me gagne lorsque les conversations débutent. J’entends que les mecs sont des collègues de barbe feutrée et ils travaillent ici à Houston. Puis ça parle de relation à distance, travail, blabla. Je participe peu aux échanges mais j’écoute tout. J’apprends en dernier lieu que barbe feutrée était à l’hôtel parce qu’il venait déposer une fille avec qui je suis la conférence. Enceinte jusqu’au cou de surcroît. Je mets l’info au chaud et le reste de la soirée se déroule plutôt normalement. Je me couche même tôt.
Le troisième jour est comme le premier. À la fin qui je vois dans le hall, tandan, l’homme du moment. Je trace vers le distributeur pour retirer de l’argent d’abord avant d’aller à la machine de snack pour me chercher un truc à grignoter. Il n’est pas loin. Je ne tiens plus donc je me lance
-L’enfant des gens sait quand même qu’elle sort avec le serpent?
-Wah tout ça pour ma pauvre personne? Il réplique sur un ton blagueur
-Ah mais tu es ici et à Boston en même temps. Que doit-on dire?
-Boston? Il fait confus avant de sourire grandement. Tu t’es renseignée sur moi?
-Pfff parce que je n’ai rien à faire, je réplique en le regardant de travers
-Lol pourtant c’est de ta bouche que l’information est sortie, il répond tout en attardant son regard sur mes lèvres
Je ramasse mon snack, déchire l’emballage et mord dedans tout en le regardant
-c’est l’ennui sinon je n’ai pas ton temps
Il me sourit encore, retire sa veste, s’approche avant que je puisse reculer et la pose sur mes épaules puis descend sa tête près de mon oreille.
-Je n’ai pas le temps des blanches non plus. Disons que j’aime la chair locale. Donc le serpent que je suis ne sera que pour toi quand tu l’auras décidé. En attendant fait réparer ta fermeture. Je n’aime pas qu’on voit le noeud à l’arrière de ton string noir.
L’embarrass me fait soupirer. Je me revois faisant la belle dans mon ensemble et les gens voyaient mon slip sans parler? Pourquoi l’humain est si mauvais? Je file direct sans demander mon dû en chambre. Les dégâts sont pires que ce à quoi je m’attendais et j’ai rien senti pourtant. Elikem ne lâche pas ça de la soirée. Elle rit encore et encore en plus de me rappeler une scène pareille qui lui était arrivée quand on était plus jeunes. Des mecs ont même essayé de la prévenir mais comme ils la sifflaient et Elikem dans le temps ne répondait jamais aux gars, elle a marché dehors comme ça jusqu’à ce que les gars arrivent à sa hauteur et l’un d’eux lui dise qu’elle croit qu’il n’a plus rien à faire de sa vie que de draguer une fille qui porte les slips troués. La honte lol.
Bref le quatrième jour la veste me regarde. Je fais de même. Les questions dansent dans mon esprit. La curiosité c’est vraiment pas bien. J’envoie un message au gars durant l’atelier. Je vois son message quand on finit. J’avais simplement demandé si je dois retourner la veste à sa copine enceinte. Il a répondu qu’il me sait assez grande pour la lui mettre tout à l’heure. Effectivement tout à l’heure, je montais dans sa voiture après m’être mise sur mon 31.
-Je ne mange pas les moules, dis-je dès qu’il démarre
-Qui a dit qu’on allait manger?
-Mais on va donc où? C’est mon ventre qui m’a conduit ici hein. Ne te méprend pas
-Lol fais moi juste confiance
Il démarre et me fait faire un tour rapide du centre-ville de Houston. C’est quand même beau leur sud là. Je n’y ai jamais mis les pieds. Ensuite nous entrons dans le parking d’un immeuble super moderne.
-c’est quoi l’adresse?
-5353 Richmond Avenue, Condo 7. il réplique avec humour
Je cherche d’abord sur Google. L’image correspond à ce que j’ai vu en entrant. J’envoie l’adresse à Elikem, lui dis que je suis en sortie et d’appeler la police si elle n’a pas de mes nouvelles dans trois heures. Puis je remets mon cell dans mon sac et le suit. Quand je dis moderne je ne rigole pas. Le fameux Condo n’est pas en reste. Tout ce que j’aime
-c’est bon? Tu as localisé les portes de sorties au cas où je te tombe dessus comme un vilain méchant loup?
-hahaha très drôle, dis-je en levant les yeux au plafond. Sinon tu as prévenu ton coloc ou ta copine enceinte que tu emmenais quelqu’un dans votre petit cocon j’espère. Faut pas qu’on me tombe dessus. Ce visage doit sortir d’ici sans une trace dessus
-Aucun risque pour le beau visage. Tu es avec l’unique propriétaire des lieux. Alors? En dehors des moules, qu’est ce que je ne dois pas te proposer? Il demande naturellement devant son frigo qu’il venait d’ouvrir pendant que je rejouais encore l’info qu’il venait de me lâcher
-Tu es propriétaire de tout ça? Genre cet espace entier?
-Heuh oui c’est bien ce que j’ai dit
-Tu vas excuser mes manières mais tu dois bien m’expliquer ton affaire. On a réduit ton âge? Parce que 26 ans, architecte, tantôt Boston, tantôt Houston, propriétaire, bref tout ton mélange me perd.
-pas de soucis, prend toi une chaise. Mon armoire à vins est dans le séjour si tu veux boire en attendant. des ramens ça te va? J’ai pris du porc braisé et du canard braisé dans un de mes coins favoris la semaine dernière.
J’hoche la tête et pars chercher notre apéritif du soir. Il n’avait pas de souci avec le rosé donc j’en ai pris un. J’ai fait semblant de proposer mon aide quand même pour la préparation. Les bonnes manières non. Il s’est moqué que c’est trop tard pour les bonnes manières après ma sauvagerie que je lui ai montré depuis là. En tout cas il maniait le couteau d’une main de maître. Autre détail étonnant. Pourquoi je m’attendais à un paresseux, je ne sais même pas.
-À moins que mes parents aient menti sur mon acte de naissance je suis bel et bien en passe d’avoir 27 ans. J’ai fait ma licence en architecture en France puis je suis venu à Boston à 20 ans pour un associate degree parce que c’était plus simple pour moi. J’ai commencé en designer paysagiste à Boston puis évolué jusqu’au poste d’architecte junior. Sauf que la vie est coûteuse à Boston. Je voulais aussi reprendre les cours sans faire de pause dans ma carrière. J’ai cherché et trouvé mon bonheur ici à Houston. J’y vis et travaille depuis heuh......seize....dix-sept mois, je pense. La blanche que tu as vu c’est la femme d’un collègue. Il habite pas loin d’ici et comme il est en déplacement je file un coup de main à sa femme pour qu’il soit tranquille là-bas. Quoi d’autre? Ah oui, j’aime les moules, le poulet, pas vraiment la dinde, et je rêve de manger la pintade d’une togolaise depuis qu’une voisine de quartier nous en avait ramené pour les fêtes de fin d’année.
-lol on verra pour la pintade, je dis quand il saupoudre nos ramens de ciboulette après que j’ai hoché la tête pour lui donner mon approbation.
Façon c’est mignon les plats assortis qu’il nous a sorti. En plus il a rajouté plus dans mon bol que le sien. Est-ce qu’un homme a déjà cuisiné pour moi à part papa? Nope, aucun. Le porc il est à mon goût. Je savoure les yeux fermés. Même ses piques me glissent dessus. Je suis trop occupée à souffler sur mes bouchées. Si c’est comme ça que Houston est doux, peut-être je devrais m’installer? Il paraît que leurs maisons sont hyper abordables. Il finit avant moi et s’excuse un instant. Je voulais laisser les plats quand je finis mais la voix d’Elikem me gronde que je suis comment au juste. Façon elle déteste quand tu ne fais pas la vaisselle après qu’elle ait cuisiné. Je ramasse rapidement les bols et les rince quand le type refait son apparition dans le séjour, tout changé.
-Oh c’est pas la peine, fallait laisser
-ummm....
Mes yeux ne veulent pas quitter la baguette qui dandine dans son jogging.
-Allez laisse, il dit tout en retirant mes mains savonneuses. Si tu veux te rafraîchir, la troisième porte dans le couloir est pour toi. Une brosse à dents ainsi qu’une serviette neuve t’attendent.
La gorge sèche, je traîne mes pieds flageolants jusqu’à la douche. Hum ce qui est sûr moi je ne suis pas dans les jeux là. Je brosse mes dents, fais un bain de bouche aussi puis le rejoins. Il est de profil, télécommande en main. La bosse est devant. On dirait que sa tête est bien formée. Il m’a l’air un peu mince mais là où la tête s‘arrête là me dit que ce n’est pas une petite longueur qu’il cache.
-Océane?
-Hein? Je dis sortant de ma rêverie
-Tu as fini les contemplations de Victor Hugo? Je peux mettre un vrai film?
-Tchrrrr qui contemple qui? Et puis d’abord la décence tu ne connais pas? C’est quel affaire d’être nu comme ça en présence des invités?
-Aka je suis chez moi ou pas.
-laisse-moi te dire que tu n’as pas d’étiquette! Zéro!
-Bon je mets quel film? Ou tu préfères que je te ramène?
Tchrrr, je ne vais pas gâcher ma soirée pour lui. Je m’assois et on choisit le film. L’amarula remplace le vin. Je me surprends à rire et blaguer avec lui. À la fin du film je ne sais plus ce qu’on a regardé. Heureusement je me suis rappelée de faire signe à Elikem pour qu’elle n’appelle pas les flics.
-On peut regarder un autre? Je demande à la fin du premier
-J’aimerais bien mais j’ai eu une sacrée journée au travail. Si ça ne te gêne pas on peut remettre ça. J’ai besoin de dormir un coup
J’avais effectivement remarqué qu’il bâllait pas mal durant notre conversation. Sauf qu’il n’est que 21 heures et c’est maintenant même que je prends goût moi.
-Dis seulement que tu veux te débarrasser de moi.
-Lol même pas. Tu le sais bien
-Ouais et du coup on remet ça quand au juste? J’habite pas ici je te signale. D’ailleurs je prends mon vol demain soir.
-Houston-The springs ça se fait très bien et facile. Au max en trois heures par vol on se voit quand on veut.
-bref! Les paroles des habitués aux mensonges
-lol façon tu m’as collé cette étiquette. Pourtant je ne t’ai pas menti depuis qu’on se parle là. Tout ce que tu m’as demandé je te l’ai dit. Moi au contraire je n’en sais pas autant sur toi
-est-ce que tu m’as d’abord demandé?
-je préfère découvrir, il dit avec sa main dans mon cou qu’il masse. Alors je te dépose?
-Mes pieds me font mal, je réplique
Heureusement pour sa gueule il ne se moque pas sinon je partais direct.
-J’ai du sel d’epsom. Tu peux te faire un bain pour les pieds.
-toi un garçon tu fais quoi avec le sel d’epsom?
-Ma mère a une mauvaise circulation sanguine du coup ses pieds sont souvent endoloris quand elle arrive. J’en achète pour elle
Soit il ment, soit il dit vrai. Je laisse sur le côté et décide de profiter comme il offre de me bichonner. On finit dans sa salle de bain. Une bien vaste et moderne aussi. Le blanc super éclatant. Je profite et me douche direct après le bain. Je remets ma robe sans slip. Quand je sors il est déjà couché mais la lampe de chevet est allumée.
-La chambre d’amis c’est la deuxième porte. J’ai déjà fait le lit et........
Je me suis couchée dans son lit, dos vers lui. Quelqu’un qui a mal aux pieds marche pour aller dans quelle deuxième chambre. Il rigole et me souhaite bonne nuit après avoir éteint la lumière.
Je m’attendais à des mains baladeuses mais c’est juste un bras qui m’a entouré la taille puis sa respiration est devenue régulière. Genre il ne mentait pas. Il avait vraiment sommeil pfff. Moi je suis là les yeux bien hagards. Je bouge de temps en temps contre lui mais rien. C’est un bois mort. Beaucoup de sous-entendus et le moment voulu rien. Ce n’était pas sûr qu’on aille loin mais on pouvait jouer un peu ou pas? Bref le sommeil me prend sans prévenir. Le réveil est doux. Normal je suis dans des bras robustes. Ma robe est à ma taille et une grande main recouvre une partie de mon postérieur nu. Je me rends compte que le jour commence doucement à se lever. Le torse contre lequel je suis est nu aussi. J’y presse des légers baisers et ma langue taquine furtivement une pointe. La main agrippe brusquement mon fessier me faisant soupirer de choc et mes lèvres sont prises sans prévenir. Le baiser est rude. On se mange sans précaution. Sa main lâche mon postérieur pour s’insinuer sous ma robe et caresser mon dos. Je palpe son membre à travers sa culotte.
-awww, je gémis quand il choppe un de mes seins et triture la pointe. Tu as....awww....
-Tout ce qu’il te faut oui, il répond puis on bascule au point que je me retrouve à genoux devant sa face.
Il prend mon clitoris recouvert par sa capuche et donne un bon suçon qui me laisse pantelante et me fait frapper le mur avec la paume de main. Ses mains soupèsent mes seins et les massent pendant qu’il continue à le sucer et jouer avec. Le petit bout ressort pour avoir l’attention. Il ne se gêne pas pour lui en donner. Mes mains sont sur les siennes qui secouent ma poitrine. Mon regard n’arrive pas à lâcher le sien. Tellement il est avide de désir. C’est bon on va le faire, je le sais. Et c’est ce qu’il a fait. Je suis passée à la casserole dès qu’il m’a mis à quatre sur le lit. Gainé par son préservatif il s’est introduit en moi dans un long râle. Puis il m’a empoigné les hanches et ravagé avec précision le punani. J’ai pas pu retenir ma première jouissance. Ça fait longtemps pour moi pardon. Je gémissais déjà comme une malade. Mais après la première j’avais le feu maintenant. Je lui ai montré comment je cogne bien en rebondissant avec entrain mon postérieur contre lui.
-Merde je vais tomber du lit à cette allure, il dit en choppant mes seins pour ramener mon dos vers son torse
-Oh....Han.....Toniiiii, keep going (continue), j’implore quand il se met à faire un mouvement différent après voir fléchi un peu les genoux derrière moi
-Touche toi bébé, je veux te sentir jouir une dernière fois sur ma queue
Je m’occupe de moi tandis qu’il continue de me sauter comme il faut. Mon clitoris super sensible ne tarde pas à se gonfler sous les assauts que la bite et les boules de Toni lui font subir. Lui-même me rejoint en ramant avec force mon bassin sur sa queue.
-Toni......, il dit avec un sourire de conquérant quand on est couché l’un en face de l’autre quelques minutes plus tard
-Hein?
-Tu m’as finalement appelé Toni. Les jeux sont finis
-Lol!