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Write by Lilly Rose AGNOURET

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~~~Pendant ce temps à Port-Gentil, vendredi soir, 19h30 chez Sharonna, route Ondimba.~~~

« Non, Jileska, ne me dis pas que ça ne te fait rien. », me fait Marc-Elise.
« C'est comment ! La fille Nazaire Ontala et d'Elisabeth Ogoula ? C'est quoi l'affaire là, aujourd'hui ! »
« Mais, Jileska. Tania se fiance. Regarde-nous. Regarde-nous. »
« Attend, laisse-moi me regarder. Ça va, Je vais bien. Y a quoi même là où tu es maintenant en train de te torturer l'esprit là. »
« Mais Jileska, elle est comme nous. C'est quoi l'affaire là où elle a tout ce dont on rêve et nous nous sommes là comme si le ciel ne nous connaît pas !? »
« Ah, pardon ! Lève-toi et arrête de faire l'enfant. La copine se fiance, c'est sa chance. Pourquoi tu agios comme si tu veux aller maintenant te jeter dans l'océan. »
« Oh ! On marche tous ensemble ! Regarde-moi, regarde-toi ! Qu'est ce qui ne te va pas. »
« Yo ! Je ne savais pas qu'en t'annonçant la nouvelle, tu allais me faire une crise ! Toi aussi, le bonheur de la frangine, c'est le bonheur de nous toute ! »
« Mais dis-moi, moi avec qui ? »
« Pardon ! Tu es allée te perdre là-bas, pendant 3 ans avec Peter Malonga ! Pendant ce temps, y a des chances qui sont passées ! Ça ne veut pas dire que ta vie s'arrête aujourd'hui parce que la frangine se fiance. C'est quoi ça ! »
« Oh ! C'est vrai que j'étais tellement folle amoureuse de ce Malonga que j'en oubliais même de manger. Mais bon ! »
« Dis plutôt que c'est sa bite qui t'empêchait de réfléchir correctement. Maintenant, lève-toi au lieu de faire l'imbécile. Je ne sais pas si tu te crois à Akiéni ou dans le Fernan Vaz, mais à Port-Gentil, les gens ne meurent pas de jalousie. »
« En fait, je suis contente pour elle. Mais des fois aussi, j'aimerais être celle qui épate tout le monde. »
« Tu nous épatera un jour à ta manière ! Tu es encore jeune Marc-Elise ! »
« Eh ! Qui te crois même !! »
« Pardon, arrête avec ta tête de caca et sortons de ces toilettes. Les filles vont commencer à s'inquiéter. »
« Donc, samedi 22 août à 18h, notre copine aura officiellement rompu avec le célibat !! » moi avec qui oh !
« Mademoiselle Ontala Marc-Elise, la ferme ; sinon je te donne deux bonnes giffles et je te fous la tête dans le WC. »
« Pardon, faut pas me parler mal. J'arrive ! Mais parfois, j'ai l'impression d'être venue sur terre pour vous accompagner. »
« Parce que j'ai quoi. Je n'ai pas la beauté de Gaëlle, ni l'intelligence de Sharonna, et encore moins la gentillesse de Tania. Donc, tu arrête tes bêtises sinon je dis aux filles que tu nous fais une crise. »
« C'est bon, c'est bon. Je me calme. »

Nous sortons des toilettes et je me dis que je dois garder l’œil ouvert sur cette fille. Elle est capable d'aller encore nous avaler des boites de médicaments pour mettre fin à sa vie. Y a quoi même ! L'autre se fiance, on danse et c'est tout !
Pardon, on va s’attraper des maux de tête à force de jalousie tout ça pour récolter quoi !
Dieu m'en préserve. J'avance même si la visibilité est nulle devant moi. J'ai envie de faire fête et je vais faire la folle pendant cette fête là. Les gens qui me connaisse n'ont qu'à m’attraper parce que lorsque je vais débouler sur la piste de danse là, personne ne va me reconnaître. C'est comme ça du côté de Cocobeah et d'Esassa, oh ! Quand y a moyen de faire la fête, on fait la fête.
Nous revenons dans le salon où Julien se repasse le film du grand moment de Sharonna. Mademoiselle était habillée comme une reine de beauté et a chanté un morceau hyper touchant pour souhaiter beaucoup de bonheur à Tania et Miro. Bon, je dois l'avoue, j'ai versé une larme. Raison pour laquelle j'ai suivi Marc-Elise dans la salle de bains. C'est maintenant au tour de Gaëlle de se mettre en scène. Je suis épatée face à tout le vocabulaire qu'emploie la copine pour ce moment d'anthologie.
Elle a vraiment le verbe pour faire chavirer les cœurs. Pardon, je dois trouver quelque chose d'original à dire sinon, on va me prendre pour une tarte à la crème.
C'est compliqué de marcher avec des intellos, parce que si on ne suit pas, ça veut vraiment dire qu'on est sur terre pour rien. Alors, je me mets à cogiter.
A côté de moi, j'observe Marc-Elise qui semble avoir l'esprit ailleurs.

Quand nous sommes arrivées elle et moi il y a deux heures, nous ne savions pas à quoi nous attendre. C'est Julien qui nous a mis dans la confidence, car il le fallait pour son petit film qui sera projeté le jour J, c'est à dire samedi 22 août. J'ai failli tomber à la renverse, au comble de la joie. Je suis d'avis que le bonheur des autres, copines ou sœurs, rejaillit forcément sur nous, comme une onction divine. Il me tarde de voir la tête de Tania ce samedi quand une voiture viendra la chercher chez elle pour la conduire au Méridien, dans cette salle où l'attendra tout le monde.
C'est vraiment beau l'amour ! Je suis loin de savoir l'effet que ça fait, vu que le père de mon enfant, que j'ai eu à 14 ans en classe de 5ème, n'a jamais plus donné de nouvelles après la naissance de la petite. Et puis, je n'ai pas envie de parler de lui. Ensuite, il y a eu cet imbécile de Pacheco, ce gars de Sété Cama dont j'étais folle amoureux en 3ème et qui m'a plaquée aussi sec quand j'ai raté mon BECP. Il avait peur que mon échec soit contagieux. Et puis, Aymar est arrivé. C'est mon ex de 1ère. Un charmant menteur invétéré, qui s'est avéré être marié et père du coté de Moabi. Oui, je sais, je n'avais pas à ce moment là les idées en place en allant m'accoquiner avec un fonctionnaire. Mais bon, on apprend de ces erreurs. Et ce que les miennes m'ont appris, c'est qu'il ne faut jamais courir pour faire comme les autres et avancer en fonction de ce que font les autres. Comme ma copine Gaëlle avait un gars vachement branché, jeune ingénieur production chez Perenco Gabon, qui lui mangeait littéralement dans la main et la couvrait de cadeaux alors même qu'elle ne demandait rien, je voulais la même chose. Voilà comment je me suis retrouvée aux bras de mon sacré menteur de fonctionnaire qui venait mendier jusqu'à l'argent du taxi chez moi. Bref, je ne vais donc pas me mettre la pression comme Marc-Elise qui est prête à s'étouffer d'envie tellement elle aimerait être à la place de Tania.

« Sinon, c'est mon tour, hein ! Gaëlle Azizet, tu nous a déjà toutes tuées avec ton gros français. Une fois que tout le monde t'auras entendu et vu Sharonna chanter, y aura plus d'applaudissements pour les autres ! De grâce, laisse-moi aussi briller un peu. », fais-je en me levant.
« Mais la scène est à toi, ma chère ! », me fait Gaëlle en me montrant le chemin jusque devant l'objectif de la caméra que Julien tient en main.
Là, je ne me fait pas prier.
« Musique, s'il vous plaît ! », fais-je.
Sharonna appuie sur le lecteur CD et mon morceau du moment se met à vibrer. Je me casse le corps sur El Pardon de Enrique Iglesias, tellement je kiffe le morceau et tellement je ne comprends rien en espagnol. J'ai bien bossé mon ballet étant donné que je danse sur cette musique tous les jours. Au moins, on ne pourra pas dire que je n'ai pas la danse dans le sang, car ça, c'est un talent que Dieu m'a donnée. Alors, je danse. Et à la fin de ma prestation, j'envoie un baiser à la volée en souhaitant des années de bonheur à la frangine de mon cœur.
« Huuuummm ! Pardon, on met cette séquence à la fin ! Sinon, elle va voler la vedette à tout le monde. Fais doucement, toi aussi Jileska ! Maintenant que tu as dansé comme ça, qu'est ce que je vais bien pouvoir inventer ? », s'insurge Marc-Elise.
« A quel niveau de moquerie ? Pardon, oh ! C'est à ton tour. C'est plus le moment de parler dans le vide là. On veut du concret. », fais-je à la copine.
Elle est toute perdue là, ne sachant plus quoi inventer. Alors, elle se lance sans filet et récite des vers de Shakespeare. Le sonnet 18, dit-elle. C'est celui là qui lui est venue en tête quand elle a appris la bonne nouvelle. Les littéraires, ont vraiment des cartouches romantiques pour vous atteindre en plein cœur.
Tout le monde obligé d'applaudir tellement on ne sait pas qui est ce Shakespeare (lol).
« Eh ! On sent les gens qui sont passés par l'école mixte ! Sinon, l'école c'est bien quoi ! », fais-je aux amis.
« Hummm ! Pardon, l'école on en reparle en janvier. Pas avant », conclut Gaëlle

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