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Write by Benedictaaurellia

Ainara.

Moi : Bien Franck. Je crois que nous avons fait le tour ? Tu as d’autres questions ou inquiétudes ?

Lui : Non, tout est parfait Ainara. Je suis plus que satisfait.

Moi (souriant) : J’en suis ravie.

Lui : Aida n’a pas exagéré en parlant de tes mérites.

Moi (riant) : J’en doute vraiment ! Elle a toujours tendance à faire dans l’exagération.

Lui : Tu n’as pas tort généralement parlant. Mais après avoir vu tout ce que tu viens de m’exposer, je comprends qu’elle a tout à fait raison te concernant.

Moi : Merci à vous de me faire confiance.

Lui (se levant) : Je vais y aller.

Moi (me levant aussi) : Je te raccompagne. Tu repars quand ?

Lui : Ce soir.

Moi : ça ne nous laisse pas le temps d’organiser un diner rapide à la maison.

Lui : Malheureusement non. Ce sera pour la prochaine fois.

Moi : Partie remise alors.

(Lui faisant la bise) Prends soin de toi et d’Aida. A bientôt.

Lui : A bientôt.

Je le regarde monter dans sa voiture et je retourne dans la salle de réunion dans laquelle j’étais avec lui plus tôt.

Franck est le mari d’une amie d’enfance, Aida. Ils sont tous les deux burkinabé et vivent à Ouaga.

Elle et moi nous avions fait le collège et le lycée ensemble.

A l’époque, son père travaillait à Lomé. Sa famille l’avait donc suivi ici.

Après notre bac, ils sont tous repartis à Ouaga.

Nous avons gardé le contact jusqu’aujourd’hui.

Aida. A chaque fois que je pense à elle, je ne peux m’empêcher de secouer la tête. C’est une vrai folle je vous dis. Elle était aussi du genre garçon manqué tout comme moi et c’est ce qui nous a rapproché toutes les deux. Mais, comme je le disais tantôt, elle fait toujours dans l’exagération.

La première fois qu’un garçon l’a dragué, elle l’a cogné. Un  direct de droite. Le pauvre a eu le nez cassé. Et un jour, elle a rencontré Franck. Toute cette agressivité a disparue. Bon pas totalement disparue mais en grande partie oui. Aujourd’hui, elle est douce comme tout. Mais, il ne faut pas la chercher.

Son mari et elle veulent construire une maison à Lomé. Il est à Lomé pour un séminaire donc j’en ai profité pour lui montrer les plans que j’ai conçu. Il a approuvé un donc, nous débuterons la construction sous peu.

 

Je range mes plans et mes autres documents et rejoins le bureau de papa.

Lui (me voyant) : ça a été ?

Moi : Oui. Il est satisfait.

Lui : Bien.

Je range mes documents et annonce à mon père mon départ.

A ma montre, il est 16h. Le temps que je fasse les courses et arrive à Baguida, il sera 18h.

Je n’ai pas une minute à perdre.

Comme je l’avais prévu, il est 18h quand j’arrive chez Edmund.

Moussa le gardien m’ouvre le garage et je fais entrer ma voiture.

La bâtisse principale n’est pas éclairée. Je devine alors qu’Edmund doit être sorti.

Je salue Moussa et il m’aide à faire entrer les courses dans la maison.

Je me change et mets une tenue décontractée avant de me mettre aux fourneaux.

Je choisis de faire simple.

De la pâte et du moyo ou ebessessi accompagné de poisson frit.

Le connaissant, il refusera de manger si ce n’est pas un plat local.

Voilà quelqu’un qui aime manger local tout le temps et qui pourtant veut vivre en Europe. Et c’est lui encore qui se plaint qu’il ne retrouve pas tout ce qu’il y a ici là-bas ou quand il trouve les ingrédients, c’est cher et ça n’a pas le même gout. Ce n’est pas contradictoire ça ?

Je dis ça, je ne dis rien hein. Il ne faut pas que j’aggrave mon cas ici. Déjà que ce ma situation est délicate.

 

Edmund.

Quand je rentre ma voiture, je constate que celle d’Ainara est aussi garée dans le garage. Je devine alors qu’elle doit être là. Je souris avant de serrer aussitôt ma mine en repensant à hier.

Je descends et entre dans la maison.

Je me tiens debout devant à l’entrée de la cuisine et la regarde s’affairer. Elle n’a pas remarqué que je suis là.

Elle tourne ce que je devine être de la pâte dans une marmite au feu. Vu la façon énergique qu’elle le tourne, ça ne peut être que ça. Une odeur de poisson frit embaume la pièce.

Je salive d’avance.

Cette femme tient mon cœur. Je ne me l’explique pas.

Je la vois là et tout ce que j’ai envie de faire c’est de m’approcher d’elle et la serrer dans mes bras.

Je ne comprends pas comment je suis autant tactile avec elle. Quand elle est près de moi, je ressens toujours ce besoin de la toucher, de la câliner et tout. Mais à des moments comme celui-ci, je fais violence sur moi-même.

Je préfère m’abstenir de la toucher avant qu’on ne mette les points sur les i.

Je la connais. Tant que je ne la mets pas dos au mur comme je le fais, elle continuera à se défiler.

J’ai besoin, non nous avons tous les deux besoin qu’elle s’ouvre.

Je sais bien que ça ne peut pas se faire d’un coup mais, j’ai besoin qu’elle fasse le premier pas avant que je ne l’aide.

Aide-toi et le ciel t’aidera dit-on.

Je me racle la gorge pour lui signaler ma présence.

Elle sursaute et se retourne. De la peur, son regard passe au soulagement quand elle me voit.

Elle (souriant) : Bonne arrivée.

Moi : Merci.

Elle : Comment vas-tu ? J’ai essayé de te joindre toute la journée en vain.

Moi : ça va. J’ai remarqué. J’avais besoin de réfléchir.

Elle : ok. Je vois.

Le diner est prêt. Donne-moi quelques minutes pour prendre ma douche et je reviens.

J’acquiesce.

 

Ainara.

Tchié le gars est sérieusement fâché hein.

Même mon bisou il a esquivé.

J’espère qu’après notre discussion de tout à l’heure, tout reviendra à la normale.

Je prends rapidement ma douche et le retrouve dans le salon principal.

Je nous sers et nous mangeons en silence.

Après le repas, je me lance.

 Moi : Ed je tiens tout d’abord à m’excuser pour mon comportement.

Après notre échange d’hier, j’ai beaucoup réfléchi.

J’admets que tu as raison sur toute la ligne. Ça m’arrive de me montrer négligente sur un certain nombre de choses. Cela ne veut pourtant pas dire que je tiens moins à toi. J’ai compris combien cela t’a affecté et je vais travailler dessus. Je  ne te promets pas de changer tout de suite mais, je ferai des efforts.

Edmund : Ok. C’est noté. Autre chose ?

Moi : Oui.

Hier, tu as aussi parlé du fait que je ne t’ai pas parlé de mon don. J’ai le don de vision.

Nous étions à Accra parce que le Seigneur nous voulait là-bas. Depuis un moment, je recevais un message selon lequel je devais y emmener ta maman. Je ne comprenais pas pourquoi. La veille de notre départ, j’ai demandé au Seigneur un signe pour confirmer qu’il fallait vraiment qu’on y aille.

Et pendant la journée, Alex m’a appelé pour  me demander d’y aller. J’ai alors compris que c’est le signe que j’attendais.

La veille de notre départ d’Accra, j’ai compris pourquoi nous devions être là-bas. Elle devait y voir quelqu’un. Je ne sais pas si elle a déjà compris. Je ne peux pas t’en parler mais si elle fait le lien, elle t’en parlera elle-même.

C’est pour t’épargner toutes ces interrogations que je ne t’en ai pas parlé.

Autre chose, je suis très introvertie, j’ai  beaucoup de mal à m’ouvrir. Tu le sais déjà. Mais, comme je l’ai dit, je suis prête à faire des efforts.

J’ai conscience que mon comportement actuel ne favorise pas une vie de couple mais je pense que l’idéal c’est que nous nous entraidions. Seule, je  n’y arriverai pas.

Je ne suis pas parfaite et toi non plus. J’ai besoin de toi tout comme toi aussi tu as besoin de moi.

Je t’aime vraiment et je veux m’investir dans notre relation. Je veux vraiment que ça marche entre nous.

Lui : Moi aussi Ainara. Je  veux aussi  que  ça marche. Mais je me pose beaucoup de  questions.

Je sais que tu as pris sur toi pour me parler mais je ne peux m’empêcher de me sentir coupable.

Coupable parce que c’est à cause de la pression que je t’ai mise  que tu me parles actuellement. Devrais-je m’attendre à ce que ce soit ainsi tout à chaque fois ?

Moi (secouant la tête) : Je te l’ai dit, je suis prête à faire des efforts.

Tu sais que chaque matin je choisis un verset biblique en ouvrant ma Bible au hasard.

Il acquiesce.

Aujourd’hui, le verset sur lequel je suis tombée m’a vraiment inspiré.

Il dit « la femme sage bâtit sa maison et la femme insensée la renverse de ses mains »

Proverbes   14 : 1. 

Je veux être cette femme sage et non une femme insensée.

Je veux bâtir notre couple.

Edmund : Donne-moi le temps de réfléchir. D’accord ?

J’acquiesce sans rien dire.

Je suis déçue de sa réponse.

Mais je fais avec. Je ne le force pas.

J’espère juste qu’il revienne à de bons sentiments le plus tôt possible.

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