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Write by Benedictaaurellia

Ainara.

Après avoir raccroché avec maman, j’appelle Edmund. La tonalité retentit plusieurs fois sans suite.

Votre gars, il est sérieux qu’il est toujours fâché ?

Bref, je ne vais pas m’occuper de lui maintenant. J’ai d’autres chats à fouetter. Je dois me préparer pour partir.

Je veux faire un petit déjeuner léger pour Ruth et Paul et le leur apporter à la clinique avant d’aller travailler. J’ai plusieurs dossiers à boucler aujourd’hui. J’ai aussi un RDV avec un nouveau client cet après-midi. Ce n’est pas parce que votre gars est fâché que mon monde va cesser de fonctionner hein. Certes, je souffre de son silence et de ses paroles d’hier mais j’ai choisi de mettre tout ça de côté pour gérer mon travail. Si je commence à mélanger les sentiments avec mon travail, c’est ce dernier qui en pâtira donc, je prends sur moi.

Une heure après, je suis prête pour partir.

Je rappelle Edmund mais il ne répond toujours pas.

Les amis vous êtes témoins hein. J’ai essayé.

Je lui fais un message pour lui expliquer que sa maman chérie est hospitalisée dans la clinique de maman suite à un malaise qu’elle a fait pendant la nuit et je me mets en route pour la clinique.

J’imagine qu’il va encore en faire tout un plat mais je ne m’en soucie pas. Ruth n’a rien de grave c’est l’essentiel. S’il vient faire le bruit dans mes oreilles après c’est son problème.

Une vingtaine de minutes plus tard, j’arrive à la clinique.

Je me renseigne à l’accueil et on m’indique la chambre que Ruth occupe.

J’entre dans la chambre après avoir entendu oui entrez quand j’ai toqué à la porte.

Moi : Bonjour ici.

Paul (Se levant pour me faire la bise) : Ainara ! Quelle surprise ! Comment vas-tu ?

Moi : Je rends grâce et vous ?

Paul : Nous rendons grâce.

Moi : Ruth comment te sens-tu ?

Ruth : Beaucoup mieux qu’à l’aube.

Moi : Dieu merci. C’est maman qui m’a prévenue que vous êtes ici. J’ai pensé qu’un petit quelque chose vous ferai plaisir.

Ce disant, je sors la nourriture que j’ai apprêté pour eux.

Ruth : Oh ma chérie il ne fallait pas te déranger.

Moi : Ce n’est rien Ruth. Ça me fait plaisir.

Ruth : Edmund a vraiment trouvé une perle.

Moi : Parlant de lui, il passera surement vous voir dans la journée. Il est rentré hier.

Paul : Il n’était pas sensé revenir maintenant. Que s’est-il passé pour qu’il rentre ?

Ruth : Tu demandes encore ? Je parie que c’est à cause de notre descente à Ainara et moi à Accra. Ou bien ma chérie ?

Ainara : Entre autres. Disons qu’il m’en veut et je le comprends.

Ruth : Hm une dispute de couple.

Ainara : C’est ça.

Ruth : Si tu veux un conseil, règle vite le problème. Ne le laisse pas s’installer. Plus vite vous trouverez un terrain d’entente et mieux ça vaudra.

Ainara : Merci.

(Me levant) Je vais y aller.

Ruth : Merci encore pour tout.

Je les embrasse et pars au bureau.

 

Edmund.

C’est tout en sueur que je me rends dans ma cuisine pour y prendre une bouteille d’eau minérale.

Aussitôt trouvée, je l’ouvre et bois directement au goulot. Je bois presque la moitié du bidon d’un litre cinquante avant de le déposer sur le plan de travail.

Dieu merci qu’Ainara pense toujours à en laisser ici. Sinon, je ne sais pas comment j’aurais fait. Je n’ai pas eu le temps de faire des courses et mes placards sont vides.

Quand je suis arrivé hier, je me suis empressé de prendre un taxi à l’aéroport pour me rendre chez moi prendre une douche et prendre ma voiture avant de foncer chez Ainara.

Certains pensent que j’ai été dur avec elle dans mes propos hier mais il le fallait.

Elle a vraiment dépassé les limites. Je préfère qu’on prenne du recul pour réfléchir tous les deux.

Comment pouvons-nous espérer avoir une relation épanouie sans qu’il n’y ait de communication entre nous ? La communication est la base de toute relation ou je me trompe ?

Je me désaltère en repensant aux évènements de ces derniers jours.

Il y a quelques jours, je me suis rendu dans la maison d’arrêt de Lille-Sequedin au nord de la France pour interroger deux détenus. J’ai été engagé par la famille de l’un d’entre eux qui clame l’innocence de ce dernier.

J’ai par la suite consulté les dossiers relatifs à cette affaire et après avoir discuté avec les deux, aujourd’hui, je crois aussi qu’ils sont innocents. Reste à savoir comment je vais faire pour le prouver.

Bref, ce n’est pas notre souci actuel.

Je quitte la cuisine pour aller prendre une douche.

Je reviens de ma séance de sport traditionnelle et je su pas possible.

Quand je fini, je m’habille et cherche mon portable. Quand je suis revenu de chez Ainara je l’avais balancé je ne sais où.

Je fini par le retrouver au salon où j’avais passé la nuit.

Dès que je déverrouille l’écran, je tombe sur les appels en absence de votre sœur. Je vois qu’elle m’a laissé aussi un message.

Quand je le lis, de multiples questions me viennent à l’esprit.

Que s’est-il passé ?

Comment se fait-il que Ruth soit hospitalisée ?

C’est encore quoi cette histoire ?

Je prie de tout mon cœur pour que ce ne soit rien de grave.

Je ne sais pas ce que je ferai sinon.

J’espère que leur voyage à Accra n’y était pour rien sinon, je ne donne pas vraiment chère de la peau de votre sœur.

Déjà que je suis remonté contre elle, s’il s’avère que quelque chose arrive à ma mère à cause d’elle, je ne lui pardonnerai pas.

Je prends rapidement mes clés de voiture et pars pour la clinique de Stella.

Une  fois sur place, je me renseigne à l’accueil et on me dirige vers sa chambre.

Après avoir toqué, j’entre quand on m’y autorise.

Contrairement à ce à quoi je m’attendais, je la vois assise sur le lit, riant à quelque chose que disait Paul, quand j’entre dans la chambre.

Ruth : mon bébé !

Paul : Bonjour Edmund.

Moi : Bonjour à vous.

Je m’approche d’eux et les embrasse.

Moi : Maman, tu as l’air en pleine forme.

Ruth : Je le suis mon chéri.

Moi (prenant place) : Je ne comprends pas. J’ai reçu un message d’Ainara disant que tu es hospitalisée. Je m’attendais au pire.

Paul : La maman des gens…

Ruth : Ne chahute pas mon bébé. Explique-lui plutôt.

Paul : La nuit elle a eu des malaises. J’ai appelé Stella qui a envoyé une ambulance nous chercher. Mais quelque temps après notre arrivée, elle ne sentait plus rien. Stella a fait une batterie d’analyses qui n’ont rien révélées. Les douleurs elles aussi ont disparues.

Mais, par mesure de prudence, Stella préfère la garder en observation.

Sinon, elle va bien.

Edmund : Dieu merci alors. Mais c’est étrange.

Paul : Je suis tout à fait d’accord avec toi. On s’en remet à Dieu.

Ruth : Ta chérie est passée ce matin.

Moi (sur la défensive) : Que vous a-t-elle dit ?

Ruth : Juste que tu es rentré hier soir.

Tu es là pour longtemps ?

Moi : Non, je repars dans trois jours si tout va bien.

Je suis venu sur un coup de tête. J’ai plein de dossiers en instance.

Paul : Ah ! L’amour, quand il nous tient !

Moi : Papa, je t’en prie ne m’embarrasse pas.

Ruth : Je ne sais pas ce qui se passe entre Ainara et toi mais règle cela au plus vite. Elle n’avait pas l’air bien ce matin et tu n’as pas non plus bonne mine.

C’est une fille bien. Essaye d’arranger les choses avec elle. D’accord ?

Moi : D’accord maman.

Je l’embrasse et quitte la clinique.

Tout en conduisant, je repense aux paroles de ma mère.

Oui, je veux arranger les choses avec Ainara mais je me demande si cela en vaut vraiment la peine.

Je sais que c’est une femme bien.

Mais aujourd’hui, ce sont à ses défauts que je dois faire face.

Suis-je vraiment prêt à vivre avec elle, tous les jours de ma vie en étant à chaque fois dans le flou avec elle ?

Je déteste vivre dans le flou. Et elle, en bonne maniaque du contrôle est pire que moi.

Je suis toujours transparent avec elle mais ce n’est pas la même chose de son côté.

Suis-je capable de vivre ainsi pendant le restant de mes jours ?

Suis-je capable de toujours me poser des questions sans jamais avoir de réponses ?

Suis-je capable de vivre dans l’incertitude ?

Suis-je capable d’accepter tous ses défauts ?

Ma cousine, mon cauc...